Agriculture : les propositions d'E.Leclerc
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Agriculture : les propositions d'E.Leclerc

Dans le cadre débats sur les Etats généraux de l’alimentation, j’étais invité hier soir à l’Assemblée Nationale. J'ai présenté, aux députés membres de la Commission des affaires économiques, nos propositions (constructives !) pour une sortie de crise du monde agricole.

Bonne écoute, échanges francs et rapides… J’ai apprécié le bon niveau de connaissances de ces élus dont beaucoup siègent pour la première fois. La dépêche AFP, reprise par BFM TV, résume assez bien nos échanges et je la relaie ici.

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Michel-Édouard Leclerc, patron de la chaîne d'hypers et supermarchés, s'est dit mercredi prêt à accepter la fixation de "prix de crise" sur certains produits comme le porc ou le lait, afin de soutenir les agriculteurs.

"Nous pouvons accepter que sur certains produits agricoles", comme le porc ou le lait, "on puisse fixer des prix de crise et s'y tenir pour donner de la visibilité aux agriculteurs", a-t-il expliqué.

Mais pour cela, "il faudra en parallèle revoir certains aspects du droit de la concurrence européenne", a-t-il souligné lors d'auditions à l'Assemblée nationale dans le cadre des États généraux de l'alimentation.

"Faire attention" au pouvoir d'achat

Michel-Édouard Leclerc a également dit ne "pas être contre" une modification de la loi encadrant les négociations entre industriels et distributeurs - réclamée par certains syndicats agricoles - mais il demande une "étude d'impact préalable" sur les conséquences.

"S'il faut passer par une modification de la loi, pas de problème, mais il faudra l'assumer. Si on augmente les prix de manière brutale, il faut faire attention, car le pouvoir d'achat lui n'augmentera pas", a-t-il dit.

"On ne me fera pas avaler que d'augmenter le prix du Nutella ou de la Volvic de 15%, ça va permettre d'augmenter le revenu des agriculteurs", a-t-il ajouté. Michel-Édouard Leclerc se dit également prêt à participer à un fonds de soutien pour aider les producteurs en difficulté.

Un fonds de soutien en préparation

"Les centres Leclerc sont prêts à participer à un fonds de soutien et à des mécanismes de solidarité pour aider prioritairement ceux qui sont dans la détresse" et plus largement à "moderniser l'agriculture".

"Mais ce ne sont que des solutions provisoires" qui ne doivent pas empêcher de réfléchir "aux problèmes de fond" que traverse l'agriculture française, dans un contexte de dérégulation des marchés internationaux ou d'un productivisme à outrance.

Le distributeur plaide pour la mise en place de "solutions pragmatiques de long terme" pour recréer de la valeur, "par exemple en créant des interprofessions auxquelles sera intégrée la grande distribution".

"Trouvons une forme de partenariat plutôt que de s'écharper entre nous", a-t-il plaidé.

Concernant la proposition de la présidente de la FNSEA d'encadrer les promotions, "il faut s'assurer qu'il y a bien une unanimité d'opinion sur ce point côté producteurs", car les promotions leur servent également à écouler leurs stocks, a expliqué Michel-Édouard Leclerc.

2 Commentaires

Coucou Mel, si vous êtes aussi constructif que le laisse penser la dépêche AFP que vous reproduisez, serait-ce à dire que les industriels et les agriculteurs seraient en train de perdre leur meilleur ennemi désigné? Comment vont-ils faire...
Si jamais l'ère Macron et cette nouvelle Chambre inaugurait une période travail de convergence entre acteurs plutôt qu'un arbitrage en faveur d'un pôle contre l'autre pour des raisons peu avouables (crainte de désordres, clientélisme électoral...) quand elles ne sont pas franchement nauséabondes (faiblesse politique), rien que cela justifierait de les avoir élus!
Votre pronostic Mel? Espoir raisonnable ou retour des démons du passé?
A vous lire.
Raymond
Les propositions de Mel pour l'agriculture ne sont pas crédibles. Il n'y a pas lieu de mêler les marchands comme lui dans une interprofession.
Il n'a de cesse de mettre en oeuvre les méthodes les plus dures pour obtenir satisfaction sur les prix bas. C'est cela qui détruit la valeur du coté des paysans, car les IAA, obligée de passer sous ses fourches caudines, n'ont pas grand choix que de faire son jeu malsain.
La solution, pour lui comme pour d'autres intermédiaires de commercialisation, c'est de payer un prix juste au producteur, et pas de se goinfrer de marges ensuite.

Sa politique ne défend pas le pouvoir d'achat des français (C'est uniquement du verbiage); La conséquence en est que pour avoir moins cher tout le temps, il fait rentrer, come d'autres des produits de l'étranger, venant de parfois fort loin, pour lesquels on n'a aucune certitude de l'état sanitaire, ni du respect de règles sociales élémentaires. Je voyage beaucoup en Afrique, et je vois les conditions de production de certains produits qui arrivent chez nous (par ex les haricots verts, par ex les fleurs, .....).

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