Etats Généraux de l'Alimentation : tout reste à faire
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Environnement, qualité : Pschitt ! Les Etats généraux de l'Alimentation ne parleraient-ils que des prix?

Pas de surprise, la messe était dite depuis le lancement des États Généraux de l’Alimentation (EGA).

Ceux-ci n’ont servi pour le moment que de prétexte au lobbying des industriels de l’agroalimentaire. On cherchera en vain dans les discours de clôture une réforme de la politique agricole, un plan d’amélioration des critères de qualité ou le début de la réécriture d’un modèle nutritionnel français à la hauteur des exigences des consommateurs dont on nous parle pourtant sans arrêt.

L’exercice accouche d’un énième projet législatif sur les rapports industrie/commerce. Habile, le politique avait cherché à nous faire endosser les hausses de prix demandées par les industriels. Réponse négative d’E.Leclerc, des PME (Feef) et de toutes les associations de consommateurs.

Hésitant, peu convaincu lui-même, le gouvernement a réduit le taux et l’étendue des produits ciblés par les hausses. Malin, sachant qu’on le lui fera endosser, le Premier ministre propose désormais de faire porter la responsabilité de ces hausses aux parlementaires.

Inutile d’argumenter aujourd’hui, ni encore moins de céder aux petites polémiques. Il faudra de toute façon du temps à nos élus pour trouver des arguments qui convaincront les consommateurs et répondront à la question simple : comment la hausse (jusqu’à 10% !) du Coca-Cola, du Nutella, du Carte Noire ou de l’Evian va-t-elle rentrer dans la poche des producteurs de viande ou de lait ?

Et comme la réponse est improbable, il faudra sans doute aussi qu’ils en viennent à se poser les vraies questions, notamment celle de la répartition des subventions, de la taille optimale des exploitations ou des mécanismes européens de solidarité.

Oui vraiment je suis convaincu qu’il y a urgence à traiter la question agricole. Trop de pauvres, malgré 100 milliards de subventions ces dix dernières années. Il y aussi urgence à mobiliser des moyens pour faire monter en gamme la consommation et mieux rémunérer les producteurs.

Tout reste... à faire ! A condition de faire revenir à la table des discussions ONG et organisations de consommateurs.

Pour notre part, nous respecterons nos engagements, nous cherchons de toute façon à positionner notre groupement dès 2020 sur le podium des enseignes les mieux disantes en matière de nutrition et de développement durable, et dès le début 2018, dans l’esprit initial des EGA, nous démontrerons une belle capacité de partenariat avec les producteurs pour les associer à ces objectifs.

5 Commentaires

Non mais c'est pas vrai! Hier c'était les hausses d'impôts (et non les baisses) aujourd'hui c'est +10% sur tout ce que l'on va aller acheter au super. Non mais "allo" comme dirait l'autre. Ils sont dingues ou quoi.
Bonjour Mel, pour être lecteur de votre blog je ne dirai pas que vous manquez de constance dans ce que vous dites sur ce sujet en particulier.
En quoi augmenter le Coca va-t-il faire acheter le lait "au cul de la vache" plus cher par Nestlé? Ca me dépasse.
Une chose est certaine, si les parlementaires acceptent cette patate brûlante, il faudra au moment des prochaines législatives rappeler à tous les consommateurs-électeurs de se rappeler le vote de leur élu, l'élu de la baisse du pouvoir d'achat!!!
Merci pour votre vigilance et votre constance.
Bonne journée et bonnes fêtes de fin d'année (quoique ce "cadeau" là...)
Bonsoir Mel

Et dans tout cela
Combien de tva en plus? ( état)
Combien de marges et de dividendes pour l’industrie ? ( actionnaires)
Quelle perte de pouvoir d’achat ?
( consommateurs)

Un état des lieux préalable peut-il être fait?
Une mesure réalisée post et pré nouveau texte !!!!!
Et enfin quelle restitution aux agriculteurs ?
Peut-être que les industriels prévoiront une ligne budgétaire dans leur CA pour un dividende spécial aux agriculteurs ?
Mais là nous sommes dans le domaine du rêve ....ou de l’illusion à moins que cela ne soit de la presdigitation....

Ghp

Bonsoir

Avant le nutella nous allons pouvoir renflouer les caisses grâce à une hausse au 1er janvier de 10cts sur le Gas oil et 7cts sur le Sans Plomb c’est au litre évidemment !
Souhaitons nous de bonnes fêtes !
Ainsi que vous l'écrivez...

"On cherchera une "réforme de la politique agricole, un plan d’amélioration des critères de qualité ou le début de la réécriture d’un modèle nutritionnel français à la hauteur des exigences des consommateurs dont on nous parle pourtant sans arrêt."
"Qui de "se poser les vraies questions, notamment celle de la répartition des subventions, de la taille optimale des exploitations ou des mécanismes européens de solidarité."

Quel grand écart entre un discours de sachants et biens pensants emprunt de philosophie et de morale et le pragmatisme de l'économique. du sociétal et du quotidien Serait-ce l'immobilisme entre ni-ni, la peur de de faire des choix et de prendre des décisions ou plus simplement le politiquement correct et les maintiens de statuts, fonction et rôles qui seraient finalement dans les gênes d'un état momifié et/ou sclérosé ?

Mais oui, que n'y avons nous pensé ? Etat et Général ! Lumineux concepts... le reste, une mise au régime...c'est de l'alimentaire ;-)

Oui, cela semble tomber des nues...
Discourir ces derniers temps sur la qualité alimentaire et résumer cela à des projets partials et partiels, c'est à date donner un peu de jeu et de pain au peuple.

Sans doute en aura t'on oublier qu'une des mamelles de la France reste dans l'une de ses racines : son autonomie alimentaire... et malgré tout sa qualité.... et donc son agriculture. Sans doute aura été diffusé aux autochtones consommateurs u message et une vision nombrilistes, parfois prétentieux et bien souvent arrogants vu d'ailleurs : "Nous, on n'a pas de pétrole mais on a des idées".

En attendant, il suffit de regarder ici ou là comment l'environnement de production, de l'accès et de consommation de l'alimentation ont évolué : Pays-Bas, Russie, Thaîlande ,Chine, USA, Argentine, Belgique, Allemagne, Belgique, Espagne.. et on y trouvera sinon toutes, bcp des réponses au pb que causent vache, poulet, porc,..., lait, beurre.

Comme disait l'autre (sorry)," il faut cultiver son jardin". Par un extra-ordinaire concours de circonstance, il se trouve que ceux qui sont sur cet espace ont un jardin formidablement pourvu, voire exceptionnellement pourvu par la nature avec des hommes et de femmes qui ont fait sacerdoce d'en tenir la culture.... avec - selon - quelques oeillères bien entretenues.

Cultivez son jardin, ce n'est pas seulement moraliser, philosopher, décréter, pricer, communiquer et implorer les divinités genre Coca-Cola, Nutella, Carte Noire ou Evian (du pur terroir ;-) ) pour éviter de faire choux blanc et tenir la baraque.
Cultivez son jardin, c'est aussi sortir pas temps couvert, utiliser l'énergie là ou elle est efficiente, s'inspirer d'autres méthodes et organisation et mettre (et/ou garder) les mains dans la terre pour que chacun continue à faire bonne chaire.
Regarder à l'autre bout du monde n'empêche de se rendre chez son producteur local ou son point de distribution tout aussi local. Question de recherche, d'objectif, d'organisation, de volonté et d'ambition. Dans ces choix, le prix est à la marge ... et s'il n'est pas compressible ou extensible, sans doute sa modulation et son niveau sont liés à bien d'autres facteurs (intermédiation, négociation, financiarisation, normalisation, immobilisme, législation).

Leclerc ds le respect des enseignes mieux disantes et engagées (nutrition, développement durable) ? Let's go... Ceci étant avec des niveaux de prix adaptés à ce tout petit monde.... Finalement, le challenge n'est pas tant entre producteur et consommateurs qu'entre les intermédiaires gloutons et au premier titre l'état ou le général.

BON COURAGE

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