ÉCONOMIE Communication

Le distributeur et les touristes : Une provocation ordinaire

Environs de Concarneau, sur une plage. Des familles entières ont pris place sur le sable pour tenter de capter les rayons capricieux d’un soleil qui se fait trop désirer. La saison touristique sera mauvaise, tous les commerçants et les touristes, dépités et résignés, ont tiré un trait sur l’année 2007. Tous ? Non. Certains distributeurs croient encore au miracle, et pouvoir jeter leur ligne, de très haut dans le ciel, pour appâter les derniers chalands. A mille mètres au dessus de nous, un petit avion tire bruyamment sur sa traîne publicitaire. Il avance en crabe, simulant dans son parcours les anses dessinées par l’embouchure de l’Aven et du Belon. Dans le silence d’un après-midi sans vent, et alors que les enfants achèvent religieusement leur goûter, tous les regards tentent de décrypter le dazibao. On s’attend à la promotion du breizh cola, des galettes Traoumad, ou du pâté Henaff. Ou même peut-être, en adéquation avec la météo, une pub des cirés Cotten, ou des pulls marins Armor Lux. Pas du tout ! Alors que le marché local du poisson subit de fortes perturbations, Géant propose une savoureuse « crevette d’Equateur » à un prix imbattable et ce… jusqu’au samedi suivant. Grosse rigolade. Même les enfants s’ébrouent sur le sable, et certains miment l’envoi d’un missile Sol-Air ! Il faut dire que la provoc était improbable. « Si l’avion continue sa route jusqu’au Guilvinec ou Douarnenez, il va se faire descendre par les « péchous », c’est sûr » commente le marchand de glaces. Sans tomber dans la complaisance régionaliste, on se demande parfois par quel processus de décision, un distributeur qui dépense des millions pour se donner une image locale, sabote ainsi, en quelques secondes, un tel investissement. Je le dis sans chercher de polémique particulière, car cela pourrait très bien se passer chez Leclerc, j’en ai parfaitement conscience. Le vendeur voulait probablement bien faire, en proposant son imbattable promo. Mais il suffit quelquefois d’un bégaiement, d’un ratage, même des plus loufoques, pour que les plus belles mises en scène deviennent des « fours » ! La leçon vaut pour tout le monde.

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