ÉCONOMIE Développement durable

« SOS Enfance Mal-logée » : un partenariat exemplaire

En pleine tourmente des négociations commerciales 2005/2006, Philippe Charrier, Président de Procter & Gamble France, a sollicité nos acheteurs pour participer à un programme en faveur de l’enfance mal-logée. La société Procter & Gamble (qui vient de faire parler d’elle avec le rachat de Gillette) commercialise des milliers d’articles dans le secteur des lessives, produits d’entretien, mais aussi des cosmétiques, de la puériculture, de la parfumerie. Pendant le mois d’octobre, la vente de nombreux produits à ses marques, dans les centres E. Leclerc, donnera lieu à reversement à la Fondation de France. Certains n’y verront que l’illustration d’une habile opération de marketing. D’autres feront la fine bouche devant le caractère marginal de l’apport financier au regard des besoins… On peut effectivement s’en tenir à ces observations. Personnellement, je suis très heureux de voir nos équipes commerciales engagées dans ce type d’opération. On oublie trop souvent que derrière les « statuts » et les « fonctions », il y a des hommes et des femmes pour qui il existe une vie après la négo. Je n’avais jamais rencontré le Président de Procter (je ne fréquente pas les cercles patronaux !). Un jour, je me suis rendu à une réunion privée concernant le travail des handicapés et j’ai découvert cet homme, impliqué dans une démarche toute personnelle. Il m’avait alors questionné sur la possibilité d’organiser une action commune pour aider les CAT (Centres d’Aide par le Travail). Pas étonnant qu’il ait cherché à entraîner ses équipes sur d’autres projets sociaux (par-dessus le marché, l’image de Procter s’en trouve embellie). Les nôtres ont adhéré au projet. Ce genre d’opération est toujours compliquée à mettre en œuvre. Le bénéfice d’image est quasi nul pour l’enseigne (à part sur ce blog, personne a priori ne relayera l’info). Au mieux, si l’on s’en tient aux effets marketing, les retombées positives seront pour Procter. Ce sont donc des considérations tout autant personnelles que commerciales qui ont façonné ce partenariat. L’enjeu, malgré tout, est de taille. « Trois millions de personnes souffrent de mal-logement en France, parmi lesquelles 500 000 enfants » (Bertrand Dufourcq, Président de la Fondation de France). Assurément, les 150 000 € récoltés, en ce mois d’octobre, ne suffiront pas : goutte d’eau après les incendies meurtriers de logements insalubres cet été. Mais s’il appartient aux pouvoirs publics, aux collectivités locales et aux propriétaires immobiliers de mettre leur offre au niveau des besoins sociaux, la multiplication de ces opérations reste nécessaire. Elles produisent une forme de pédagogie indispensable, une pression sur les auteurs principaux du drame. Et, bien sûr, elles rassemblent les hommes sur des projets socialement utiles, par-delà les rivalités professionnelles. Et ça, ça compte aussi.

10 Commentaires

Bonsoir,
chapeau bas, 150 000 euros, bien entendu la somme semble dérisoire mais cela reste malgré tout toujours plus que RIEN !
Si "Paris vaut bien une messe", je me demande si la défense de ces causes ne vaut pas un engagement de votre part auprès des "cercles patronaux" par-delà vos réticences personnelles...
"Et, bien sûr, elles rassemblent les hommes sur des projets socialement utiles, par-delà les rivalités professionnelles. Et ça, ça compte aussi."
Juste pour l'humour l'économique n'est pas socialement utile ? :o)
Re Quoique (04/10/2005)
Evidemment, l’économique est le fondement du socialement utile ! Il n’y a rien d’avantageusement durable, en matière sociale, qui ne soit appuyé sur un socle économique solide.
il parais que vous avez des pulls en fourrure pas tres catholique comment se fait t il ? avec les media qui parle de fourure de chat et de chien et dautre j espee que vous surveillier sa!!!!dans vos magasin sinon je ferrai de la pub pour leclerc croyer moi!!
Je suis allée dans un de vos centre commerciaux, et j'ai découvert des pull et autres vêtements en fourure NON synthetique!
Je suis profondément décue, vousqui proniez la cause de la nature, en epliquant sur vos sac plastiques a quel point ils sont nocifs...
Avec toute la polémique qui se fait en ce moment sur la fourure notemment de chien, de chat et autre animaux domestique, vous n'allez pas vous faire des amis....
Bonjour Monsieur,
Je suis étudiante en Master de Gestion. Je m'intéresse particulièrement à la responsabilité sociale et environnementale des entreprises et plus particulièrement aux outils de mesure et de pilotage de la performance sociétale mis en place au sein des entreprises.
J'aurais aimé savoir si le groupe Leclerc avait intégrer de tels outils dans ses services Contrôle de Gestion afin de suivre sa performance?
Merci d'avance pour votre réponse.
Cordialement,
Juliette
Re à Juliette MARTIN (01/11/2005)
Le respect d’un cahier des charges n’est pas l’objet des services de contrôle de gestion. Dans notre groupe, chaque adhérent est propriétaire de son magasin, mais doit respecter une charte. Elle comprend plusieurs volets : prix, politique sociale (participation), engagement coopératif (cautionnement des jeunes adhérents, participation aux groupes de travail commerciaux, etc…) et environnemental.
Une commission « qualité globale et développement durable » pilote des actions nationales sur lesquelles les adhérents se greffent (en les finançant ou en y participant). Souvent aussi, ils en prennent l’initiative, et cette commission renforce leurs dispositifs locaux pour leur donner une audience nationale.
Re à non à la fourrure (28/10/2005)
Je vous confirme que la centrale nationale de référencement des centres E.Leclerc ne propose à ses magasins aucun produit textile comportant de la fourrure véritable.
Je me renseigne auprès de nos centrales régionales et magasins pour vérifier qu’aucune opération régionale ou locale n’ait fait la promotion de vêtements comportant de la fourrure d’origine animale importée de Chine et vous tiens au courant.
Bonjour Monsieur Leclerc,
Votre article « SOS enfance mal-logée » a retenu toute mon attention.
Je trouve également important que des sociétés privées, actionnent certains leviers humanitaires, dans leur approche commerciale.
Lorsque Procter & Gamble s’engage à commercialiser pendant une courte période des produits « partage », je dis bravo et nous devrions tous en faire autant !
J’ai aussi de mon côté, beaucoup travaillé sur le sujet : Il y a quelques années, j’ai entre autres, lancé quelques produits Max Havelaar en France.
J’ai toujours eu l’idée en tête, de mixer mes actions commerciales, à des concepts humanitaires, mais ces 2 mondes sont parfois décalés et ne fonctionnent pas à la même vitesse.
Depuis la création fin 2004 de l’entreprise que je dirige aujourd’hui, j’ai redoublé d’efforts pour trouver de nouvelles pistes fédératrices et surtout acceptables pour mes actionnaires.
Depuis un peu moins d’un an, je travaille dans ce sens et j’ai pris une position forte sur le sujet, au travers d’un engagement avec une organisation humanitaire de référence en France.
J’ai créé un jus de fruits réfrigéré, à marque purement humanitaire, finançant donc tout au long de son cycle de vie, les projets de cette organisation.
Je pense que ce concept peut recueillir un avis favorable des consommateurs, car c’est un produit totalement transparent et vrai : tout est dit sur l’emballage, l’organisation communique sur la somme exacte que chaque litre lui rapporte, la qualité est au rendez-vous grâce à notre expertise industrielle et le prix consommateur est même inférieur au prix habituellement constaté !
Seule l’organisation humanitaire en question est mise en avant et la marge sur la vente va directement dans les caisses de celle-ci, pour financer des actions humanitaires fortes, mais surtout régulières et continues.
Depuis 1 mois, je tente de commercialiser cette gamme de jus de fruits et je croise les doigts : l’accueil de la grande distribution est très favorable et certaines enseignes sont déjà OK pour un lancement national, dans leurs chaînes de magasins.
Dans ce cadre, je vous ai également adressé par courrier et à votre attention personnelle, une présentation complète du projet et j’espère bien que votre décision à ce sujet sera favorable.
Bien que votre organisation d’achat reste très difficile à travailler pour une PME (négociation nationale, puis 16 négociations régionales, puis négociation au magasin …), j’ose espérer vous compter parmi nos clients en 2006.
J’attends donc un écho de votre part, dés que vous aurez pris connaissance du projet décrit dans le courrier que je vous ai adressé le 6 Octobre dernier.
Bonne continuation et au plaisir de travailler avec vos équipes GALEC !
Meilleurs sentiments.
RE MEL et Juliette Martin
quels sont les réels pouvoirs et implications de cette commission QGDD, qui est censée apporter le petit supplément d'âme à une vaste entreprise libérale ?
je sais par expérience personnelle récente qu'elle n'est que "boite à image" !!!
malgré vos promesses, cher MEL, je n'ai jamais été reçu par elle, et le refus de mon projet m'a été signifié sans explication, sans rendez vous, sans dialogue.
ci après le mail reçu (sans autre forme de dialogue) d'un membre de cette commission :
"Pierre,
suite à un contact avec Michel Edouard, je vous confirme que pour l'instant aucune formation à quelque niveau que ce soit n'est envisagée au sein de l'enseigne. En effet vous n'êtes pas sans savoir que l'année 2006 est un tournant commercial pour notre enseigne du fait de la révision de loi Galland et tout nos efforts son concentrés sur ces nouvelles dispositions qui changent totalement les approches commerciales de nos collaborateurs.
Votre dossier reste entre les mains de la commission.
Vous souhaitant bonne réception, en m'excusant pour le retard apporté à ma réponse,
bien à vous
François Giniès"
et pourtant, vous MEL, ici même, par écrit, m'aviez promis un rendez vous avec cette personne...

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