ÉCONOMIE Pouvoir d'achat

Sombres perspectives pour le pouvoir d'achat

Sérieusement, croit-on vraiment que c’est en relevant les prix qu’on va relancer la consommation et développer l’emploi ?

Entre juillet 2012 et juillet 2013, 56% des Français ont dû puiser dans leur épargne pour couvrir leurs dépenses mensuelles.

La pression est maximale sur le pouvoir d’achat des Français. Pour le BIPE (oct. 2013), le pouvoir d’achat réel des Français baissera de 1,6% en 2013 et de 0,4% en 2014, ce qui représentera la 4e année consécutive de baisse.

Chaque publication sur les dépenses des Français est regardée avec anxiété. Forcément, car dans notre pays, c’est la consommation qui tire la croissance. Qu’on le déplore ou que l’on s’en réjouisse, c’est comme ça. Et on ne va pas changer l’un des fondamentaux de notre économie en quelques mois.

Il devient donc urgent de plus toucher au pouvoir d’achat des Français, ni par l’impôt ni par la hausse des prix.

J’entends bien la plainte sincère de producteurs qui n’en peuvent plus. Et je comprends parfaitement que déjà victimes d’augmentations de charges et de coûts d’approvisionnement, les industriels souhaitent pouvoir répercuter des hausses de prix. Pas la peine de leur faire procès, leur demande est compréhensible.

Pour autant, il faut bien faire le tri. Derrière les petits producteurs, il y a aussi les grosses entreprises qui ont d’autres capacités de péréquation, qui ont accès à d’autres marchés mondiaux. Celles-là nourrissent 80% du chiffre d’affaires des supermarchés. A lire leurs résultats financiers, toujours remarquables malgré la crise, ce serait vraiment cadeau, croyez-moi, que de leur céder !

Alors quand j’entends les présidents de fédérations industrielles dénoncer la guerre des prix pour justifier le retour d’une « petite dose d’inflation », je me demande à qui ça peut profiter.

La situation pourrait n’être que cocasse. Des concurrents surenchérissent pour améliorer leur image prix, mais dénoncent cette même guerre des prix à laquelle ils prétendent participer…c’est foireux ! Dans la réalité, il y a bien une différence entre les actes et les paroles, entre les prix et les images prix et je ne suis pas sûr que les consommateurs en aient profité.

Sortons des postures simplistes : si au-delà d’un certain seuil « le prix bas peut tuer l’emploi », la hausse des prix, c’est sûr, ne va pas en créer. Surtout pas en cette période.

Pour les consommateurs, l’inflation est un nouvel impôt. Que les prix à la consommation augmentent du fait de la hausse de la TVA, de la taxe sur les alcools ou des tarifs industriels, ça produit le même effet sur le pouvoir d’achat.

Le rôle du distributeur est de temporiser, d’essayer de différer les hausses, y compris en prenant sur ses marges. C’est ce que nous ferons en janvier avec la hausse de la TVA décidée par le gouvernement.

Pareil pour les tarifs industriels, fi de la polémique globale ! Ce sera du concret. Nos adhérents accueilleront de manière différenciée les demandes des industriels et des PME. Notre objectif n’est pas de nous opposer systématiquement aux demandes argumentées et raisonnées. Mais qu’on nous permette ce parti pris : nos adhérents resteront aux côtés des consommateurs.

C’est le sens du message que nous avons publié aujourd’hui dans quelques médias nationaux. Juste histoire de faire comprendre que si certains veulent faire de notre enseigne l’exutoire de tensions corporatistes, nous ne surenchérirons pas sur ce point, mais répondrons sur le terrain du pouvoir d’achat.

9 Commentaires

Salut Mel!
Je m'attendais à un petit mot sur la compétitivité des marques distributeurs dans cet article mais rien du tout. Quelle évolution tarifaire et quelle qualité proposerez vous en 2014?
qui est vraiment le moins cher ??? mais est ce vraiment si important de se battre à coup de 1, 2 , 3 % ? et sur 100 produits ... et les autres, comment sont-ils ??? pub totalement inefficace, inutile, limite ridicule ... qui peut encore croire à ces discours ???
il a bien raison MEL; je sais que ce qu'il dit n'est pas éloigné de la réalité. Les multi nationales font leur "beurre" en France, mais où paient-elles leurs impôts? En hollande, en Irlande etc..., mais après avoir impacté leurs filiales françaises de "charges", qui ne sont que des retours vers les holdings délocalisées.
Mais effectivement, un petit couplet sur les MDD diverses et variées du groupement pourrait intéresser les consommateurs : aussi bon, souvent plus clean, avec plus d'exigences que les grandes marques, et surtout plus économiques. Seul bémol, assortiment MDD souvent court, et promos fortes des grandes marques qui perturbent cet équilibre en faisant se "tamponner" les prix des marques et de MDD.
Pour ce qui concerne l'inflation, je ne suis pas complétement d'accord avec MEL. Les quinquas et sexas ont bien connu l'inflation post premier choc pétrolier, et finalement pour les classes moyennes ce n'était pas si terrible que ça ! Par contre pour les banquiers aie aie, mais désormais c'est quand même eux qui ont un peu le pouvoir, et aussi le pouvoir de faire des grosses conneries.
@ +
Mieux définir le pouvoir d'achat ! point de vu du consommateur, point de vu du distributeur, ce n'est pas seulement une valeur marketing, de chiffre d'affaire de force sur le marché, il faut mieux délimiter quelles sont les réelles actions durables à réaliser dans quelles mesures et termes temps et législation !
objectifs à court termes, évaluation des valeurs d'intérêts pour assumer finalement la continuité du monde malgré les guerres ouvertes comme cachée et prévisible !
ce qui fait évidement allusion directe à un sujet sensible les habitudes des consommateurs en surfaces de ventes mais aussi dans les galeries marchandes et environnement de zone commerciale ou non suivant les surfaces !
le report de la tva sur la consommation sinon d'être expert et il faut en avoir les moyens financier pour avoir tous les chiffres, la tva profite à qui et pourquoi et la logique d'investissement favorise quoi directement et qui sur les marchés !

ce n'est qu'un simple évènement dans la macro-économie, on ne peut ici lister les mesure à prendre il n'y a pas de solution toute faite, mais en effet comme les statistiques et les sondages cela correspond exactement à quoi politiquement es-ce vraiment solvable et de plus c'est obligatoire que cela soit solvable et vérifié par les instances institutionnelles France Europe Onu !
Le pouvoir d'achat oui ! et qualifié.
Il n'est pas rare de voir MEL se poser en défenseur régulier du pouvoir d'achat des consommateurs, c'est son fonds de commerce.

Néanmoins, qui peut aujourd'hui croire que son enseigne n'en profite pas ? Si l'on regarde le classement des premières fortunes par département, à votre avis, qui trouve t on en tête du classement ? les mêmes adhérents LECLERC à la tête de super ou d'hypermarchés qui brassent quelques millions de résultats.

J'entends trop souvent dire "oui mais notre résultat net n'oscille qu'entre 1 et 3 %.

Oui, certes, sauf qu'on oublie que c'est du résultat pur, et que l'ensemble des charges est passé avant, ce qui laisse sur plusieurs centaines de millions d'euros de CA, un volume d'euros assez conséquent en bas de page. Résultats dont une partie pourrait être réinvestie dans de nombreuses actions sociales.=> un distributeur doit pouvoir redistribuer (soit aux consommateurs, soit à certains petits producteurs : je pense aux producteurs de lait, de fruits et de légumes)

Alors, oui Monsieur LECLERC battez vous contre la hausse de la TVA, battez vous contre ces multi nationales qui ont encore beaucoup de résultat et qui génèrent de l'inflation en proposant des hausses tarifaires de complaisance, mais demandez à vos adhérents de mettre toute la lumière nécessaire sur les pme, les petits producteurs qui sont asphyxiés par une grande distribution destructrice de marge.
Bien rédigé, mais le pouvoir d'achat est ce vraiment ce dont ce que l'enseigne ce préoccupe le plus ?
Petites ambitions pour 2014,
Et encore cela va empirer, Hollande ne fait rien pour arranger ça.
Toujours les ouvriers qui payent à la place des autres !
Ils nous volent le peu de salaire que nous percevons,
Tant qu'on ne révolutionne pas ils n'amélioreront rien.

Prouvons que nous sommes là, qu'ils nous entendent !!!
Désormais, BATTONS NOUS POUR LE POUVOIR D'ACHAT ! Love.

Choumi.
Aujourd'hui, est-ce qu'on ne préfère pas développer la solidarité plutôt que des vrais emplois ?
Très bon article MEL, bravo. L'Etat ne semble pas prendre conscience de la difficulté qu'ont les français à joindre les deux bouts...en ce qui concerne l'immobilier, la chute des taux est une bonne chose mais l'assurance emprunteur représente jusqu'à un tiers du coût total du crédit et que les banques en profitent pour rattraper leur manque sur le coût de l'assurance emprunteur, c'est moyen... Pour ma part, je suis passée par la délégation d'assurance avec une jeune entreprise qui est née dans l'accélérateur, Réassurez-moi et j'ai quand même économisé 8 000 euros. Heureusement que certains ont une prise de conscience réelle sur les finances des consommateurs...

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