Polars et barquettes chez E.Leclerc
SOCIÉTÉ Bloc-notes

Quand une initiative amusante de deux salariés tombe dans le viseur des anti-gaspis

Sur nos réseaux sociaux aussi éruptifs que moralisateurs, y a-t-il encore place pour un peu d’humour ? Et peut-on, au risque d’ouvrir la boîte à claques, se moquer de ces pères la vertu incapables de distinguer une initiative provocatrice mais marrante... d’un acte répréhensible !

Eh bien, fi des conseils en com, je veux leur dire ici leur bêtise ! Sur les bords de la rade de Brest, au Relecq Kerhuon, un petit hypermarché E.Leclerc fournit mes voisins en crêpes ?, en épicerie, en viandes labellisées, en bio, en parapharmacie, et des livres aussi !

Il y a Gwen qui est libraire, et Marc, le chef boucher, qui adore les polars. Marc dit un jour à Gwen que son avis perso sur les polars vaut bien les "coups de coeur" de sa collègue jackettés sur les ouvrages exposés. "Chiche", répond la Bretonne, qui dans un élan créatif digne d’un artiste contemporain, propose à l’éditeur Hachette une sorte d’installation : des polars en barquette, des thrillers bien saignants, labellisés "sélection du boucher" ! Avec des commentaires glaçants à couper au couteau. Ambiance... Et humour, vous dis-je !

Nos auteurs les plus noirs (je les connais pour la plupart pour avoir présidé le Prix Landerneau du Polar)... Donc Maxime Chattam, Franck Thilliez, Bertrand Minier ou même le génial Adler Olsen auraient, j’en suis sûr, adoré !

Mais voilà. Passait par-là un objecteur de conscience, un agent de la police anti-gaspi, le smartphone à hauteur du cerveau. Voilà notre libraire et notre boucher sacrifiés à la lutte anti-emballage et cloués au pilori : leur délit ? Ce n’est pas tant la marchandise qui dérange que la housse transparente qui relie nos trente cadavres littéraires à leur noire barquette. Trente malheureux écrins pour protéger notre barbaque criminelle ! De fait, il eut été plus judicieux (et plus E.Leclerc ?) d’opter pour du papier de cuisson ! Mais notre Savonarole premier prix, qui n’a jamais du lire Fluide Glacial ou Hara Kiri, s’est précipité pour poster son indignation, relayée et démultipliée sans humour sur les réseaux outragés !

Eh bien moi, j’ose dire avec sincérité aux militants des ZéroGaspi , ZéroDéchet, ZéroWaste et rédacteurs du site Actualitté : vous avez raison sur le principe, la cause est juste... Keep cool, camarades délateurs, prenez un peu de hauteur et évitez-nous ce catéchisme écologique punitif. On partage le combat, nos salariés se sont mobilisés les premiers sur la lutte anti-plastique, contre les sacs jetables... Alors, ne désespérez pas Landerneau, priorisez vos actions, dialoguez plutôt que de flinguer, sinon en barquette (jaune ?) vous aussi finirez. ? Et appréciez que des entrepreneurs soient capables de laisser un tel degré de liberté créative à des salariés qui ont osé briser les frontières de leurs métiers pour partager leur amour des livres. A moins qu’il ne faille arrêter aussi d’en vendre... pour préserver la forêt ? ?

3 Commentaires

Salut Mel, tu as parfaitement raison, c'est tout à fait cela : "un catéchisme écologique punitif".
L'écologie qui est un domaine multiple et complexe souffre énormément de tous ces idéologues à la vue courte et à la fatwa leste.
C'est débile!!! Je ne peux rie dire d'autres, débile!
Avant l'explosion des réseaux sociaux qui laisse à chacun la possibilité de penser (enfin "penser"...) que ce qu'il a à dire peut intéresser "urbi et orbi", ce genre de démarche ne dépassait pas le comptoir du bistrot du coin...ce qui devait déjà être pénible pour les consommateurs.
Tu as bien raison de traiter cela avec humour.
La bonne journée.
C'est une super bonne idée cette mise en barquette. J'adore. Et cette fertilisation croisée un belle histoire. J'adore aussi.
En ce qui concerne les bilieux et autres atrabilaires "verts", laissez p...
Le problème de votre affaire c'est que quand on se rendra compte que ça marche bien parce que ça amuse les clients, chacun y ira de son opération "emballage de livre pour le fun", et qu'à la fin, vendre un livre sans emballages sera mer à boire et vous nous direz : vous comprenez, si on ne met pas d'emballage, ça ne se vend pas (en témoigne d'ailleurs les ridicules sur-couvertures rouges qu'on trouve régulièrement sur les bouquins).
Je serai curieux de savoir si Leclerc prend part à cette nouvelle mode de la vente de légumes prédécoupés sous emballages.

Il ne me semble pas inutile d'avoir des lignes rouges à ne pas franchir, et emballer sous plastique un livre individuel me paraît en être une.

Mais rassurez-vous, il existe beaucoup d'autres formes d'humour que l'emballage plastique.

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