Margrethe Vestager Interview Figaro
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Quelle régulation européenne de la concurrence dans une économie mondialisée ?

Face à l’émergence fulgurante des géants du numérique d’Amérique ou d’Asie, doit-on investir dans des programmes européens destinés à créer des champions ? Ou bien cette conception de l’entreprise est-elle "très vieille école" comme le dit Margrethe Vestager ?

L’interview de la Commissaire à la Concurrence à Bruxelles sonnera comme une voix discordante aux critiques des mondes professionnels et politiques, à Paris et même à Berlin.

Rappelant que la mandat de la Commission Européenne "est de veiller à ce que le marché serve les consommateurs", Margrethe Vestager rappelle que c’est aux entreprises de choisir leur stratégie : "Lorsqu’il y a des champions européens, c’est parce qu’il ont été stimulés par la concurrence, et non parce qu’ils ont été biberonnés et chouchoutés" et par conséquent : "Des entreprises veulent fusionner, qu’elles soient publiques ou privées, européennes ou pas, cela ne peut-être notre choix, c’est le leur !". 

A titre d’exemple, et pour illustrer cette vision qu’on dira très libérale, Margrethe Vestager insiste sur le fait que si les réseaux sociaux ont pu grandir si vite, c’est "qu’ils disposaient déjà d’un grand marché domestique aux USA, sans barrière de langues avec une bonne infrastructure technologique".

Et vous, qu’en pensez-vous ? Si l’existence d’un marché unique est un facilitateur, pensez-vous qu’il suffise, sans autre intervention, à l’émergence de champions européens ? De plus, s’agissant des sociétés européennes dont la vocation dépasse très souvent les barrières de l’Union, les critères d’appréciation de la concurrence peuvent-ils se limiter au seul marché européen, alors que ces entreprises opèrent dans une économie d’échanges de produits et de services totalement mondialisée s'agissant de leurs clients, de leurs concurrents et même de consommation ?

2 Commentaires

Salut MEL, je partage à 100% vos interrogations concernant les règles d'appréciation de la concurrence.
Le marché intra-européen n'est qu'un sous-ensemble perméable d'un ensemble plus vaste qui s'appelle le marché mondial. A cet égard, il est sans doute nécessaire de repenser et redéfinir des règles d'examen qui tiennent compte de cela.
Je suis la dame (MV) sur la stimulation par la concurrence...mais bien une concurrence globale, et non uniquement celle du marché communautaire.
Le bonjour.
B
Cher MEL,
En effet, la concurrence doit servir le consommateur...mais elle doit être comprise comme intégrant TOUS les acteurs un secteur économique, c'est à dire au niveau mondial.
Empêcher la création de champions européens au nom d'une analyse intra-européenne de la concurrence et du marché en favorisant par conséquence des acteurs de taille supérieure, chinois, américain, indien ou que sais-je encore, ne serait pas de bonne politique. Enfin je crois.
Bien à vous.

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