Loi Macron, Congrès E.Leclerc à Stockholm, Apple et le streaming…

C’est peu dire que la loi Macron a fait couler beaucoup d’encre. Si j’ai bien compris, le 49-3 aura eu raison des divergences. Pas d’unité politique, beaucoup de fractures ré-ouvertes dans chaque corporation, pour au final un texte catalogue qui peine à faire sens. Je ne jette pas la pierre. Réformer n’est pas une sinécure. Mais quel bordel !

Cette loi n’aura pas épargné la distribution, qui se prend son lot de renforcement de sanctions et d’encadrement. Étonnez-moi ! Avez-vous vraiment cru qu’après le rapport Attali, la voie législative aurait permis la libération des marchés ?

J’ai laissé à la FCD le soin de batailler contre l’article 11 sur les injonctions structurelles. Ses adhérents étaient les premiers visés. On ne les a pas vraiment entendus, mais je pense qu’ils sont pour quelque chose dans la bouillabaisse qui sera certainement examinée par le Conseil constitutionnel. Bravo Jean-Charles ! ;-)

De notre côté, nous étions focalisés sur l’article 10A. Tous les médias avaient retenu qu’il encadrait les contrats de franchise. En fait, le venin se logeait dans les alinéas qui prévoyaient l’alignement de la durée des statuts coopératifs, sur la durée limitée des contrats commerciaux. Une innovation en Europe, un must de la créativité techno française, et au final un cadeau à nos concurrents !

Que d’énergie il a fallu déployer pour déminer tous ces arguments de mauvaise foi ! Au moins, le job m’a permis de reprendre contact avec de nombreux députés et sénateurs. D’abord ça m’a permis de découvrir la qualité du travail de nombreux parlementaires, et aussi leurs propres préoccupations.

Et puis, j’ai pu mesurer qu’il nous fallait réinvestir dans la pédagogie du système coopératif, qui reste quand même assez mal connu de beaucoup de nos décideurs.  Travail qu’il nous faut continuer, tant j’ai compris que certains en face, n’allaient pas abandonner aussi facilement la partie. Je sens qu’ils remettront le couvert à l’automne. C’est quasiment écrit dans la loi puisqu’on nous prépare un rapport sur mesure…

On disait de moi que j’étais un lobby-man, Emmanuel Macron m’a obligé à le devenir ! Je vais continuer ce rôle.

Un congrès fondateur

A Stockholm entre le 15 et 18 juin, plus de mille adhérents et collaborateurs du Mouvement E.Leclerc se sont réunis pour cogiter sur les grands chantiers numériques et la refondation de notre organisation autour de cet enjeu du digital.

J’en reviens tout boosté, conforté par cette volonté commune et intergénérationnelle de monter dans le train de tête. Je ne vous livre pas ici le plan d’action qu’on en a déduit. Mais quel bonheur personnel, après trente ans d’investissement auprès des chefs d’entreprise unis sous notre bannière, de ressentir l’excitation d’un projet partagé.

Allez, je ne vais pas vous dire si, tel Christophe Colomb, on vise les Indes, le Japon ou l’Amérique. Mais nos adhérents ont choisi la taille de leurs vaisseaux, constitué le stock de provisions pour pouvoir partir vers les nouvelles terres et tirer autant de bords qu’il faudra pour atteindre l’Eldorado (à suivre).

Merci à Joël de Rosnay, éternel adolescent, toujours émerveillé par l’innovation et le progrès. Il a su insuffler une sacrée pêche à nos adhérents.

A Stockholm en juin 2015, Anaïs, l’historienne du Mouvement E.Leclerc, relèvera dans quelques années que ce fut le Congrès du tournant pour l’enseigne, au même titre qu’Opio fut celui du « tous à l’hyper » dans les années 1980.

« Suis-je ce que mon passé a fait de moi ? »

Parmi les sujets de philosophie au bac 2015, il y avait cette question : « Suis-je ce que mon passé a fait de moi ? ». Sacré Jean d’Ormesson ! A 90 ans, l’académicien taquin peut répondre, lui, par l’affirmative. Et si je me réfère à notre parcours, notre histoire effectivement a façonné auprès des Français notre promesse d’enseigne.

Mais pour qui n’est pas prêt de rentrer au musée, force est de reconnaître que le passé est … passé … voire dépassé ! Il y a aussi un désir d’avenir.

Les anciens Mammouth n’ont pas résisté à la raréfaction de l’oxygène, mais d’autres espèces ont su s’adapter et muter. C’est tout le défi que doivent relever les distributeurs de la veille économie.

Apple obligée de suivre sur le streaming

Pour le coup, cette marque si souvent innovante avait franchement du retard sur ce qui semble devoir constituer l’avenir du marché de la musique en ligne. Il lui aura fallu presque une année après le rachat de Beats pour annoncer le lancement de ce service sous marque Apple avec finalement peu de fonctionnalités nouvelles par rapport à Spotify et Deezer.

Mais au vu de la baisse massive des revenus du téléchargement de musique sur iTunes, ils n’avaient plus trop le choix.

Et puis, le streaming est un marché en expansion. En 5 ans, cet usage est devenu central dans les foyers, au point de représenter aujourd’hui plus de la moitié des revenus en ligne des maisons de disque en 2014 selon le SNEP.

Une tendance qui n’a bien sûr pas échappé au spécialiste de la culture et de la musique qu’est E.Leclerc…

Stay tuned  ;-)