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SOCIÉTÉ Bloc-notes

Gaspard Koenig : le philosophe est utile à l'entreprise

Très intéressante chronique de Gaspard Koenig dans Les Echos : "Le philosophe une valeur en or pour les entreprises".

Constatant la conjonction de la prise en charge croissante des tâches répétitives par les machines, les progrès de l’IA et la montée en puissance des profils "sciences humaines" dans les entreprises comme les administrations il interroge la pertinence séculaire d’une déconnexion entre philosophie et monde professionnel.

Lorsque j’étais moi-même étudiant en philo, je me souviens de l’une des premières phrases d’un de mes profs énonçant doctement : "la philosophie est universelle, théorique et désintéressée : elle s’oppose au savoir-faire de l’artisan". Tout était dit, fermez le ban.

Gaspard Koenig cite lui le directeur de l’ENS lors de son entrée à Normale sup : "Si vous voulez de l’argent, allez à HEC ; si vous voulez le pouvoir, faites l’ENA ; ici, vous serez pauvre et vous vous dévouerez au progrès de la pensée". Un ange passe portant sous ses ailes le double diplôme HEC-ENA de tant de nos politiques… Mais ne nous égarons pas.

Ce paradigme (il parle de « malédiction millénaire ») aurait vécu et les éléments capables de porter du sens au sein des organisations seraient de plus en plus courtisés par les entreprises, qui les rémunèrent de mieux en mieux. Et si ça n’était sa sortie un peu vacharde à propos des écoles de commerce "ce tripot éducatif apparu avec l’ère managériale et heureusement destiné à disparaître", je souscris globalement à son analyse de la prise de valeurs économiques des sciences humaines.

Avec un peu plus d’espoir que lui dans la jeunesse assez détonante que je rencontre de plus en plus souvent à NEOMA comme à l’ESCP-Europe : beaucoup y ont aussi des têtes bien faites et semblent tout à fait en mesure de faire bouger les lignes et renverser la table.

2 Commentaires

Je signe des deux mains à cette nécessité pour l'entreprise d'intégrer une masse critique de profils littéraires, autant pour être capable de proposer une réflexion qui sort du cadre, chaque fois que possible que pour l'agrément de leur conversation à la cantine.
Bonne idée que de relayer cette chronique de Gaspard Koenig du début de semaine. Le sujet le mérite.
Bonne journée à tous.
Salut MEL,
J'ai lu ce papier de Gaspard Koenig qui parfois est un peu approximatif emporté qu'il peut l'être par sa fougue. En revanche, là, pas grand chose à redire. Au-delà même d'une éventuelle pénurie pour les entreprises de "candidats proposant un profil de "bons élèves" formés dans les "bonnes écoles", si ce modèle dominant en France était économiquement performant, cela se saurait depuis longtemps. Comparée à leurs voisines des grands pays occidentaux, la plupart des entreprises françaises gérées par les élèves issus du parcours de l'excellence à la française, montrent le même mal : marge faible, trésorerie faible... Mais ça n'est pas le coeur du sujet.
Il faut changer de modèle et il est évident que les profils littéraires ont un rôle clé à jouer.
Et vous même, si je ne m'abuse, vous avez fait vos humanités comme l'on disait. Et le groupement E.Leclerc va plutôt bien, non?

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