SOCIÉTÉ Concurrence

Le prix des choses comme ferment de la révolte

Je reste stupéfait devant l'aveuglement de nos gouvernants. Comment n'ont-ils pas senti venir le vent alors que toutes les cartes météo révélaient l'arrivée d'une perturbation sociale due à une dépression de pouvoir d'achat. Quel homme politique prend aujourd'hui le temps de parcourir les rayons d'une Fnac, de s'enquérir du montant des tickets de caisse chez Auchan ou d'observer l'évolution des achats aux Galeries Lafayette. Pourtant, quel observatoire ! Ah, ça oui, ils font les marchés à l'heure des élections locales, histoire de rappeler leur présence, surtout devant les caméras. Mais lisez donc toute la presse politique, les déclarations, les discours, les interviews. Combien de nos élus parlent vraiment du prix des choses. Ce jeudi, tous les manifestants dans la rue pestaient contre le coût de l'argent, l'inflation des loyers, l'effritement du pouvoir d'achat. Sur France Info, RTL ou Europe 1, j'entendais, de Marseille ou de Lyon, des salariés et des retraités qui disaient « s'être résignés » à faire leurs courses au HD, ou n'acheter qu'en solde pour pouvoir « améliorer l'ordinaire ». D'autres, vus sur l'écran, arboraient, sur des pancartes, les slogans de nos propres campagnes, à leur tour détournés, pour exiger des prix plus bas. Dieu sait pourtant si nous avions su attirer l'attention des pouvoirs publics. Une première alerte fin 2003 pour contester l'utilisation de l'indice d'inflation global de l'INSEE qui ne reflétait plus la hausse des prix du « panier de la ménagère ». Une autre campagne en 2004 pour alerter les leaders d'opinion sur la baisse du pouvoir d'achat réel des familles françaises. Ca nous a valu une volée de bois vert et une jolie brochette de qualificatifs, « Tartuffe, pompier pyromane...». Pourtant, il n'était pas compliqué de répondre aux attentes de nos concitoyens : il y avait même une vraie opportunité politique qu'avait bien comprise Nicolas Sarkozy. Les salaires ? Oui, certainement, dans les entreprises performantes. Mais le chômage joue contre la hausse. Les transferts sociaux ? Mais avec quel argent, vu le déficit. Reste la baisse des prix. Le gouvernement peut, à moindre frais, tant que le système ne dérape pas encore, mobiliser industriels et distributeurs pour redistribuer du pouvoir d'achat. Il suffit de casser l'obstacle de la loi Galland, nous laisser vendre moins cher. Las ! Le message du gouvernement est celui d'une réforme a minima, focalisée contre les méchants distributeurs. En plus, voilà qu'on nous accuse. Nos campagnes, à elles-seules, auraient été le ferment de la révolte ! Leclerc et Sarkozy, en laissant entrevoir qu'on pouvait encore baisser les prix, ont freiné la consommation. Médiocre polémique ! Les bons capitaines, pour nous, sont ceux qui se servent de la météo et fédèrent les équipages pour tracer la route. Pas ceux qui critiquent le fabricant du baromètre.

16 Commentaires

Et la reforme, c'est pour quand?
Vous nous disiez que dans un précédent édito que la réforme de la loi Galland c'était pour le 1er juillet. Mais je n'en ai pas encore entendu parlé dans les informations, où en sont les discussions sur ce sujet, on tarde à y remédier? Vu la grogne social, le 1er juillet me semble encore très loin! Mais je confirme les français ont du pouvoir d'achat, la moitié des articles en promo à moitié prix n'étaient plus disponible samedi matin dans l'hyper où j'ai fais mes courses, c'est vraiment que les français ont un vrai problème de pouvoir d'achat moi le premier :)
pouvoir d'achat, pas pour tout le monde
Le résultat de ces manifs, ce sera +1% pour les fonctionnaires, référendum oblige, mais ce sera
- 3% pour les agriculteurs,hypocritement appelés modulation, sans compterles pénalités liées aux controles...
Quelle révolte !
Cher MEL ,
Quel mécontentement de vous voir répéter ce désuet refrain sur les politiques !
Votre plume, vos interventions nous avaient jusqu' à présent toujours enthousiasmés par leur originalité...
Ne vous ralliez pas à la tentation populiste !
Il n'y a rien à ajouter sur la détemination de nos gouvernants.
Ayant lu votre "Landerneau",j'ai cru comprendre que le parcours humain et professionnel de votre famille a toujours été un combat contre les corporations,les syndicats,les politiques, les notables de province.
Votre conception libérale doit aujourd'hui admettre que les gouvernements successifs souhaitent renforcer l'interventionnisme économique , puisque leur autorité naturelle ne revêt plus aucun caractère légitime.
Qu'attendre d'eux?
Les entrepreneurs créent de la richesse, les politiques essaient seulement d' exploiter la présentation de leur partage.
Enfin , bravo pour votre tribune , j'ai longtemps hésité à y participer , mais aprés 1mois d'observations , je la trouve sympathique.
Ce blog a le mérite d'essayer de modifier le rapport élitiste relatif à la prise d'opinions.
C'est un antidote à "Davos", sans être "alter-mondialiste", je ne peux que m'en féliciter.
A bientôt.
Le prix de la vie comme ferment de revolter
aujourd hui tout est cher ou pas assez.la difference entre les produits, leurs prix et se qu'il rapporte par rapport a se qu'ils vallent ou voudront est parfois stupefiante. et c'est l'imposibilite d'y changer quoique se soi ou de pouvoir y echapper qui fait deborder le vase. En effet on est coincer, on a beau avoir du temps en plus c'est pire.Quel est notre marge de main d'oeuvre? si il y en avais elle est encore plus faible depuis l'euros. On est loin d'etre libre, egaux ni dans une grande fraterniter.d'ailleur on le vois tout les jours.aujourd hui meme, j' apprent que des grand ainsi que des policier ou gendarme je sais plus on echapper au radar automatique donc pour les mobile encore moins de sousi je suppose. et sa passe comme une lettre a la poste pour moi c'est pire que l'affaire gaymard .Vivre tout cour est deja dur (logement, nouriture). les gens d'en bas misere juste pour aller travailler (entre les assurance, l'entretien, l'essance, les radar et autre prime,les points,les vols,un petit accrochage etc).meme le timbre augmente.les clop c'est 5 euros, le café 1.5, un billard 2 euros, la sorti 10 euros facile, la fausse baguette 18 euros/mois, 2 euros/ans delarue (de memoire)etc.
on se fais voler et sa devrai se passer en silence et dans le calme et si possible devant la tele.
Pouvoir d'achat - Re : bzh ataô (14/03/05)
D'un point de vue politique, la comparaison ne me semble pas pertinente, cher compatriote (je dis ça parce que j'imagine que votre pseudo n'est pas complètement farfelu !). Le fonctionnaire est un salarié dont le revenu dépend des générosités de son employeur : l'Etat. L'agriculteur, lui, est un chef d'entreprise dont la rémunération est liée à la valorisation du produit. Il n'en reste pas moins que, sur le plan politique, votre perplexité est tout à fait légitime. Jacques Chirac, « l'ami des paysans » a rabroué Jean-Michel Lemétayer qui avait osé évoquer le risque d'un non des agriculteurs au référendum, en espérant une petite manne supplémentaire. Mais c'est le Jacques Chirac, la cible des fonctionnaires, qui lâche à cette catégorie 1 % supplémentaire. Que d'infidélités pour l'agriculture, que de contradictions pour les fonctionnaires. Ah ! décidément, ce référendum ! ! ! Quelles bêtises ne va-t-on pas encore faire pour lui.
Quelle révolte ! - Re : provincial (15/03/05)
Je nuancerai donc le ton si vous avez réellement trouvé que « la charge » contre le politique fleurait trop le populisme. Tel n'était pas mon but. Critique, très critique je suis ! A l'égard de nos élites, certes, mais pas à l'égard de la vie politique en général. Je crois à la nécessité de réhabiliter le débat public. Notre pays souffre de l'absence de projets collectifs forts. C'est parce que la démocratie est molle, fuyante ou réduite à son expression la plus mesquine, que notre peuple se replie sur lui-même. Paradoxe : alors qu'il faudrait, en France, attirer l'investissement, favoriser la création, l'innovation et la richesse, ne serait-ce que pour pouvoir en partager les fruits, c'est vers l'entreprise que les flèches du politique se dirigent. L'entreprise paiera donc deux fois : par l'impôt, elle financera la hausse supplémentaire dans la fonction publique et, par onde de choc, elle sera aussi obligée de financer des hausses collectives de salaires. Comme vous le dites si bien, les politiques jouent les arbitres, sauf que ceux-là lancent le ballon en même temps dans les deux camps. Drôle de jeu !
Le prix de la vie comme ferment de révolte - Re : david (16/03/05)
Oui, toutes les études statistiques le montrent : les écarts de niveau de vie se sont réellement creusés en France. C'est la raison pour laquelle il faudra, dans les dix ans qui viennent, une politique dynamique de revalorisation des minima sociaux. Je suis d'accord pour une augmentation progressive et plus que proportionnelle des bas salaires. Cette augmentation sera de toute façon très vite dépensée dans le circuit économique. Ce sera bon pour l'ensemble de l'économie. Simplement, il faudrait que l'Etat n'en profite pas pour augmenter les charges sur les salaires et qu'on favorise les augmentations de salaires directes. Mais cela suppose que les syndicats acceptent la réforme des systèmes de santé qui coûtent si chers. S'attaquer à l'un (les salaires) sans s'attaquer aux déficits (sécurité sociale, santé, vieillesse, hôpital), c'est forcément obliger les entreprises à payer deux fois.
Le prix de la vie comme ferment de révolte - Re 2 : david (16/03/05)
Vous évoquez aussi une réalité très frustrante : on a de plus en plus de temps libre. Et comme il y a de moins en moins d'activités gratuites, et que la vie associative est pauvre (culturelle, sportive), on n'a pas forcément l'argent qui permettrait d'en profiter pour avoir des loisirs. Pour un ouvrier en proche banlieue parisienne, une semaine de congés supplémentaire au titre de la RTT, c'est aussi, sauf à rester devant la télé dans son appart, une opportunité supplémentaire de dépenses (bar, cinéma, etc...). Avoir du temps de loisirs sans l'argent de la fête, ça fout le blues. On n'en tient pas assez compte.
Et la reforme, c'est pour quand?
Vous nous disiez que dans un précédent édito que la réforme de la loi Galland c'était pour le 1er juillet. Mais je n'en ai pas encore entendu parlé dans les informations, où en sont les discussions sur ce sujet, on tarde à y remédier? Vu la grogne social, le 1er juillet me semble encore très loin! Mais je confirme les français ont du pouvoir d'achat, la moitié des articles en promo à moitié prix n'étaient plus disponible samedi matin dans l'hyper où j'ai fais mes courses, c'est vraiment que les français ont un vrai problème de pouvoir d'achat moi le premier :)
pouvoir d'achat, pas pour tout le monde
Le résultat de ces manifs, ce sera +1% pour les fonctionnaires, référendum oblige, mais ce sera
- 3% pour les agriculteurs,hypocritement appelés modulation, sans compterles pénalités liées aux controles...
Quelle révolte !
Cher MEL ,
Quel mécontentement de vous voir répéter ce désuet refrain sur les politiques !
Votre plume, vos interventions nous avaient jusqu' à présent toujours enthousiasmés par leur originalité...
Ne vous ralliez pas à la tentation populiste !
Il n'y a rien à ajouter sur la détemination de nos gouvernants.
Ayant lu votre "Landerneau",j'ai cru comprendre que le parcours humain et professionnel de votre famille a toujours été un combat contre les corporations,les syndicats,les politiques, les notables de province.
Votre conception libérale doit aujourd'hui admettre que les gouvernements successifs souhaitent renforcer l'interventionnisme économique , puisque leur autorité naturelle ne revêt plus aucun caractère légitime.
Qu'attendre d'eux?
Les entrepreneurs créent de la richesse, les politiques essaient seulement d' exploiter la présentation de leur partage.
Enfin , bravo pour votre tribune , j'ai longtemps hésité à y participer , mais aprés 1mois d'observations , je la trouve sympathique.
Ce blog a le mérite d'essayer de modifier le rapport élitiste relatif à la prise d'opinions.
C'est un antidote à "Davos", sans être "alter-mondialiste", je ne peux que m'en féliciter.
A bientôt.
Le prix de la vie comme ferment de revolter
aujourd hui tout est cher ou pas assez.la difference entre les produits, leurs prix et se qu'il rapporte par rapport a se qu'ils vallent ou voudront est parfois stupefiante. et c'est l'imposibilite d'y changer quoique se soi ou de pouvoir y echapper qui fait deborder le vase. En effet on est coincer, on a beau avoir du temps en plus c'est pire.Quel est notre marge de main d'oeuvre? si il y en avais elle est encore plus faible depuis l'euros. On est loin d'etre libre, egaux ni dans une grande fraterniter.d'ailleur on le vois tout les jours.aujourd hui meme, j' apprent que des grand ainsi que des policier ou gendarme je sais plus on echapper au radar automatique donc pour les mobile encore moins de sousi je suppose. et sa passe comme une lettre a la poste pour moi c'est pire que l'affaire gaymard .Vivre tout cour est deja dur (logement, nouriture). les gens d'en bas misere juste pour aller travailler (entre les assurance, l'entretien, l'essance, les radar et autre prime,les points,les vols,un petit accrochage etc).meme le timbre augmente.les clop c'est 5 euros, le café 1.5, un billard 2 euros, la sorti 10 euros facile, la fausse baguette 18 euros/mois, 2 euros/ans delarue (de memoire)etc.
on se fais voler et sa devrai se passer en silence et dans le calme et si possible devant la tele.
Pouvoir d'achat - Re : bzh ataô (14/03/05)
D'un point de vue politique, la comparaison ne me semble pas pertinente, cher compatriote (je dis ça parce que j'imagine que votre pseudo n'est pas complètement farfelu !). Le fonctionnaire est un salarié dont le revenu dépend des générosités de son employeur : l'Etat. L'agriculteur, lui, est un chef d'entreprise dont la rémunération est liée à la valorisation du produit. Il n'en reste pas moins que, sur le plan politique, votre perplexité est tout à fait légitime. Jacques Chirac, « l'ami des paysans » a rabroué Jean-Michel Lemétayer qui avait osé évoquer le risque d'un non des agriculteurs au référendum, en espérant une petite manne supplémentaire. Mais c'est le Jacques Chirac, la cible des fonctionnaires, qui lâche à cette catégorie 1 % supplémentaire. Que d'infidélités pour l'agriculture, que de contradictions pour les fonctionnaires. Ah ! décidément, ce référendum ! ! ! Quelles bêtises ne va-t-on pas encore faire pour lui.
Quelle révolte ! - Re : provincial (15/03/05)
Je nuancerai donc le ton si vous avez réellement trouvé que « la charge » contre le politique fleurait trop le populisme. Tel n'était pas mon but. Critique, très critique je suis ! A l'égard de nos élites, certes, mais pas à l'égard de la vie politique en général. Je crois à la nécessité de réhabiliter le débat public. Notre pays souffre de l'absence de projets collectifs forts. C'est parce que la démocratie est molle, fuyante ou réduite à son expression la plus mesquine, que notre peuple se replie sur lui-même. Paradoxe : alors qu'il faudrait, en France, attirer l'investissement, favoriser la création, l'innovation et la richesse, ne serait-ce que pour pouvoir en partager les fruits, c'est vers l'entreprise que les flèches du politique se dirigent. L'entreprise paiera donc deux fois : par l'impôt, elle financera la hausse supplémentaire dans la fonction publique et, par onde de choc, elle sera aussi obligée de financer des hausses collectives de salaires. Comme vous le dites si bien, les politiques jouent les arbitres, sauf que ceux-là lancent le ballon en même temps dans les deux camps. Drôle de jeu !
Le prix de la vie comme ferment de révolte - Re : david (16/03/05)
Oui, toutes les études statistiques le montrent : les écarts de niveau de vie se sont réellement creusés en France. C'est la raison pour laquelle il faudra, dans les dix ans qui viennent, une politique dynamique de revalorisation des minima sociaux. Je suis d'accord pour une augmentation progressive et plus que proportionnelle des bas salaires. Cette augmentation sera de toute façon très vite dépensée dans le circuit économique. Ce sera bon pour l'ensemble de l'économie. Simplement, il faudrait que l'Etat n'en profite pas pour augmenter les charges sur les salaires et qu'on favorise les augmentations de salaires directes. Mais cela suppose que les syndicats acceptent la réforme des systèmes de santé qui coûtent si chers. S'attaquer à l'un (les salaires) sans s'attaquer aux déficits (sécurité sociale, santé, vieillesse, hôpital), c'est forcément obliger les entreprises à payer deux fois.
Le prix de la vie comme ferment de révolte - Re 2 : david (16/03/05)
Vous évoquez aussi une réalité très frustrante : on a de plus en plus de temps libre. Et comme il y a de moins en moins d'activités gratuites, et que la vie associative est pauvre (culturelle, sportive), on n'a pas forcément l'argent qui permettrait d'en profiter pour avoir des loisirs. Pour un ouvrier en proche banlieue parisienne, une semaine de congés supplémentaire au titre de la RTT, c'est aussi, sauf à rester devant la télé dans son appart, une opportunité supplémentaire de dépenses (bar, cinéma, etc...). Avoir du temps de loisirs sans l'argent de la fête, ça fout le blues. On n'en tient pas assez compte.

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