SOCIÉTÉ Concurrence

Prix, indices, que choisir ?

 Difficile de comprendre ce que veut l'UFC. L'organisation de consommateurs, dans la dernière livraison de sa revue (Que Choisir, janvier 2005), nie l'effet baisse de prix des accords Sarkozy. Démonstration : les prix d'un panier de 47 articles ont continué à grimper allègrement depuis le passage à l'euro. Ce n'est pas sérieux ! Même si les consommateurs sont frustrés et en droit d'exiger mieux des industriels et des distributeurs, on ne peut pas raisonner sur aussi peu d'articles. Qu'aurait-on dit d'ailleurs si, à l'inverse, pour démontrer mon engagement, j'avais annoncé que les centres E. Leclerc baisseraient de 2 % un panier limité à 47 articles. A coup sûr, on m'aurait répondu: ce n'est pas représentatif. Le caddy moyen acheté par les consommateurs comporte 2 000 articles. C'est sur cet indice qu'il faut plancher. A l'intérieur, il y a des hausses ou des baisses, ne serait-ce qu'en fonction des promos de chaque enseigne. Mais selon les analystes, depuis septembre 2004, les prix ont baissé de 1,7 à 1,9 % en moyenne dans les supermarchés. Alors, pourquoi s'obstine-t-on à vouloir polluer le débat en l'abordant de manière aussi irrationnelle ! En général, je m'abstiens de commenter les relevés de prix de « Que Choisir » (ils nous sont d'ailleurs largement favorables depuis 10 ans). Et, dans mon groupe, je m'en sers allègrement pour tancer les adhérents les plus mal placés. Là, c'est impossible tant ce n'est pas crédible. Deux des magasins les plus mal cotés dans le classement UFC sont, en fait, dans les relevés professionnels, parmi les magasins les moins chers de France sur la même période. Flop total. Dommage ! L'UFC était dans son rôle pour tenir ce discours. Problème : à la lecture de l'article qui accompagne le relevé de prix, on ne comprend pas trop sa position. Elle veut des baisses, mais pas trop de pression sur les fournisseurs. Le marchand, toujours considéré comme prédateur, doit y aller de sa poche. L'industriel a l'alibi de la création d'emplois. Fastoche ! Amis de Que Choisir, nous avons besoin de vous, de votre vigilance, de votre contre-pouvoir. Vous avez été absents des débats sur la loi Galland et la loi NRE. Ce n'est pas grave. Travaillons d'urgence à une réforme qui fera baisser les prix.

11 Commentaires

Solidarité Asie

Je réagis à votre édito sur l'aide aux enfants, victimes du tsunami. L'Asie et ses victimes ont été fortement médiatisées depuis 2 semaines, et c'est normal. Mais, n'oublions pas qu'il y a eu plus de 500 morts en Afrique, personne n'en parle... Est-ce que votre programme d'aide va concerner uniquement l'Asie ou aussi l'Afrique ? Et, concrètement, combien d'écoles et de dispensaires comptez-vous construire ??
baisse, moyenne, pondérée, que choisir ?

De qui se moque t on ? j'imagine que le terme pondéré a été apprécié par tous les distributeurs et industriels. Et que l'empressement de certains à le signer n'était pas feint. C'est tellement plus simple de baisser les prix sur les produits à faible marge, fortement concurrencés par les premiers prix voire les MDD que de le faire sur des produits à marge plus importante sur lesquelles ont été dépensées des millions d'euros en en marketing et communication. Après, chacun voit midi à sa porte.
Baisse moyenne pondérée, que choisir - Re: Afredo

J'étais contre les baisses modulées. Une baisse linéaire, même de faible impact, aurait été plus visible et plus contrôlable. Industriels et distributeurs ont préféré faire "du commercial". Résultat : beaucoup de repositionnements marketing (baisse jusqu'à 20% de quelques gammes) et, en contrepartie, augmentation de 3 à 4% de centaines de marques. En apparence, en tout cas, plus de hausses que de baisses. Pas étonnant que les consommateurs aient eu l'impression d'avoir été manipulés.
Solidarité Asie - Re : Fifi (13/01/05)

A ce jour, notre programme concerne essentiellement l'Asie (Tamil Nadu en Inde, Sri Lanka, Thaïlande). Le détail des affectations est en cours de discussion avec les ONG locales. Il y a tant de demandes ! Une équipe constituée d'un cadre coordinateur de Leclerc France, de permanents (association La Voix de l'Enfant) et de cadres Leclerc en Asie, est en train de jauger les projets, d'évaluer leur degré d'urgence, et proposera des arbitrages. Je vous tiendrai au courant... Votre remarque sur l'Afrique est pertinente. Je vais voir avec nos ONG partenaires l'extension possible à l'Afrique. J'avoue avoir privilégié l'Asie parce que je me sens comptable de l'utilisation des fonds et que j'y ai des possibilités de contrôle, ce qui n'est pas le cas ailleurs. A étudier. N'hésitez pas à nous suggérer des contacts.
UFC que choisir

La nouvelle n'a sans doute pas eu le retentissement qu'elle méritait. En début d'année, Jacques Chirac a demandé au gouvernement de modifier la loi pour que des groupes ou des associations de consommateurs "puissent intenter des actions collectives contre les pratiques abusives observées sur certains marchés". En fait autoriser les "class actions" en France, c'est-à-dire permettre à des citoyens-consommateurs de se regrouper pour une action en justice. Lorsque cette mesure sera applicable, elle va, à mon avis, modifier la relation entre les entreprises et leurs consommateurs, et accélérer de manière exponentielle la montée des phénomènes consuméristes déjà manifestes avec par exemple le poids médiatique pris des dernières années par UFC-Que Choisir... J'aimerais avoir votre avis sur la question, M. Leclerc.
A quoi bon baisser vos prix si.....?

Si : 1) si vous perdez des clients (moi !!!) du fait de rayons hifi innommables (cartons jetés pèle-mèle...) et que le responsable du rayon n'a d'autre réponse qu'une auto-satisfaction sur la progression de son chiffre d'affaires... 2) si vous perdez des clients (encore moi !) qui constatent que des produits frais sont entreposés dans des bacs non réfrigérés (fin décembre 04) 3) si le service conso du site e-leclerc.com ne daigne pas répondre aux courriers Je me tiens à votre disposition pour vous détailler mes griefs au sujet d'un magasin en particulier qui à réussi à me convaincre d'aller faire mes courses ailleurs ! Donc, entre prix et indices, je choisis "respect du client". Bien à vous Un futur ex-titulaire de la carte Leclerc
Suite...

Bonjour, Suite à mon précédent message, le magasin a pris contact avec moi longuement ; les explications données ont apaisé quelque peu ma colère envers votre enseigne, en ce qui concerne le rayon frais. Je vous reconnais la qualité d'essayer d'arrondir les angles. Mais je persiste à penser que ce magasin devrait faire un effort significatif de présentation sur le rayon hi-fi. Salutations
Class actions - Re : Fifi (23/01/05)

Sur le principe, je suis pour. Trop de personnes (usagers, actionnaires) lésées par le comportement délictueux d'une entreprise ou d'une administration, n'osent pas porter plainte (peur du ridicule, frais de justice, inexpérience?). Le droit français a déjà ouvert des possibilités de recours collectif, limité pour le moment à des associations agréées (comité de défense anti-pollution, association de victimes d'attentat terroriste, consommateurs contre abus de tarifs bancaires ou d'assurances, etc...). Donc, ok avec le député Chatel pour rendre la procédure plus accessible. Mais je suis radicalement contre l'adoption de la méthode US. Là-bas, la "class action" est devenue une machine à fabriquer des procès, l'occasion de marchandages ou comportements mafieux. Des avocats ratissent par voie de presse ou par internet pour une cause qu'ils médiatisent pas avance, quel que soit le sérieux juridique du dossier. Sous la pression, les entreprises craquent, transigent et payent. Le droit n'y trouve pas son compte, quand bien même les plaignants touchent un dividende. Je n'aimerais pas ça en France.
Class actions - Re : Fifi (suite)

Le système suédois me paraît un meilleur compromis : le perdant au procès doit payer ou partager les frais, et si la cause est perdue, l'avocat ne peut rien toucher. Dissuasif pour les procéduriers. Je continue à décortiquer le projet avec des amis juristes. L'idée c'est : ok pour accroître les possibilités de saisine par les consommateurs, mais éviter la prolifération des conflits et la "judiciarisation" de toutes les réclamations.
Monsieur Leclerc
En tant que professionnel du relevé linéaires, et en tant que consommateur moi-même, je passe beaucoup du temps dans les grandes surfaces. Il m’est bien difficile de dire si telle enseigne est en moyenne moins chère que l’autre. Je peux effectivement le dire sur quelques produits qui m’intéressent, mais sur l’ensemble des références présentes, qui pourrait bien me le dire ?
Je suis d’accord avec vous, 47 produits me semblent alors discutables. Cependant, un panier type, quels que soit la justesse de sa représentativité et le nombre de produits qu’il comporte, est toujours discutable. Il y a tellement de milliers de références que de n’en prendre que 47 me semble aller à l’encontre du bon sens. Il existe cependant une méthodologie plus juste de vérifier l’augmentation des prix et leur impact réel sur notre pouvoir d’achat. Si je ne me trompe pas, je crois que cette façon de faire n’a pas encore été prise en compte.
Je m’explique : Au lieu de prendre des produits déterminés, il aurait fallu, je crois, déterminer des catégories de produits et d’en relever le produit le moins cher.
Le pouvoir d’achat, dépend essentiellement en notre capacité à trouver les produits les moins chers pour chaque segment de produits, pour des segments facilement identifiables et très concurrentiels. Un magasin ou une enseigne serait alors jugés sur ses efforts à proposer les meilleurs prix pour chaque catégorie de produits.
Ainsi, pour chaque segment, nous prendrions le produit le moins cher de chaque segment.
Le choix des segments importerait peu tant que ceux-ci seraient représentatifs des achats quotidiens d’un foyer moyen, et tant qu’ils seraient parfaitement identifiables et comparables d’une enseigne à l’autre. Les produits seraient des produits simples de la vie de tous les jours.
Imaginez alors que l’on puisse suivre les produits les moins chers pour plus d’une centaine de catégories de produits : Biscottes, confitures, pain de mie, camembert, moutarde, Ket-chupp, Mayonnaise, Tomates, laitues, champignons, jambons blancs, yaourts blancs et fruités, bananes, mousse à raser, liquide vaisselle……Des produits de base qui se retrouvent régulièrement dans le panier de la ménagère.
Quelle serait alors l’enseigne qui offrirait le plus bas prix et le choix le plus large ? Quel serait l’écart de prix entre le panier des produits les moins chers et celui des plus chers ?
N’aurions-nous pas là un bon indicateur de ce que propose réellement une enseigne, hors produits promotionnels et produits d’appel ?
Quand pensez-vous ? Ce raisonnement tient-il du bons sens ?
Bravo pour votre Blog
Jérôme Vacca
Shelflife-Luembourg
Re Jérôme Vacca (27/06/05)
Votre observation est pertinente. Il existe déjà des indices relevant « les produits les moins chers pour chaque segment de marché ».
1- Il y a d’abord certains moteurs de recherche qui le font. Problème ? Ils sont souvent co-financés par les marques et cachent des préconisations commerciales.
2- Il existe aussi des indices professionnels. A l’intérieur de mon groupe, nous nous servons par exemple des indices Nielsen-Panel de Gestion. Cette société relève le prix de millions d’articles et nous pouvons en obtenir le classement, selon le degré de cherté. C’est comme cela qu’à l’interne, nous comparons les performances des magasins. Ou encore que nous positionnons nos gammes Eco+ par rapport aux pratiques les moins chères dans les autres magasins.
De temps en temps, dans les journaux, rubrique « consommation », certains journalistes se risquent aux comparaisons que vous préconisez. Mais, c’est toujours sporadique. Il n’y a pas de publication permanente.
Je pense comme vous que ce type d’indicateur serait bénéfique pour les populations les plus démunies, et même pour toutes celles que l’évolution des prix intéresse. Il faudrait le suggérer aux organisations de consommateurs.

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