Consultation pesticides gouvernement
SOCIÉTÉ Santé

Consultation pesticides : déplacer le débat sur la largeur d’une ligne de protection... sans dire s’il y a danger ? On marche sur la tête, non ?

A la fin du mois dernier, le maire de Langouët (Ille-et-Villaine) s’est fait rappeler par un tribunal de Rennes qu’il existe en France une hiérarchie des normes et qu’ainsi était annulé son arrêté municipal visant à interdire les produits phytopharmaceutiques à une distance inférieure à 150 mètres de toute parcelle habitée.

L’affaire a ému, sa conclusion plus encore et la multiplication de ce type de mesures a amené le gouvernement à proposer une consultation publique : que pensez vous de distances de sécurité "à 5 ou 10 mètres des habitations" ? Tollé ! Nicolas Hulot, Yann Arthus-Bertrand et des ONG ont, comme nous, cru à une fake news ! Tout cela semble bien ridicule !

Sans attendre le résultat de la consultation, ce dossier pose en tout cas plusieurs questions :

- Quel est au fond le pouvoir d’un maire quand, possiblement tenu pour responsable de la santé et de la sécurité de ses concitoyens, il ne dispose pas des outils de la contrainte ou de la prévention ? Il a le droit de fermer un bar trop bruyant, interdire un camping pollué ou une rave-party, mais pas celui de faire cesser un épandage trop près des maisons ? Curieux droit que celui-là !

- Mais surtout, cette querelle des distances (5, 10 ou 150m ?) parait d’autant plus dérisoire que chacun sait qu’un épandage étend ses effluves et particules dans une surface bien plus grande, souvent supérieure au kilomètre... Comme celle, qui est par exemple retenue pour l’isolement nécessaire à la certification d’une parcelle bio !

En fait, pour établir les distances protectrices, ne faudrait-il pas d’abord vérifier et dire le degré de dangerosité des différents produits de traitement ? Quand même !

- Où sont les analyses et les études d’impact, depuis le temps qu’on en parle ?! Si le législateur et les institutions de santé n’ont rien à y redire, alors arrêtons de faire le procès des agriculteurs !

Si, par contre, on est devant un risque sanitaire avéré, pourquoi notre pays, qui a institué le principe de précaution, s’enfonce dans la pitrerie avec ces histoires de mini-ligne Maginot ?

5 Commentaires

Totalement en phase avec vous :
- c'est dangereux : on interdit ou on contrôle la mise en oeuvre très rigousement,
- c'est inoffensif : on passe à autre chose...
Bonjour MEL,
Ne vous inquiétez pas de la consultation, le site de recueil est un peu du genre de celui mis à disposition pour la privatisation d'ADP...
Je m'y suis connecté ce matin, j'ai bien tout rempli (identification, adresse mail etc...) et au moment de valider/envoyer, ça bug!!! Probable que le résultat de cette consultation est déjà connu...
Salut Mel, comme tu as raison, la fonction de maire, quel sacerdoce sans moyens! Et puis sur la question des pesticides, quels résultats d'études, qui va les produire (on se souvient du nuage radioactif de Tchernobyl qui avait "évité" la France de Chirac à Matignon), pfff... On se moque tout de même pas mal du monde, non? Je vous suis pas : "on marche sur la tête"
Effectivement, on se moque de nous. Ce débat des distances est tristement cocasse.
Merci de le dire et de l'écrire : arrêtons de faire le procès des agriculteurs ! Ceux là même qui travaillent dur pour nous nourrir tous, nous les descendons en flèche dans l'opinion public pour de l'autre côté voté en faveur du CETA.
L'absence de bon sens dans ses combats est consternante
Comment peut on condamner nos agriculteurs et leurs pratiques plus qu'honorables, puis ouvrir les bras aux modes de productions outre Atlantique dont les normes sont scandaleuses ?

Arrêtons de cultiver la peur : un produit phyto utilisé avec précaution n'est pas plus dangereux que la javel utilisée chez nous tous pour laver une salle de bain, tout est dans l'utilisation : buvez votre javel et on en reparle
On se trompe de combat et de message
Faisons place au bon sens, soyons fiers de notre pays, mangeons local et mangeons de saison
Sinon dans quelques années nous importerons tout ce que nous mangeons, et il ne faudra pas venir pleurer quand les OGM et les farines animales remplirons nos estomacs

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