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SOCIÉTÉ Santé

Emballages cancérigènes ? E.Leclerc s’engage !

Avec quelques collègues des centres E.Leclerc très impliqués dans le développement durable, j'ai reçu lundi matin Karine Jacquemart, Executive director de l'ONG Foodwatch, et son équipe.

 

Je leur ai confirmé qu'E.Leclerc allait s'engager fortement contre la pollution cancérigène des emballages alimentaires. Avec un cahier des charges rénové pour ses marques propres (Marque Repère, €co+) et des exigences clairement exprimées auprès des marques nationales.

L'interpellation de Foodwatch

 

Il y a quelques mois, nous avions été interpellés par la branche française de Foodwatch qui dénonçait la présence dans des aliments d'épicerie (dans plusieurs pays de l'UE) de traces d'hydrocarbures (MOAH - mineral oil aromatic hydrocarbons, et MOSH - mineral oil saturated hydrocarbons) provenant des cartons d'emballage en fibres recyclées.

Comme tout distributeur et industriel, nous avons été amenés à nous pencher sur la problématique des perturbateurs endocriniens. Mais c’était la première fois, en tous les cas pour E.Leclerc que nous étions confrontés à cette question de la migration des encres d'emballages.

Interrogés, les pouvoirs publics – comme souvent – n'avaient pas vraiment de réponse. De son côté, Foodwatch a étayé son interpellation et nous a communiqué sans difficulté l’intégralité des études et analyses sur lesquelles elle s’appuyait.

En croisant leurs résultats avec nos propres analyses, nous avons abouti aux mêmes résultats.

 

E.Leclerc s'engage

 

Face à ce risque, il est courant (facile) de se retrancher derrière la norme. Et de fait, la conception des emballages concernés respecte – en l'état – la législation.

La recherche évolue plus vite que la norme. Et même si j'ai les plus grandes réserves sur un principe de précaution souvent poussé à outrance, mes collègues et moi avons trouvé l'analyse présentée hier matin par André Cicolella (Président du Réseau environnement santé) suffisamment sérieuse pour qu'on ne se retranche pas derrière le strict énoncé du droit.

Donc, action !

Marques nationales : un courrier avait déjà été adressé par le Galec (Groupement d'achat Leclerc) à quelque 200 fournisseurs concernés. Réponses polies voire indifférentes. Seule une vingtaine de fournisseurs ont marqué un vrai intérêt. J'ai demandé à ce que l'on remette la pression et qu'à tout le moins dans le cahier des charges des acheteurs, on prépare la prohibition des emballages pouvant contaminer par des MOAH et/ou dépassant des seuils de MOSH supérieurs à 2 mg/kg dans les aliments.

Marques de distributeur : la Scamark (société qui développe les gammes MDD pour E.Leclerc) va de son côté donner l'exemple et revoir ses cahiers des charges pour prendre en compte ces nouvelles exigences. Sur plus d'une cinquantaine de références identifiées, l'objectif est qu'au 2e semestre 2017 leurs emballages et conditionnements soient satisfaisants.

Ça c'est pour le côté commercial.

 

Santé contre environnement ?

 

Comme je l'ai exprimé à Foodwatch, cet engagement nouveau crée malgré tout une situation complexe où la défense de l'environnement et celle de la santé entrent en confrontation.

Historiquement, tout le monde sait que le Mouvement E.Leclerc s'est engagé très tôt sur la réduction des emballages, les sacs en plastique et le recyclage... avec par ailleurs des partenariats avec des entreprises de l'économie sociale et solidaire. De plus, la réglementation européenne nous impose un recyclage à 60% du poids de carton mis en œuvre…

Très clairement, c'est la préoccupation santé qui est prioritaire.

Il n'empêche, les solutions alternatives à court terme et qui permettent de faire barrière aux MOAH et MOSH consistent à remettre un emballage-écran (vierge ?).  Du coup, il faut être conscient que cela met un bémol à la lutte contre le suremballage.

 

Loi, règlement…que dit la puissance publique ?

 

Mais la question des alternatives est tout de même un sacré défi technique et scientifique. Jusqu'où peut-on laisser les acteurs privés se débrouiller à essayer de trouver une solution ?

A mon sens, les pouvoirs publics doivent eux-mêmes s'engager. On me dit qu'un simple arrêté interministériel permettrait d'interdire la présence de MOAH et de réduire considérablement la présence de MOSH dans les emballages industriels.

Mais c'est surtout au niveau européen que cela se joue. Si nos scientifiques estiment le sujet suffisamment important, alors fi du silence et de la passivité : on attend des actes !

18 Commentaires

Bravo pour les entreprises que vous dirigez, et merci pour le consommateur! Avec au passage la preuve que la convergence est possible à établir. A suivre donc.
Au-delà d'une évolution législative, souvent à contre-temps, les pouvoirs publics, à travers les administrations qu'ils contrôlent, ne devraient-ils pas donner l'exemple avec une révision des cahiers des charges auprès de leurs "propres" fournisseurs?
On pense à toutes les cantines scolaires et restaurants d'administrations notammment, afin de peser dés à présent comme acteur économique en amont de tous débats parlementaires? Sur le thème du gaspillage alimentaire on les a vu "à la rue", peut-être une chance pour eux de paraître moins totalement largués...
Bonne journée à vous.
Avant les emballages, les produits cancérigènes. quand allez-vous retirer le Round Up des jardineries Leclerc?
Mais avant le Round Up, n'y a-t-il pas les bobines thermiques présentes sur les caisses des hypermarchés ?
Michel-Edouard Leclerc

Bonjour,

Bonjour,

Avant de parler des emballages-cancérigènes, je pense qu'il faut déjà travailler en priorité sur les bobines thermiques présentes sur les caisses de vos hypermarchés avec un cahier des charges précis.
Engageant vos centrales d’achat et chaque magasin à respecter le sans BPA, sans BPS, et sans formol dans le papier de vos bobines, endocriniens dangereux pour la santé des consommateurs et de votre personnel.

Cordialement.

Un allié de poids pour analyse
Laboratoire du Centre Technique du Papier/ CTP
Domaine Universitaire - CS 90251
38044 GRENOBLE - Cedex 9 FRANCE
téléphone (général) :
Standard : (33) (0)4 76 15 40 15
Fax : (33) (0)4 76 15 40 16
Mais avant les bobines thermiques, n'y a-t-il pas le Round up ?
Salut MEL,

Les deux préoccupations sont extrêmement liées : s'il existe une pollution pour l'environnement, il existe alors un danger médical sur l'Homme. En supprimant les MOAH et les MOSH, c'est peut-être ne plus répondre au cahier des charges environnemental !
Alors Round up ou bobines thermiques ?

Tchao MEL
Et l'huile de palme, si on pouvait ne plus en ingérer dans les produits Bio village et nos régions ont du talent. Ni de sirop de glucose et fructose aussi tant qu'à faire ;)
Hello MEL. Je trouve les commentaires sous votre papier assez marrants car on voit bien que la liste est sans fin et chacun vient avec SA priorité. Faudrait être naïf pour ne pas se douter que la société de consommation a engendré l'industrialisation à outrance avec son cortège de manipulations chimiques et/ou génétiques pour répondre à la demande de masse. Les consommateurs en reviennent, tant mieux. Alors il vous reste pleins de chantiers à ouvrir, mais c'est déjà une bonne chose de vous emparer de ce sujet. Travaillant dans l'industrie (mais pas alimentaire) je perçois que votre position va poser des difficultés à beaucoup de monde mais c'est bien, on va se remettre en cause les uns les autres pour la bonne cause. Donc bravo pour votre décision et continuez comme ça de toute façon y a que leclerc qui pouvait le faire !!
Salut Mel!

Voilà mon paquet cadeau! Je crois qu'Il ne faut pas s'emballer mais bien réfléchir. Si l'emballage est une protection alors il doit être sain, sinon ce n'est plus une protection. Si l'emballage est repris pour faire de la communication alors il ne doit pas oublier sa première vocation de protéger. La France dispose de ressources en bois de premier ordre au point que certains voudraient réaliser des tours à la Défense avec pour remplacer le béton. Pourquoi ne pas commencer à redécouvrir cette matière pour nos emballages? L'autre question est de savoir si notre mode de vie actuel demande autant de protection que par le passé. Je n'ai pas eu conscience en tant que consommateur d'un changement dans le domaine. La viande, les conserves, les confiseries et gâteaux sont emballés de la même manières depuis que je fais mes courses. Je note quand même la disparition du verre pour les bouteilles de soda remplacé par le Pet. Est-ce une bonne chose? Pour terminer par un morceau de bolduc, je pense qu'il est aussi important d'étudier l'interaction de tous les éléments qui font parti de notre alimentation car les effets ne sont pas les mêmes selon les associations. Notre alimentation est notre premier médicament qui tue la faim! Et pour cela je vous remercie d'avoir travailler avec les autres acteurs dans ce sens.
Monsieur,

Tout d'abord merci de prendre des mesures pour limiter ces contaminations.

Nous y travaillons depuis plusieurs années sans être réellement entendu car les donneurs d'ordres prennent des demies mesures (votre société y compris) et le marché n'évolue pas dans le bon sens.

Votre récent plan de communication décrit une action basée sur l'utilisation de carton en fibres vierges. Utiliser plus de fibres vierges (du bois!) et moins de papiers recyclés ne solutionne qu'en partie le problème. Nos nombreux tests de migration montrent que la contamination aux MOSH et MOAH peut encore se faire via d'autres emballages (les caisses par exemple). Vous ne les éliminerez donc pas totalement de vos produits.

Je vous offre la possibilité d'approfondir vos connaissances sur ce sujet avec l'un de mes experts en matériaux, votre proposition sera la notre.

L'accepterez-vous est une autre question ?

Sincères Salutations

Alexandre
Bonjour Alexandre, merci pour votre mail et votre proposition. Vous avez raison, remplacer les emballages recyclés par des emballages vierges ne suffit pas. Vous parlez des caisses, il y a aussi d'autres exemples comme les sacs en toile de jute... C'est bien une action plus ample que nous allons mener, jusqu'au premier stade de la production... On traite le problème à la racine, pas seulement les packagings ! Si vous souhaitez toutefois nous contacter voici un mail blog2mel@gmail.com Bien à vous. MEL
Bonjour,
Vous indiquez dans votre post :
"J'ai demandé à ce que l'on remette la pression et qu'à tout le moins dans le cahier des charges des acheteurs, on prépare la prohibition des emballages pouvant contaminer par des MOAH et/ou dépassant des seuils de MOSH supérieurs à 2 mg/kg dans les aliments."

A quoi faites-vous référence en termes de mesure : 2mg de MOSH par kg d'emballage, 2mg de MOSH par kg d'aliment, 2mg de MOSH par kg de poids corporel ?

Aucune réglementation n'existant sur le sujet, cette précision serait extrêmement utile.

Bien à vous,
Tiziano Polito
Rédacteur en chef adjoint
Emballages Magazine
Bonjour et merci pour votre questionnement qui me permet d'apporter une précision bienvenue. Nous parlons bien de 2mg de MOSH par kg d'aliment. Cordialement. MEL
Je viens d entendre sur bfmtv çhez bourdin tous les domaines où s engage MEL que j apprécié depuis de longues années j ai 71 ans :-) .. Je suis cliente de ses magasins .. C est super bien Qu il s engagé Ds tous ces domaines .. Parfait .. Je voudrais Qu il ajoute aussi de s engager pour que les légumes en conserve soient moins salés. Selon l émission récente de France 5 sur le sel avec Michel simes on mange trop de sel. J ai donc 71 ans je suis seule et donc je ne cuis pas mon assiette de lentilles de haricots rouge etc .. J acheté çhez me' ils sont très bons mais .. Trop de sel ! Sous faites qq chose ! Dans certaines boîtes il y a le sucre aussi .. Trop de sucre .. Alors svp, vous qui avez du bon sens, l oreille des fabricants Pr défendre la santé de vos clients .. Merci d ajouter le sel et le sucre limité Ds les conserves car je vais Qd meme finir par cuire mes legumineuses Et délaisser ses boîtes .. J ai mauvaise conscience chaque fois que j en ouvre une en regàrdant l étiquette !
Merci d avance .. Dépêchez vous .. Sinon :-) à mon age .. Qd Ca arrivera je serais morte :-) ..
Bonjour,
Lors d'un récent voyage en Birmanie dans la ville de Bagan j'ai eu la surprise de découvrir sur les plages des enfants nous interpellant en un français limité mais très clair pour nous vendre quelques bricoles avec l'argument "moins cher que chez Leclerc" probablement exporté par les touristes de l'agence de voyages Leclerc. Au-dela de la gentillesse des ces jeunes et de leur capacité à apprendre des touristes qui passent c'est la problématique des déchets qui m'amène sur votre blog. La capitale économique Yangon se trouve en particulier submergée par les déchets plastiques car les sachets sont utilisés en toute circonstance et jetés sans retenue par les habitants par manque de poubelles et de prise de conscience forte. La démarche Leclerc de supprimer les poches plastiques gratuites aux caisses a contribué à changer la mentalité en France. Est-ce que la notoriété manifeste dans un pays telle que la Birmanie peut au travers d'actions de coopération aider ce pays magnifique qui s'ouvre au tourisme à tourner le dos à ces mauvaises habitudes pour la préservation de leur santé et de leur pays.
Bonjour,

Personnellement je pense qu'en ce qui concerne la qualité des produits en vente; il reste difficile de savoir si les règles de sécurité ont été respectées comme il se doit et à tous les niveaux de la chaîne de fabrication...À part si l'usine a obtenu la norme iso 22000...Norme qui devrait être imposée à toutes nos usines.
Même le bio reste douteux puisqu'il y a des produits toxiques non précisés dans la liste des produits à ne pas utiliser, il y a des autorisations de vaccins certes plus limitées en nombre, mais vaccins tout de même.
Merci de poser ce sujet au débat.
Bonjour,

Chacun voit ses priorités... Je trouve l'initiative très bonne après tout il faut bien commencer par quelque chose<a href="http://seo-labs.fr">.</a>

Cordialement,
Jacques.
Bonjour

Je partage complètement votre point vu, jusque quand va t on laisser des PME convaincus trouver seul les solutions.
Vegeplast, 14 ans de recherche dans les plastiques biosourcés bidodégradables (sans perturbateurs endocriniens), et seulement 2 M € de CA et une bataille juridique face à Nespresso qui traine.
Mais le consommateur, oui il a un rôle en acceptant de payer plus cher vertueux.
L'exemple des sacs leclerq est à dupliquer
Les 4 réunis :Etat, consommateurs, distributeurs, producteurs pourraient faire des miracles, mais en attendant je porte seul ma croix....

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