Le Sport

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Entretien avec Yannick Le Bourdonnec

Michel-Edouard Leclerc, on vous dit passionné de voile. Etes-vous réellement un marin confirmé ?

En bon breton, depuis ma tendre enfance, j’adore la mer et la voile. Je ne rechigne pas à naviguer sur les eaux chaudes, Méditerranée ou Caraïbes. Mais j’aime surtout que ça bouge : Ouest Irlande, jusqu’aux îles d’Aran et le Connemara, la Cornouaille anglaise, l’île de Wight et ses Needles, et bien sûr la côte bretonne. J’ai eu la chance de pouvoir me frotter au Horn, après les canaux de Patagonie. Ce que j’aime, le cabotage plutôt que la traversée : arriver dans un port…

Jean-Yves Le Meur, récent champion français des jeux paralympiques, a dit vous avoir rencontré en haut du Mont-Blanc. La montagne, ça vous branche ?

Je pratique la marche et la randonnée. J’aime traverser les paysages, et c’est probablement ce qui m’attire dans la voile côtière ou la montagne. C’est François Bernard, guide de haute montagne à Chamonix, qui veut à tout prix m’initier à la pratique des sommets. J’ai apprécié les quelques courses effectuées avec lui, mais je reste vraiment un néophyte dans ce domaine.

Au-delà du « sport exploits », l’on a du mal à croire qu’il reste, dans votre emploi du temps d’entrepreneur, une place pour la pratique du sport…

Le sport est pour moi une source d’équilibre et de convivialité. Comme tous les Français, je n’en fais pas assez. Mais à chaque fois que je peux, je m’offre une petite échappée : marche, natation, tennis… Evacuer le stress ! Et s’offrir quelques poussées d’adrénaline en dehors du business.

Les journaux sportifs placent les centres E. Leclerc dans les cinq premiers sponsors en France ?

Presque tous les adhérents E. Leclerc sponsorisent une équipe sportive. C’est une manière de s’insérer dans le terroir local, de soutenir la vie associative… En fait, au-delà de la motivation publicitaire, c’est aussi une façon de se faire plaisir. Le centre E. Leclerc d’Orléans soutient Florian Rousseau, trois fois champion olympique et onze fois champion du monde de vitesse et de keirin ; celui de Tarbes, le tournoi de tennis « les Petits As » ; celui de Cannes, la formidable équipe féminine du RC (hand-ball). A Châlons-en-Champagne, le président de l’ESPE (équipe de basket bien connue) est aussi de notre mouvement. Au total, Leclerc participe au soutien de près de 2 000 équipes, grandes ou petites, dans tous les sports.

On voit souvent les logos des centres E. Leclerc sur des équipes de foot ?

Nous aimons les sports d’équipe qui véhiculent des images généreuses, solidaires, mais conquérantes. Dans son histoire, mon groupe a soutenu plusieurs grands clubs (Brest, Cannes, Rennes…). Mais, aujourd’hui, ce sport est devenu un enjeu très professionnel, budgétivore. La pub télé a fait flamber les tarifs. Nous avons orienté nos soutiens à des clubs plus proches de la vie associative. Certains bénéficient d’un soutien durable de notre part. Celui de Clermont-Ferrand, par exemple, ou encore l’AS Nancy-Lorraine dont le président depuis 10 ans, Jacques Rousselot, est le patron du centre E. Leclerc de Vandoeuvre-les-Nancy.

Et le rugby ?

Je ne voudrais pas avoir l’air d’exagérer, mais je crois que nous soutenons plus de 60 % des clubs français (amateurs ou professionnels), parmi lesquels Tarbes, Lourdes, Montauban, Cahors, Limoux, Carcassonne…Il faut dire que, souvent, les joueurs de rugby ont une activité professionnelle chez nos fournisseurs de l’agroalimentaire (cassoulet, foie gras, vin). Certains ont eu des parcours célèbres, notamment les frères Spanghero. Alors, forcément, vu leur carrure, ils ont des arguments pour nous faire sponsoriser leur club d’origine, et accessoirement, commercialiser leurs produits.