SOCIÉTÉ Industrie / Agriculture

L’Europe agricole et le libéralisme à l’anglo-saxonne : la leçon d’Auch

Ca se passe à Auch. Un supermarché (Champion ou Carrefour ?) de la ville a organisé la promotion de produits du Périgord. Apparemment, il s’agit de poulets. 150 paysans, regroupés par les FDSEA et CDJA locaux, ont déboulé dans les rayons. Ils ont réclamé l’arrêt de cette opération qui faisait la part trop belle à ces produits « importés » dans le département. Outre le relèvement des prix, les contestataires exigeaient le remplacement par des poulets du Gers ! ! ! Manifestement, pour la FDSEA locale, les frontières de l’Europe commencent à la sortie du département. Tous les jours, les directeurs de magasin peuvent vous raconter des histoires similaires. L’endive du Nord est interdite de séjour dans les rayons des hypers bretons. L’ail et l’échalote se sont construits, autour de leur label, des zones de chalandise protégées. Impossible de vendre du melon de Cavaillon dès que l’on approche un département charentais. La fraise espagnole est bannie des linéaires périgourdins. L’interdiction vaut pour celles de Plougastel ou du Quercy voisin. Et il faut être installé au Nord de l’Aquitaine, vers Saintes ou Niort, pour oser présenter sur un étal la tomate de Marmande à côté de la nantaise. Quel paradoxe que ces comportements, quand on sait la contribution de l’agroalimentaire français à notre balance commerciale, et la performance de nombreux groupements de producteurs (porcs, volailles, vin, etc…) sur les marchés étrangers. Quelle fracture culturelle au sein même du monde paysan. J’écoutais, perplexe, le Président de la République répondre aux jeunes qui le questionnaient sur la Constitution. Avec difficulté, il trouvait les mots pour expliquer que le traité européen constituait un rempart contre l’Europe libérale « à l’anglo-saxonne ». On imagine combien l’argument reste inopportun quand, certains agriculteurs, du Gers ou du Cantal, font déjà de leurs voisins immédiats des concurrents indésirables.

7 Commentaires

comment faire l'europe avec "les imbéciles heureux qui sont nait quelque part....."?
En parlant de poulet : connaissez vous l'expérience de votre adhérant de saint brévin(44)?
Voila une initiative qui mériterait d'être connue et développées.
Pourquoi les agriculteurs français ne demandent pas une loi pour interdire de vendre des produits qui ne proviendraient pas du fruit de leur travail? Après tout leur ministre est là pour ça :)
Personnelement je préfèrerais voir les agriculteurs se mobiliser pour la promotion de leur produit plus que pour la destruction de ceux de leur concurrent, qui me semble les mener droit dans le mur, dans la mesure où les clients sont rebutés à l'idée d'acheter la nourriture des sales-gosses!
Il ne s'agit pas vraiment d'un commentaire sur les tentations de repli qui agite un certain nombre de milieux en France (qu'ils soient ruraux ou urbains, les gens de gauche ont souvent été tentés par le protectionnisme, c'est l'internationalisme prolétarien qui permettait sans doute de contre balancer une certaine xénophobie ..
En fait mon propos ne concerne pas directement ce problème, il s'agit de Bd, je sais ce n'est pas la bonne catégorie, mais je crains que le festival d'Angoulême étant loin, mon mail ne se perde ou ne soit lu avant très longtemps.
Je travaille au sein d'une association humanitaire qui va produire (ou au moins initier) une Bd à destination des exclus économiques et qui leur présentera la micro entreprise, les micro crédits et la création d'activités comme des possibilités de se prendre en charge et de s'insérer économiquement.
Nous avons réuni une équipe constituée de 2 auteurs reconnus (Farid boudjellal et Larbi Mechkour), une scénariste qui les accompagne depuis plusieurs publications (Martine Lagardette) et un éditeur ( qui est leur éditeur actuel : José Jover des éditions Tartamudo .)
Cette Bd serait à la fois un produit commercial, artistique et aurait des visées didactiques. L'histoire est en cours d'écriture et nous espérons que les Centres Leclerc pourront faire parti de l'aventure (en distribuant et en faisant une promotion importante sur cette Bd)
Si donc vous pouviez me contacter, je vous donnerais évidemment toutes les informations complémentaires sur cette opération sur laquelle PlaNetFinance est occupée.
En vous remerciant
D cozin
dcozin@planetfinance.org
Re cozin
Nous pouvons effectivement vous donner un coup de main pour la promotion de cette BD et sa distribution. Attention, il est très important pour que nous soyons efficaces, que vous passiez par un diffuseur. Discutez-en avec votre éditeur (Soleil ?), il connaît le problème. Pour qu’une BD soit en place dans tous nos rayons livres, il faut une certaine logistique. Discutons-en (ACDLec, 52 rue Camille Desmoulins, 92451 Issy les Moulineaux).
Re 19:48
Je crois surtout, cher 19:48, que les agriculteurs concernés n’ont pas compris l’intérêt marketing d’offrir aux consommateurs un étal diversifié. Un rayon qui valoriserait cinq ou six sortes de pommes de terre serait bien plus appétissant qu’un étal limité à une espèce. Et c’est vrai pour la fraise, la cerise, ou les pommes. Mais pour cela, il faut savoir cohabiter avec son concurrent et son voisin, fussent-ils religionnaires.
Re bruno
Non, je ne connais pas l’expérience de notre adhérent de Saint-Brévin avec les gallinacés. Pouvez-vous nous en dire plus ?
RE MEL
Pour ce que j'en connais voila le concept (à la hache).
L'adhérent a invité les producteurs du coin à rejoindre une association (crée pour l'occasion) de fabrication de "la bonne bouffe" ; je crois que la marque qu'ils ont créée s'appelle "c'est d'ici" (les vacances sont loin !!).
Ils ont défini par secteur (boucherie, volaille...) un cahier des charges qualitatif pour arriver à un produit, "comme on faisait avant", temps d'élevage, espace vital pour l'animal, type de nourriture... jusqu'aux conditions d'abatage.
Un poulet, par exemple, vit en liberté (il a les cuisses de Ben Jonhson, les stéroïdes en moins) et se nourrit pour l'essentiel des vers qu'il trouve en terre.
Les marges de chacun sont définies au départ en fonction du travail que cela représente. La marge du distributeur est connue par l'éleveur.
Aucun intermédiaire n'intervient dans la chaîne, c'est du fabricant au distributeur. Le résultat est remarquable, le prix est légèrement plus cher que la "daube" industrielle, mais la qualité et le goût sont là.
La photo et le nom de l'éleveur sont présents sur l'étiquette, et il paraît qu'il reçoit des tas de lettres de consommateurs qui le félicitent.
Tout le monde est content :
l'éleveur gagne bien sa vie en faisant un travail valorisant, le distributeur a des produits qui n'existent plus (ou peu) ailleurs, le client en a pour son argent et une meilleure image de son magasin.
Les paysans du coin et des autres départements qui pensaient que l'adhérent voulait faire de l'image a bon compte, demandent maintenant à intégrer l'association.
juste un petit mot pour dire que je comprends, même si je n'encourage pas, nos agriculteurs.
Pour ma part, je n'achète que des fruits et des légumes venant de France. il y a quelques années, un slogan disait : "Nos emplètes sont nos emplois". C'est vrai que les produits français sont très souvent plus chers, mais je préfère en acheter moins et faire valoir nos producteurs. Nous voulons acheter moins cher, toujours moins cher! et la qualité dans tout ça ? Nous sommes les premiers à "gueuler" pour avoir du boulot, mais nous ne faisons rien pour en créer !!! Réfléchissons.
CHANSON DU BONHEUR
http://chanteur.colin.chez-alice.fr/site17.html
D'ARTAGNAN
L' AGRICULTEUR
D ' Artagnan
dans mes rêves d'antan
sur mon vieux tracteur blanc
j' ai remué ta peine
D ' Artagnan
tu es tombé à Maastricht
partout y' avait de la friche
comment veux-tu que je sème
ref:
Laisse-moi monter dans mon trac - peur
Gagner l ' salaire de la - beur
Passer pour un agi - ta - peur
...........PROFESSION AGRICULTEUR.......
Viens faire un tour sur mon trac - peur
J' te f ' rai pas l ' coup de la fra - yeur
On a bloqué mon comp - teur
Mais j'ai su garder l' Honneur
D ' Artagnan
Touché par un im - pact
On t ' a ramené en vrac
On se plaindra à la reine
D ' Artagnan
Accroches tes charrues
Un , deux , trois
Des sillons dans ma vue
Et sèmes - y les graines
Marc COLIN Fx . 22 MAI 2002
Cliquer Entrée, la suite Paroles de Gascon
* à déguster avec modération !
( * On donne ce qu' on peut, )

Laisser un commentaire

Cette adresse n'apparaîtra pas à la publication
SOCIÉTÉ Industrie / Agriculture

Promesse tenue : rencontre avec les agriculteurs de Castelnaudary

SOCIÉTÉ Industrie / Agriculture

Non aux maltraitances animales !

SOCIÉTÉ Industrie / Agriculture

Comment lutter efficacement contre la faim dans le monde ?

SOCIÉTÉ Industrie / Agriculture

Fermes urbaines : quel avenir ?