SOCIÉTÉ Politique

Portraits, rencontres

 Dans les couloirs d'un Sénat fébrile (c'était jeudi, jour des questions orales au gouvernement), une femme souriante, décontractée et un tantinet provocatrice, promène son petit chien. Dominique Voynet (c'est elle) furète, nonchalante, dans la salle des conférences du Sénat qu'elle fait visiter à sa fille (c'est jour de grève dans l'enseignement public !). Elle s'assied dans un lourd fauteuil de velours rouge, décoche quelques oeillades, et tire par intermittence sur la laisse. Les huissiers semblent en avoir vu d'autres, quelques vieux sénateurs que l'âge rend affectueux, s'égayent du spectacle quand ils ne viennent pas l'embrasser. Un cameraman de France 2 imagine une scène de Lelouch ! Les assistants parlementaires, tout entiers à l'instruction des ministres qui se préparent à intervenir, s'offusquent et désapprouvent. Dans l'hémicycle, derrière la porte, Claudie Haigneré prend la parole. Elle remplace Michel Barnier, en déplacement. Par sa sobriété, son application (elle lit la réponse du ministre), elle impose naturellement le silence. Les sénateurs de gauche et de droite, en cette heure vespérale, réservent leur fiel à Jean-François Copé qui lui succèdera à la tribune. Le sujet est grave, on parle du Darfour, de la détresse oubliée par les médias, effacée par la pléthore d'images ramenées d'Asie du sud-est. Avec sa prestance fragile, son élégance "Chanel" et ses cheveux poivre et sel, Claudie Haigneré ne sera pas désapprouvée. Pas un élu ne contestera la vérité de son émotion. Deux femmes, deux images, deux manières de dire une personnalité.

10 Commentaires

Politique
M. Leclerc, Bravo pour votre site et pour l'impertinence voire même l'humour de vos billets et de vos prises de position. Il y a pourtant un domaine dans lequel vous semblez ne pas vouloir vous engager : la POLITIQUE. Il y a quelques années, on vous aurez bien vu Rocardien, aujourd'hui, on vous voit main dans la main avec Sarkozy... Résultat, on ne sait plus pour quel bord vous roulez, mais le savez-vous vous-même ?
Politique - Re : Geronimo (24/01/05)

Eh, là ! Quelle est donc cette manie de vouloir étiqueter les gens à tout prix ! Ah, que je suis rebelle à la mise en carte ! Comme vous, je suis un citoyen avec ma part de rêve, d'idéal et de révolte. Je suis aussi un homme d'action, un chef d'16:43 27/01/2005entreprise, interpellé sans cesse sur ma responsabilité publique. C'est comme ça ! Et comme dans notre pays, toute action un peu réformatrice se heurte à la rigidité des lois et des règlements, il faut sans arrêt secouer le cocotier politique. J'aime le débat public, j'apprécie beaucoup d'hommes politiques, mais je pratique le doute critique. C'est plus sûr.
Politique - Re : Geronimo (suite)

Quelques personnalités ont fait route sur un même chemin. Dialogue fécond avec des hommes comme Pierre Bérégovoy, René Monory ou Raymond Barre. Auprès de Jacques Delors, j'ai plaidé pour les libertés économiques, mais c'est finalement Edouard Balladur (eh oui !) qui a libéré tous les prix en France en 1986. J'ai travaillé pas mal avec l'équipe Madelin-Léotard quand elle était dans l'opposition, de 1981 à 1986, participé avec Bolloré, Kempf, Trigano, etc.., à des groupes de réflexion (1986-1988). Mais cette génération politique s'est quelque peu perdue en route. Avec Jean-Pierre Raffarin, en Poitou-Charentes, dans les années 80 et au début de 90, j'ai travaillé sur la promotion des produits régionaux, la modernisation du commerce, la décentralisation et le droit européen. Mais ça s'est arrêté quand il a évolué vers un populisme chiraquien. Nicolas Sarkozy a pris contact avec moi, à la suite de notre campagne sur le pouvoir d'achat. Vous voyez, il s'agit de rencontres. Je n'ai jamais été allégeant, ni même récupéré. Je continuerai à travailler avec tout homme politique, pourvu qu'il soit démocrate et humaniste, et qu'il s'agit d'oeuvrer pour ce que je crois être le bien. Au fait, Geronimo, d'où parlez-vous, camarade ? Revendiquez-vous, vous-même, un engagement ? Ca s'appelle un retour à l'envoyeur !
Hurrah Zara

Cher président de la Chambre de commerce Franco-Patagone, Entre ces deux portraits de femme, je choisirai volontiers celui de Claudie Haigneré. J?abonde ainsi dans votre sens. Non seulement pour l?esthétique d?un tailleur Chanel bien porté mais surtout pour l?élégante discrétion d?une femme de charme qui rappelle par certains aspects celle d?Irène (l?Irène de Jean Raspail). Pour répondre à l?excellent Géronimo, a-t-on besoin nécessairement de classer politiquement les gens ? Le spectre politique de piètre qualité qui s?offre à nos yeux quotidiennement, le vaut-il ? On peut légitimement se poser la question ! Tous mes compliments pour votre page personnelle. OLR, vice-consul de Patagonie.
Hurrah Zara - Re : OLR (01/02/05)

Très heureux d'avoir contribué à élargir l'audience de ce blog à un compatriote franco-patagonien. J'éprouve toujours de la nostalgie en rêvant de ces Terres Australes. Il est vrai que dans la solitude des grands espaces, nous avons appris à regarder la politique (et les femmes ! ! !) avec un autre regard. A bientôt donc de vous lire.
Politique
M. Leclerc, Bravo pour votre site et pour l'impertinence voire même l'humour de vos billets et de vos prises de position. Il y a pourtant un domaine dans lequel vous semblez ne pas vouloir vous engager : la POLITIQUE. Il y a quelques années, on vous aurez bien vu Rocardien, aujourd'hui, on vous voit main dans la main avec Sarkozy... Résultat, on ne sait plus pour quel bord vous roulez, mais le savez-vous vous-même ?
Politique - Re : Geronimo (24/01/05)

Eh, là ! Quelle est donc cette manie de vouloir étiqueter les gens à tout prix ! Ah, que je suis rebelle à la mise en carte ! Comme vous, je suis un citoyen avec ma part de rêve, d'idéal et de révolte. Je suis aussi un homme d'action, un chef d'16:43 27/01/2005entreprise, interpellé sans cesse sur ma responsabilité publique. C'est comme ça ! Et comme dans notre pays, toute action un peu réformatrice se heurte à la rigidité des lois et des règlements, il faut sans arrêt secouer le cocotier politique. J'aime le débat public, j'apprécie beaucoup d'hommes politiques, mais je pratique le doute critique. C'est plus sûr.
Politique - Re : Geronimo (suite)

Quelques personnalités ont fait route sur un même chemin. Dialogue fécond avec des hommes comme Pierre Bérégovoy, René Monory ou Raymond Barre. Auprès de Jacques Delors, j'ai plaidé pour les libertés économiques, mais c'est finalement Edouard Balladur (eh oui !) qui a libéré tous les prix en France en 1986. J'ai travaillé pas mal avec l'équipe Madelin-Léotard quand elle était dans l'opposition, de 1981 à 1986, participé avec Bolloré, Kempf, Trigano, etc.., à des groupes de réflexion (1986-1988). Mais cette génération politique s'est quelque peu perdue en route. Avec Jean-Pierre Raffarin, en Poitou-Charentes, dans les années 80 et au début de 90, j'ai travaillé sur la promotion des produits régionaux, la modernisation du commerce, la décentralisation et le droit européen. Mais ça s'est arrêté quand il a évolué vers un populisme chiraquien. Nicolas Sarkozy a pris contact avec moi, à la suite de notre campagne sur le pouvoir d'achat. Vous voyez, il s'agit de rencontres. Je n'ai jamais été allégeant, ni même récupéré. Je continuerai à travailler avec tout homme politique, pourvu qu'il soit démocrate et humaniste, et qu'il s'agit d'oeuvrer pour ce que je crois être le bien. Au fait, Geronimo, d'où parlez-vous, camarade ? Revendiquez-vous, vous-même, un engagement ? Ca s'appelle un retour à l'envoyeur !
Hurrah Zara

Cher président de la Chambre de commerce Franco-Patagone, Entre ces deux portraits de femme, je choisirai volontiers celui de Claudie Haigneré. J?abonde ainsi dans votre sens. Non seulement pour l?esthétique d?un tailleur Chanel bien porté mais surtout pour l?élégante discrétion d?une femme de charme qui rappelle par certains aspects celle d?Irène (l?Irène de Jean Raspail). Pour répondre à l?excellent Géronimo, a-t-on besoin nécessairement de classer politiquement les gens ? Le spectre politique de piètre qualité qui s?offre à nos yeux quotidiennement, le vaut-il ? On peut légitimement se poser la question ! Tous mes compliments pour votre page personnelle. OLR, vice-consul de Patagonie.
Hurrah Zara - Re : OLR (01/02/05)

Très heureux d'avoir contribué à élargir l'audience de ce blog à un compatriote franco-patagonien. J'éprouve toujours de la nostalgie en rêvant de ces Terres Australes. Il est vrai que dans la solitude des grands espaces, nous avons appris à regarder la politique (et les femmes ! ! !) avec un autre regard. A bientôt donc de vous lire.

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