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Ana Miralles : Une dessinatrice qui n’a pas froid aux yeux !

img_blog_2110005_a_miralles Ana Miralles On dit souvent des auteurs de bandes dessinées qu’ils sont quasi « autistes ». Il suffit d’ailleurs de les observer sur un plateau de TV (rare) ou dans les débats, lors des festivals. Pas facile d’exprimer sa joie de vivre, de trouver les mots pour dire sa passion… quand on est huit à dix heures par jour enfermé dans un atelier, penché sur la table à dessin. img_blog_211005_miralles_01 Alors, passer quelques heures avec Ana Miralles vous fait économiser un capital de patience, les habituelles techniques d’approche et d’apprivoisement, préalablement nécessaires, bien souvent, pour interviewer un auteur et obtenir sa confiance. Ana est d’une toute autre nature. Follement gaie, elle est extravertie. Elle aime faire la fête, raffole des défis, veut aller toujours plus loin, connaître, voir, découvrir… img_blog_211005_miralles_02 J’ai cherché dans le dictionnaire. Pour elle, j’utiliserais ce qualificatif ! Espiègle : « Vive et malicieuse ; coquine ». Dans la vie, Ana Miralles est un petit bout de femme terriblement espiègle. On l’imagine volontiers concocter quelques farces. Elle sourit tout le temps, s’apprête à vous moquer tout en vous décochant un regard des plus charmeurs. Et avec l’accent de ces intarissables Hispaniques, on est tout de suite enrôlé, enroulé dans le tourbillon de son exubérance. img_blog_211005_miralles_06 Cette légèreté, revendiquée, est aussi la meilleure caution de toutes ces images, follement sensuelles, que trop facilement on imaginerait dessinées par un homme. A cent lieues de toute revendication féministe, et sous l’impulsion affectueuse (mais un tantinet sadique) du génial scénariste, Jean Dufaux, elle illustre des histoires de femme, des héroïnes aux corps somptueux, revêches mais lascives, pour qui l’abandon sert l’ambition d’un amour passionné. « Djinn » (Dargaud) l’a portée au top ten du classement ATP des meilleurs dessinateurs. « Djinn », c’est cette série dont les couvertures somptueuses d’albums, au centre de toutes les bonnes librairies, éveillent nos fantasmes, et pas simplement ceux de quelques boutonneux. Dans « Bulldozer » (octobre 2005), une lectrice écrivait à Ana : « Nous, les filles, nous ne te disons pas merci. Quand nos copains auront scotché, au-dessus de leur lit en désordre, l’affiche avec la sublime créature nue aux mains liées que tu as dessinée pour la couverture de Djinn, on fera quoi de nos capitons coincés dans nos jeans, hein ? On éteindra la lumière, voilà tout ». Il faut dire que cette histoire est un régal. img_blog_211005_Djinn_05 Ana travaille beaucoup. Enervée par les marteaux piqueurs qui continuent de bétonner le Sud de la côte espagnole, elle se concentrait, il y a encore quelques mois, sur les dernières pages du tome 5 intitulé « Africa ». Elle passe beaucoup de temps sur ses planches. Elle peaufine sa technique. Travaille sur calque. Puis, la couleur directe. img_blog_211005_miralles_05 Elle s’est fait connaître dans la péninsule en illustrant les versions espagnoles de Vogue ou de Marie Claire. Les Français l’ont découverte avec « Eva Medusa », une trilogie éditée chez Glénat (collection Graphica, scénario par Segura). Une autre trilogie, « A la recherche de la licorne » (scénarisée par Ruiz) a conforté ce succès. Mais « Djinn » marque un premier aboutissement. De prime abord, le sujet ne la passionnait pas. « Un monde fermé, sans liberté, complètement opposé à mes propres convictions. Je n’étais pas d’accord avec l’histoire des trente clochettes. Je n’étais ni en phase avec mon héroïne, ni avec l’histoire, et encore moins avec Jean Dufaux, mon scénariste. Cette histoire était très machiste, très masochiste… Comment imaginer qu’une femme amoureuse veuille passer de telles épreuves de son plein gré ». Mais Jean Dufaux est malin. Intelligent, attentionné, il savait Ana tentée par les possibilités graphiques du sujet. img_blog_211005_Djinn_03_04 Mais ne vous leurrez pas. Derrière l’esprit libre d’une femme joueuse et quelque peu manipulatrice, la véritable obsession est celle d’un amour somme toute très pur. Ana déteste rien moins que tout ce qui peut dévaloriser la femme. Il n’y a pas de sensualité, même dans le dessin, sans le désir lié à l’amour. Et même quand elle parle des hommes, c’est pareil. D’un trait, complètement fantasque, elle vous parle ou dessine un idéal masculin, jeune, viril, protecteur, et qu’on imagine immense avec de grandes épaules sécurisantes… « Quand je commence à lui donner des formes, c’est ma créature…Il me regarde comme je veux, comme un amoureux…alors je suis séduite, je le regarde à mon tour et je luis dis tendrement « enchantée de te connaître »… Mais à la fin de ses explications, c’est toujours vers Emilio qu’elle se retourne. Son compagnon…qui, modestement, avoue ne pas trop se reconnaître dans la description précédente. img_blog_211005_miralles_04 Généreuse, Ana est d’abord un concentré de bonnes ondes. Elle libère autant d’énergie que ses héroïnes dont elle défend les intérêts et la bonne morale. Timide, mais surtout pour ne pas impressionner les hommes, Ana masque son immense talent derrière une jovialité désarmante. Mais elle trace sa route et je vous prie de croire qu’elle va aller très loin. img_blog_211005_miralles_03

11 Commentaires

Je ne connaissais pas… Toujours sympa de partager ses découvertes.
Au delà d'une forme d'érotisme qui ne me laisse pas indifférent je suis totalement sous le charme du dessin d'Ana Miralles.
Le scénario bien qu'effectivement un tantinet machiste se tient, est intéressant et je trouve qu'il bouscule un peu les codes sages et conventionnels de la bd franco belge grand-public même si je reste persuadé que cette série ne convaincra qu'une majorité masculine.
Bref, moi-aussi j'aurai aimé rencontrer Ana Miralles pour la remercier d'avoir dépassé ses conflits avec Jean Dufaux pour nous offrir ainsi tout son talent.
On ressent que Monsieur Michel Leclerc aime beaucoup, et en particulier les dessins érotiques, serait-il en manque de quelque chose ou de quelqu'un, c'est son droit d'exprimer ce qu'il veut, mais quant à en persuader de vrais créateurs, c'est autre chose.
Fernande
Je suis moi-aussi une fan d'ana Mirallès. elle sublime vraiment la bande dessinée au féminin. Son trait est fort, sensuel, juste. on sent un investissement personnel. C'est un grand nom. je suis très heureuse que par le biais de votre blog, quelques femmes puissent découvrir la bande dessinée autrement que sous l'angle d'Astérix, Gaston Lagaffe, Tintin et autres héros masculin. (je les apprécie aussi!!!). J'espère MEL que vous ne répondrez pas à Fernande. Son commentaire est déplacé. Continuez de nous faire découvrir la BD d'auteurs. Pour une fois qu'on nous parle de la femme avec gentilesse et adminiration, il faut savoir le consommer s
fausse manip. désolée, assidue de votre blog, c'est la première fois que je vous poste un commentaire. Parler des femmes suscite des vocations!!!
Pour en finir avec ma phrase... il faut savoir le consommer sans modération!
bonjour fils de paul gordeaux auteur des bandes dessinees de france soir les amour celebres le crime ne paie pas signe furax je cherche a vous contacter depuis plus d'un mois?personne ne vous trouve ancien photojournaliste de match je pourais vous chercher vous trouver et faire un sujet sur vous!j'ai une autre idee qui je le pense vous satisfera.joignez moi avant mon retour en australie ou je doit faire quitter la zone des cyclone a mon bateau andre gordeaux 0614051039
Un travail formidable, c'est vrai, et la Bande Dessinée ne peut que sortir grandie d'ouvrir son antre de vieux garçons mal polis et laisser entrer ces femmes qui aujourd'hui nous infligent de belles leçons !
APRES ETRE DEVENU AU FIL DES ANNEES L'EXPERT BELGE SUR HUGO PRATT ,JE DECELE CHEZ MIRALLES UN AVENIR TRES BRILLANT QUI SE PROFILE SUR LE FIRMAMENT DES STARS DE LA BD.
merci .c'est des bons dessin magniphique surtout le corp de la femme et les fesse ils es tres atirante.
cordialement
algeria
un commentaire bien écrit, décrivant une dessinatrice de renom. J'aime ces dessins où chaque femme peut se retrouver. Longue vie à votre travail, Madame Mirallès !!!
c est ce que il y a une suite de djinn j ai le T10

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