CULTURE Fonds H.& E.Leclerc

Giacometti à Landerneau : un succès populaire mérité pour Catherine Grenier

Déjà près de 70.000 visiteurs. Assurément, l’exposition Giacometti aux Capucins de Landerneau explosera le record de fréquentation dans la jeune histoire du Fonds Hélène et Edouard Leclerc pour la culture à Landerneau. Vu le nombre de scolaires inscrits à partir de septembre, il y a fort à parier qu’environ 120.000 visiteurs se déplaceront pour admirer les chefs d’œuvre que la Fondation Giacometti a bien voulu prêter pour cette manifestation.

Il faut dire que la richesse de l’exposition a enchanté les médias qui popularisent cet événement auprès du grand public. Je relève que dans les nombreux articles qui en traitent, la scénographie est unanimement saluée. Elle est le travail du breton Eric Morin, compagnon de route historique du Fonds Hélène et Edouard Leclerc (Dubuffet, Miro, Monory, Fromanger…).

Mais – et ce n’est pas lui faire injure que de le préciser – je ne voudrais pas qu’on minimise l’exceptionnel travail de la commissaire d’exposition Catherine Grenier (Directrice de la Fondation Alberto et Annette Giacometti), épaulée par Christian Alandete (Responsable des éditions, des événements culturels et projets spéciaux).

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L’exposition « Giacometti à Landerneau » n’est pas une monstration délocalisée, impersonnelle et déjà vue. On n’est pas dans le « prêt à exposer ».

En orfèvre, Catherine Grenier a vraiment, sincèrement, attaché une attention particulière à penser cette exposition sur mesure, à la ciseler pour les visiteurs qui fréquenteront les Capucins.

Elle explique ses choix dans le catalogue de l’exposition : « [le fonds Giacometti] est l’un des plus importants fonds monographiques au monde. Mais il ne prend tout son sens que dans le dispositif de l’exposition, qui anime les œuvres, les «fait parler» (…) À Landernau, nous avons choisi de bien représenter les différentes périodes, en particulier celle de la période surréaliste et celle des figures minuscules des années de guerre, moins connues du public. Et nous avons souhaité donner à l’accrochage un caractère très fort esthétiquement, mais aussi vraiment didactique, en proposant des clefs de lecture ».

D’où cet important parti pris pédagogique, comme une invitation à comprendre l’œuvre par ses différentes étapes, tels ces trois bustes de femme (« les états de la sculpture »), exposés côte à côte, de la maquette au moule en plâtre, puis en bronze… ou ces différentes têtes d’homme, croquées sur des enveloppes, rarement montrées au grand public.

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A n’en pas douter, la qualité du projet muséal se retrouve dans la rigueur scientifique et l’écriture précise des textes que Catherine Grenier et Christian Alandete ont signé dans le catalogue de l’exposition.

Passée par le Musée national d’art moderne – Centre Pompidou et le cabinet du ministre de la culture, Renaud Donnedieu de Vabres (2005), Catherine Grenier ne manque ni de références, ni de publications pointues avec plusieurs ouvrages consacrés à des artistes contemporains (comme Annette Messager, Christian Boltanski, Sophie Ristelhueber, Maurizio Cattelan, Salvador Dalí).

Au moment de sa nomination à la tête de la Fondation Giacometti en janvier 2014, elle confiait au journal Le Monde les trois objectifs qu’elle souhaitait assigner à son mandat : « Penser à l'ouverture d'un lieu de visibilité permanente pour les œuvres de la Fondation, a priori à Paris, développer les expositions à l'international, et notamment dans les pays émergents, et générer davantage de recherches et de publications chez les jeunes chercheurs sur Giacometti, artiste à la trajectoire très originale à travers le surréalisme, mais aussi les penseurs et écrivains de son temps. ».

Depuis son arrivée à la Fondation, elle n’aura pas chômé en organisant des expositions inédites à la Galleria d’Arte Moderna de Milan, à la Fundación Canal de Madrid et au Pera Müzesi d’Istanbul.

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J’ai conscience que sans Catherine Grenier, nous n’aurions pas eu les mêmes facilités pour exposer Giacometti jusqu’au fin fond de la Bretagne.

Qu’elle en soit remerciée, tout comme ses équipes qui se sont investies généreusement dans ce projet : Christian Alandete et Alexandre Colliex, sans oublier les contributions passionnantes de l’historienne de l’art Cecilia Braschi.

Vous avez (au moins !) juqu’au 25 octobre pour venir nous visiter au couvent des Capucins.

2 Commentaires

Cher Mel, j'ai eu la grande chance de venir regarder Giacometti au Fonds des Capucins!!
Jour de crachin, je n'étais pas seulje vous prie de me croire : assez grande file d'attente dans la cour sous la pluie, mais dans une ambiance sympa avec le personnel de l'expo. venant rassurer sur la durée d'attente, prêter des parapluies si nécessaire aux rares visiteurs imprévoyants! On est en Bretagne après tout!!! ;-)
Ca valait vraiment le coup d'attendre un peu, l'expo est top et je ne pense pas beaucoup me tromper en vous disant que le plaisir de chacun était palpable, comme si cette bulle d'art magnifique irradiait auprès de toutes les personnes présentes.
La vie est tout simplement plus belle lorsque l'on a accès à cela.
Merci pour cette belle exposition, à Madame Grenier et à votre famille.
[...] des visiteurs, nous avions bien senti que l’attente restait forte. Avec l’accord de Catherine Grenier (Présidente de la Fondation Giacometti) et Christian Alandete (son co-commissaire pour [...]

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