SOCIÉTÉ Industrie / Agriculture

Prix agricoles (2) : on ne solde pas!

 Suite à mon billet de mercredi, un ami breton, agriculteur de son état, m'a téléphoné pour me réprimander : "Tu en fais trop ; ok pour dénoncer l'omni-obsession de nos dirigeants agricoles contre la distrib, mais sur le terrain, nous collaborons et le discours, suite à la réforme de la PAC, devient plus pragmatique et rationnel". Soit, donnons crédit à notre ami. Mais je lui ai quand même lu cet autre amendement, voté lui aussi le 20/01 par le Sénat : "Engage sa responsabilité et l'oblige à réparer le préjudice, tout producteur, grossiste, commerçant ou industriel qui pratique des prix de cession abusivement bas en situation de crise conjoncturelle". Partout en Europe, quand on a trop de stock, mévente ou surproduction, on solde. Mais en France, on nous dit : "Tu baisses les prix, tu meurs". Version légale de : "Tu remontes les prix ou on casse !". Donc moi, j'arrête de critiquer, pour ne pas énerver mon copain agriculteur. Je me contente de poser quelques questions aux géniteurs de cet amendement : si on n'a pas le droit de brader, on fait quoi des invendus ? Qui rachète le stock, surtout s'il est périssable ? L'Etat, le paysan qui le garde sur les bras ? A contrario, est-ce qu'en maintenant un prix de marché artificiellement élevé, on va favoriser la vente ? Ces questions sont mesquines, je sais, mais ne méritent-elles pas d'être posées ? D'autant que cette réglementation ne s'appliquera jamais à un producteur européen, libre, lui, de faire ce qu'il veut et de casser le marché. Ah, les manifestations du génie intellectuel français !

10 Commentaires

Un peu simpliste
Votre argumentation est tout à fait louable, j'en convient mais a mon avis un peu trop simplifié. Je pense que pour ce qui concerne la politique agricole, le monde de la distribution a un rôle très important, et tout est à faire de compromis. Je suis logisticien et je gère toute la journée des stocks , des achats auprès de fournisseurs et là aussi je dois faire preuve de négociations serrées. Il faut trouver un juste milieu, un point d'équilibre entre les intérets de 3 interlocuteurs. cad,un prix abordable pour l'agriculteur qui lui permette en même de temps de lui garantir un revenu convenable et de ne pas pousser le monde agricole à la surproduction qui guette en permanence, mais aussi, garantir une marge convenable pour la grande distribution, ni trop, ni trop peu, et enfin le consommateur, qui est toujours près à consommer plus mais pas à n'importe quel prix mais il ne faut pas l'oublier , tout à fait d'accord de faire un effort pour acheter des produits régionaux ou nationaux un peu plus chers. Cela fait donc 6 leviers à manoeuvrer pour trouver l'equilibre qui satisfasse tout le monde. Denis
A latention de rocherdenis

Je suis d'accord sur l'idée de trouver un compromis entre tous les acteurs de la chaine, mais au final c'est le consommateur qui décide quel prix il va payer. Et entre un kilo de tomate française à 2 euros face à 1 euros le kilo de marocaine, tout les français ne vont pas acheter français, j'en veux pour preuve le succès du hard-discount. D'autre part, tous les fruits et légumes n'arrivent pas dans les magasins en bonne état de vente certains sont jeter dès réception et d'autre vont etre tripoter par des clients indélicats et ne seront plus vendables, enfin une dernière parti ne sera pas mangé à cause des lacophages et oui ça existe les gens qui n'aiment pas les légumes. C'est le cas des endives, il y a surproduction en ce moment car de moins en moins de gens aiment ce légume, j'en fais parti. Cette ensemble de facteur est inclu dans les prix résultat nous payons le prix du légume ou du fruit que ns allons manger plus celui qui ne sera pas vendu est-ce bien normal?
"A l'attention de rocherdenis" - Re : Erosoft (04/

Vous avez raison. On a ouvert les frontières européennes, créé des boulevards pour que les produits espagnols, portugais, italiens, mais aussi polonais et roumains arrivent sur les marchés. Pourquoi faire semblant de fermer les yeux sur les importations. La bonne attitude, ce n'est pas les empêcher de rentrer (les consommateurs, comme vous le dites, ne se sentent pas coupables d'acheter étranger), mais de conquérir ces marchés-là avec des produits plus transformés (notre expertise). Ca ne m'empêchera pas de défendre les couleurs nationales sur les cageots de fruits et légumes. Ok aussi : les goûts changent et la part des produits alimentaires dans le budget des ménages baisse chaque année (30 % en 1960, 16 % en 2005). Inutile donc de courir après la surproduction d'autant qu'à l'export, beaucoup de pays veulent atteindre leur autosuffisance. Oui, les consommateurs payent deux fois : dans le prix d'achat, et à travers la fiscalité qui finance les subventions pour masquer cette mauvaise gestion des marchés.
Prix agricoles (2) : on ne solde pas!
Bonjour
Un stock de produits industriel non périssable n'est pas facile à gérer. Alors un stock périssable, c'est mission impossible.
J'imagine les tonnes de légumes, et produits alimentaires périssables qui doivent finir ailleurs que dans l'assiette des consomateurs.
Là les donneurs de leçons sont absents. Vendre à perte est bien mieux que de détruire. Si le magasin ne retrouve pas l'intégralité de son prix d'achat, il y a au moins quelques personnes qui profiteraient de ces ventes.
Il faut continuer à interdire les soldes à tout moment et "inventer" un mot pour désigner ces ventes. Elles ne seraient pas des soldes, pas des promos, pas des ventes inférieure au prix d'achat, mais des......... connus de tout le monde, et a consommer sous 48 heures.
Reste à inventer le mot qui désignerai ces ventes avant que les produits fillent en invendus.
Bon courage
Cordialement Christian Ceyral
0553516262
restons rapide et ce sera bien
Un peu simpliste
Votre argumentation est tout à fait louable, j'en convient mais a mon avis un peu trop simplifié. Je pense que pour ce qui concerne la politique agricole, le monde de la distribution a un rôle très important, et tout est à faire de compromis. Je suis logisticien et je gère toute la journée des stocks , des achats auprès de fournisseurs et là aussi je dois faire preuve de négociations serrées. Il faut trouver un juste milieu, un point d'équilibre entre les intérets de 3 interlocuteurs. cad,un prix abordable pour l'agriculteur qui lui permette en même de temps de lui garantir un revenu convenable et de ne pas pousser le monde agricole à la surproduction qui guette en permanence, mais aussi, garantir une marge convenable pour la grande distribution, ni trop, ni trop peu, et enfin le consommateur, qui est toujours près à consommer plus mais pas à n'importe quel prix mais il ne faut pas l'oublier , tout à fait d'accord de faire un effort pour acheter des produits régionaux ou nationaux un peu plus chers. Cela fait donc 6 leviers à manoeuvrer pour trouver l'equilibre qui satisfasse tout le monde. Denis
A latention de rocherdenis

Je suis d'accord sur l'idée de trouver un compromis entre tous les acteurs de la chaine, mais au final c'est le consommateur qui décide quel prix il va payer. Et entre un kilo de tomate française à 2 euros face à 1 euros le kilo de marocaine, tout les français ne vont pas acheter français, j'en veux pour preuve le succès du hard-discount. D'autre part, tous les fruits et légumes n'arrivent pas dans les magasins en bonne état de vente certains sont jeter dès réception et d'autre vont etre tripoter par des clients indélicats et ne seront plus vendables, enfin une dernière parti ne sera pas mangé à cause des lacophages et oui ça existe les gens qui n'aiment pas les légumes. C'est le cas des endives, il y a surproduction en ce moment car de moins en moins de gens aiment ce légume, j'en fais parti. Cette ensemble de facteur est inclu dans les prix résultat nous payons le prix du légume ou du fruit que ns allons manger plus celui qui ne sera pas vendu est-ce bien normal?
"A l'attention de rocherdenis" - Re : Erosoft (04/

Vous avez raison. On a ouvert les frontières européennes, créé des boulevards pour que les produits espagnols, portugais, italiens, mais aussi polonais et roumains arrivent sur les marchés. Pourquoi faire semblant de fermer les yeux sur les importations. La bonne attitude, ce n'est pas les empêcher de rentrer (les consommateurs, comme vous le dites, ne se sentent pas coupables d'acheter étranger), mais de conquérir ces marchés-là avec des produits plus transformés (notre expertise). Ca ne m'empêchera pas de défendre les couleurs nationales sur les cageots de fruits et légumes. Ok aussi : les goûts changent et la part des produits alimentaires dans le budget des ménages baisse chaque année (30 % en 1960, 16 % en 2005). Inutile donc de courir après la surproduction d'autant qu'à l'export, beaucoup de pays veulent atteindre leur autosuffisance. Oui, les consommateurs payent deux fois : dans le prix d'achat, et à travers la fiscalité qui finance les subventions pour masquer cette mauvaise gestion des marchés.
Prix agricoles (2) : on ne solde pas!
Bonjour
Un stock de produits industriel non périssable n'est pas facile à gérer. Alors un stock périssable, c'est mission impossible.
J'imagine les tonnes de légumes, et produits alimentaires périssables qui doivent finir ailleurs que dans l'assiette des consomateurs.
Là les donneurs de leçons sont absents. Vendre à perte est bien mieux que de détruire. Si le magasin ne retrouve pas l'intégralité de son prix d'achat, il y a au moins quelques personnes qui profiteraient de ces ventes.
Il faut continuer à interdire les soldes à tout moment et "inventer" un mot pour désigner ces ventes. Elles ne seraient pas des soldes, pas des promos, pas des ventes inférieure au prix d'achat, mais des......... connus de tout le monde, et a consommer sous 48 heures.
Reste à inventer le mot qui désignerai ces ventes avant que les produits fillent en invendus.
Bon courage
Cordialement Christian Ceyral
0553516262
restons rapide et ce sera bien

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