Hommage à Léonard Gianadda

Léonard Gianadda est décédé. J'aime le portrait de cet entrepreneur et mécène que lui a dédicacé Harry Bellet dans Le Monde (08/12). C'est un juste compliment, une réelle émotion.

Léonardo Gianadda est un "self-made man" suisse, roi du logement et de la construction et pourtant accueilli avec honneur à l'Institut de France. En art, il n'imposait jamais ses goûts ni la justesse de ses raisonnements. Homme d'entreprise, il accédait aux belles choses dans le parcours simple de celui qui regarde, hésite, et demande conseil.

Tout chez lui a été appris en alternance, au contact d'amis passionnés de culture et d'art. Il faut aller visiter son musée, son jardin de sculptures, au fond de la vallée qui mène à Martigni. 10 millions de visiteurs vous y auront précédé.

J'ai eu le plaisir d'accompagner l'équipe du Fonds Leclerc de Landerneau (Marie-Pierre Bathany et Audrey Leclerc). Et aussi avec Jean-Louis Prat à qui la Fondation Gianadda et celle de Landerneau doivent beaucoup.

Avec Léonard, nous partagions une conviction forte : la culture mérite qu'on ait des ambassadeurs puissants. Quand Philippe Dagen (Le Monde) trouve qu'on expose trop les blockbusters de l'art moderne, il faut comprendre que ça fait sens dans les grandes métropoles. Mais nos Provinciaux n'ont jamais pu accéder chez eux aux Picasso, Balthus, Chagall ou Matisse. Pour ceux qui n'ont pas eu le parcours balzacien, nos territoires doivent aussi être des scènes culturelles renommées pour être attractives.

Gianadda nous a plusieurs fois rendu la politesse en venant visiter Landerneau. Je veux lui rendre ici hommage.