L'incroyable interdiction des promotions sur les produits d'entretien et les produits d'hygiène !
ÉCONOMIE Enjeux de la distribution

L'incroyable interdiction des promotions sur les produits d'entretien et les produits d'hygiène !

En pleine période d'inflation, avec des hausses de prix jusqu'à 20% sur les produits de consommation courante, faut-il vraiment continuer à limiter les promotions ?

En France, une loi (dite "Egalim") limite les taux de promotion sur l'agroalimentaire, même sur des produits qui n'impactent pas nos agriculteurs. Patatras : au 1er avril prochain, cette limitation sera étendue aux produits d'entretien et aux produits d'hygiène (couches, savons, protections périodiques, PQ, etc).

Tous les distributeurs ont exprimé leur perplexité et pour ma part, j'ai relayé l'opposition des centres Leclerc. Mais sans risque d'être écouté : ces dispositions ont été adoptées a la quasi-unanimité des votants.

Alexandre Bompard (Carrefour) a mis les formes et a proposé élégamment aux députés un "moratoire", ce qui leur permettrait de ne pas se déjuger. Rien n'y fera ! Le consommateur n'est pas au centre de leurs débats. ?

A l'origine du projet, les grands industriels internationaux, dont l'association était explicitement mentionnée dans l'une des propositions de loi, ont prétexté que "trop de promotions tue la perception de la valeur des produits". On se gausse... ?

Tout d'abord, je ne suis pas sûr qu'un consommateur, même sans promo, attribue une autre valeur que la valeur d'usage à un savon ou à un rouleau de sopalin !

Ensuite, ce qui a tué la "perception de la valeur " des choses, c'est bien l'impertinence des arguments qui ont été invoqués pour justifier des hausses de 30 à 40 % sur le prix des pâtes ou de l'huile de cuisine. C'est la formidable hausse des prix depuis un an et demi qui a faussé les repères. Faut arrêter de prendre les clients pour des pigeons !

Et non, je ne suis pas un militant de "l'hyper promo". Les centres E.Leclerc ne sont d'ailleurs pas les distributeurs qui pratiquent le plus cette forme de rabais. Si les promos animent le marché, nous préférons les "prix bas" sur toutes les gammes plutôt que de ne faire que des coups ponctuels. Mes amis, comment comprenez vous cette contradiction !

Un jour on nous félicite pour avoir conçu un panier anti-inflation avec des articles en nombre limités mais hyper-promus... Plus tard, on nous demande de vendre l'essence à prix coûtant voire à perte... Et "en même temps", on nous fustige parce que nous faisons trop de promos sur l'Ajax ou les dentifrices. On marche sur la tête, vous dis-je. ?

Et qui, au final, va profiter de la limitation des promos ? Les consommateurs ? Non, justement. Les agriculteurs ? Non plus. Les PME ? Leur situation est souvent invoquée pour justifier qu'on limite les braderies. En réalité, les PME proposent beaucoup moins de promos.

Derrière la pseudo défense des "Petit Olivier" , il y a une forêt de baobabs internationaux qui, ayant imposé la primauté de leur tarifs, viennent d'obtenir, après un lobbying de dingue, une garantie de marges pour bien des années.

1 Commentaires

Il faut vraiment être déconnecté de la vie du peuple pour voter ce genre de loi ... C'est aberrant!

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