
C’est vraiment n’importe quoi !
Pendant deux mois, tous les libraires, indépendants ou rattachés à un grand réseau (Fnac, Espaces Culturels E. Leclerc, etc…) vont recevoir près de 1 400 nouveaux titres. Et dans des espaces tout de même limités, ces produits encore tout chauds de la rentrée littéraire vont devoir se pousser du coude pour trouver une place sur les étals et dans les vitrines. Comment voulez-vous que les libraires s’organisent efficacement ?
Et puis, comment, dans ce foisonnement, un nouveau roman peut-il avoir une chance d’être repéré par les lecteurs. Tout le monde ne lit pas les critiques de Télérama ou du Nouvel Obs ! (Elles sont pratiquement inexistantes dans la presse locale).
L’équipe qui a en charge le développement de nos espaces culturels, habite le rez-de-chaussée de notre immeuble, à Issy-les-Moulineaux. C’est dans un espace, pourtant large de plusieurs centaines de mètres carrés, qu’arrivent toutes les nouveautés (« les services de presse »). Nos libraires y puisent leur sélection pour nourrir les catalogues publicitaires.
J’allais à leur rencontre, ce matin, pour recueillir des suggestions pour mes prochaines lectures (on n’est jamais si bien chaussé…) et j’ai découvert, médusé, ce pavage de livres aux couvertures parmi les plus attirantes, mais finalement, sans pouvoir, de visu, en repérer un plutôt qu’un autre.
Vous pensez bien ! 663 titres, rien que pour les nouveaux romans. Aucune visibilité possible. Et quand on sait que la durée de vie d’une nouveau titre en librairie est de trois ou quatre mois (maximum), j’ai ressenti de la compassion pour tous ces jeunes écrivains dont nos magazines dressent actuellement les portraits.
Face à cette profusion, nombreuses sont les voix qui aujourd’hui osent émettre l’idée que l’édition française produit trop de titres. On parle, selon les années, de 20 à 30 000. C’est évidemment énorme. Les mauvaises langues n’hésitent pas à accuser les grosses maisons d’édition qui multiplieraient leur offre pour évincer leurs concurrents des rayonnages et accaparer toute la place. Plus méchantes encore, ces accusations de « cavalerie » : les éditeurs engrangeraient le bénéfice de chiffres d’affaires artificiels (les « envois d’office »), dont ils ne rembourseraient les invendus que trois mois après, plombant ainsi la trésorerie de nombreux libraires (les fameux « retours »).
En fait, au sein de l’équipe de nos espaces culturels, on me dit que c’est un peu un faux problème.
En Allemagne ou en Grande-Bretagne, l’édition produit beaucoup plus de titres (entre 70 000 et 90 000 par an !!!). Et pourtant, le lectorat potentiel n’est pas supérieur à celui du marché français.
Ensuite, le problème est moins le nombre des titres que leur qualité. Et il est vrai (je l’ai remarqué dans le secteur qui me passionne, la BD), beaucoup d’albums sont médiocres, tout simplement très mal imprimés, ou encore…trop chers.
On a l’impression que fort d’excellentes ventes ces trois dernières années, le monde de l’édition a pris des risques et n’a pas anticipé le retournement de la consommation.
Mais au-delà de ces erreurs, la profession ne s’est-elle pas laissée griser par la médiatisation (très profitable) qui règne autour de la « saison des prix ». Tout se passe comme si Grasset, Gallimard, Le Seuil, Flammarion et consorts n’avaient programmé leurs lignes de fabrication que pour servir la sélection des Goncourt, des Renaudot, et autres Médicis (un peu comme si les viticulteurs avaient produit en ne tenant compte que des quinze jours de foires aux vins dans la grande distribution ! ! !).
Alors, plutôt que de parler de surproduction, il me semble que l’urgence (et la sagesse) exigerait qu’on multiplie les évènements et les opportunités marketing pour mieux étaler, au cours de l’année, l’arrivée de tous ces livres dans nos librairies.
Mais qui, dans le monde de l’édition, prendra l’initiative de changer ces habitudes ?
62 Commentaires
Il décrit des procédés mnémotechniques parmi les plus efficaces (retenir des listes, des nombres...). On comprend que la mémoire est aussi question d'attention, de motivation et de plaisir. Notre mémoire détient peut-être les secrets de l'éternelle jeunesse...
C'est mon sixième ouvrage.
Sur le site vous pouvez lire une nouvelle extraite du premier livre publié. C'est une nouvelle (courte) qui peut-être pourrait vous convaincre de lire d'autres livres!
En vous souhaitant une bonne lecture,
cordialement Pierre Laur.
Je viens de creer un site d'actualité littéraire donc le but est de favoriser les contact entre le lecteur et les auteurs, palier au manque de librairie en province, jouer le rôle d'un vrai "cyberlibraire" ce qui sous entend "un vrai conseil personnalisé", redonner le goût de lire par "une aide au choix", promouvoir les livres audios et en gros caractères, proposer une interactivité (gr et surtout des pages atrayante pour les plus jeunes, découvrir et expliquer les classiques avec une approche différente selon l'age du lecteur, utiliser la vidéo pour attirer les "consommateur d'images" vers la lecture, promouvoir les festivals salons etc, créer des bibliothèques personnalisées en ligne et proposer des suggestions de lecture
Nous venons de créer un site d'actualité littéraire donc le but est de s’adresser au plus grand nombre (et non pas de faire un site de prestige à destination d’une élite), de favoriser les contacts entre le lecteur et les auteurs, compenser le manque de librairie en province, jouer le rôle d'un vrai "cyberlibraire" ce qui sous entend "un vrai conseil personnalisé", redonner le goût de lire par "une aide au choix", promouvoir les livres audios et en gros caractères, proposer une interactivité et surtout des pages attrayantes pour les plus jeunes, découvrir et expliquer les classiques avec une approche différente selon l'âge du lecteur, utiliser la vidéo pour attirer les "consommateur d'images" vers la lecture, promouvoir les festivals et salons etc, créer des bibliothèques personnalisées en ligne et proposer des suggestions de lecture personnalisées, créer un forum des auteurs, donner l'opportunité à de nouveaux auteur de se faire connaître en affichant leur manuscrit en ligne (gratuitement), proposer des lectures aux enfants en fonction du cycle scolaire, etc.. (les idées sont nombreuses)
A ce jour le site n'est qu'une première version très restreinte du projet (3 mois d'existence), mais nous travaillons à son développement et à une maquette plus moderne et interactive...
Bref le projet est ambitieux. Mais comme vous le savez, développer ce type de projet culturel est extrêmement difficile, particulièrement en France ou les investisseurs sont frileux et particulièrement dans le domaine de la culture (à moins d'être déjà célèbre). De plus, bien souvent les investisseurs éventuels concernés par les biens culturels, par soucis de leur image, ont souvent une approche élitiste et souhaitent participer à des projets s’adressant à une « intelligentsia » et non pas au plus grand nombre.
Seriez vous prêt à participer à ce genre de projet (bien évidemment sous réserve de sa qualité), que ce soit notre site ou d'autres projets du même genre.
Merci d’avance pour votre réponse
Adresse du site : www.actualitedulivre.com
simplement un site et un titre Ultime Atome aux editions edilivre.com
je n'y crois pas trop, les centrales d'achats font barrage
Un nouvel auteur qui n'espère plus de se faire connaitre
Je vois cet ancien article en vue des dates des réponses avec le titre provocateur : <<Rentrée littéraire : trop de livres tuent le livre>>.
En lisant l’article, il est question de niveaux littéraires dans plusieurs genres (romans,BD) qui seraient dans l’ensemble moins bon à cause de 1400 nouveaux titres. Je ne pense pas que les magasins Leclerc soient de plus en plus mauvais en augmentant le nombre de leurs produits. Ce qui est sûr c’est que pour cela Leclerc doit toujours aller de l’avant afin d’apporter à ses consommateurs (amis fidèles parfois) les meilleurs produits au juste prix.
Ce petit préambule pour simplement dire que ce ne sont pas les 1400 nouveaux titres qui sont le problème, mais la manière de faire fonctionner une librairie. Je vais vous donner quelques exemples ;
. Beaucoup de romans des mêmes écrivains occupent une grande partie des rayons ne laissant pas de place aux autres romans d’auteurs moins connus.
. J’ai déposé dans une petite libraire 4 romans, la libraire a scanné mon roman et il était enregistré dans le stock et prêt à être vendu. Je fais la même chose dans une librairie Leclerc et il faut attendre plusieurs jours pour être enregistré et peut-être bientôt sur une étagère ! Alors deux personnes ont déjà commandé leurs romans et qu’une la reçu !
. Je remarque aussi que malgré l’achat de mes romans au magasin Leclerc, mon roman n’apparaît pas dans les ventes des romans sur internet chez Leclerc.
Pour conclure, il y a peut-être 1400 romans, mais avec une meilleure organisation informatique et pourquoi pas des écrans de ventes pour des romans sur commandes Leclerc pourrait trouver sa place. Et concernant la qualité de romans jugés souvent sans les connaître. Je vous propose, monsieur Edouard Leclerc, de vous offrir le mien, vous pourrez juger le roman d'un auteur inconnu.
Cordialement,
JFZ