SOCIÉTÉ
Actus / Débats
Grippe A (H1N1) : une certaine effervescence
Cela fait trois mois que tous les journaux consacrent une place croissante aux articles sur la pandémie grippale.
Comme tout le monde, nous nous posons la question de savoir si les politiques et les médias n’en font pas trop. J’étais en Angleterre le week-end dernier. L’intrépide Albion est censée être le pays d’Europe le plus touché par la grippe A. Et pourtant, pas de masque dans les rues ni dans les magasins. Seuls quelques touristes japonais… Et puis, dans la communauté scientifique, des voix s’élèvent pour rappeler que des maladies plus graves, comme le paludisme, ne font pas l’objet d’une telle mobilisation d’énergie et de moyens !!!
Quoi qu’il en soit, nous ne sommes pas médecins et l’on ne saurait reprocher aux politiques d’avoir cherché, cette fois-ci, à anticiper (on se rappellera les mises en accusation de décideurs politiques dans les affaires du sang contaminé, de la vache folle, etc.).
Et c’est tout à fait normalement que les entreprises doivent se préparer pour minimiser les effets de la pandémie sur leurs salariés et consommateurs.
Les pouvoirs publics ont organisé, cette semaine, une réunion de travail avec l’ensemble des secteurs économiques pour étudier le degré de préparation dans chaque filière. Les questions sont évidemment complexes, les chantiers sont énormes et touchent aussi bien les aspects sanitaires que l’impact économique de la pandémie.
En France, nous sommes toujours en situation 5A (i.e. « mobilisation des autorités pour empêcher l’introduction du virus sur le territoire et préparer le pays à affronter la pandémie »), mais nous devons tout faire comme si nous allions passer en 5B (activation des plans de continuité d’activité) ou en phase 6 (maximum sur l’échelle de crise).
Le pire ne se réalisera pas forcément. Mais dans une bonne gestion de crise, il faut « faire comme si » et travailler à partir de scénarios à la complexité croissante. C’est pour cette raison que j’ai répondu à Marc-Olivier Fogiel sur Europe 1, mardi, en lui confirmant que l’un de ces scénarios prévoyait la fermeture possible d’un ou plusieurs magasins.
Bon, on est loin du scénario catastrophe. Mais il est de notre responsabilité de roder les dispositifs. La pandémie, si elle dégénère, aura évidemment un impact sur la santé des salariés et des consommateurs (les hypermarchés sont des lieux ouverts au public et les virus ne s’arrêtent pas aux frontières des métiers). Elle impactera aussi les approvisionnements des magasins (fermeture d’usines) et ceux des ménages si les magasins doivent être fermés. Pas si simple !
Le gouvernement a mis en place un site interministériel de préparation au risque de pandémie grippale (www.pandemie-grippale.gouv.fr).
Dans notre groupe, un comité de pilotage chapeaute l’organisation des actions à mener au niveau national ou sur le terrain (stockage et diffusion des masques, élévation des niveaux de sécurité, phase de nettoyage, etc.). Il prépare les communications destinées aux consommateurs.
En cas de passage à une phase plus critique, ce comité de pilotage deviendra « cellule de crise ».
A ce jour, notre enseigne est prête. Il n’y a pas lieu, sauf à vouloir créer d’inutiles effets d’annonce, de rentrer dans le détail d’une organisation que nous allons perfectionner chaque jour.
Mais je n’hésiterai pas, sur ce blog, à intervenir sur les problèmes rencontrés et à vous tenir au courant.
6 Commentaires
Votre intervention aujourd'hui, 7/9/2009, sur les ondes de BFM Radio, laissait clairement entendre et de façon répétée que vous faisiez la confusion entre H1N1 grippe A, et grippe aviaire.
Nous avons pu vous entendre en particulier faire la précision suivante : «la grippe aviaire, anciennement mexicaine.»
Pourtant, il semblerait que la grippe aviaire (H5N1), qui a sévi entre 2005 et 2007, ne se soit propagée que sur le continent eurasiatique et n'ai concerné que les volatiles (aviaire).
Il n'en va pas de même de la Grippe A (H1N1), dite mexicaine, qui serait historiquement la résurgence de la grippe espagnole dans un milieu des élevages porcin (grippe porcine) au printemps 2009.
Si je me permets ce commentaire (comment taire ?) c'est que le sujet fait actuellement l'objet d'un battage médiatico-politico-socio-économique qui ne souffre pas les approximations.
Mais, de mon point de vue, ceci constitue aussi et à l'évidence un exercice grandeur réelle auquel le public dont je fais partie est convié à participer, mais à une place de dupe.
Cordialement.
Jamé 203
Votre intervention aujourd'hui, 7/9/2009, sur les ondes de BFM Radio, laissait clairement entendre et de façon répétée que vous faisiez la confusion entre H1N1 grippe A, et grippe aviaire.
Nous avons pu vous entendre en particulier faire la précision suivante : «la grippe aviaire, anciennement mexicaine.»
Pourtant, il semblerait que la grippe aviaire (H5N1), qui a sévi entre 2005 et 2007, ne se soit propagée que sur le continent eurasiatique et n'ai concerné que les volatiles (aviaire).
Il n'en va pas de même de la Grippe A (H1N1), dite mexicaine, qui serait historiquement la résurgence de la grippe espagnole dans un milieu des élevages porcin (grippe porcine) au printemps 2009.
Si je me permets ce commentaire (comment taire ?) c'est que le sujet fait actuellement l'objet d'un battage médiatico-politico-socio-économique qui ne souffre pas les approximations.
Mais, de mon point de vue, ceci constitue aussi et à l'évidence un exercice grandeur réelle auquel le public dont je fais partie est convié à participer, mais à une place de dupe.
Cordialement.
Jamé 203