SOCIÉTÉ Actus / Débats

Le Ministre, les ménagères, l'épicerie

 Difficile pour qui suit le feuilleton, de comprendre ce qui s'est passé dans la tête du Premier Ministre alors qu'il s'exprimait ces derniers jours sur le rôle de la distribution. Mercredi tout d'abord ! Il recevait le rapport Chatel, du nom de ce député chargé de faire des propositions sur la réforme de la loi Galland. L'objectif était clair : "Obtenir une baisse de prix de 5 %", illustration, qu'on se le dise, de l'engagement de "lutte contre la vie chère" du gouvernement. Les ménagères applaudissent ! Et puis, vendredi, au Perreux-sur-Marne, Jean-Pierre se fâche. Devant un parterre de petits commerçants qui n'en demandaient pas tant, le locataire de Matignon s'emporte et balance une salve violente contre la distribution, ses méthodes, ses "hangars", ses "boîtes à chaussures", pourtant toujours sollicitée pour participer à la baisse des prix. A-t-on déjà vu un paysan abattre son cheval alors qu'il s'agit de tirer d'urgence l'attelage ? Voilà pourtant à quoi ressemble cet exploit ! L'explication est simple : le Premier Ministre est prisonnier des contradictions de sa majorité. D'un côté, il y a les parlementaires ruraux, géniteurs de cette fameuse loi Galland, poussés par un électorat de petites corporations, qui trouvent toujours commode de se servir de la grande distribution comme bouc émissaire. Ce camp-là a l'oreille du Palais (on dit qu'un jour il eût proposé qu'on "napalmise" l'agité de Landerneau !). D'un autre côté, les réformateurs de l'UMP (Sarkozy, Chatel, Ollier, Devedjian et même Gaymard) s'inquiètent de l'érosion du pouvoir d'achat des Français et voient, dans une baisse des prix financée par les industriels et les distributeurs, la possibilité d'engranger le bénéfice d'une mesure populaire. D'où, ce vaudeville. Au fond, tout se passe comme si, dans cette pièce, Raffarin avait hérité du mauvais rôle. Leclerc a écrit le scénario de la contestation, Sarkozy a signé la mise en scène de la réforme. Raffarin adorerait être l'acteur principal. Il en a d'ailleurs le profil et l'intelligence. Mais il n'est pas libre. A vouloir dénigrer Landerneau, déminer les tensions corréziennes, ménager la petite épicerie française, il n'est pas facile de convaincre les ménagères qu'on les aime. Le discours n'est pas audible. Ca va être coton de réformer cette sacrée loi !

16 Commentaires

La positive-négative attitude

Je pense que "notre" Premier Ministre n'en n'est plus à une contradiction près. J'adhère complètement à l'image donnée par L.C. : JP Raffarin en M.Culbuto dans Oui-Oui. Avec son sourire béat, chantant un jour "oui oui" et le lendemain "non non". Mais la voiture de Oui Oui finira bien par ne plus démarrer et M. Culbuto sera viré !
Re : Geronimo
Au risque d'écrire à nouveau ce que le 27.01 dernier je disais à M.E.L. sur ce même blog : "c'est bien sur une scène que 85% d'électeurs de la dernière éléction présidentielle sont quotidiennement invités par celui qu'ils ont élu, à jouer le plus vieux rôle du répertoire celui de cocu! Mais du rôle comme du châtelain aussi, on se lasse." Il y a un mois, il s'agissait alors de promesse de baisse d'impôt et du Président, aujourd'hui des errements démagogiques de son féal à propos du pouvoir d'achat des français. Dans tous les cas ILS ne jouent pas avec leur argent, dans tous les cas, même conclusion, ILS nous fatiguent.
Pourquoi ne pas chatouiller les esprits de tout le
Je reviens avec ma proposition donner 5% en bon d'achat à tous les ménagers! (faut créer un nom au masculin parce que lorsque je fais mes courses je ne m'arrète pas au rayon protection des dessous-féminins o) Je ne fais que copier la bonne action de votre ami Pierre Le Guil qui l'a fait au dernier trimestre 2004 alors pourquoi ne pas le faire sur le plan nationnale?
Mendes
l'autre soir un superbe documentaire sur Mendes France se terminait sur une citation de Leon Blum. De mémoire : "il existe deux sortes d'hommes politiques, ceux qui sont condamnés de se re-dire, et ceux à ce contredire" malheureusement(pour nous) une seule espèce semble avoir survécue!!
Negative attitude - Re:Geronimo/Augustin

Au-delà de l'ironie, de l'irritation et du mépris que m'inspire ce vaudeville politique qui désormais ponctue la vie des français, il y a une triste réalité que nous rappelle tous les étrangers parcourant la France. Notre pays décroche. Nos institutions, profilées sur le fonctionnement d'une monarchie constitutionnelle, ne vibre plus qu'au rythme d'un pouvoir gestionnaire, sans projet ni ambition. Ah, la politique ! Il va peut-être falloir s'y investir, sauf à sombrer comme beaucoup de français, dans l'antiparlementarisme et l'absentéisme. (Qui d'ailleurs, peut dans ce contexte, vraiment le leur reprocher !!!)
Mendes - Re : Bruno (22/02/05)

Je n'ai pas vu cette émission sur Mendès France et je le regrette. Mais pour faire suite à votre remarque, je crois tout de même que l'homme politique le plus respectable, c'est celui qui dit ce qu'il va faire et qui le fait ! J'aime cette vertu. J'aime ce courage.
5% en bon d'achat - Re : Erosoft (21/02/

L'engagement des Centres E. Leclerc, signé avec les autres distributeurs le 17 juin, précisait que les baisses sur les grandes marques devait être de 2% en moyenne. En fait, vu notre leadership, nous avons été plus loin. Les magasins de l'enseigne ont baissé 5 000 articles de 3,5%, et en intégrant le bénéfice des bons d'achat, cela a représenté des baisses allant jusqu'à 8 % pour plus d'un millier d'articles. Ce sont des baisses directes de prix. La bonne idée, ce n'est pas de revenir aux bons d'achat, mais de poursuivre cette baisse de prix directe, pour qu'elle soit encore plus lisible. Si je me réfère au calendrier du Premier Ministre, nous pourrons, dès cet été (en tout cas, à la rentrée scolaire), effectuer des baisses supplémentaires de 5%. Voilà qui sera concret et efficace. Bien sûr, s'il n'y a pas de réforme, alors oui, il faudra recourir aux bons d'achat comme ersatz. Mais ne l'oubliez pas, pour le consommateur, rien ne vaut des baisses directes de prix.
re: Mendes MEL
Une réponse tardive.
Pour la première fois je ne partage pas votre avis.
Le courage n'est pas une vertu en politique.
La vertu en politique(ou ailleur) c'est d'avoir une vision de ce que doit être une société.
Une fois que l'on a cette vision, le besoin irrépressible d'avancer sera interprété comme du courage.
Mais en politique comme ailleur, sans vision, que l'on fasse ce que l'on a dit ou pas reste dangereux.
mais ou sont donc les enfants de M.Rocard?
La positive-négative attitude

Je pense que "notre" Premier Ministre n'en n'est plus à une contradiction près. J'adhère complètement à l'image donnée par L.C. : JP Raffarin en M.Culbuto dans Oui-Oui. Avec son sourire béat, chantant un jour "oui oui" et le lendemain "non non". Mais la voiture de Oui Oui finira bien par ne plus démarrer et M. Culbuto sera viré !
Re : Geronimo
Au risque d'écrire à nouveau ce que le 27.01 dernier je disais à M.E.L. sur ce même blog : "c'est bien sur une scène que 85% d'électeurs de la dernière éléction présidentielle sont quotidiennement invités par celui qu'ils ont élu, à jouer le plus vieux rôle du répertoire celui de cocu! Mais du rôle comme du châtelain aussi, on se lasse." Il y a un mois, il s'agissait alors de promesse de baisse d'impôt et du Président, aujourd'hui des errements démagogiques de son féal à propos du pouvoir d'achat des français. Dans tous les cas ILS ne jouent pas avec leur argent, dans tous les cas, même conclusion, ILS nous fatiguent.
Pourquoi ne pas chatouiller les esprits de tout le
Je reviens avec ma proposition donner 5% en bon d'achat à tous les ménagers! (faut créer un nom au masculin parce que lorsque je fais mes courses je ne m'arrète pas au rayon protection des dessous-féminins o) Je ne fais que copier la bonne action de votre ami Pierre Le Guil qui l'a fait au dernier trimestre 2004 alors pourquoi ne pas le faire sur le plan nationnale?
Mendes
l'autre soir un superbe documentaire sur Mendes France se terminait sur une citation de Leon Blum. De mémoire : "il existe deux sortes d'hommes politiques, ceux qui sont condamnés de se re-dire, et ceux à ce contredire" malheureusement(pour nous) une seule espèce semble avoir survécue!!
Negative attitude - Re:Geronimo/Augustin

Au-delà de l'ironie, de l'irritation et du mépris que m'inspire ce vaudeville politique qui désormais ponctue la vie des français, il y a une triste réalité que nous rappelle tous les étrangers parcourant la France. Notre pays décroche. Nos institutions, profilées sur le fonctionnement d'une monarchie constitutionnelle, ne vibre plus qu'au rythme d'un pouvoir gestionnaire, sans projet ni ambition. Ah, la politique ! Il va peut-être falloir s'y investir, sauf à sombrer comme beaucoup de français, dans l'antiparlementarisme et l'absentéisme. (Qui d'ailleurs, peut dans ce contexte, vraiment le leur reprocher !!!)
Mendes - Re : Bruno (22/02/05)

Je n'ai pas vu cette émission sur Mendès France et je le regrette. Mais pour faire suite à votre remarque, je crois tout de même que l'homme politique le plus respectable, c'est celui qui dit ce qu'il va faire et qui le fait ! J'aime cette vertu. J'aime ce courage.
5% en bon d'achat - Re : Erosoft (21/02/

L'engagement des Centres E. Leclerc, signé avec les autres distributeurs le 17 juin, précisait que les baisses sur les grandes marques devait être de 2% en moyenne. En fait, vu notre leadership, nous avons été plus loin. Les magasins de l'enseigne ont baissé 5 000 articles de 3,5%, et en intégrant le bénéfice des bons d'achat, cela a représenté des baisses allant jusqu'à 8 % pour plus d'un millier d'articles. Ce sont des baisses directes de prix. La bonne idée, ce n'est pas de revenir aux bons d'achat, mais de poursuivre cette baisse de prix directe, pour qu'elle soit encore plus lisible. Si je me réfère au calendrier du Premier Ministre, nous pourrons, dès cet été (en tout cas, à la rentrée scolaire), effectuer des baisses supplémentaires de 5%. Voilà qui sera concret et efficace. Bien sûr, s'il n'y a pas de réforme, alors oui, il faudra recourir aux bons d'achat comme ersatz. Mais ne l'oubliez pas, pour le consommateur, rien ne vaut des baisses directes de prix.
re: Mendes MEL
Une réponse tardive.
Pour la première fois je ne partage pas votre avis.
Le courage n'est pas une vertu en politique.
La vertu en politique(ou ailleur) c'est d'avoir une vision de ce que doit être une société.
Une fois que l'on a cette vision, le besoin irrépressible d'avancer sera interprété comme du courage.
Mais en politique comme ailleur, sans vision, que l'on fasse ce que l'on a dit ou pas reste dangereux.
mais ou sont donc les enfants de M.Rocard?

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