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Tabac : le droit des non-fumeurs

Environs de Brantôme… L’anticyclone reste stationnaire, la chaleur est supportable, la lumière est belle sur la Dordogne. Les neurones ne sont pas trop sollicités. L’actualité vient de temps en temps réveiller la torpeur estivale. Par opportunité, par rapprochement, par ricochet… Ainsi, ces vieux séchoirs à tabac dont l’architecture locale est friande. Il n’est pas une vieille ferme, une belle masure de calcaire blond, qui ne possède un auvent où l’on faisait, depuis le XVième siècle, sécher les feuilles chichement comptées (une à une) et contrôlées par une administration très tatillonne. Le Bergeracois a depuis une dizaine d’années subit la baisse des ventes de cigarettes. Et, ça s’accélère. Fin mai, les ventes nationales 2005 étaient en régression de 32% par rapport à mai 2002. Dans les cafés de la région, les débats sur la politique anti-tabac ont une résonance toute particulière. On passe très vite sur l’aspect sanitaire du problème. On focalise sur les aspects financiers et l’emploi, quitte à s’abriter derrière la sacro-sainte défense des libertés individuelles. C’est Yves Bur, député UMP alsacien, qui a allumé le pétard. Toute la presse, ici, en parle. Il a confirmé vouloir déposer un projet de loi visant « à interdire le tabagisme dans les lieux publics confinés ». C'est-à-dire, café-bars, restaurants, dancing… C’est le même député qui a pourfendu les distributeurs de confiseries et de sodas dans les écoles. Avec succès ! Les opposants ont beau jeu de dénoncer l’hypocrisie de l’Etat. J’entends le bistrotier asséner derrière moi, en martelant le zinc du comptoir avec fureur « le gouvernement (sic) a le monopole du tabac. S’il veut l’interdire, qu’il l’assume. Et qu’il vienne le dire aux producteurs de la région. En plus, il prélève quatre euros sur chaque paquet. Quel double langage. » Voilà qui est vrai ! Il faudra bien un jour, mettre les pieds dans le plat. Et pourquoi pas à l’occasion du débat parlementaire annoncé par Yves Bur. Je me sens prêt à m’engager pour cette cause là. J’ai eu l’occasion de discuter longuement avec le Professeur Pujol, Président de la Ligue Contre le Cancer dont mon groupe est partenaire. Les méfaits du tabac sont catastrophiques. Pour ceux qui fument. Pour ceux qui respirent malgré eux la fumée des autres. Le « tabagisme passif environnemental » (puisque ainsi on le nomme) suscite bronchite, asthme, otite et sinusite chez les enfants. Il aggrave les insuffisances respiratoires, les risques de maladies coronariennes, sans parler des effets cancérigènes… chez l’adulte. Faut-il lancer la chasse aux fumeurs ! Comme dans certains établissements américains ou canadiens ? Non, pas, la pédagogie fait son œuvre, comme le prouve les chiffres cités plus haut. Et la conviction est meilleure conseillère que la prohibition. Mais en écoutant les arguments des uns et des autres, il faut se rendre à cette évidence. Fumer est un droit, ne pas fumer aussi ! Dans la plupart des bistrots (comme celui où je suis actuellement), il est illusoire de prétendre séparer fumeurs et non-fumeurs. C’est de la mauvaise foi ! L’espace est trop ténu. On y respire un même air. D’ailleurs, le problème se pose dans les immeubles d’habitation, les hôtels ou les bureaux. Au siège de mon groupe, nous avions eu ce problème. Des espaces non-fumeurs ? Avec la climatisation et les systèmes de ventilation, l’air circule, et la nicotine avec (il suffit de regarder l’état des filtres !). C’est pourquoi, j’avais décidé : tous nos locaux sont non-fumeurs. Le Comité d’entreprise n’y a rien trouvé à redire, pas plus que les fumeurs pourtant contraints à s’exiler dehors. Tout ceci pour dire qu’il ne faut pas avoir peur de prendre des décisions tranchées. Je soutiens la proposition d’Yves Bur. Sans polémique, sans diabolisation ! Invitons les fumeurs à ne pas partager leurs effluves, et protégeons la volonté des non-fumeurs d’en être dispensés. Et pour l’économie locale, préférons la culture de la fraise et des truffes. On y excelle ici dans le Bergeracois. Et je suis sûr, c’est plus rentable à long terme.

42 Commentaires

Et en plus, les fraises sont certainement meilleures pour la santé !
Moi même ex fumeurs, j'ai toujours été géné par les ambiances emfumées des endroits confinés comme le bar que vous citez. Et (presque) toujours je me suis senti obligé de sortir pour m'adonner à ma manie. Je soutient donc, moi aussi, le projet de loi de Yves Bur.
Les vendeurs de tabac ont criés haut et fort leur mécontentement lors des précédentes augmentations du prix des cigarettes, disant à qui voulaient les entendre que si cela continuait comme cela, ils n'auraient plus rien à vendre. La santé publique serait-elle alors moins importante à leurs yeux que le montant net de leurs ventes ? M'est avis que si les vendeurs de cigarette se mettaient à vendre des fraises bio, d'une part leurs revenus ne serait pas trop impactés, et d'autre part les consomatteurs se porteraient bien mieux ! Mieux : si les fraises bio étaient issues du commerce équitable, tout le monde y trouverait son compte !
Bonjour à tous !
Je trouve les députés toujours plus durs avec les fumeurs, qu'avec les buveurs. Même si l'alcool fait moins de morts directs et indirects, il ne faudrait pas trop faire de différence entre ces deux drogues hautement dangereuses, aussi bien pour ceux qui s'y adonnent, que pour leur entourage ou, pour ceux qui ont le malheur de croiser leur route.
Amitiés.
François Henry
ok pour les clops.
Prochain combat la polution de l'air tout cour!
j'espere que vous avez concience que c'est un faux combat.
c'est l'air, l'eau, la nouriture qui nous abime.Pas une soirée dans un bar enfumé.
Y a un breton qui par ici à trop respirer l'air enfumé d'un café pour vouloir se mettre à dos les producteurs de fraises de Plougastel en faisant la promotion de celle d'une autre région.
Je ne suis pas contre l'idée d'une telle interdiction, mais au final si je suis avec un ami fumeur dans un bar qu'il a envie d'une clope et que j'ai envie de continuer la discussion je suis obliger de le suivre dehors. Dehors il y a du vent et je me retrouve avec de la fumée plein les yeux quelques soit ma position par rapport à lui. Quand on sort entres amis quelque soit l'endroit, on est bien obligé de faire cohabiter fumeurs et non-fumeurs à la même table sinon quel interet de sortir ensemble...
Sinon je crois que les députés devraient prendre une mesure sur le volume sonore de la musique dans les bars et autres boites, le risques de la surdité c'est important également...
La cigarette fait parti du prochain combat contre la pollution tout court que l'homme engendre : tout comme l'air, l'eau, la nourriture .... A quand l'aquazole ?
Pour ma part, je pense que, partout où cela est possible et économiquement rentable, il faut conserver les espaces fumeurs et non-fumeurs.
Bien sûr il faut mettre en avant le droit du non-fumeur à ne pas être une victime passive du tabac. Ce droit doit primer sur tout autre.
Mais, il ne faut pas non plus faire du fumeur un pestiféré. Obliger tous ceux qui fument à sortir dehors dans les grandes tours de la défense, où l'on imagine fort bien que l'on puisse avoir des salles ad hoc sans gêner les non-fumeurs, voilà qui témoigne de positions inutilement agressives à l'égard des fumeurs.
Le droit des non-fumeurs, d'accord. L'exclusion des fumeurs, toujours et partout, c'est à mon sens de l'abus.
Ici comme ailleurs, essayons d'abord de vivre ensemble.
Si les fumeurs y mettaient un peu du leur, il n'y aurait pas besoin de légiférer !
Je suis soufflée de constater à quel point les fumeurs ne respectent pas les zones non-fumeur !
Les non-fumeurs sont encore beaucoup trop à la merci de ce "non-droit" imposé par les fumeurs et doivent supporter une tabagie dont ils ne veulent pas.
Alors, je suis pour un durcissement maximum des interdictions et des sanctions à l'encontre des fumeurs si peu respectueux.
Les zones non-fumeur dans les lieux publics (restaurants, bars ...) sont souvent insuffisantes (et combles) et mal séparées des zones fumeur.
Certains restaurants ont choisi de refuser les fumeurs : ils sont souvent complets et refusent du monde ! A méditer ...
Je regardais le film César et Rosalie l'autre jour et une des scènes (au début, lorsque Montand est avec ses potes en train de jouer un poker) est hallucinante : les cendriers sont pleins, la fumée de cigarette à faire pâlir un cheval, tout cela mêlé à je ne sais combien de bouteilles d'alcool...
On a fait du chemin depuis...
Faut-il vraiment légiférer sur ce point? N'est-il pas possible de communiquer sur le respect des uns des autres plutôt que d'appliquer une loi qui sera vécue comme injuste (du point de vue des libertés par les fumeurs, du point de vue économique par ceux qui envivent, etc.)?
Des lois existent déjà sur la séparation de lieux fumeurs et non fumeurs. Laissons faire la raison et la bonne cohabitation, non ?
N'est-ce pas ce que vous essayez de faire avec les sacs plastiques? Le combat est long mais le résultat durable car il repose sur la compréhension de ce que peut être un endroit vivable pour tous.
Il y a des dérapages, des résistances au changement certes ; mais ceux acquis à cette cause le sont à vie et le transmettent à leurs enfants...
[détail : je ne fume pas et je n'aime pas l'odeur de la cigarette froide sur mes vêtements au petit matin..]
ce qui est genant dans la clope dans les endroits publiques (et autre bar et disco) c est que tous le monde est touche... qu une personne fume, qu elle se fasse son cancer tant mieu pour elle mais qu elle l offre a d autres personnes... un barman dans la plupart des bar fume l equivalent de 2 paquet de clope par soiree juste en passif quand on sait ca, on se dit que l interdiction de fume dans les bar et discotheque peut quand meme etre une bonne chose.
En reponse a François Henry :
de mon point de vue je ne vois pas le rapport entre l alcool et la cigarette avec l alcool tu fait chier les autres uniquement quand tu a carement trop bu. d ailleurs citation a mediter:
"La fumée est le résidu de votre plaisir. Elle
impregne l'air, empeste mes cheveux et mes
vetements, Sans parler de mes poumons! Et tout
ceci sans mon consentement. Moi aussi, j'ai plaisir:
j'aime boire de la bière. Le résidu de mon plaisir
s'appelle L'URINE.
Aimeriez-vous que je répande le résidu de mon
plaisir sur votre tête et vos vêtements sans votre
consentement?"
Bonjour à tous !
En réponse à murlock :
Ne pensez-vous pas que l'alcool, comme la cigarette, est dangereux pour les autres ?
Quelques exemples :
Plus de mille morts, chaque année sur les routes françaises, à cause de quelques irresponsables ayant bu quelques verres avant de conduire.
Plusieurs milliers de bébés naissent, chaque année en France, avec un Q.I. qui ne dépassera jamais 70 à cause de quelques verres d'alcool absorbés par leurs mères pendant la grossesse.
Plusieurs milliers de femmes battues ou tuées, chaque année en France, par leurs maris à causse de l'alcool etc..
Les autres participants au forum peuvent compléter la liste.
Loin de moi l'idée de faire interdire l'alcool, toutefois, il serait bien, lorsque l'on prend des mesures de restriction sur la cigarette, de ne pas oublier l'alcool.
Amitiés à murlock et aux autres.
François Henry.
je suis pas loin vers Nontron (abajt sur bandiat). Comment peut on empêcher la fumée dans les tabacs et maintenir un espace de vie dans ces régions éteintes économiquement. D'ailleurs voilà la vraie question : comment revivifier ces régions magnifiques mais mourantes ? Au plaisir de vous lire.
Parsembleu !
il y a un enfant qui meurt dans ce foutu monde toutes les sept secondes... le temps de lire ce mini post , hop, trois ne sont déjà plus là ..... mais, nous, "sociétalement" avancé, nous créverons de tant de droit pour les uns contre les autres et vice versa !
Je suis fumeur, je respecte le plus possible les non-fumeurs , je ne demande qu' à être désintoxiqué et m' insurge qu' un produit qui tue ( c'est écrit sur le apquet ) rapporte tant au budget de l'état.
le courage serait alors de l' interdire et je serais favorable à ce que une telle " loi" voit le jour ( bien sur, il faudrait accompagner la dite loi d' un traitement médical ...afin de soigner les drogués de la clope !)
Tout le reste n'est que barratin, fiscalité et hypocrisie et que maudit soit le jour ou j'ai allumé ma première ...
@+
Dieu est un fumeur de Havane, je vois ses nuages gris, je sais qu'il fume meme la nuit....
Dieu est un fumeur de Havane.c'est lui meme qui ma dit, que la fumée envoi au paradis...
Et moi ( qui ne fume pas)(qui supporte tres bien les fumeurs) je me demande ce qui autorise les possesseurs de 4x4 a poluer 4fois plus, avoir des bagnoles enormes qui consomment le double...En gros qui emmerdent 4 fois plus le monde...
Pourtant la vente de 4x4 est en hausse permanente, les nouveaux riches aiment a se faire voir.
Combien de paquets de cigarettes au pot d'echappement en attendant au feu rouge?
Nous sommes mortels savez vous...et c'est aussi bien apres tout.
Il faut dire que Leclerc n'a jamais vendu de tabac.
Meme pas essayé? Y ' a longtemps.
Apres tout pourquoi ne pas interdire la vente d'alcool dans les grandes surfaces. Car après tout on n'a jamais vu quelqu'un massacré sa famille a coup de fusil aprés avoir fumé un paquet de clope de trop....
Il y a la noblesse de ces gens qui savent boire.
Mais un pas de gens qui savent fumer.
M'en fous je bois pas ...et je ne fume pas. On peut bien tout interdire.
Je constate simplement que personne ne supporte plus personne et tous de reclamer des lois pour exclure l'autre de son environnement.
Oui, la truffe et la fraise, c'est bien, mais le tournesol, c'est mieux.
Ca ne consomme pas beaucoup d'eau et l'on peut faire de l'huile avec laquelle on pourra produire de l'électricité pour alimenter, entre autres des poumons artificiels pour les fumeurs catarrheux.
Non, sérieusement, si cette interdiction voit le jour, c'est vrai que ce serait mieux de cultiver des oléagineux à la place du tabac. De la même façon que, dans les régions où l'on fait du vin de table qui ne se vend plus, on peut aussi planter du tournesol. Avec le développement d'une filière huile pure, la culture des oléagineux énergétiques est une variable d'ajustement de la production agricole plus intelligente que la friche.
L'idée peut d'ailleurs s'exporter comme corollaire à la lutte contre la culture des plantes de base des stupéfiants comme le haschisch, le pavot, la coca...
Sinon, sur le fond de cette discussion, je n'ai pas tout lu, mais je pense que si l'idéal décrit par Florence est logique et tentant, j'ai bien peur que la fermeté ne soit la solution la plus efficace à condition d'être accompagnée de beaucoup de pédagogie.
Comme le dit M. Leclerc, il faut bien mettre les données objectives sous le nez des fumeurs parce que, quand même, 60 000 morts par an en France, c'est énorme et ce sont les chiffres officiels de l'OMS. Selon lui, en moyenne, dans le monde, le tabac tue une personne toutes les 10 secondes !
Ce qui est effrayant, c'est de voir le tabagisme des jeunes dans les pays en développement ou émergents (j'ai l'expérience des Balkans, c'est fou de voir des gosses de 10 / 12 / 13 ans la clope au bec. Ils sont eux-mêmes vendeurs des rues).
Il y a quelques années, je ne sais plus quelle compagnie américaine avait avoué cibler les jeunes avec du tabac à la fois doux au goût et à forte teneur en nicotine pour les accrocher plus vite et plus sûrement.
Pour ma part, je suis un ancien fumeur, j'ai arrêté par une méthode que je me suis faite sur mesure, il y a une bonne vingtaine d'années. Si cela en intéresse, je l'ai mise par écrit, je peux vous l'envoyer par mel. C'est très long, mais très efficace et peu dur.
Bien à vous.
YL.
tiens, c'est bizarre...
le dossier du blog qui contient cette reflexion s'appele "libertés"
sans donner dans la mauvaise foi, c'est assez rigolo.
plus serieusement, les comportements "à risques", que ce soient tabac, alcool, vitesse au volant, amour sans capote, bronzette sans creme solaire, injestion de legumes pas bio, voire courses dans un hard-discount, ne peuvent etre combattus que s'ils interferent sur la vie et la liberté des autres.
tiens, on retrouve le concept de liberté.
et peut être qu'une bonne part d'éducation (tiens, je deviens réac !)
allez, je retourne m'en jeter un derrière le gosier...
salut à tous
Il va falloir trouver autre chose que la pause clope pour oser faire le premier pas vers une inconnue. Les machines à café vont être prise d'assault, car il nous faut bien un petit rituel, fumeurs ou non.
D'ailleurs je trouve qu'il ne faut pas stigmatiser les gens en tant que "fumeur" ou "non-fumeur", cela rend la tache plus difficile à ceux qui essayent d'arréter. Honnètemment ça serai domage de ne plus pouvoir fumer un bon cigare après un bon repas accompagné de bons vins. J'aime les bonnes choses et je refuse de vivre dans un monde asceptisé.
"Rien n'est mauvais tant que c'est consommé avec plaisir"
Arthur Schopenhauer disait que "Fumer dispense de penser". Alors, je préfère penser.
Schopenhauer 1788-1860.
Il parlait de quoi le Mr.
Moi je ne pense pas qu'il parlait du tabac.
Re à tous
Ouah ! Dès qu’on parle de la consommation des menus plaisirs (tabac, vin, bonne chair) les commentaires vont bon train et se lâchent… Qu’est-ce que ça va être ici quand on va oser parler de sexe. Par exemple, quand un bloggeur va m’interpeller sur la vente de revues possiblement à caractère pornographique dans nos rayons journaux !!!
Bon, sérieusement, votre engouement pour le sujet témoigne, tout d’abord, qu’on peut en parler sans se jeter de l’eau froide à la figure. Sébastien, Florence Jean, et Pierre ont raison : pas besoin de jeter d’anathème. Il faudrait tout simplement que chacun y mette un peu du sien…
Pas complètement d’accord avec M 26. La lutte contre le tabagisme n’est pas un faux combat.
Avec Didier Masse et M 26, je partage l’idée que la lutte contre la pollution de l’air est un combat majeur, qui remet en cause bien des aspects de notre système économique. La nature des réponses est d’ordre politique (choix des systèmes de production, priorité aux énergies alternatives, à l’optimisation des transports économes en rejet de CO2 etc…). Alors que la pollution par le tabac est d’abord affaire de comportement individuel.
A condition bien sûr de lever cette première hypocrisie : celle de l’Etat, moralisateur, dispensateur et financier du système de santé, et pourtant premier coupable quand il est lui-même producteur de ce poison.
Seita m’interpelle sur l’implication des centres E. Leclerc. Et bien oui, il fut un temps où je voulais m’attaquer au monopole de l’Etat dans la distribution du tabac. J’avais été sollicité par les deux acolytes, Gault et Millau, pour vendre des cigares à leur marque. Et avec une équipe de juristes, je m’étais attaqué à l’exclusivité des ventes par les débitants de tabac et au système de licence imposé par l’administration. Et j’avais gagné !!!
Mais dans le même temps, avec mes adhérents, nous avons réfléchi à ce qui devait être la priorité de l’enseigne. Nous étions en train de nous lancer dans le concept de parapharmacie. Au final, il ne nous a pas semblé compatible de vouloir faire accéder les consommateurs à des produits de confort moins chers, et peut-être demain aux médicaments, tout en diffusant du tabac. Nous avons tranché. Et nous ne regrettons pas notre choix (c’était au milieu des années 80). Faut-il ou non légiférer ? Je crois que oui, s’agissant des établissements publics ou ouverts au public. Il est très difficile pour une personne privée, qui tient un restaurant ou un bar, de faire elle-même une discrimination. La liberté, dans cet exercice, consisterait à renvoyer dos à dos des personnes physiques, légitimes dans la revendication de leur droit. C’est ingérable, et ce serait source de nombreux conflits.
Je ne crois pas, Florence, que la raison et la bonne cohabitation l’emporteraient. Enfin, je peux me tromper…
Plutôt d’accord avec Murlock. Après tout il s’agit d’un problème de santé publique. C’est dont bien à l’Etat de légiférer pour protéger la collectivité et les plus faibles.
Observez avec moi que l’interdiction de la cigarette dans les supermarchés et hypermarchés est respectée par tout le monde. Bien sûr, la préoccupation était d’ordre sanitaire. Mais pas un fumeur ne revendique le droit de tirer sur sa clope devant le rayon charcuterie ou un étal de poissons. Preuve, s’il en était nécessaire, que même les fumeurs acceptent une certaine règle du jeu.
Enfin, l’alcool. Vaste sujet. Je vous propose qu’on en reparle. Erosoft a dû être surpris comme moi par le chiffre des hécatombes en Bretagne. Tant de jeunes fauchés à cause de l’alcool, au sortir d’une salle de bal ou d’un dîner trop arrosé. La Bretagne semble être redevenue une terre d’élection pour l’alcoolisme, notamment chez les jeunes. La législation pourtant existe. Au-delà du débat légitime qui nous amène à comparer les effets de l’alcool et du tabac, constatez avec moi que si la police fait souffler dans les ballons, les contrôles sont inexistants dans les lieux publics. Il y a pourtant des restaurateurs et des propriétaires de dancing qui auraient pu refuser de servir à boire plutôt que de pousser à la consommation. Il y a ceux qui consomment, qui prennent des risques ou les font supporter à d’autres. Il y a aussi ceux qui poussent à la surconsommation, et qui sont des criminels.
Re Yves Lubraniecki (9 août 2005)
Vos observations sur le tournesol sont judicieuses. Non seulement c’est une culture utile, rentable, et poly-usage, mais de plus, c’est une culture qui demande beaucoup moins d’irrigation que le maïs.
Re Georges (9 août 2005)
Salut, voisin. J’aime beaucoup la ville d’Abjat. Je ne sais pas ce que vous y faites, habitant ou touriste ? Mais si vous voulez faire profiter nos amis internautes d’une description des peintures forestières autour d’Abjat, voilà qui pourrait être sympa. Si j’en ai le temps, je viendrai prendre quelques photos, pour les mettre en ligne ici. Mais si vous m’y précédez, publions votre petit reportage. Je suis sûr que nos amis apprécieraient cette initiative artistique très originale.
Pour ce qui concerne votre question sur le déclin régional, j’aimerais pouvoir vous répondre plus longuement. Dans une prochaine note si vous voulez bien. J’ai des idées là-dessus, et à débattre évidemment…
Je suis un trés gros fumeur, je vais mourir et alors! pas vous ?
Les médecins me font rire tristement, on vit plus longtemps-----
Pour quoi faire, devenir impotent, se faire virer par sa famille
dans une maison de retraite pour ceux qui en ont les moyens
ou dans un mourroir pour les autres en éspérant une bonne vague de chaleur pour en finir.
Laissez moi mourrir debout sans couches culottes, car c'est ce qui vous guettent vous qui voulez vivre + longtemps
salut de toute façon j'ai trouver la solution je n'irais pas à mon enterrement.
Le 12 août 2005 - 16:43 M.E.L
Non je n'ai pas été surpris sur les chiffres de l'alcool en Bretagne. Il suffit de se rendre dans les hypermarchés à la veille d'un grand rassemblement festif ("gras de Douarnenez", 'jeudi du port" ou "Astropolis" sur la métropole brestoise) pour voir les jeunes faire une razia sur le rayon spiritueux en particulier les packs de bière par 48, et d'un esprit festifs io y a quelques années, les jeunes boivent dans un esprit de défonce sans prendre le temps de gouter et d'apprécier le produit. Je vous rassure vos adhérents sont pleinement consciens du problème et n'hésitent pas refuser la vente d'alcool au mineur de moins de 18 ans, malheureusement dans un groupe de jeune lycéen il y en a toujours un pour avoir la majorité, et fasse à cela les caissières se retrouvent bien impuissantes...
Re MEL - 12/08/2005
Vous le dites vous-même : la pollution par le tabac est un affaire de comportement individuel. Par ailleurs, vous reconnaissez qu'une décision collective entre personnes de même intérêt (en l'occurence, vos adhérents), est possible dans le sens d'une prise de position contre la vente de tabac dans vos établissements.
La communication, ça coûte cher certes mais quand 60 000 morts par an sont en cause et que l'on peut, par la discussion arriver à un mieux être pour tous, est-ce que cela ne doit pas être essayé plutôt que de passer par la sanction immédiate? (d'autant que le coût risque d'être aussi élevé..).
Triple campagne : vis-à-vis des consommateurs (je me souviens du petit bonhomme rond des années 80 qui tenait une fleur dans sa bouche au lieu d'une cigarette lors de campagnes à l'époque), des débitants (développement de nouveaux produits non toxiques) et des gérants et propriétaires de lieux tels que boites et bars.
Je ne pense pas que cela soit de l'utopie. Il ne s'agit pas non plus de raison mais de compréhension...
Combien de fumeurs disent aujourd'hui qu'ils auraient souhaité n'avoir jamais commencé? Est-ce qu'une interdiction les empêcherait de continuer ou des plus jeunes de commencer ? (on voit ce qu'il se passe pour le haschich...)
je trouve très bien que les supermarchés LECLERC ne vendent pas d'alcool au enfants de moins de 16 ans, mais le mien en a 13 et le 24.08.05 il a pu acheter de la despé, de la kriska entre autre et personne ne lui a demandé sa carte d'identité et pour cause, elle est dans mon sac à main.
Halte au feu
Les raisonnables ont duré les autres ont vécu.
Si la fumée est une question de gêne :
pour les non-fumeurs oui sûrement et en plus l’odeur de tabac froid ça pue.
Ok pour l’interdire dans des lieux non aérés tel que cinéma, avion, train (mais qu’on nous laisse le quai de la gare)
Pour le reste restons en à la courtoisie :
La fumée vous dérange t’elle ?
Si oui je vais fumer dehors ou je m’abstiens.
Si c’est une question de coût social :
Alors supprimons toutes les pratiques à risque.
Celles qui cassent : le patin à roulettes, le ski, les 2 roues, les voitures à plus de 60 km/h…..
Celles qui empoisonnent : l’alcool qui bouffe le corps et la tête, la sexualité, les bonbons et les sodas qui rendent obèse ou diabétique….
Celles qui réclament des secours : la montagne, les sports nautiques etc.…
Je fais remarquer que le fumeur finance ce coût social contrairement à d’autres adeptes du risque.
Sur une base d’1 paquet par jour à 5€ pendant 20 ans avec 80% de taxe j’ai payé à l’état « dealer » près de 30000€ (çà, ça m’agace) de quoi payer les soins de mon futur cancer.
(je ne sais pas si 80% de taxe c’est le bon taux mais on ne doit pas être loin du compte.
5 € n’est pas le bon prix historiquement mais j’ai exclu du raisonnement 10 ans de fumette et les soirées de fêtes ou les périodes de haute tension ).
En plus je cotise à des retraites dont je ne bénéficierai peut être pas.
Je suis vénère (comme disent les jeunes aujourd’hui)
La vie est aussi faite de petits plaisirs et les petits défauts lui donnent eux aussi un peu d’aspérité.
Non à une vie aseptisée
Une bonne petite bouffe, avec un bon petit vin, avec de bons copains, en compagnie d’une petite nana, de bonnes petites discussions ou on refait le monde et une petite clope au café … c’est’y pas sympa !!!
Non à la vie monacale
Tout ceci est aussi peu satisfaisant qu’agaçant mais sur un plan plus général il y en a assez de toutes ces petites interdictions qui empoisonne l’existence.
Aller, je vais m’en griller une.
Bonjour !
En réponse à Babylone.
Comme toujours les fumeurs ne voient qu'une partie du problème les concernant. La fumée de cigarette ne constitue pas qu'une simple gêne pour les non fumeurs. Car, comme le montre le rapport Tubiana, le tabagisme passif environnemental est responsable en France, d'environ 2 500 à 3 000 morts par an.
Après avoir lu le texte qui suit, il me semble que vous n'allumerez plus aucune cigarette en public. À moins que vous ayez une âme d'assassin.
Amitiés à Babylone et aux autres.
Jacques Fortier
Voici le vœu sur le tabagisme passif et quelques extraits du rapport de l'Académie nationale de médecine présentés par le Professeur Maurice Tubiana.
Extraits du Bulletin de l'académie nationale de médecine (1997, 181, n° 4 et 5, séances des 29 avril et 6 mai 1997).
Vœu sur le tabagisme passif.
« L'Académie nationale de médecine, après avoir approuvé le rapport du groupe de travail sur le tabagisme passif, demande que soient prises les mesures capables de réduire ses conséquences sur la santé.
1 ) Alors que les études épidémiologiques montrent que le tabagisme passif est, chaque année en France, à l'origine d'un nombre notable de décès, il est impératif de faire respecter le droit des non-fumeurs à respirer un air non pollué, notamment par la stricte application sur les lieux publics, dans les établissements scolaires, les hôpitaux et sur les lieux de travail, de la loi Tabac-Alcool n° 91-32 du 10 janvier 1991.
2) Les conséquences du tabagisme passif sur le fœtus et le nourrisson sont particulièrement graves. Cette intoxication tabagique nuit à la croissance du foetus et fragilise le nouveau-né. Des recherches devraient être entreprises pour mieux évaluer les conséquences du tabagisme sur le cerveau.
A l'occasion du début de la grossesse, le couple et l'entourage familial doivent être mieux informés sur ces risques. Un soutien médical et psychologique doit leur être apporté à cette fin.
L'Académie, saisie dans sa séance du mardi 6 mai 1997, a adopté ce voeu. »
Rapport, au nom du groupe de travail sur le tabagisme passif.
« L'usage du tabac s'est répandu en Europe au XVIIè siècle mais ce n'est qu'au début du XXè siècle qu'on a soupçonné ses effets cancérigènes et en 1950 seulement que son rôle, dans l'étiologie des cancers du poumon, a été établie. On s'est ensuite intéressé, au cours de années 70, aux effets de la fumée des autres sur la santé des enfants et des adultes pour reconnaître, vingt ans plus tard, que celle-ci constitue la plus grave source de pollution de l'air. On trouve dans les pièces ayant été fréquentées par des fumeurs, outre les cancérogènes présents dans la fumée du tabac, une élévation des taux de CO et de benzène. L'étude de la fumée environnementale ainsi que les dosages dans l'organisme des sujets qui y sont soumis (notamment celui de la cotinine urinaire) a permis de quantifier ces expositions passives ; elles correspondant (selon les conditions) à la consommation de 0,1 à 2 cigarettes jour. Le conditionnement de l'air consiste souvent à recycler celui-ci après une filtration qui n'arrête pas la plupart des produits toxiques et ne donne donc aucune sécurité. La climatisation des bâtiments a pour effet d'introduire dans toutes les pièces les produits du tabac.
Plusieurs centaines de travaux ont été publiés au cours des dernières années, sur ce sujet. Le tabagisme environnemental cause une gêne, il aggrave les pathologies existantes et en crée de nouvelles. Le but de ce rapport est de préciser l'état actuel de nos connaissances et d'examiner les mesures qu'il paraît essentiel de prendre.
Le groupe de travail, constitué par l'Académie nationale de médecine, a procédé à l'audition de plusieurs experts et en a consulté d'autres par voie postale. Les contributions de quatre experts sont données in extenso en annexes. Le rapport est subdivisé en cinq parties : 1) Maladies tumorales, 2) Maladies cardio-vasculaires, 3) Grossesses et effets sur le nouveau-né et le nourrisson 4) Effet sur l'enfant et affections respiratoires non tumorales, 5) Résumé et recommandations.
AFFECTIONS TUMORALES
Les données récentes attribuent, dans l'Union Européenne, 91 % des cancers du poumon de l'homme et 53 % de ceux des femmes à l'usage du tabac (OMS) ; on s'est demandé si le tabagisme environnemental pouvait jouer un rôle dans les cas restants (soit, en France, environ 2 000 cancers bronchiques/ an). Depuis les travaux d'Hirayama (1981) et de Trichopoulos portant sur les épouses non-fumeuses d'hommes fumeurs et les rapports américains de 1986 concluant aux effets du tabagisme environnemental, seize autres études cas-témoins ont été publiées. Les résultats en sont analysés dans l'annexe 1 ; toutes, sauf une, ont trouvé une augmentation de la fréquence des cancers du poumon et dans dix d'entre elles, cette augmentation était statistiquement significative. Les méta-analyses effectuées indiquent une augmentation moyenne de 35 % du risque de cancer du poumon chez le conjoint non-fumeur par rapport à celui d'un couple non-fumeur. Le risque relatif (RR) augmente en fonction du nombre de cigarettes fumées par le conjoint et du nombre d'années d'exposition3.
Le risque est plus élevé si au tabagisme du domicile s'ajoute celui du lieu de travail et varie avec la durée d'exposition (nombre d'heures par jour et nombre d'années d'exposition). Une dizaine d'enquêtes ont étudié l'effet d'une exposition à la fumée passive pendant l'enfance venant s'ajouter à l'exposition à l'âge adulte. Dans l'enquête, portant sur le plus grand nombre de sujets 4, le RR varie ainsi de 1,1 à 1,77 chez les sujets exposés à l'âge adulte (intervalle de confiance : 0,98-3,18) et atteint 3,25 (IC : 2,42-7,5) s'il s'y ajoute une exposition au cours de l'enfance.
Les diverses sources d'erreurs statistiques (anciens fumeurs classés non-fumeurs, existence d'autres facteurs comportementaux ou professionnels, etc.) ont pu être éliminées et l'ensemble des données permet, maintenant, d'affirmer une augmentation de la fréquence des cancers du poumon chez les sujets exposés à la fumée des autres. Celle-ci est d'autant plus importante que
l'exposition a été plus forte et surtout plus longue. Quel est le nombre de cancers ainsi causés ? L'étude faite aux États-Unis a conclu que le tabagisme passif est à l'origine de 3000 cancers du poumon/an. En France, où il y a quelques décennies on fumait moins qu'aux États-Unis une estimation prudente attribue aux expositions dues au conjoint fumeur, au moins une centaine de cas par an à ce jour. En y ajoutant l'exposition pendant l'enfance, au travail, et celle due aux membres du foyer familial autres que le conjoint et aux amis, l'ensemble des cancers dus au tabagisme passif devrait atteindre le double de ce chiffre, ce qui ferait de la fumée du tabac le facteur cancérigène ayant le premier rôle dans la pollution de l'air.
L'effet du tabagisme passif sur les autres cancers connus comme étant associés avec le tabac (vessie, voies urinaires, voies aéro-digestives supérieures n'a pas été démontré ; par contre, deux études ont trouvé une liaison, avec relation dose-effet, entre le tabagisme passif et les cancers des sinus de la face.
MALADIES CARDIO-VASCULAIRES
Les données expérimentales et humaines montrent que le tabagisme passif entraîne une augmentation du risque de thrombose artérielle, une diminution des capacités de transport en oxygène du sang (à cause de la teneur en carboxyhémoglobine), une diminution de la capacité à l'effort même chez les sujets jeunes en bonne santé apparente, un effet défavorable sur le profil lipidique avec baisse du HDL Choletérol, des modifications fonctionnelles et structurelles des parois artérielles qualitativement équivalentes à celles dues au tabagisme actif (voir annexe 2).
Les premiers travaux sur le risque de maladies cardio-vasculaires par le tabagisme environnemental avaient été contestés pour des raisons méthodologiques. Les derniers travaux ont réfuté ces critiques en montrant l'existence d'une relation dose-effet ainsi que la persistance d'un effet significatif après ajustement sur les autres facteurs du risque. Une étude épidémiologique, portant sur 305 000 couples suivis prospectivement, montre une augmentation de 20% du risque de décès par maladies coronariennes chez les non-fumeurs mariés à des fumeuses (par rapport à ceux mariés à des non-fumeuses) et une augmentation de 10% pour les femmes non-fumeuses mariées à des fumeurs. Le risque relatif est donc voisin de celui du cancer du poumon mais, compte tenu de la prévalence beaucoup plus grande des maladies cardio-vasculaires, le nombre de décès estimé aux États-Unis se situerait entre 30 000 et 60 000 par an.
En France, en première approximation et pour les mêmes raisons que pour le cancer du poumon, on peut admettre un chiffre de 2 500 à 3 000 décès annuels liés à cet effet, soit environ dix fois plus que celui des cancers du poumon dus au tabagisme passif.
LES EFFETS SUR LE FOETUS ET LE NOURRISSON
On a démontré, depuis 1957, les effets du tabagisme maternel sur le développement du foetus et son poids à la naissance. En France, celui des enfants de femmes fumeuses est en moyenne de 200 g inférieur à celui des autres nouveau-nés. Le poids à la naissance est d'autant plus faible et la fréquence du retard de croissance d'autant plus élevée que les femmes fument davantage. Parmi les femmes enceintes qui fument, 70% consomment plus de 5 cigarettes par jour mais, même pour celles qui fument moins de 5 cigarettes, la réduction moyenne du poids à la naissance est déjà de 100g. Le tabagisme passif subi par les femmes enceintes non-fumeuses-dont le conjoint fume semble avoir un effet équivalent à celui d'un petit tabagisme maternel (diminution du poids à la naissance d'environ 100 g).
Une élévation de la mortalité périnatale avait été observée chez les fumeuses dans les études des années 60-70 ; elle n'est plus retrouvée de manière significative dans les dernières enquêtes. Une élévation de la fréquence des cancers chez les enfants d'une mère- fumeuse a été signalée par certains auteurs mais n'a pas été retrouvée dans la plupart des études.
Le tabagisme parental est, en outre, un facteur très important de mort subite du nourrisson 12. Certes, il est difficile de distinguer le rôle du tabac pendant la grossesse de celui fumé dans l'environnement de l'enfant après sa naissance, mais il existe une relation dose-effet entre le nombre de cigarettes fumées pendant la grossesse et après la naissance et le risque de mort subite ainsi qu'une gradation du risque selon que seul le père fume, seule la mère fume, ou les deux parents fument (risque relatif d'environ 2 à 3).
Enfin, le tabagisme maternel et parental a des effets sur le développement du système respiratoire et pourrait jouer un rôle dans l'insuffisance respiratoire de l'adulte.
Un point capital concerne le développement psychomoteur et intellectuel de ces enfants. Certaines études trouvent une relation statistiquement significative entre le tabagisme maternel et un retard intellectuel. Il est, cependant, difficile de conclure car les femmes qui fument pendant leur grossesse appartiennent plus fréquemment que les autres à des milieux défavorisés sur le plan socio-économique, ce qui constitue également un facteur de retard intellectuel ; de plus, le nouveau-né subit, dès sa naissance, les effets du tabagisme maternel et paternel puisque les femmes qui fument pendant leur grossesse continuent à fumer après la naissance et ont souvent un conjoint fumeur ; il est donc difficile de distinguer ce qui revient, dans le retard éventuel, au tabagisme pré ou post natal. Que le retard soit dû à l'un ou à l'autre, il mériterait d'être étudié systématiquement, pour évaluer ses conséquences éventuelles pendant l'enfance et l'adolescence. EN effet, en France aujourd'hui, 25% des femmes enceintes fument, or ce pourcentage a régulièrement augmenté au cours des dernières décennies, puisqu'il était de 10% en 1972 et 17% en 1981. Si l'on additionne le tabagisme maternel actif et passif pendant la grossesse à celui parental après l'accouchement, on voit qu'entre 40 et 50% des nouveaux-nés français sont exposés aux effets nocifs du tabac, ce qui est un pourcentage particulièrement élevé et très préoccupant. Or le retard intellectuel ainsi causé, s'il était confirmé, serait d'autant plus nocif qu'il s'additionnerait aux facteurs liés au niveau socio-économiquement défavorisé.
LES ENFANTS
L'exposition à la fumée du tabac est associée, chez le jeune enfant, à une augmentation du risque d'infection des voies aériennes inférieures (bronchite, pneumonie) et supérieures, et à une irritation des voies respiratoires supérieures, avec des rhyno-pharyngites et des otites, toutes affections pouvant occasionner des séquelles sérieuses.
Ces affections constituent la première cause de prescription d'antibiotiques, d'hospitalisation à cet âge et d'absentéisme des parents. Elles occasionneraient aux États-Unis environ 300 000 infections graves des voies aériennes et 330 décès. Comme en France, le tabagisme parental est plus élevé qu'aux États-Unis, on peut estimer qu'environ 60 à 100 000 infections graves et une centaine de décès pourraient être attribués à cette cause.
Le tabagisme environnemental peut, en outre, déterminer l'apparition d'un asthme et, chez l'enfant asthmatique, il accroît le nombre de crises et la sévérité des symptômes.
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
L'analyse des travaux et des nombreux rapports (CIRC, EPA, etc.) sur le tabagisme environnemental montre la gravité de ses effets sur la santé et confirme que la fumée du tabac constitue la source la plus dangereuse de pollution de l'air, en raison de sa concentration élevée en produits toxiques mais aussi parce qu'on y est exposé à tout âge et pendant des périodes beaucoup plus longues que celles pendant lesquelles on subit une pollution atmosphérique extérieure.
De toutes les conséquences du tabagisme passif, les plus graves sont celles qui menacent les nouveau-nés et les enfants, donc les générations à venir, sur qui se conjuguent trois effets : une altération de la santé, peut-être l'induction d'une dépendance physique vis-à-vis du tabac (en raison de l'imprégnation nicotique) et l'incitation à fumer provoquée par l'exemple.
Les mesures prioritaires à mettre en oeuvre concernent donc les femmes enceintes et les enfants.
1 - Renforcement, dans les lieux clos ou couverts accueillant le public ou constituant des lieux de travail, de la protection des non-fumeurs, en particulier les femmes enceintes, les enfants, les asthmatiques, les insuffisants respiratoires. Ce respect du droit à un air non pollué requiert :
· La mise en oeuvre rigoureuse de l'interdiction de fumer dans les établissements scolaires et les crèches. Une enquête effectuée en 1995 par les observatoires de santé, dans six régions françaises, a montré que dans les préaux des établissements scolaires, un élève sur deux, un surveillant sur deux et un professeur sur cinq fument. Ainsi, dans une proportion élevée d'établissements, les règlements sont ouvertement violés. Aucune circulaire du ministère de l'Éducation nationale n'a donné d'instructions aux responsables des établissements concernant la lutte contre le tabac et la mise en oeuvre des lois sur le tabac de 1976 et de 1991. L'Académie nationale de médecine estime qu'aucune considération ne peut justifier ces manquements et cette absence de respect envers l'intégrité physique et psychique des enfants, c'est-à-dire l'avenir du pays.
· Des efforts pour l'amélioration de la situation dans les hôpitaux publics et privés. La réglementation n'est pas respectée dans la plupart des hôpitaux et dans la moitié d'entre eux environ, médecins et personnel non médical continuent de fumer devant les malades, faute d'organisation interne (manque de salles et lieux destinés aux fumeurs) et d'instructions précises, malgré les efforts du réseau " Hôpital sans tabac -. Une circulaire de la Direction des Hôpitaux s'impose au cours des prochains mois.
· L'amélioration de la situation sur les lieux de travail. L'enquête précédente a montré -qu'une entreprise sur deux seulement a pris des mesures de protection des non-fumeurs. L'impact psychologique du décret de 1992 s'est rapidement effacé dans de- nombreux établissements, alors que, dans d'autres, il a été le point de départ d'un effort réel. Le texte du décret devrait être revu. Il faut impérativement que les mesures soient inscrites dans le code du travail, ce qui permettrait la sanction des infractions. La prolongation de la situation actuelle, maintenant que les effets délétères du tabagisme passif sont indiscutables, ouvrirait la porte à d'innombrables procès et -conflits. Alors que les dispositions réglementaires sont ouvertement bafouées dans un grand nombre d'établissements, une inertie administrative serait affligeante.
· En ce qui concerne les lieux de restauration (cantines et réfectoires, restaurants) la non application des textes actuels dans les trois quarts d'entre eux impose un réexamen de la situation et la recherche de mesures pratiques efficaces, fondées sur le respect du droit des non-fumeurs inscrit dans la toi de 1991. L'exemple des compagnies aériennes montre que le succès commercial peut récompenser des mesures courageuses.
2 - Approfondissement des connaissances sur les effets du tabagisme maternel (actif ou passif) pendant la grossesse et du tabagisme environnemental sur les nouveau-nés et les jeunes enfants, notamment en ce qui concerne le développement intellectuel.
Depuis vingt ans, la proportion des futures mères fumant pendant la grossesse a très rapidement augmenté. Aujourd'hui, un quart des nouveau-nés ont été exposé in utero aux produits du tabac et environ la moitié d'entre eux subissent un tabagisme passif d'origine paternelle ou maternelle. Il en résulte, notamment, un retard pondéral, l'accroissement du risque de mort subite, des troubles respiratoires, une augmentation de fréquence de l'asthme et un conditionnement biologique et culturel à un tabagisme ultérieur. Il faudrait :
- mieux informer les parents, en début de grossesse, des risques encourus in utero et après la naissance et leur faire prendre conscience de leurs responsabilités vis-à-vis de leur enfant. L'action d'information et de soutien psychologique menée auprès de la femme enceinte doit débuter dès la reconnaissance de la grossesse, se poursuivre en milieu obstétrical et être prolongée par les services de protection maternelle et infantile. Ceci requiert une formation sur les problèmes de tabagisme actif et passif des acteurs médicaux, paramédicaux et sociaux impliqués dans la prise en charge de la future mère et nécessite une concertation entre les différents personnels et les organismes auxquels ils appartiennent.
Aider les parents qui le souhaitent à s'arrêter de fumer. Il faut agir sur le couple afin que l'enfant soit élevé dans une pièce sans tabac. La grande majorité des femmes ayant cessé de fumer pendant leur grossesse recommencent ensuite. Il faut donc reconsidérer les objectifs et les moyens de sevrage utilisés et surtout assurer un suivi et associer les pères à cette action. Enfin, la protection des femmes enceintes sur les lieux de travail et dans les lieux publics devrait faire l'objet d'une attention toute particulière.
Pour améliorer durablement la situation, il faut surtout oeuvrer en profondeur et informer spécifiquement les adolescentes, au collège et au lycée, sur le risque du tabagisme pendant la grossesse, et faire baisser la proportion d'adolescents qui fument. Or, en France, celle-ci est la plus élevée des pays de l'Union européenne : environ les 2/3 à 18 ans. La loi tabac de 1976 (loi Veil) et celle de 1991 (loi Evin) rendent obligatoire l'information des jeunes à l'école. L'Académie nationale de médecine déplore que cette disposition n'ait jamais été véritablement mise en oeuvre. Elle devrait s'inscrire dans le cadre de l'éducation à la santé à l'école, entre 5 et 12 ans. Il serait d'ailleurs nécessaire que les directives de l'Union européenne sur l'éducation de la santé à l'école fassent l'objet de textes l'institutionnalisant à l'échelle nationale.
La législation doit, impérativement, protéger les non-fumeurs, d'une part pour respecter le droit des plus vulnérables à respirer un air non nocif, d'autre part parce que l'exemple peut les conduire à fumer. Le tabagisme est un comportement d'incitation. On ne peut espérer diminuer significativement la prévalence du tabagisme chez les jeunes, aussi longtemps que les adultes, qui leur servent de modèles, fumeront en leur présence. La protection des non-fumeurs est une action indispensable de santé publique, elle est essentielle pour la santé des générations à venir. »
Professeur Maurice TUBIANA
la grande distribution a un role social mais a-t-elle un code de déontologie? Moi, Michel Bernardin 151 chemin des peupliers 01600 Reyrieux, je viens de découvrir à mes dépens que la carte de fidélité Leclerc s'est transformée en carte bancaire avec possibilité de retrait d'argent liquide. Ceci a été réalisé sans code secret à la suite d'un vol de carte.Position de Leclerc: nous sommes étrangers à cette opération, voyez Franfinance.Et la confiance créee par la fidélité qu'en faites-vous. Allez vous daigner me faire une réponse digne de votre sourire rassurant que vous affichez à la télévision. A bientôt Monsieur Leclerc. Cordialement
Re- à Tous (30/08/2005 – 8/08/05)
… Et d’abord à toi, Babylone. Quoi ! Qu’est-ce que je lis sous ta plume ! Tu es censé avoir passé des vacances sportives, travaillé tes abdos et renforcé tes biceps ! Et voilà que tu continues de fumer ! Quel gâchis.
En fait, ta réaction illustre une certaine confusion entre deux sujets : 1) Le droit des non-fumeurs à ne pas être intoxiqués. Je crois que tu ne le contestes pas. 2) Le droit des fumeurs à se faire plaisir, même modérément.
Sur ce sujet, je crois qu’il n’y a pas ici de contestation de fond. Si toute consommation (tabac, alcool…) était raisonnable et maîtrisée, il n’y aurait pas de problème. La limite du « bras d’honneur » des fumeurs aux non-fumeurs, c’est le coût social que supporte la collectivité pour les rabibocher en fin de vie, traiter leur cancer, ou leur cure de désintoxication. Là est la limite de la revendication libertaire des fumeurs (les taxes sur le tabac ne couvrent pas les besoins).
Merci à Jacques Fortier pour sa réponse à Bartolo, et surtout pour l’ensemble des informations qu’il nous a livrées ici.
Enfin, d’accord avec vous Erosoft. On peut dire, en gros, que la loi est respectée (pas de vente d’alcool aux enfants mineurs). Mais ce n’est pas toujours évident de suspecter une fraude, quand un équipage de jeunes vient remplir 3 caddies avant de partir en mer et qu’à première vue, on leur donnerait l’âge de la maturité… (Je pense surtout aux jeunes femmes (et filles) qui deviennent de « grosses » consommatrices de bière).
Nous vivons dans un pays de libertés (plurielles).
Le tabac est considéré par ceux qui le consomment comme une liberté. Vous savez la même liberté de rébellion qu'ils se sont octroyés à la première cigarette.
Laquelle est-elle réellement : celle de mourir des suites d'une maladie liée au tabac pour 50% des fumeurs. Un fumeur sur deux !
Le pouvoir hypnotique et chimique du tabac transforme cette liberté en dépendance.
La liberté vis à vis d'une consommation quelle qu'elle soit, c'est de pouvoir l'interrompre soit parce qu'on l'a décidé, soit parce que momentanément on atteint à la liberté des autres.
Puisque tel n'est souvent pas le cas, liberté il n'y a pas.
Concernant le rôle de l'Etat et de nos élus, je voudrais être très prosaïque : chaque année, une ville comme Cannes est exterminée.
Que ferait normalement l'Etat vis à vis d'un tel criminel. Il mettrait toutes les forces armées de France pour arrêter l'arrêter.
Pour le tabac, il augmente les taxes et affiche une baisse de la consommation ... et une hausse des recettes de l'Etat.
Je voudrais être rassuré : la consommation est-elle évaluée en sommant les ventes de tabac par les débitants ? Parce que si c'est le cas, c'est oublier que dans certaines régions, 1/3 des consommateurs s'approvisionnent au marché noir.
En passant, si l'Etat refuse d'interdire tout simplement la consommation de tabac à l'instar d'autres substances nocives pour le consommateur, c'est par crainte de voir se développer des marchés parallèles et criminels. Mais, n'est-ce pas déjà le cas avec l'augmentation des taxes ?
Et là, l'Etat n'est pas content du tout, car le consommateur a le droit de se tuer, mais au moins faudrait-il qu'il se tue en reversant sa contribution à l'état (près de 80% du prix de la cigarette).
A ma connaissance, les recettes fiscales du tabac, c'est de l'ordre de 12 milliards d'Euros, 6% du budget de l'Etat.
Question impertinente donc ? L'Etat ne serait-il pas le plus grand dépendant au tabac de France ?
L'Etat saurait-il faire sans le tabac, tout en incitant les fumeurs à faire sans ?
Le pire cauchemar pour l'Etat ne serait-il pas que tous les fumeurs s'arrêtent de fumer ?
Bonne nuit, Monsieur Breton !
je trouve ca super bien vous informez de maniere precise
Mercredi 14 décembre 2005
Depuis le 1er décembre, l'Organisation mondiale de la santé n'embauche plus de fumeurs. Ceux qui mentent encourront des mesures disciplinaires. Est-ce vraiment le rôle de l'OMS de faire la police dans ce domaine?
La décision de l'Organisation est surprenante pour tous ceux qui avaient cru comprendre que, comme la médecine et l'hôpital, la mission première de l'OMS était de lutter contre les maladies à l'échelle mondiale (variole, paludisme, tuberculose, sida, grippe aviaire) et de promouvoir la santé. Et voilà que l'OMS ne lutte plus seulement contre les maladies mais aussi contre les malades! Qu'elle ne se propose plus de promouvoir la santé mais de l'imposer dans les entreprises, la sienne «pour donner l'exemple»? Est-ce vraiment un bon exemple? Ou un grave dérapage?
Cette décision est difficile à comprendre pour les soignants et les travailleurs sociaux comme pour les associations de handicapés et de malades qui luttent depuis des années contre la discrimination à l'embauche, et, plus largement, pour les organisations luttant contre la stigmatisation, l'exclusion et le racisme. Depuis quelques années, ces professionnels et ces associations se battent pour modifier le diagnostic des handicapés et des malades - jusqu'ici basé sur ce qu'ils ne pouvaient pas ou plus faire (leurs incapacités) - en le fondant sur tout ce qu'ils peuvent faire malgré un handicap ou une maladie (leurs capacités). Elles revendiquent l'embauche sur la stricte prise en considération des compétences professionnelles individuelles. En Suisse, les discussions autour de la révision de la loi sur l'invalidité se sont orientées dans cette direction. Or l'OMS, avec cette décision, signifie clairement qu'il ne suffit plus d'avoir des capacités et des compétences pour être embauché. Elle indique que le travail ne doit plus être considéré comme moyen d'insertion ou de réinsertion sociale mais au contraire comme un instrument de punition ou de récompense sociale. Sa politique de prévention continue à s'appuyer sur une politique de la peur, qui va au-delà de celle de perdre sa santé et/ou de mourir «jeune» - avant l'âge moyen considéré comme «normal» -, ou encore de faire du mal à son entourage. Elle utilise le travail, c'est-à-dire le droit de vivre dignement, comme une arme de moralisation sociale.
Cette décision n'est pas recevable pour les enseignants et les chercheurs en sciences humaines qui, depuis plus de quarante ans, ont démontré et dénoncé les effets destructeurs et pervers de la stigmatisation des êtres humains considérés comme «anormaux» pour des raisons physiques (maladies génétiques ou non, accidents de naissance ou de la vie), mentales (handicapés mentaux) ou de comportements «asociaux» (hors normes).
Un des précurseurs, le sociologue américain Erving Goffman, distinguait dans les années 60 «en gros» trois types de stigmates. Les premiers étaient «les monstruosités du corps ou difformités diverses». Les seconds étaient les «tares du caractère qui, aux yeux d'autrui, prennent l'aspect d'un manque de volonté, de passions irrépressibles ou antinaturelles, de croyances égarées et rigides, de malhonnêteté et dont on infère l'existence chez un individu parce que l'on sait qu'il est ou a été, par exemple, mentalement dérangé, emprisonné, drogué, alcoolique, homosexuel, chômeur, suicidaire ou d'extrême gauche». Les troisièmes étaient «ces stigmates tribaux que sont la race, la nationalité et la religion, qui peuvent se transmettre de génération en génération et contaminer également tous les membres d'une même famille». Il ajoutait: «Il va de soi que, par définition, nous pensons qu'une personne ayant un stigmate n'est pas tout à fait humaine. Partant de ce postulat, nous pratiquons toutes sortes de discriminations, par lesquelles nous réduisons efficacement, même si c'est souvent inconsciemment, les chances de cette personne. Afin d'expliquer son infériorité et de justifier qu'elle représente un danger, nous bâtissons une théorie, une idéologie du stigmate, qui sert aussi parfois à rationaliser une animosité fondée sur d'autres différences, de classe par exemple.» Il suffit donc qu'un individu ait un défaut par rapport aux normes sociales ambiantes pour qu'il soit considéré comme un bon à rien, comme inutilisable socialement et infréquentable sans risquer d'être stigmatisé à son tour...
Ce que décrit Goffman avec un vocabulaire devenu politiquement incorrect est très exactement ce que fait l'OMS aujourd'hui: stigmatiser et discriminer une nouvelle catégorie d'individus, les fumeurs. En vingt ans, la croisade anti-tabac s'est transformée en croisade anti-fumeurs. D'où vient cet acharnement de l'OMS contre les fumeurs? Pourquoi ceux-là? Fumer est un luxe inutile, improductif et malsain, donc déraisonnable et irrationnel. La stigmatisation des fumeurs se fait en trois temps. Premier temps: le tabac est mauvais pour la santé de ceux qui en consomment: les fumeurs sont dangereux pour eux-mêmes. Ils sont considérés comme des malades, souffrant d'une dépendance. Jusqu'en 1983, dans le manuel de référence américain concernant les troubles mentaux qui sert de modèle à l'OMS (DSM III), la consommation de tabac est classée dans les «dépendances sans handicap professionnel». En 1989, dans le même manuel révisé (DSM III R), cette phrase a disparu au profit d'autres critères comportementaux, comme continuer à prendre une substance que l'on sait dangereuse, désirer cette substance et faire des efforts infructueux pour réduire ou contrôler son utilisation, passer du temps pour se la procurer et/ou pour la consommer, etc. Deuxième temps: les fumeurs sont dangereux pour les non-fumeurs (fumée passive) et l'on interdit graduellement la fumée dans les lieux publics. En 1996, la dernière version de ce manuel (DSM IV) suggère que les fumeurs pourraient «renoncer à d'importantes activités sociales, professionnelles ou de loisirs parce qu'elles ont lieu dans une zone où il est interdit de fumer». Troisième temps: 2005, on élimine les fumeurs, même s'ils respectent les interdictions, par l'instauration d'une discrimination à l'embauche. En leur reprochant non pas de leur incompétence ou leur inefficacité (ce qui n'a pas été démontré) mais le temps qu'ils perdraient à fumer. Un dernier argument, instaure le délit de «sale odeur». Il rappelle celui de «sale gueule» et menace ainsi les mangeurs d'ail, les pétomanes, les parfumés, les mal lavés, les victimes de sueurs incontrôlables et tous ceux qui n'ont pas la même couleur de peau...
Et s'il ne s'agissait pas d'un dérapage mais d'une politique délibérée? Le raisonnement qui s'applique aux fumeurs - «Celui qui fume n'a qu'à arrêter ou à se soigner» -pourrait bien s'appliquer à d'autres. L'idée est de leur proposer de passer de substances mises à l'index par l'OMS, mais en vente légale, à d'autres substances sous contrôle médical, produites par l'industrie pharmaceutique (patchs, chewing-gums, tranquillisants, antidépresseurs, somnifères, coupe-faims...). Tout comme la suite du même raisonnement: «Si le fumeur persiste malgré nos avertissements et tombe malade, c'est de sa faute, il n'a qu'à payer». Ce raisonnement pourrait bien lui aussi s'appliquer à d'autres, ouvrant la porte à la segmentation générale des primes d'assurance maladie. A chaque «risque», sa prime supplémentaire. Qui d'entre nous ne présente pas un ou deux «risques», ne serait-ce que dans ses gènes devenus transparents? En résumé, on commence par les fumeurs, puis on s'en prendra aux obèses (et c'est déjà commencé), aux victimes du cholestérol, aux diabétiques, aux hypertendus, aux alcooliques, aux buveurs de café, de thé, aux mangeurs de fondue et de chocolat... La liste est infinie.
Eliane Perrin
Lien : (http://www.amge.ch/amge/modules/news/article.php?storyid=967)
IL faudrait mettre un quiz.
ET un question reponse
Je suis scandalisé par la reculade du Gouvernement devant les lobbies.
J'ai vu mourir mon père, rescapé des camps nazis, du cancer du fumeur. Ce n'est pas beau à voir . Il a résisté à Hitler, mais pas à la nicotine.
Moi-même asthmatique maintenant (tabagisme passif pendant toute ma jeunesse: père, grand-père, oncles, curés et même médecins, tout le monde fumait), j'hésite à aller passer un bon monent en famille au restaurant de crainte d'être enfumé par des goujats à la table voisine et d'avoir à me disputer avec eux.
Yves Bur doit représenter sa loi, qui marche dans des pays plus dignes que le nôtre. JH
Avant de soutenir la proposition d’Yves Bur, j'espère que vous allez informer vos adhérents qu'ils cessent de fumer dans les locaux (non-fumeurs) de votre siège.
Pour mémo, l'employeur est tenu de respecter la nécessité de protéger les non-fumeurs (articles R3511-2 et R.3511-5 du code de la santé publique)
Cassation Prud'homme, 29 juin 2005 : L'employeur est soumis à l'obligation de résultat pour garantir la santé de son personnel confronté au tabagisme passif.
Re H.JUIN (16/05/2006)
Pan sur le bec. Entièrement d’accord avec vous. Nos adhérents devraient respecter les règles d’interdiction de fumer dans nos locaux. Je vais afficher votre remarque dans le hall d’entrée. Merci d’être intervenu.
il faudrait interdire la vente de tabac en france,plus de mortalite .Interdire la vente d'alcool, moins de femme battue et de famille dans la misere.Interdire la circulation automobile hors travail.Interdire la TV afin qu'il y est moins de c..... vue les emitions et enfin d'avoir plus souvant des relations avec son epouse c'est gratuit et cela du bien et ecolo
il faudrait interdire la vente de tabac en france,plus de mortalite .Interdire la vente d'alcool, moins de femme battue et de famille dans la misere.Interdire la circulation automobile hors travail.Interdire la TV afin qu'il y est moins de c..... vue les emitions et enfin d'avoir plus souvant des relations avec son epouse c'est gratuit et cela du bien et ecolo
c'est vrai qu'il faudrait d'abord arrete d'interdire et surtout inter.. aux cons de se reproduire aux profiteurs feneants aux drogues de tout genre aux politiciens verreux les abrutis qui font la guerre le probleme s'il y aurait une election pour etre elu ils se batteraient tous pour se presente la terre n'a pas fini de tourne avant que tout ces cons disparaises ils se reproduises entre eux......
Concernant vos propos du 30 mai 2006, savez-vous que nombre de vos adhérents continuent à fumer de façon délibérée dans vos locaux malgré vos interdictions? Quel est l'avis de M.Gontier?

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