La baguette à 29 centimes rend fou !

La baguette à 29 centimes les rend fous ! Je ne parle évidemment pas des clients qui m'interpellent dans les magasins pour connaitre à l'avance les produits que E.Leclerc continuera de bloquer pour contrer l'inflation. Ah, ça, nos 18 millions de clients en redemandent, je peux vous le confirmer ! ??

Mais ce n'est pas le cas de Natacha Polony, de Valérie Pécresse, de Christiane Lambert ou de Périco Légasse qui, carrément, font la gueule !

En fait, ce ne sont que des postures. Nous aussi, on est pour la bonne bouffe, le bien-manger, j'aime le boulanger près de chez moi. Et mes collègues de Leclerc et moi nous sommes engagés pour faire respecter la loi Egalim 2 qui prétend assurer des revenus décents aux agriculteurs dès cette année. 

Mais si ces représentants de la "bonne société" tonnent contre tous les premiers prix et plus généralement contre les prix bas, ça ne les empêche pas de se tourner vers le gouvernement pour réclamer des chèques inflation, le blocage des fruits et légumes et des carburants, etc. C'est pas la contradiction qui les étouffe !

Le pompon revient quand même au sympathique Thierry Marx qui, hier soir dans Quotidien (TMC), rappelait qu'une baguette n'est pas à son prix en dessous d'un euro, voire 1,30 euro. Ce qu'il ne dit pas, c'est qu'à ce prix là, il fait entre 60 et 80% de marge. Pas d'impact positif pour les céréaliers et les meuniers. ? Et aussi donc, qu'à ce prix là, on ne vise pas la même clientèle. Et puis, en se remémorant d'où il vient, c'eût été plus fraternel qu'il ne compare pas une baguette blanche premier prix à une baguette tradition que nos 2.000 boulangers fabriquent par ailleurs en grand nombre.

Bon, tout cela n'est pas grave, ces polémiques auront au moins deux mérites :

1) Faire découvrir aux chroniqueurs et aux politiques le vrai prix des choses dans la réalité du quotidien, et pas seulement dans la grande distribution. Dans tous les secteurs, les entreprises proposent des prix d'"entrée de gamme". On ne dira pas de la Dacia de Renault que c'est une voiture pourrie, qu'un vin de pays perturbe la vente de grands crus dans les foires aux vins, qu'un vol discount Transavia ou un tarif étudiant dévalorise Air France...

2) Oui, avec l'inflation qui revient, toutes les entreprises vont proposer des tarifs plus accessibles, et c'est tant mieux. Et puis comment dire... Cet été, sur le Tour de France, à l'heure du Ricard, moi je vous le dis, c'est avec du Paté Hénaff dans la baguette blanche qu'on cassera la croute sur les étapes. Et tant pis pour les coincés du gosier comme aurait dit le Super Dupont de Gotlib.