Baisse des prix 2023
ÉCONOMIE Pouvoir d'achat

Baisse des prix à venir : oui, mais quand ?

A quand le "pic" d'inflation ? Et surtout, quand pourra-t-on constater des baisses significatives en magasin ?

Récemment, professionnels et hommes politiques ont émis dans les médias des pronostics qui s'étalent de juin à septembre... Sans qu'on ne sache d'ailleurs s'ils parlaient d'une baisse du taux d'inflation ou d'une vraie baisse des prix. Ce n'est évidemment pas la même chose !

J'ai interrogé mes collègues de E.Leclerc en charge des achats et je crois donc pouvoir apporter les précisions suivantes :

1) La hausse des prix actuelle sur l'alimentaire (16 à 17% !) est la répercussion des tarifs industriels négociés au 1er mars. Ils les justifiaient par la hausse des matières premières, des coûts de transports et de l'énergie. Le "pic" d'inflation sera probablement atteint fin juin.

2) Tous les distributeurs n'ont pas immédiatement répercuté ces hausses de tarifs. C'est ce qui explique l'écart (jusqu'à 30%) entre, par exemple, E.Leclerc et les derniers de la classe. ? ?  D'où la nécessité pour les consommateurs de comparer !

3) Aujourd'hui, ces marchés des matières premières (céréales, papier, aluminium, etc) subissent une baisse très substantielle, ainsi que les coûts des transports internationaux, et même le prix du pétrole et du gaz. Et donc, il faut que les consommateurs puissent bénéficier du retournement des prix.

4) Les fédérations d'industriels, notamment celles les grandes marques internationales, crient au loup après les demandes de baisses de Bercy. Mais on le sait maintenant : la guerre en Ukraine avait bon dos, l'inflation a aussi largement nourri les marges des entreprises. En fait, cette inflation arrange beaucoup de sociétés qui ont pris goût à l'euphorie d'un chiffre d'affaire qui monte, même artificiellement. Et donc, oui, on va aller chercher des baisses, mais ça va être un vrai combat.

5) Car au delà des résistances culturelles, le frein à la baisse, c'est la loi française elle-même. Sous prétexte d'éviter les dégâts d'une "guerre des prix", nos parlementaires ont limité les possibilités de renégocier les tarifs. En France, on ne peut le faire qu'une fois par an (on ne sait d'ailleurs pas pourquoi ? ? ). L'administration elle-même poursuit les distributeurs contrevenants à cette obligation.

6) Mes collègues E.Leclerc vont donc répondre par l'affirmative aux demandes d'Elisabeth Borne, d'Olivia Grégoire et de Bruno Le Maire. En reconvoquant les fournisseurs et en allant chercher partout en Europe les tarifs les moins chers. Sans complexe ! Mais pour que ce soit efficace, et qu'on puisse avoir des vraies baisses à la rentrée, les pouvoirs publics doivent être cohérents et donner à tout acheteur un cadre juridique sécurisé.

En 2022, le gouvernement a pris des arrêtés pour obliger les commerçants à accepter des hausses en cours d'année. Il faut faire de même en 2023 mais en sens inverse. Ca, c'est la responsabilité du politique. Nous, on fait le job pour que les prix baissent le plus possible.

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