Incroyable : quand l'Etat oblige la grande distribution à vendre plus cher...

La hausse des prix contre le pouvoir d'achat : comme 15 millions de Français, j'ai regardé mercredi le duel télévisé.

A écouter les candidats, il n'y a plus photo : personne ne conteste plus le retour de l'inflation. On se rappelle le déni des économistes de la BCE, de l'OCDE, de la BDF qui, fin 2021, limitaient le danger à 2 ou 3%...

Il aura fallu la guerre de l'Ukraine pour que nos décideurs réinitialisent leurs prévisions, alors que les consommateurs, eux, payaient déjà plus cher dans les magasins.

Et d'ici l'été, la réouverture des négociations commerciales, les effets de la guerre en Mer Noire et la paralysie des ports chinois portera l'inflation au delà de 7%, comme ailleurs en Europe.

Mais le débat français, vous l'avez comme moi constaté, tourne principalement sur l'intervention de l'Etat.

"Bouclier tarifaire" ! "Chèque alimentaire" ! "Baisse des taxes" ! Sans doute les trois initiatives seront nécessaires selon les produits concernés (les 18 centimes de remise sur l'essence, c'est bien l'équivalent d'une baisse de taxes non ciblée, hein, mister Président ??).

Mais l'Etat est aussi un fauteur d'inflation quand il empêche la concurrence de s'exercer et les distributeurs de vendre moins cher.

Certaines dispositions prises pendant les périodes de déflation n'ont plus de raison d'être. Ainsi, les prix agricoles sont aujourd'hui protégés par la loi Egalim2 (c'est une bonne chose !).

Pourquoi maintenir les dispositions Egalim1 qui obligent les distributeurs à marger d'au moins 10% sur des produits alimentaires, chocolat, café, jus d'orange... alors que ces denrées ne "poussent pas en France". L'inflation galope, il faut aller vite pour ne pas perdre la confiance des consommateurs et risquer de casser la croissance.

Sans plus attendre, voilà les centres E.Leclerc en campagne dans vos journaux. Se préoccuper des prix c'est dans notre ADN... Et on ne lâchera pas l'affaire !