Loi Descrozaille : un sale coup contre le pouvoir d'achat des plus pauvres !

À partir de ce mois de mars, la loi interdit aux distributeurs de pratiquer des méga rabais sur les produits d'hygiène, d'entretien ou de droguerie.

Finis donc les 50 % sur les couches, les opérations"2 paquets de lessive pour le prix d'1", ou "70% sur le 2ème lot". C'est d'ailleurs la raison pour laquelle la plupart des enseignes d'hypers vous ont invités à faire du stockage le mois dernier !

Pourquoi une telle loi, alors que l'inflation sévit encore ? Nous, les distributeurs, nous connaissons le dessous des cartes. Une version qui privilégie la victoire d'un lobbying très actif de quelques grandes entreprises internationales, leaders mondiaux dans la fourniture des lessives, couches, déodorants, dentifrice, serviettes hygiéniques et autres crèmes hydratantes…

À la télé, ceux qui ont promu cette loi ont bien du mal à convaincre. Ils disent que ça coûte très cher aux industriels (ce qui est vrai !). Ils ont donc inventé l'idée qu'en diminuant l'agressivité commerciale des hypers, la pression sur les tarifs serait moins forte.

Une première loi, invoquant la défense des agriculteurs, a obligé les commerçants à prendre une marge de 10% sur les marques alimentaires. Une nouvelle loi vient désormais limiter les super promos sur le non-alimentaire.

N'en doutez pas, la défense des petits producteurs n'y a rien gagné ! Les gros se sont cachés derrière la cause des petits ! Et tout ça alors que les Français viennent de subir une inflation de 21 % en deux ans sur ces mêmes produits de consommation courante !

La diminution des taux de promo va impacter les petits budgets, ceux des consommateurs les plus pauvres.

Selon un sondage IFOP commandé par l’association Dons Solidaires, les Français sont de plus en plus nombreux à se priver de savon, dentifrice ou de protections menstruelles. De ceux-là, on ne parle pas. Ils sont pourtant plus d'un million qui vont devoir acheter plus cher toutes ces gammes de produits.

Alors quoi ? En tant qu'homme d'action, je ne cherche pas a faire durer la polémique. L'urgent, pour le pouvoir d'achat, c'est de gagner la bataille contre l'inflation ce premier semestre 2024 !

Mon souhait ? Je voudrais que, quittant la posture du Monsieur Propre contre la Distribution, ces parlementaires qui ont voté cette loi (Bruno Le Maire s’y était opposé en vain) décrètent au moins un moratoire sur ces dispositions inflationnistes qui pèsent sur le budget des ménages.

On l'a bien vu, ce n'est pas que la consommation et la croissance qui sont impactées. C'est aussi une crise sociale que l'on nourrit en ne se préoccupant pas des conditions pratiques et des modes de vie des Français. Rendre accessibles les meilleurs produits alimentaires et l’hygiène en période d'inflation, c'est une question de salut public !