
9 ans déjà depuis que l’Allemand Bill Kaulitz et son frère jumeau Tom, l’un chanteur, l’autre guitariste, ont rencontré Gustav Schäfer, batteur, et Georg Listing, bassiste, pour fonder, en 2004, « Tokio Hotel », groupe emblématique dans lequel se reconnaît toute une génération de fans.
Décrié, stipendié par les pure players de la critique rock qui ne se sont pas vus vieillir tandis qu’ils devenaient « papis », « Tokio Hotel » a suscité en quelques années un énorme engouement auprès d’un public d’ados, allant jusqu’à créer dans son sillage des phénomènes d’hystérie et d’addiction qu’on a connus lors des déplacements des Beatles ou de Michael Jackson.
Ils étaient à Paris, hier soir, à Bercy.
Si personne dans mon équipe « musique » des Espaces Culturels n’était vraiment accro de ces Jiminy Cricket, j’étais curieux de m’immiscer dans la foule et de voir si la magie fonctionnait encore.
Oui, les abeilles étaient là, venues chercher leur miel. Des filles, beaucoup. 15 à 20 ans ? Très bruyantes, certaines accompagnées de garçons pas toujours à l’aise. Franchement, ils ne faisaient pas le poids dans cette marée féminine équipée de bracelets fluo et de mini caméras numériques.
Jamais, pendant un concert, je n’ai vu émerger autant de smartphones ou d’engins propres à capter chaque moment du spectacle. Toutes lumières éteintes, des milliers de points lumineux scintillaient dans la fosse comme dans les gradins, aux cadences menées par un batteur vraiment génial.
Certes, la salle n’était pas comble. Mais quand, en gros plan sur les écrans, Bill Kaulitz arborait ses tenues intergalactiques (le transformant, parfois, en un acarien androgyne qui aurait bu du punk), c’était du délire, des cris, une forme d’hystérie joviale.

Nos voisines (âge moyen : 16 ans) s’étaient levées à 4 heures du matin pour venir de Bruxelles voler quelques images du spectacle et, une fois en ligne, rendre jalouses leurs amies sur Facebook. (A elles cinq, elles n’occupaient que deux places !!!). Même avec les bouchons bien enfoncés dans les oreilles, leur chant, à l’unisson de la grande sauterelle sur la scène, m’explosait le peu de neurones qu’il me reste.
Drôle aussi de voir ces quelques parents, témoins rescapés de ma génération, accompagner discrètement leur engeance et regarder, sidérés, cette foule chamarrée de tee-shirts dessinés de mangas et de quelques symboles gentiment destroy.
Mais sur scène, « Tokio Hotel » m’a semblé bien sage. Bill Kaulitz est vraiment un bon chanteur, il a beaucoup de coffre et un timbre très intéressant que ne laisse pas présager un look anorexique (désolé, mesdemoiselles, mais les épaulettes ne font pas illusion !). La chorégraphie est très professionnelle et les musiciens décontractés dans cette manière fluide et généreuse d’aller, de droite à gauche des gradins, rencontrer le public. Le décor aussi est très beau mais, somme toute, pour quelqu’un de ma génération, peu révolutionnaire : on se croyait sur un plateau de tournage de Dino De Laurentiis. Ou mieux encore de David Lynch quand il filmait « Dune ». Les jeux de lumière et les codes couleur renvoyaient tantôt à « Blade Runner », tantôt au « Cinquième Elément ». Mais les inspirateurs en déco SF tels Tony Masters (décédé) ou Ron Miller, Moëbius, Giger et Mézières sont aujourd’hui tous passés dans le camp des seniors-plus. Aussi, dans ce spectacle bien huilé, on restait en territoire connu. Même les projections de flammes à la Johnny étaient prévisibles et donc sans surprise.
Quel peut être, demain, l’avenir d’un groupe comme « Tokio Hotel » ? C’est la force et la créativité d’un groupe comme « Muse » que d’avoir su accompagner l’évolution de son public. Ici, le décalage commence à être patent entre des musiciens qui ont mûri et un public toujours aussi jeune. La musique de « Tokio Hotel » reste gravée dans le sillon d’origine, même si par ses thèmes, elle s’est enrichie de l’expérience de la vie. Une des chansons de Bill Kaulitz s’intitule « Wir sterben niemals aus » (Nous ne disparaîtrons jamais). On le souhaite. Mais alors, messieurs, il va vous falloir innover un peu.
31 Commentaires
Si je comprends bien vous attendez de Tokio Hotel de la musique débridée.
Pour cela il faut peut être que le groupe change de nom.
Oui, c'est sociologique. C'est comme le rap, ça passe de mode. Aujourd'hui, on revient à des chansons à texte en France (Christophe Maé, Raphaël, Benabar...). Même sur France 2, le théatre revient. Cela faisait une éternité qu'il n'y en avait plus à la TV (En plus avec Arditi ce qui ne gâche rien). Peut-être une question de couleur ?
Tchao MEL
Merci beaucoup pour cette article !
Comme les Boy's Band.
Enfin j'espère car c'est vraiment sans créativité...
Pour une fois que l'on ne les enfonce pas au plus profond. J'étais à Bercy et c'était magnifique. Les fans resterons là !
Et puis en général les boys band sont pris par casting , ensuite si le groupe ne vous plait pas , okay. Mais cesser de décourager les fans.
Et il n'y a pas que des fans de 10-15. Oulah non ! La plupart on plus de 18 ans aussi. Faudrait arrête.
Ca change des critiques injuste basées sur l'éternel "ahah, c'est un boysband préfabriqué pour plaire aux petites filles de 6 ans et demi".
Donc voila, merci d'avoir fait l'effort de les voir en live, et d'avoir pu constater de vos yeux ce qui nous faisait vraiment fibrer, à savoir eux sur scène. Et merci pour la critique constructive qui en a découlé. :)
Il y a juste un bémol à cet article, et il est positif pour les fans vieilles de +30 ans. Nous ne paraissons pas notre âge. ^_^
En tout cas, je partage l'avis :
Mais sur scène, « Tokio Hotel » m’a semblé bien sage.
La fin est aussi très intéressante.
les plus beau
Si je comprends bien vous attendez de Tokio Hotel de la musique débridée.
Pour cela il faut peut être que le groupe change de nom.
Oui, c'est sociologique. C'est comme le rap, ça passe de mode. Aujourd'hui, on revient à des chansons à texte en France (Christophe Maé, Raphaël, Benabar...). Même sur France 2, le théatre revient. Cela faisait une éternité qu'il n'y en avait plus à la TV (En plus avec Arditi ce qui ne gâche rien). Peut-être une question de couleur ?
Tchao MEL
Merci beaucoup pour cette article !
Comme les Boy's Band.
Enfin j'espère car c'est vraiment sans créativité...
Pour une fois que l'on ne les enfonce pas au plus profond. J'étais à Bercy et c'était magnifique. Les fans resterons là !
Et puis en général les boys band sont pris par casting , ensuite si le groupe ne vous plait pas , okay. Mais cesser de décourager les fans.
Et il n'y a pas que des fans de 10-15. Oulah non ! La plupart on plus de 18 ans aussi. Faudrait arrête.
Ca change des critiques injuste basées sur l'éternel "ahah, c'est un boysband préfabriqué pour plaire aux petites filles de 6 ans et demi".
Donc voila, merci d'avoir fait l'effort de les voir en live, et d'avoir pu constater de vos yeux ce qui nous faisait vraiment fibrer, à savoir eux sur scène. Et merci pour la critique constructive qui en a découlé. :)
Il y a juste un bémol à cet article, et il est positif pour les fans vieilles de +30 ans. Nous ne paraissons pas notre âge. ^_^
En tout cas, je partage l'avis :
Mais sur scène, « Tokio Hotel » m’a semblé bien sage.
La fin est aussi très intéressante.
les plus beau
Franchement j'ai une oreille musicale en tout genre .J'adore Aerosmith, grren day; black veil brides et miechel berger, balavoine ,golman , johnny hallyday ,Mj? Genesi, et ....Tokio Hotel ...comme quoi!