Verbatim

Il faut étudier. Moi je devrais, parce que depuis que je suis à l'Académie, je n'arrête pas de dire que Robert Badinter y est aussi. Or j'ai regardé aujourd'hui dans la liste, Badinter n'y est pas... C'est Jean-Denis Bredin ... mais on ne m'a jamais rien dit à l'Académie. Soit ils sont très ouverts, soit ils n'écoutent pas ce que je dis.

Dany Laferrière - Le Nouvel Observateur du 04/02/2016

Les banques centrales cherchent à dissuader les banquiers de stocker leur argent, en les incitant à stimuler le crédit et, par tant l'activité économique... Les politiques monétaires conduites jusqu'ici reposent sur l'idée que ce qui freine la reprise c'est le manque de liquidités, qui explique l'insuffisance de crédits octroyés. Le risque est que cette politique d'argent facile n'alimente à son tour la spéculation financière qui prépare la prochaine crise.

Christopher Dembik, Saxo Bank - La croix du 03/02/2016

La réglementation actuelle conduit à un paradoxe absurde. Pour se développer, il faudrait que les chaines françaises achètent des producteurs étrangers et il faudrait laisser les étrangers acheter des producteurs français.

Nonce Paolini - Le Figaro Eco du 03/02/2016

A partir des années 2020, et plus encore après 2030, il y aura bien une demande forte exprimée par 5 milliards de consommateurs (contre moins de 200 millions dans les années folles !) correspondant à l'offre de nouveaux biens et services en train d'émerger dans les années 2010. On imagine les perspectives politiques et stratégiques ainsi ouvertes, peut être 3 ou 4 décennies de croissance rapide ! sous notre nez ! et que personne ne voit !

Christian Saint Etienne Le Figaro Eco du 03/02/2015

Vous vous fichez qu'il y ait des apatrides ? - Mais je m'en fiche totalement. Est-ce un problème ? Klaus Barbie avait-il encore des papiers allemands quand il a été condamné ?

Christian Estrosi - Le Monde du 19/01/2016

C'est de l'enfumage parce qu'il n'y a aucune raison d'inscrire la déchéance de nationalité dans la constitution pour pouvoir déchoir de leur nationalité les terroristes. Une loi suffirait parfaitement à régler cette question

François Fillon - Challenges du 04/02/2016

Une nation qui se défausse, sur le reste de l'humanité, de ses enfants qui ont mal tournés est au sens propre irresponsable

Christophe Barbier - L'Express du 03/02/2016

L'épreuve de la réalité sous la forme extrême de la barbarie et du terrorisme islamiste est venu ébranler "la démocratie rêvée des anges"; les vagues migratoires renforcent les angoisses et les craintes identitaires, le chômage de masse... Il ne s'agit pas seulement de faire face aux menaces du terrorisme ... mais aussi de rompre avec la démocratie de l'informe et du déni, du relativisme culturel et de la démagogie, qui renforcent le malaise et nous désarment... Nous ne sommes pas maître de l'Histoire, mais cela ne signifie pas qu'il faille renoncer à agir sur elle.

Jean-Pierre Le Goff - Le Figaro du 08/02/2016

A l'image de Wikipédia, la connaissance, les images, les objets imprimables en 3D ne couteront plus rien. L'énergie produite par chacun, le partage des objets et des services comme Velib' ou BlaBlaCar feront chuter les dépenses. Telle est l'image positive de l'ubérisation et de la révolution numérique ... Cette vision est séduisante, mais c'est un leurre. Cette nouvelle route du "communisme" conduit en réalité à l'hyper capitalisme. L'économie collaborative moissonne les richesse au profit d'une minorité, mais sans les redistribuer. Les contributeurs s'en indignent dès qu'ils en prennent conscience, ce qu'illustre le cas Huffington post aux Etats-Unis... quand le journal a été vendu pour 315 millions de Dollars à AOL sans qu'ils reçoivent leur part. Dans sa forme actuelle, l'économie collaborative n'est pas durable

Christian Saint Etienne, Jean-Pierre Corniou et Vincent L'Orphelin - Le Monde du 04/02/2016

Si le chancelier a pu radicalement modifier les règles du marché de l'emploi, c'est sous le contre-coup de ce choc historique que fut l'intégration de l'Allemagne de l'Est. Imaginez pour faire un parallèle une union entre la France et le Maghreb : tous comprendrais que l'application uniforme d'un même SMIC partout ne serait plus possible.

Augustin Landier, professeur d'économie à la Toulouse School of Economics - 03/02/2016

Je suis le premier joueur pro du monde à perdre contre une machine. Nous les humains, nous avons beaucoup d'expérience mais beaucoup de défauts aussi: on stresse, on n'est pas toujours stable. Le programme (AlphaGo) n'a pas ce défaut psychologique. A la fin, j'ai perdu toute confiance face à lui, et ça c'est catastrophique. Lui n'a pas ce problème.

Fan Hui, champion d'Europe du jeu de Go - Le Monde du 29/01/2016

La "servitude volontaire" est poussée jusqu'au paroxysme où elle ne trouve à servir qu'elle même et où l'individu qui se veut maître et souverain peut devenir son propre tyran, phénomène inédit... L'exigence d'autonomie et de souveraineté individuelle érigée en nouveau modèle de société entraine un processus de déliaison et de désinstitutionalisation qui abandonne l'individu à lui-même et facilite toutes les manipulations.

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L'esprit du Judaïsme résidant, tout entier, dans son rapport aux nations, sa vocation n'est pas de cultiver la chaleur matricielle de l'entre-soi, mais de s'accomplir dans le saut périlleux maximal et, donc, dans le rouage le plus difficile avec l'altérité la plus radicale.

Bernard-Henry Lévy - Marianne du 05/02/2016

Avec les réseaux sociaux, les acteurs et les actrices sont très accessibles... je trouve cela dommage, quand on est acteur, notre travail, c'est de prétendre qu'on est quelqu'un d'autre. Si le public a l'impression de très bien nous connaitre, il devient beaucoup plus difficile de lui faire croire au personnage que l'on incarne à l'écran.

Kate Winslet - Madame Figaro du 20/01/2016

L'homme n'est que poussière, c'est dire l'importance du tapis de prière. Dans un poulailler, Jules Renard n'aurait fait de mal à personne. Je suis tellement réactionnaire que je préfère le début de mes phrases à leur fin.

Sylvain Tesson - Le Point de février 2016

Notre orgueil est de croire que nous sommes à l'origine de la violence dans l'histoire. Les autres peuples sont innocents par nature ou se contentent de réagir à notre brutalité. Nous les écrasons, ils s'insurgent. Le réfugié est la version moderne du bon sauvage. ... Tant que nous garderons cette attitude d'auto-accusation permanente, nous resterons désarmés face à la barbarie.

Pascal Bruckner - Le Figaro du 23/01/2016

On est jamais le contemporain de ce que l'on vit, et l'évènement historique surgit dans l'incompréhension.

Pascal Bruckner - Le Figaro du 23/01/2016

On décrit souvent à tort le métier de musicien classique comme un sacerdoce solitaire... On ne devient soliste qu'au contact des autres musiciens.

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La laïcité est une valeur de liberté. Certains ont longtemps estimé que la religion était l'opium du peuple. Mais l'opium le plus toxique est l'ignorance, y compris l'ignorance des religions, de leur histoire, de leur croyance. Aucune loi n'empêchera jamais un individu de croire ou de chercher un sens pour lui-même. La quête spirituelle, religieuse ou philosophique, est consubstantielle à l'humanité.

Bernard Caseneuve, Ministre de l'intérieur - La Croix du 21/01/2016

J'ai commis l'erreur de croire que la télévision m'y mènerai (au cinéma !). Je n'avais pas compris que les gens qui m'avaient gratuitement sur leur petit écran n'avait aucune envie de payer pour me voir sur le grand !

Jean Piat - JDD du 31/01/2016

Cologne a réveillé l'Allemagne de l'angélisme de la bonté. Angela Merkel serait bien inspirée de méditer cette phrase de l'un de ses compatriotes, Bertolt Brecht: "Redoutable est la tentation d'être bon" ... Au lieu d'une hospitalité conditionnelle et lucide, elle a voulu procéder à une répudiation spectaculaire du nazisme en ouvrant les frontières... Elle a voulu laver la république Fédérale de la souillure du IIIème Reich, les allemands faisait du bien en faisant le Bien, affichait leur vertu de façon ostentatoire. Maintenant, il connaisse l'amertume de l'ingratitude.

Pascal Bruckner - Le Figaro du 23/01/2016

Le numérique est un ensemble de technologies dont la société se saisit pour créer ses propres opportunités, que les individus utilisent pour consommer différemment, pour créer de nouvelles interactions sociales. Le numérique n'existe que par les usages qui en découlent, acheter autrement, draguer autrement, s'amuser autrement, travailler autrement... Le numérique est un vecteur d'émancipation qui permet de retrouver une utilité individuelle au sein d'un réseau que chacun est en mesure de modeler à son envie. Bien sûr, des plateformes intermédiaires imposent leurs règles, contraignent l'échange, prélèvent leur dîme... Cela offre plus de transparence que dans les organisations, encore nombreuses, ou l'ancienneté l'emporte sur la compétence. ... Le numérique est une formidable opportunité pour débloquer un pays figé, stratifié, paralysé par ses pesanteurs et corporatismes, son élitisme et sa reproduction.

Robin Rivaton, économiste, Fondapol et Denis Jacquet, Observatoire de l'ubérisation - L'Opinion du 25/01/2016

Il y a des élites qui ignorent le peuple et d'autres qui en ont le souci. Et, par ailleurs, si le peuple a bien le premier mot en démocratie, il n'a pas nécessairement le dernier. Il arrive au peuple de se tromper. Il arrive au peuple de choisir le pire. Et le rôle de ce que vous appelez les élites est, alors, de le dire.

Bernard-Henry Lévy - Libération du 04/02/2016

Tel me parait être le caractère nouveau... La "servitude volontaire" est poussée jusqu'au paroxysme où elle ne trouve qu'à servir elle même et où l'individu qui se veut maître et souverain, peut devenir son propre tyran, phénomène inédit et paradoxal... L'exigence d'autonomie et de souveraineté individuelle érigée en nouveau modèle de société entraîne un processus de déliaison est de désinstitutionalisation qui abandonne l'individu à lui même et facilite toutes les manipulations. L'épreuve de la réalité sous la forme extrême de la barbarie et du terrorisme islamiste est venue ébranler la "démocratie rêvée des anges". Il ne s'agit pas seulement de faire face aux menaces du terrorisme, mais de rompre avec la démocratie de l'informe et du déni, du relativisme culturel et de la démagogie qui renforce le malaise et nous désarme... Nous ne sommes pas maître de l'histoire, mais cela ne signifie pas qu'il faille renoncer à agir sur elle.

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Qu'on le veuille ou non, toutes les cultures ne sont pas interchangeables et elles peuvent entrer en friction... Or le régime multiculturaliste n'accouche pas d'un paradis diversitaire.

Mathieu Bock-Côté, sociologue HEC Montréal - Le Figaro du 20/01/2016

Il y a un ( ) risque aujourd'hui qui est celui de la "néo-radicalité". Tel Sophiste, appelant dans vos colonnes, à la dissolution de la politique. Alain Badiou voyant la main du capital derrière le djihadisme. Ou Mélenchon attaquant Hollande avec des accents qu'on dirait pris à Marine Le Pen. Ceci, pour moi, est le symétrique de cela... ( ) J'ai très peur de ce vent mortifère, de ce nihilisme que je vois se lever sur les deux bords du spectre idéologique.  

Bernard-Henry Lévy - Libération du 04/02/2016

C'est plus pratique de nos jours d'être un écrivain nègre. Les gens sont plus enclins à nous écouter aujourd'hui qu'à écouter un écrivain blanc de même calibre. Ironique.

Dany Laferrière - (Haiti, Quebec) - Le Nouvel Observateur du 04/02/2016

Je viens de Haiti... Nos dictateurs nous ont un peu sauvés de la névrose coloniale et du racisme anti-blancs, puisqu'on a vu que des noirs pouvaient en faire autant.

Dany Laferrière - Le Nouvel Observateur du 04/02/2016

Faut-il racheter les plaques (2) Pour: "Il faut en revenir à des licences de taxi gratuites et non cessibles... (Ou alors) en rachetant la licence seulement lorsqu'un chauffeur part à la retraite. Surtout, le prix doit être fixé non pas selon la valeur du marché mais en fonction du coût d'acquisition.

Guillaume Allègre, Economiste OFCE - La croix du 03/02/2016

Faut-il racheter les plaques (1) Contre : "Dans ce cas, l'état devrait en effet aussi racheter les librairies qui subissent la concurrence d'Amazon... La situation des taxis s'avère comparable à celle des commerçants de centre-ville. Quand un maire créé une zone commerciale en périphérie, cela déplace une partie de la clientèle... mais personne n'imagine que la municipalité doive leur racheter leur droit au bail.

Charles Antoine Schwerer - La Croix du 03/02/2016

Il faut permettre aux jeunes des cités, écartés des CDI, "d'avoir le choix et de lancer leur boîte" dans la coiffure, l'aide à domicile, ... Pour eux, trouver des clients, c'est plus facile que de trouver un employeur

Emmanuel Macron - Le Parisien du 05/02/2016

Je gère ma vie au jour le jour. Chaque journée qui commence est un peu comme une plage sur laquelle on n'aurait pas marché

Agnès B. - L'Express Styles