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Fruits et légumes : la querelle des marges

img_blog_090905_peche_fruit Dans sa livraison du mois de septembre, Que Choisir publie un article fort intéressant sur le prix des fruits et légumes. L’UFC va à l’encontre de l’avis exprimé par nombre de producteurs, et de la perception qu’en ont les consommateurs. « Le prix des fruits accuse depuis quelques années une tendance nette à la baisse…. Et si l’on prend du recul, les données de l’INSEE révèlent que depuis 1960, le prix des fruits frais a évolué exactement de la même manière que celui des autres produits alimentaires ». Voilà constat qui vient à point nommé pour faire taire les habituelles polémiques. Mais l’UFC s’est aussi penchée sur la grande variabilité des prix au cours d’une même saison, et d’un magasin à l’autre. A la recherche d’une explication, la revue finit par reprendre à son compte une analyse de la structure des prix et des marges, telle qu’on l’entend, depuis quinze ans, dans la bouche des producteurs : « On m’achète mon produit 1 € le kilo et je le retrouve sur le marché à 2 €, la distribution se sucre ! ». Pour étayer l’argument, Que Choisir, prend l’exemple des pêches et des nectarines et publie une structure de prix imputant, à la seule distribution, une marge allant de 37 % à 50 %. Evidemment, j’ai tout de suite sauté au plafond. J’ai demandé à plusieurs adhérents de me fournir leur compte d’exploitation portant sur des produits identiques. Je vous livre la comparaison. img_blog_090905_ufc_prix C’est sans appel, et contredit l’information de Que Choisir. En réalité, la marge de nos magasins, sur un produit comme la nectarine, s’établit aux alentours de 25 %, soit, selon les exemples, un tiers ou moitié moins que l’indication fournie par l’UFC. Comment expliquer cet écart ? Tout simplement par une habituelle confusion qui, volontairement (pour les producteurs) ou par ignorance (pour les consommateurs), fait l’impasse sur tous les autres intermédiaires de la filière. Une fois le produit ramassé et payé au producteur, et avant qu’il n’arrive en magasin, il passe entre les mains de différents opérateurs qui calibrent, agréent, conditionnent, stockent et transportent les fruits. Et bien sûr, ceux-là prennent leur dîme (pas forcément illégitime d’ailleurs, car ces tâches nécessitent investissements et main-d’oeuvre). Pourquoi n’en parle-t-on jamais ? Parce que ce serait mettre l’accent (et reconnaître) l’inégale performance des coopératives et des groupements de producteurs qui ont, depuis longtemps, complètement intégré tous ces métiers. Je ne cherche pas à polémiquer ici avec les coopératives, mais puisqu’on entretient la confusion et qu’on désigne du doigt les hypermarchés (dont les nôtres), un démenti s’impose. Et il est nécessaire à la bonne compréhension du processus de formation des prix. Ainsi, quand, cet été, le Directeur de la Concurrence a souhaité qu’on étudie la mise en place d’un blocage de marge, prévu pour gérer les périodes de crise, les distributeurs ont refusé de participer à une réunion pourtant annoncée par le Ministre. Outre qu’ils considéraient que les pouvoirs publics devaient d’abord assurer complètement la responsabilité d’une pratique prohibée au niveau européen, ils ne comprenaient pas pourquoi on aurait bloqué les marges en magasin sans se préoccuper de celles des intermédiaires qui en auraient été exonérés.

35 Commentaires

Nouveau venu sur la toile, je vous ai recemment écouté lors de votre dernier passage à la radio. Je ne me rapelle plus l'antenne, Inter ou Europe de toute façons.
Votre vision de la mise a disposition de la culture au plus grand nombre, au meilleur prix me plait. Combattre l'ignorance sous toutes ses formes retire des voix a messieurs Le Pen et consort.
Nous y oeuvrons aussi- bien que sur une échelle bien plus modeste- dans notre petite boutique. Pensez vous qu'il soit possible qu'une forme quelquonque de collaboration puisse se mettre en place afin de réunir nos forces et continuer dans cette voie?
Gérard Lantez, Amiens (80)
J'ai fait une expérience hallucinante il n'y a pas si longtemps. J'avais un petit creux, je décide d'acheter une nectarine. Je vois alors un commerce spécialisé dans les fruits et légumes. Je commande donc ma nectarine. Ce sera tout, merci.
J'avais peur que le commerçant ne m'engueule parce que je l'avais dérangé pour une seule et petite nectarine. Mais, en réalité, ce qui m'a le plus effrayé c'est le prix de ma nectarine : 1, 35 euro !!
Putain, ça fait cher du kilo quand même. Et je vous assure c'était pas une mangue ! Bouleversé, je regarde le prix au kilo : 5,35 euros.
Comment est-ce possible ? Le magasin se trouve bip bip bip (dans le 12ème à paris) !
Sinon, on en est où du coefficient multiplicateur dont vous nous avez déjà parlé ? Pas sûr que ça plaise à Bruxelles ...?
Surtout que les producteurs qui vendent directement leurs produits sur les marchés locaux ne vendent pas moins chers que vous, quand il ne faut pas aller soi-même cueillir les fruits « à la ferme » comme c'est la mode de + en +. Mais les gens aiment ça.
bonjour Mel,
votre tableau montre 3% de frais pub promo. Est ce que ce % est appliqué à tous les produits ou bien est ce variable par catégorie ?
Est ce une obligqtion qui est dans le contrats que vous signez avec vos adhérents ou bien est ce une moyenne ?
Pas de polémique ici, juste de la curiosité.
Merci.
Bonjour,
Une remarque sur les fruits, mais pas leurs prix: Comment se fait-il qu'il est quasi-impossible de trouver un fruit mûr à point sur les étals? Le nombre de fois où le fruit n'est pas mûr, mais dur et qui finit par pourrir... Pourtant un fruit à point, c'est tout de même largement meilleur qu'une boule de pétanque non?
A.
Bonjour,
Les fruits sont généralement transportés dans les mêmes camions que pour les produits frais (camions frigorifiques). Il faudrait effectivement que les fruits et légumes ne passent jamais en dessous des 5 degrés pour qu'ils puissent continuer à murir.
Le passage en dessous des 5 degrés casse le rythme du fruit et il aura tendance à pourrir dans les jours d'après.
Faites le test avec 2 fruits : un au frigo et un au congélo.
Bonne continuité à tous.
Ne parvenant pas à trouver votre adresse e-mail et la possiblité de réaliser des trackback n'étant pas prévue, je me permets de porter à votre connaissance un billet dans lequel je fais expressément référence à votre enseigne et vos engagements :
Pornographie ordinaire chez Michel-Edouard Leclerc
Bonjour à toutes et à tous !
En réponse à Veuve Tarquine.
Tout d'abord, je ne vois pas bien ce que vient faire votre avis à la suite du commentaire de M.E.L. sur Fruits et légumes : la querelle des marges.
Pour le sujet qui vous intéresse, je suis tout à fait d'accord avec vous, pour dire que ce type d'image n'apporte pas grand chose, sur le plan intellectuel, à la personne qui la regarde et que les femmes ne devraient pas être traitées en femme objet.
Par contre, il se trouve que j'ai fait un peu de droit, je peux vous dire que ce type d'image ne relève pas du tout de la pornographie. Si ce genre d'image vous dérange, vous n'avez qu'à pas la regarder et encore moins à la mettre en avant sur votre site internet, en grand !
En conclusion, il me semble que vous vous trompez de cible.
Amitiés à Veuve Tarquine et aux autres.
François HENRY
Mon dessein n'était pas d'engager une discussion céans.
Mon lien est indiscutablement hors sujet et ceci à telle enseigne que je le signale et en indique la raison en exergue de mon précédent commentaire.
Ce matin, je reconnais humblement qu'il ne m'est pas venu un seul instant à l'esprit de dispenser un cours de droit (car j'ai fait ma profession de cette noble matière) à ma fille de 6 ans qui s'exclame dans un rictus de dégoût « Maman, regarde c'est dégoûtant » afin de lui signifier que selon la jurisprudence de telle ou telle Cour d'appel, la photographie dont s'agit peut en toute innoncence cibler des enfants...
Ils se sucrent par ci, ils se sucrent par là... Merci de votre petit tableau qui explique clairement aux naïfs que du producteur à l'étal, la différence de prix est justifiée par de nombreux coûts... Sauf si bien entendu, tous ces intermédiaires vous offrent gracieusement leurs services auquel cas vous serez bien aimable de me donner leur coordonnées, je vais changer de business.
Il est bien compris que vous ne payez certainement pas non plus vos employés, vos frais de structure, la climatisation de vos magasin l'été ou le chauffage l'hiver, etc, etc...
Que ceux qui ont un jour été forcés de rentrer dans une grande enseigne contre leur volonté pour y faire leurs courses vous jetent la première pierre.
Juste une question : Pourquoi en France (je dis bien en FRANCE) doit-on forcemment se justifier de tout ?
Merci de votre blog, en lui souhaitant longue vie, et en espérant qu'il soit toujours aussi bien "alimenté" (elle était facile)...
Phildiese
PS : Contrairement à ma remarque de la dernière fois, j'ai trouvé le lien RSS... Tête en l'air que je suis !
bonjour à tous
25,9 % de marge brute sur de la nectarine ? je le crois volontiers sur un produit d'appel tel que ce fruit de saison (un ilot de perte dans un ocean de profit ?), mais reconnaissez tout de même que la marge brute appliquée sur les fruits et légumes (rayon global) est plus proche des 40 % que de 25 %...
je ne connais aucun chef de rayon frais à qui l'on ne demande pas un tel objectif, et cela quelle que soit l'enseigne !
ceci étant, je suis d'accord avec vous pour ne pas attribuer à la seule distribution la "culbute", et à considérer que les nombreux intermédiaires en prennent leur part.
Bonjour,
Je partage entièrement l'avis de Veuve Tarquine.
Je pense qu'il est de la responsabilité de ME Leclerc de veiller à ce que ses centres commerciaux et kiosques n'exposent pas des enfants à des publicités pornographiques.
Mais M. Leclerc saura t'il relever ce défi ? Est-ce que ce combat l'intéressera ? Pas sure... car il n'a rien à y gagner comme avec la vente d'essence ou des produits de parapharmacie. Mais plutôt, tout à y perdre : baisse du chiffre d'affaires de ses kiosques à journaux...
Dans l'attente de votre réponse,
Jocelyne
encore une fois,sous le couvert d'un combat permanent pour la défense du consommateur,vous argumentez en bon défenseur de vos franchisés que vous etes avant tout.ces franchisés qui sont,les gens ne le savent pas,parmi les plus gros contribuables français,qui roulent en porsche et possedent des chalets au mont d'arbois.en bon economiste que vous laissez supposer etre,dites-moi comment fait un producteur de melons de cavaillon quand le chef de rayon d'un de vos hypers dit au premier"je vous payais votre melon 1 euro,ce sera maintenant 0,75"-cet exemple s'appuie sur des faits reels qui se sont produits cet ete car je connais ce producteur-.qui va payer la difference?l'europe,et donc le contribuable,sous forme de subventions et d'aides diverses.pourquoi hewlett-packard va licencier 30000 emplois?pour baisser ses couts et ainsi etre plus competitifs quand ils viendront vous voir-vous aurez compris que je parle des grandes surfaces dans leur ensemble-.c'est eux-meme qui l'ont affirmé.le liberalisme a cette vertu de rendre le cynisme exprimable et acceptable.pourquoi le textile chinois explose en france,ne parlons pas de la liberisation des quotas,parce qu'il vaut mieux venir voir une centrale d'achat avec une robe à 3 euros que 10.vous savez tres bien que je pourrais donner des centaines d'exemples.le triste résultat de tout ça,à force de tirer les prix vers le bas,des entreprises qui delocalisent pour baisser leur cout et vendre moins cher,des agriculteurs qui vivent de subventions pour combler le manque à gagner et un niveau de vie qui s'appauvrit de jour en jour dans ce beau pays ou la presence des grandes surfaces est la plus importante au monde.et on en veut encore et toujours plus.sans parler du commerce traditionnel,"les anciens riches"contre lesquels vous"avez mené le combat":quand un hyper realise un CA de 150 M d'euros et n'emploie que 400 salaries mal payés,il a pris la place de 500 petits commerces qui employaient 1500 personnes, qui rendaient nos villes si belles, et payaient leurs fournisseurs le vrai prix,celui du travail en france qui permet de payer nos hopitaux et nos ecoles.mais un jour,quelqu'un a eu une malencontreuse idée,celle d'une espece de bombe atomique economique,...et lui seul y survivrait.au revoir,monsieur leclec,et sachez que je ne vous hais pas pour autant.
Re Veuve Tarquine, re François HENRY, re Jocelyne94
Allons, Jocelyne ! Pas de mauvais esprit. Comment pouviez-vous douter… Bien sûr que je devais réagir.
J’ai évidemment bondi sur l’information de Veuve Tarquine, en la découvrant ce matin, et j’ai appelé le centre E. Leclerc d’Epinay sur Seine. Réponse sans détour de sa part :
1- L’hyper d’Epinay ne vend pas le magazine dont la publicité fait mention. Ce magasin a d’ailleurs exclu de son offre ce genre de publication.
2- Le centre E. Leclerc local n’est aucunement à l’origine de cette publicité. Comme vous le savez, en France, les ventes de presse sont régies par des diffuseurs (on a longtemps glosé sur le monopole des NMPP). Les commerçants peuvent choisir dans l’offre globale du diffuseur, un « package de titres » plus restreint. Mais nos magasins ne sont pas partie prenante des programmations publicitaires négociées entre les diffuseurs et les sociétés de communication à qui elles ont confié leur budget.
3- C’est la raison pour laquelle le magasin d’Epinay se retrouve avec un panneau publicitaire affichant une réclame vulgaire (disons vulgaire, plutôt que pornographique), sans avoir eu voix au chapitre. C’est une société d’Epinay, Insert Centre Ville Communication, qui toutes les semaines renouvelle l’affichage. Situation d’autant plus incongrue que ledit magazine a volontairement été évincé de l’offre du centre E. Leclerc.
Le directeur de l’hyper m’a évidemment confirmé qu’il avait procédé au retrait du panneau (je crois d’ailleurs que c’est vous qui en avez alerté, dimanche, un membre du personnel). Il va prendre contact avec la société de publicité pour éviter que cette situation ne se renouvelle.
J’espère que ces informations permettront de redorer notre blason auprès de vous. En tout cas, chère Veuve Tarquine, pas de problème pour que vous interveniez ici. Pas de censure non plus, comme vous avez pu le constater. D’ailleurs, votre combat mérite d’être relayé.
En tout cas, merci aussi d’informer les lecteurs de votre blog des précisions ainsi apportées.
Je vous remercie de votre réponse que j'ai retranscrit dans mon billet.
Si vous annoncez ces chiffres c'est qu'ils sont vérifiables par l'UFC et donc indiscutable; ils vous donnent raison, dommage de ne pas avoir le détail des marges pour les autres acteurs de la chaine. Maintenant il est vrai que l'on n'a pas un détail du produit vendu hors promotion. En effet les chiffres que vous indiquez pour la nectarine, mentionne "3% pub, promo" donc sur la nectarine en question les adhérents ont accepté de réduire leur marge pour faire un prix attractif, il serait juste à mon sens et pour faire taire les critiques de donner un détail des marges sur un fruit ou un légume de consommation courante sans promo par soucis de transparence.
Sur le thème, de l'organisation des coopératives et sans vouloir faire de chauvinisme, j'avoue n'en connaitre que 2 SAVEOL et PRINCE DE BRETAGNE. Ce sont les seules dont je vois régulièrement des publicités à la télé ou dans la presse. Autant je suis capable d'attribuer tomate, fraise, artichaut et autres chou-fleurs à ces 2 groupements. Autant s'il l'on me parle d'abricot de peche d'aubergine et autres fruits et legumes au Sud de la Loire, il ne me vient aucun nom, est-ce que cela traduirait un manque d'organisation au sein de ces coopératives qui existe surement pour distribuer ces productions du Sud?
Concernant le prix payer au producteur qui serait fixé abusivement par la GSM, je crois surtout que la GSM se fait appuyer par les consommateurs pour payer moins cher. En effet lorsqu'un melon charentais des Charentes est vendu 2 euros, on peut en avoir 2 du Maroc pour 1,50! Comment voulez-vous inconnu du 12 septembre 12:34 que les gens achetent un melon s'il est 2 fois plus cher qu'un autre croyez vous que tous les français ont la fibre patriotique?
PS : Comme je suis pour l'égalité des sexes 2 semaines de publicité pour le magazine playgirl me semble un conpromis honorable pour réparer la faute du Leclerc d'Epinay,non? ;) Maintenant Madame la veuve comme vous etes allé faire les courses un dimanche(sans manquer la messe bien sur) et que je suis farouchement contre l'ouverture dominicale je me vois dans l'obligation de réduire ces 2 semaines de publicité à carctère évocateur à 0... c'était juste pour vous taquinez et vous avez bien fait d'agir ainsi.
Re pierre (12/09/05)
Non, pierre. Le cas de la nectarine n’est pas isolé. Je ne l’ai pas traité ici comme un produit d’appel. La marge brute appliquée sur le rayon fruits et légumes fluctue, selon l’importance du rayon, entre 24 et 29%. C’est ainsi.
Re Phildiese (12/09/05)
L’un des problèmes, cher Phildiese, vient du manque de moyens de la presse économique. Elle n’a pas de réelles capacités d’investigation. Du coup, la presse est ballottée entre des sources d’informations conflictuelles, un coup les producteurs, un coup les distributeurs. Elle ne tranche pas. La vérité n’est jamais établie. Lorsque je publie par exemple un démenti, comme cette note ci-dessus, la presse éventuellement relaiera cette information comme un « élément de ma communication ». Mais elle continuera de relayer aussi celle des producteurs. Au final, vous le savez bien, c’est le propos de l’accusateur qui l’emporte toujours. Voilà pourquoi l’opinion elle-même reste dubitative…
C’est tout l’intérêt du blog que de pouvoir soumettre une information à la critique croisée des différents opérateurs.
Re Jean-Vincent et re Adrienhb (10/09/05)
Vous soulevez un vrai problème : le degré de mûrissement des fruits. De nos jours, « il est quasiment impossible de trouver un fruit mûr à point sur les étals », comme le dit Adrienhb. Je le constate moi-même dans notre enseigne. On m’objecte plusieurs explications :
1- Les fruits mûrs ? Les consommateurs les demandent. Mais quand on leur en présente, ils n’en veulent pas (« ça ne se gardera pas !»).
2- Les producteurs disent que les chefs de rayon préfèrent s’assurer d’une bonne capacité de conservation pour éviter trop de déchets.
3- Les distributeurs disent que pour diminuer leurs coûts salariaux, les producteurs récoltent les fruits d’un seul coup, plutôt que d’attendre qu’ils soient mûrs…
Mais qu’importe au fond l’explication. Le constat me semble incontestable. Je pense qu’il nous faut revoir toute la ligne logistique. C’est en tout cas un chantier sur lequel un certain nombre de nos adhérents planchent actuellement.
Re a2lbd (9/09/05)
Dans l’absolu, la publicité sur les fruits n’est pas obligatoire. Elle a même, de 2001 à 2004, été interdite en ce qui concerne la publication des prix (c’était une demande des syndicats agricoles). Cette disposition stupide vient d’être abolie.
En fait, la publicité est variable selon les saisons et les catégories de produits. 3% de frais de promo, c’est vraiment une moyenne. Souvent, elle signale l’arrivée des nouveaux fruits (fruits rouges, melons, pêches et nectarines, bananes et oranges en hiver, etc). Elle peut aussi être la contrepartie d’un contrat (assurer une promo locale).
Re sébastien (9/09/05)
Vos observations sont justes : à en croire les détracteurs de la grande distribution, les fruits et légumes seraient meilleurs (pourquoi pas, après tout) et moins chers (ça !!!) sur les marchés forains. Si c’était vrai, nos enseignes ne réaliseraient pas une telle part de marché. En fait, il en va des rayons fruits et légumes comme de la boucherie. Tout dépend de la qualité du chef de rayon, de sa compétence et de la passion qui l’anime.
Re Lantez (9/09/05)
Bienvenue à vous aussi. Vous parlez d’une forme de collaboration. Comment l’envisagez-vous. Etes-vous un professionnel de la culture ? Ou un amateur éclairé-dépassionné ? Pouvez-vous développer, ici, ou à l’adresse suivante : ACDLec, 52 rue Camille Desmoulins, 92451 Issy les Moulineaux.
le blog permets la critique croisée des opérateurs dites-vous ?
soit, alors je confirme mes propos concernant les marges brutes appliquées par les chefs de rayon lorsqu'ils font leurs prix le matin ... pour éponger une perte (qui par définition n'est connue qu'à la fin de la période de vente du produit), et conserver une marge semi nette défendable devant son directeur de magasin (il en va de ses primes et avancement divers), il est de monnaie courante, voire même de bonne gestion, d'appliquer un coefficient multiplicateur confortable, notamment sur des produits bien définis (les aromates et condiments par exemple).
la notion de compétitivité des prix de vente sur les fruits et légumes étant liée à la fraicheur du produit, son origine, son calibre, ...et la compétition locale avec la concurrence, elle n'est pas un frein qui tirerait les marges vers le bas (comme en alimentaire par exemple).
le client est toujours prêt à payer pour la qualité en la matière.
je ne sais pas quels sont les adhérents qui vous ont indiqués ces chiffres, mais soit ils font partis des centres les plus performants en indice de prix (et je pense que c'est le cas), mais ils ne représentent pas la majorité de vos troupes, soit je doute de leur honnèteté à votre égard.
croyez bien que les arguments que je lance sur ce blog sont toujours étayés par mes 20 années de vie dans le mouvement leclerc, que je suis particulièrement fier de cette vie, et que je ne me permettrai aucune mauvaise foi gratuite...
bien amicalement
pierre
bonjours mel
il faut désormais ne plus mentir à vos clients qu'en vous anoncez des chiffres; car ces chiffres ne veulent rien dire si vous en oublier la moitié: marge arrière ou plus particulièrement ristourne de fin d'année de l'ordre de 5% duchiffre d'affaire effectué avec vous! es ce raisonnable?
petit calcul:
1,35/1,259 (soit ta marge)1,07 SOIT 1EURO HT
prix d'achat 1,00 marge 0,259 RESTE TVA
PRIX ACHAT PRODUCTEUR MOIN RISTOURNE DE 5 POURCENT FIN D ANNEE
NOUS DONNE
1,00/1,05= 0,95 EUROS LIVRE AU MAGAZIN
PRIX DE VENTE 1,259 HT
SOIT UNE MARGE 1,259/0,95X 100= 32,5 POURCENT DE MARGE
et ce n'est pas tous !!!! désoler m. mel!!!!
vous avez oublier les echange marchandise au pres de vos fournisseurs qui passent en direct avec les magazins AFIN DE FAIRE BAISSER LES PERTES...soit 2kg de pertes sur 100KG ACHETE A D'AUTRE et les accords de fin d'année si vos chef de rayon non pas fait leurs objectifs...SI VOUS VOULER JE CALCULE AUSSI CETTE MARGE
ceci entraine et continura d'entrainner les problèmes demain qui sont la forte baisse depuis dix ans de l'instalation des jeunes agriculteurs et du manque d'entousiassement de travailler avec vous et vos collegues biensur. d'aprés vous,si la mo augmente ce n'est pas normale d'augmenter le prix, et si les fournitures se prennent 6 à 7 % d'augmentation par an? à oui j' oubliais on ne sais pas négocier, ET PAS TROP COMPTER....
Re fiacre (15/9/05)
Non, fiacre, j’insiste. Les chiffres que j’évoque ici sont nets de toutes remises et ristournes. (Pour info, il n’y a pas de marge arrière sur les fruits et légumes).
Je ne conteste pas l’existence de pratiques critiquables. Je ne suis pas naïf. Dans tous les métiers, et quels que soient les opérateurs, on trouve « des petits arrangements ». Dans un sens comme dans l’autre d’ailleurs. Ne me faites pas croire qu’un groupe de producteurs va garder pour lui des marchandises « limite date de péremption » ou ne pas brader un stock alors que son concurrent essaie de lui piquer un marché. Moi aussi, je peux vous lister toutes les petites manœuvres qui font les délices des rivalités entre coopératives et groupements de producteurs. Vous voyez…
Même s’il nous appartient de nettoyer devant nos portes, et si tout cela est moralement répréhensible, ou économiquement perturbateur, l’effet de telles pratiques reste marginal. C’est facile d’en parler devant les médias (qui ne s’intéressent pas aux trains qui arrivent à l’heure). Mais si vous voulez bien creuser un peu le sujet, vous devrez admettre qu’il n’a a pas beaucoup d’acteurs sur le marché européen qui paient mieux que nous.
De là à dire que tout va bien. Certes, non. Mais sans nous, est-ce que ce serait vraiment mieux ?
vous n'avez pas daigné répondre à mon message,j'en conclue que vous n'avez rien à y répondre et que tout ce que je dis est vrai.continuez de vous montrer en photo avec des gens plutot bien et qui ne vous auront vu qu'une fois dans leur vie.comme vous ecrivez dans l'un de vos messages"le petit commerce est mort,on ne le fera pas revenir,passons à autre chose".en plus d'etre d'une demagogie sans bornes,vous etes aussi doté d'un pragmatisme jesuite et cynique.et arretez de parler des lobbies dont vous etes depuis longtemps dans les cduc entres autres...un jour,il n'y aura plus que vous qui be creverez pas de faim ...mais"passons à autre chose".
C'est vraiment lamentable de toujours taper sur la grande distribution alors que l'on joue la politique de l'autruche face à la réalité. L'agriculture et plus spécifiquement l'arboriculture fruitière va connaître très prochainement une grosse crise et personne dans les officiels (politiques et syndicats) ne réagit! On laisse mourrir les petits producteurs mal organisés en leur faisant croire que c'est la faute à la GD, c'est tellement plus facile que de chercher des solutions!
J'ai été commerciale pour une groupe de coopératives. Oui, certains magasins exagèrent et font n'importe quoi avec les prix, même chez Leclerc. Ceci dit, le magasin est le talon d'Achile de ces distributeurs qui en fait n'ont pas les moyens d'imposer une vraie politique à leur base: résultat, il faut se battre en tant que fournisseur pour faire passer des messages et parfois faire le travail des centrales...Cependant, Leclerc avec le lancement des NRT a été très pertinent et positif pour les produits concernés; il faudrait qu'il y ait en face des fournisseurs de produits agricoles dignes de ce nom et pas des "pipoteurs du dimanche"!
Monsieur
je vous ai écouté sur France inter, ce matin.
Vous avez la pertinence de quelqu'un qui connaît les vrais problèmes liés au type de société dans laquelle nous vivons. Bravo pour le maintien des caissières: nous avons tant besoin de "châleur humaine" et vous le savez: le projet à courte vue de quelques uns de vos concurrents est voué à l'échec, vous savez que vous êtes dans le vrai...Les AMAP que je fréquente, en plus de la sociabilité qu'on y trouve, nous assure d'une récolte réalisée avec des méthodes sans pesticides (juste de la bouillie Bordelaise!)nous connaissons donc le processus de fabrication de nos légumes préférés. C'est une réappropriation active et citoyenne du contenu de notre assiette. Voire plus loin les conséquences que ça entraîne pour la pensée.
Je n'espère qu'une chose: que votre subtile conscience serve aussi la cause du plus grand nombre d'humains à côté de la question de vos intérêts! Aujourd'hui, les rapports entretenus avec la majorité des citoyens, par les différents pouvoirs en place est un rapport exclusivement basé sur le profit qui, à termes, appauvrira en profondeur tout ce qui relève des notions même de liberté, d'esprit critique, d'espoir et d'échanges de l'homme evec ses congénères et ce qui n'est pas secondaire, avec la biospère... C'est cette conscience même qui doit guider les mouvements de tous les responsables dont à votre niveau vous faîtes partie. C'est pourquoi dans les contradictions même de votre tâche, il est très intéressant de vous entendre penser et agir.
Recevez mes meilleures salutations.
Mme Martinez V. Psychologue
Re Elisabeth (14/10/05)
Merci, Elisabeth, pour cette prise de position. Evidemment, ça me conforte dans l’idée que nous devons « aussi » participer à la résolution des problèmes de l’amont. C’est pour cela qu’il faut traiter les cadres de la distribution comme des partenaires. Ils ont leurs défauts, mais ils connaissent bien le marché. Quel que soit le mode de production, il faut vendre. Il n’y a pas meilleure expertise en marketing, en logistique, ou en positionnement de produits que celle des cadres actuels de Carrefour, Casino, Système U, Auchan et autres enseignes. Dommage que le syndicalisme nous oppose, alors que nous pourrions travailler sur des objectifs techniques et commerciaux plus concrets.
Re Martinez (14/10/05)
Merci pour ces propos que je prends comme des encouragements. Soyez assuré de la sincérité de ma démarche. Bien sûr, j’exprime quelquefois des aspirations contradictoires (mais qui n’en a pas !!!). Et ma naïveté, quelquefois, s’accommode de la croyance selon laquelle tout est réconciliable. Mais, je me sens volontaire. Si je m’exprime ici sur ce blog, c’est bien pour essayer de surmonter ces contradictions-là aussi.
Monsieur LECLERC,
Veuillez lire ces phrases extraites du journal Sud Ouest daté de ce jour :
(début de citation)
EYSINES : -- Sa production lui revenant plus cher qu'elle ne lui rapporte,
M. Ferrère a broyé hier plusieurs milliers de pieds.
La salade d'Eysines qui lui est achetée 0,27 euro est revendue entre 0,80 et 1,20 ,
la botte de blettes à 0,47 entre 2 et 2,60 , la botte d'épinards à 0,61 entre 1,80 et
2,20 . De qui se moque-t-on ? lance le maraîcher.
Si encore le consommateur payait un petit prix, on aurait au moins la satisfaction
de lui faire plaisir. Mais ce n'est pas le cas ! Le client ne peut même pas justifier
ses prix au regard de la flambée actuelle du gasole. Nous payons le transport.
Nous livrons nos légumes devant sa porte. (fin de citation)
Je crois Monsieur LECLERC, que ces phrases sont éloquentes.
Au moment où l'on parle tant de commerce équitable, on se rend bien compte qu'entre
les beaux discours des responsables de la grande distribution et la réalité,il ya un abîme.
Pourquoi pour cette salade produite à Eysines et proposée au rayon fruits et légumes du
Leclerc de Bruges (banlieue bordelaise), soit 3 kilomètres plus loin,
son prix a été multiplié par 3 !
Ce n'est pas un problème de coût de carburant !
Le prix des légumes est scandaleux, au moment où l'état s'apprète a dépenser
beaucoup d'argent dans des campagnes d'incitation à la consommation de légumes,
il est anormal que les distributeurs appliquent de telles marges.
Il n'est pas étonnant que les foyers les plus modestes achètent des pizzas
hyper caloriques plutôt que de cuisiner des épinards au gratin !
C'est une question de santé publique et de survie de l'agriculture régionale.
Le commerce équitable doit démarrer à Eysines !!
Je vous remercie de cette possibilité d'expression.
Re Philippe VILLENEUVE (02/05/2006)
Il n’y a pas de réponse simple à des problèmes complexes. Je ne sais pas répondre précisément concernant le cas d’espèce que vous évoquez. Mais je dirais simplement :
a) Dans la plupart des exemples qu’on nous oppose, on parle de multiplication des prix par 3 ou par 4, mais sans préciser qu’on ne parle plus du même produit. Le paysan vend un produit brut à sa coopérative. Celle-ci trie, lave, conditionne, markete le produit, le fait transporter, ou le stocke aussi parfois. Toutes ces opérations coûtent souvent plus cher en coût de main-d’œuvre ou en énergie que le produit brut. On peut discuter pour savoir si cette transformation est vraiment « nécessaire ». Mais l’honnêteté voudrait qu’on compare non pas l’écart de prix entre le prix payé au paysan et le prix dans la distribution, mais l’écart de prix de vente départ du produit fini de la coopérative, avec son prix de vente en supermarché.
b) La marge brute fruits et légumes d’un hyper tourne autour de 35%. La marge nette qui découle de ces ventes varie de 3 à 6%, selon les produits.
Rien de choquant me semble-t-il.
c) Ceci dit, une fois qu’on a démontré que les marges ne sont pas excessives, il n’en reste pas moins que le prix payé aux producteurs de matières brutes est très faible. Il faut aller en rechercher l’explication dans le fonctionnement du marché agricole lui-même (pas la peine d’aller chercher le distributeur ou le client comme bouc émissaire !). Beaucoup de produits agricoles sont mis en marché irrationnellement, sans véritable programmation. Ainsi, la tomate de Marmande qu’on met trop tôt sur le marché, rentre tout de suite en compétition avec la tomate espagnole ou marocaine. Idem pour les fraises du Périgord, si elles arrivent à maturation alors que la fraise espagnole est encore très présente, etc, etc…
Je n’ai pas trop le temps de développer une analyse pertinente par secteur. Mais je réitère cette affirmation : la distribution française n’achète pas moins cher aux agriculteurs que ne le fait le reste de la distribution européenne. Et elle n’achète pas moins cher que les transformateurs agroalimentaires ou les entreprises de restauration. Peut-être nos agriculteurs devraient-ils aussi ne pas toujours compter sur leurs clients (la distribution ou l’industrie) pour résoudre leurs problèmes et commencer leur propre autocritique.
Bonjour,
Comment s'explique l'absence de marges arrières pour les fruits et légumes frais?
Cette pratique concerne-t-elle également les autres enseignes?
Merci pour votre réponse,
SG
Mr LECLERC .
Humble primeur du ch'nord que je suis j'aimerai comprendre une chose sanchant que:
- j'achete ma laitue ( orig fr ou be )plus chere que vous , et je la vend moins chere que vous ou vos collegues !
- que vous ou vos collegues soyez 1€ ! au kg!!!! plus cher que moi en fruits et legumes frais .
- que j'ai vendus toue l'annee les pommes de terre ( dali, samba,marabella )a 5€25 les 25KG !!!( 700KG /jours en moyenne pour un petit primeur je suis content ) je ment en hiver nous avons baisse a 5€ pour que les gens s'en sortent mieux .
- Que mon coef est de 1,5 ( le minimum acceptable pour les frais et benef )
_ que l'on ne specule pas sur la qualité pour determiner le prix .
- que nos produits sont sans nul doute plus frais mieux conservés et plus sains que les votres ( je visite souvent vos etablissements ou ceux de vos semblables pour savoir de quoi je parle )
- sans parler du manque d'hygienne des gens qui touchent a tous vos fruits et legumes.
- ici les gens ne touchent a rien mais ecoutent mes conseils et decident .
- que nous revisons nos prix a chaque achat et tres souvent les prix baissent plus que ne le savent VOS consomateurs . les miens sont habitues aux bonnes surprises .
Je vous demande donc :
A QUI DEVRAI BENEFICIER LA NOUVELLE LOI SUR LA CONCURENCE ? A VOUS ? OU A MOI ?
Il est vrai que vous et vos collegues devaient bcp d'argent a l'etat en concept d'amende pour avoir violé cette loi d'occupation des sols , une petite rallonge de quelques millers de m2 vous remettraient dans la legalite et vous eviteraient de payer ces quelques millions d'euro d'amende.
bien joué , n'empeche que je me sent quand meme toujours quand meme mieux dans ma peau . je ne ment pas ni ne joue la comedie si ce n'est pour faire rire mes clients .
Moi,il ya 1 truc que je ne comprend pas;j'avais un cours des halls de 1975 à1991 et je vendais le sac de 3kg de pdt(pomme de terre) 1,5 francs.
En 2011 la même qualité est vendue 2,5 € les 2,5 kg;ce qui revient à6,55 FRANCS LE KG,soit une différence de 600 %.et tous les autres fruits et légumes ont suivis;à peu près 600 %.
le smic en 1995 était à 5500 francs et aujourd'hui il est à 1055 euros soit 6920 francs soit UNE AUGMENTATION DE 25%.
Mais tous les commerçants se sont dit"eh bien on va faire 1 euro = 1 francs et les clients n'y ont vu que du feu,ou se sont dit "quest-ce que vous voulez que l'on fasse"
Le resultat est là:Le commerçant s'enrichit,le client n'en peut plus,et ce n'est pas qu'en france,regardez en tunisie en egypte,en algérie et je crois partout dans le monde,mais les gouvernements ne voient RIEN?ils ne s'en rendent pas compte.
Quand tu gagnes 3 ou 5000 euros 1 kg de tomate à 2,5 euros,ce n'est pas cher,mais si tu gagnes 900 ou 1000 euros ou moins ,tu n'achètes pas 1 kg de tomate, tu en achètes 1 ou 2 tomates
Et 1 jour celà fera comme en tunisie ou en égypte en france

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