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Jacques Chessex : « Le vampire de Ropraz » (Grasset)

img_blog_100807_chessex C’est une histoire glauque, dans un univers angoissant, de maisons tristes, entourées de sombres forêts. Ce pourrait être dans les Carpates, dans les Ardennes, mais cela se passe en Suisse, tout prêt de chez Jacques Chessex. Un scénario à la Werner Herzog (Gaspard Hauser). Cela commence comme la chronique journalistique d’un fait divers : Un saccage de tombe. Et puis très vite, on est plongé dans le sordide : L’alcoolisme, l’inceste, la misère sexuelle. On aurait tort de n’y voir que la description d’une série de crimes sexuels dans des campagnes les plus reculées, loin de toute urbanité. D’abord, parce que l’actualité de cet été, comme celle de tous les étés, sait rattraper le temps de « ces histoires là ». Mais tout simplement, parce que derrière l’anecdote (une histoire de vampire et de rumeur), on rentre dans un conte métaphysique, qui renvoie un regard bien sombre sur les conditions de notre normalité, avec sa part d’interdit refoulé, de bonne conscience policée et de fantasmes inavouables. Un petit livre envoûtant, dérangeant, merveilleusement et simplement écrit.

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