Carlos Nine - © Philippe Germanaz
Carlos Nine est un de ces grands auteurs argentins à qui le Festival d’Angoulême avait eu la bonne idée de remettre le prix « Alph-Art » du meilleur album étranger 2001. Avant
« Le canard qui aimait les poules », les lecteurs français avaient peu entendu parler de cet artiste généreux et plein d’humour. Pas plus d’ailleurs ils ne connaissaient toute cette génération d’artistes sud-américains si follement épris du 9ème Art.
Cette année, c’est
Jose Munoz, Président du Festival, qui a imposé et imaginé une superbe exposition dont le beau catalogue édité par Vertige Graphic donne une idée des talents et de la vitalité des auteurs argentins.
Carlos Nine a profité de cette exposition pour venir s’encanailler à Paris. Je l’ai rencontré dans l’étroit boyau qui sert de
galerie à l’éditeur, Daniel Maghen, quai des Grands Augustins, au milieu des planches encadrées qu’il aime commenter dans un français approximatif mais si chaleureux !
Carlos Nine et Daniel Maghen - © Philippe Germanaz
J’étais en retard (certains diraient comme d’habitude !), l’homme avait manifestement très faim, mais il tenait à m’expliquer pourquoi il était devenu, sans le vouloir, la coqueluche de ces jeunes auteurs italiens, français et même new-yorkais qui, tel Peter de Sève, se sont précipités sur le site de Maghen pour réserver la plupart des planches.
Humblement, pudiquement, il caresse du doigt le dessin fluide de sa féline héroïne, inspirée de sa propre chatte, et décrit son tango meurtrier avec une pauvre souris condamnée d’avance. Il rit des ébats érotiques d’icelle avec un immense trône en bois dont les nœuds et moulures sont évidemment trop protubérants pour être honnêtes.

L’univers de Carlos Nine est celui d’un Lewis Carroll qui serait passé chez Disney. Qu’il dessine pour ses copains, Lewis Trondheim et Sfar, dans la série
« Donjon », ou qu’il publie ses propres histoires,
« Le canard qui aimait les poules »,
« Fantagas », il confère aux objets (chapeau, cape, fauteuil, cheminée) une capacité de personnification. Il joue avec les formes géométriques pour leur donner vie. Il les propulse dans une sorte de ballet orphique, immoral et sensuel.
Chat et souris... (Fantagas)
Les histoires de Carlos Nine ne se racontent pas. Ce sont pour la plupart des fables dont les errances visuelles, tout en fluidité, suffisent à la narration. Le scénario reste secondaire. Sous son pinceau (il est fou d’aquarelles), son bestiaire devient anthropomorphe. Sa mise en scène projette, sur une mini scène de théâtre, les turpitudes de notre société humaine. L’alcool fait des ravages mais reste de bon compagnonnage. Le muscadet va jusqu’à prendre la forme d’un personnage.
Ses publications sont éparses, quelquefois vraiment trop confidentielles. Pas facile de trouver en librairie
« Meurtres et châtiments » (Albin Michel, 1991), ni même
« Pampa » (Dargaud, 2003). Sur le Net, il faut fouiller pour trouver une présentation un petit peu exhaustive de son travail. C’est dommage.

Pour l’heure, Carlos Nine travaille sur plusieurs projets. Un polar avec « un tout petit détective centro-américain qui, lassé par mes décisions d’auteur, commence à se rebeller contre mon scénario. Il essaie de se suicider, n’arrivant plus à me supporter. »
Carlos Nine œuvre aussi sur un court métrage de 15 minutes, « qui fera partie d’un long métrage composé de 5 histoires autour du tango ». Il ne le confirme pas, mais à mon avis, il y aura aussi du Munoz là-dessous.
Cochon et canard (Fantagas)
15 heures ! Le restaurant risque de fermer. On se précipite. Que croyez-vous qu’il arriva une fois l’assiette remplie ? Carlos Nine sortit son appareil photo et mitrailla chaque composition. « J’aime photographier les assiettes. J’ai pris des photos des plats typiques de la cuisine lyonnaise, dont le héros principal est un habitué de mes histoires, le cochon. Le cochon est mon ami. »
A ce moment-là de notre rencontre, j’ai vraiment cru que les gambas flambées et les escargots de Bourgogne allaient reprendre vie et repousser la sauce pour venir jouer avec lui.
10 Commentaires
2 EXEMPLES . 1 )CHEZ CARREFOUR UNE PIZZA CHORRIZO = 3,90€ chez votre enseigne 5,30€ 2) un feux arrière de remorque chez Carrefour 2,40€ (j'ai le ticket )chez votre enseigne 4,90€ mais le pire ! votre prix du cabochon sur cet article coutait plus cher que le bloc complet ?? après observation de ma part le prix du cabochon est passé à moins 4,85 € peut être que c'est seulement dans cette enseigne ! mais je ne suis pas à vous faire la liste complète des écarts
merci de m'avoir lu !! artine
PS :comparer la galerie de Daniel à un étroit boyau, ça lui fera plaisir !
PSS : A quand votre fondation pour montrer votre fonds et des expos sur le 9ème art ?
A votre disposition si vous voulez des idées..
je suis très mécontente du fonctionnement de ma carte hélium, j'ai fait un mandat carte pour alimenter mon compte projet de ma carte et je viens de téléphoner à franfinance, qui me dise ne pas avoir reçu cet argent, ce n'est pas possible, c'est évident qu'il veule me compter des frais de crédit. Je fais le raprochement avec vous puisque cette carte me sert à acheter chez leclerc.
de tout évidence il y un mauvais fonctionnement. Mme Lamiel
Je vais de ce pas acheter un de ces livre. Cela me changera de l'humour de Spam sans trop m'en éloigner.
Le canard qui aimait les poules...Chat et souris... J'ai hâte de découvrir la suite.
Sincères salutations
On est p'tête 3° cette année (merci le classement L.Hebdo) mais bon...
...est-ce que cet entretien figurera dans 'itinéraires dans l'univers de la bandedessinée II"? :o)
...c'est un peu frustrant ,ce 'survol de rencontre' que vous nous donnez là,mais..merci !
LE SUJET SENSIBLE QUI Y EST ABORDÉ NE PEUT PAS JUSTIFIER LA MANIÈRE DONT LES PERSONNES DE VOTRE SP RÉPONDENT AUX JOURNALISTES EN REFUSANT DE LEUR TRANSMETTRE LES INFORMATIONS DEMANDÉES SOUS PRÉTEXTE QU'ILS DÉPENDENT D'UN TITRE DE LA PRESSE PRO PHARMA, SECTEUR AVEC LEQUEL EFFECTIVEMENT VOTRE STRATÉGIE EST EN OPPOSITION. MAIS LA TRANSPARENCE QUE VOUS PRONEZ SE CONCRÉTISE CHEZ VOS ATTACHÉS DE PRESSE PAR UN BLOCK-OUT QUE JE N'AI QUE RAREMENT RENCONTRÉ MEME DANS DES SECTEURS TRÈS SENSIBLES
J'ai appris qu'il était collectioneur et j'ai une proposition à lui faire concernant un objet susceptible de l'intéresser.
En espérant pouvoir le contacter directement, recevez l'assurance de mes salutations distinguées.
Mon adresse : gj.azorin@voila.fr