
Landerneau à l’heure de "Métal Hurlant"
Dans 15 jours, l’exposition « 1975-1997 : la bande dessinée fait sa révolution » fermera provisoirement ses portes à Landerneau. Après avoir accueilli plus de 20.000 visiteurs, elle partira pour la Cité Internationale de la Bande Dessinée et de l’Image à Angoulême (inauguration le 28 juin 2014), avant de prendre les chemins de Genève, puis probablement de Liège.
Beau parcours de ces quelque 300 œuvres, initialement publiées dans les revues « Métal Hurlant » et « (A SUIVRE) » et qui vaut pour leurs auteurs une belle reconnaissance artistique et populaire. Jamais encore on n'avait consacré aux artistes de cette génération BD une exposition aussi importante tant par la diversité des auteurs représentés (une cinquantaine) que par la qualité des œuvres dont certaines de Bilal, Druillet, Tardi ou Moebius, sont devenus mythiques !
Ce week-end, l’équipe des Capucins de Landerneau accueillait pour la troisième fois Etienne Robial, Philippe Druillet (qui vient de publier un autoportrait Délirium aux éditions Les Arènes) et l’inépuisable conteur Jean-Pierre Dionnet pour une ultime séance de dédicaces. Le public était aux anges et leur a fait la fête. C’était carnaval ce samedi à Landerneau et s’il pleuvait sur ma ville natale, ça bruissait fort dans les bars jusque tard dans la nuit pour commenter les dernières outrances verbales de mes compagnons.
Ah ça oui, sérieux ils savent l'être, mais drôles plus encore ! Il fallait entendre et rire de tous ces bédéphiles de Perros-Guirec, de l’Hoperet, de Brest et de Quimper et « jusque de Paris » (sic !), venus pour découvrir la saga de ces artistes à une époque où ni la Bibliothèque Nationale ni même le CIBDI d’Angoulême n’étaient capables d’acquérir quelques planches originales sauf à les quémander auprès de leurs auteurs.
Entre autres bouts de phrases griffonnées sur une nappe, j’ai retenu de Jean-Pierre Dionnet « c’est le support qui tue l’art » (sous-entendu : de la création à la réalisation, il y a déperdition) et cette provocante réplique de Philippe Druillet, lui-même occupé par un plat d’andouilles : « l’art évidemment, c’est du lard ! ».
Dimanche matin, tandis que les auteurs tardivement levés affrontaient les questions du public, des enfants s’étaient rassemblés pour dessiner « l'Île des Morts » œuvre majeur de Druillet inspirée du tableau d’Arnold Böcklin. La relève est assurée…
1 Commentaires
Pas si lointaine...les "Pilote" que je piquais à mon frère ainé sitôt arrivé -je ne comprenais pas grand chose, j'avais 6 ans, mais j'étais fasciné par les dessins !!!- et dont l'intégralité a été "emprunté" par des déménageurs lorsque nous avons quitté Lyon pour la région parisienne en 1969...
Ca devait swinguer pas mal en Bretagne ce we, une fois encore!
Savez-vous si après nos voisins Belge et Suisse l'expo. viendrait en terre étrangère parisienne ;-)... Merci de nous tenir au courant car j'aimerais vraiment regarder tout cela!
Clément