CULTURE
Actus - Débats
Hard Rock : les Scorpions piquent encore.
Le titre n’est pas de moi. Il s’affiche à la une de l’Alsace, alors que les papys allemands de Scorpions faisaient salle comble à Colmar ce dimanche. Impressionnant : près de 10 000 personnes ont rejoint la cité de Bartholdi pour venir écouter Klaus Meine, Rudolf Schenker et Matthias Jabs. Des cinquantenaires, comme moi, étaient venus snifer l’odeur des années 80. Mais aussi des milliers d’ados, des post ados, et des éternels ados, résolument fous de musique, de Hard Rock et de Métal. Une salle chaude, brûlante, enthousiaste, mais bon enfant.
Les Scorpions traînent 40 ans de tubes et de concerts, soit 75 millions d’albums. Schenker titre 61 bouteilles, mais qu’importe, ça déménage, ça crache partout des décibels et ils y mettent sacrément du cœur.
Une entrée en scène tonitruante, avec «Coming Home » (1984 déjà !) et pendant une heure et demi, alternance d’eau et de feu, de terre et d’acier. Full emotion quand Klaus Meine, enchaîne sur «Send Me An Angel». Il a encore une voix sublime. Il donne, et se donne. Il faut dire que son sourire quasi béat de jouissance, même au plus haut des aigus, témoigne de ce qu’il n’est pas shooté qu’au red bull !!! Bonheur aussi que d’entendre la foule reprendre, pratiquement sans être relancée par le groupe, «Style Loving You», « Wind of Change» sublime dans une lumière orange quasi mystique .
A côté de moi un teenager de ma maisonnée qui connaît tout de Scorpions, les collectors, l’enregistrement avec le philharmonique de Düsseldorf, les reprises par Kansas etc…. C’est un fan, c’est lui qui m’a converti. Je connaissais beaucoup de mélodies mais pratiquement rien du groupe : « si les vieux reviennent sur scène, c’est sans aucun doute pour l’argent, pour se faire un dernier pactole avant la retraite. A leur époque, ils étaient dans les mains des majors, ils n’avaient pas eu l’occasion d’engranger, en tout cas pas dans ces proportions ». Bertrand Burger, le Président du festival de Colmar (dans le civil une sorte de Robert Redford en plus jeune, et qui travaille dans la filière bois) rajoute : «mais ce sont des pros, et surtout, des géants». Hier Aznavour a fait craquer l’amphi et mercredi ce sera Léonard Cohen ! Quelles que soient les qualités de Muse, Coldplay et consort, aucun ne mobilise autant les foules que les formations des années 70-80.
Voilà qui rassure. Les soixantenaires restent des valeurs sûres. En économie aussi ???
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