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Europe, référendum : raisons de dire OUI

Je voterai « oui », le 29 mai. Un « oui » sans arrogance, sans mépris pour ceux qui doutent sincèrement, mais un « oui » suffisamment raisonné pour être militant. J'ai toujours été contre le principe de ce référendum. Comment ne pas comprendre qu'en exigeant une réponse simple à une question aussi complexe, les Français refuseraient de se faire piéger par une interrogation aussi manichéenne. Au jeu du « stop ou encore », il est plus tentant d'empocher une mise (que l'on connaît) que de tenter un pari aussi incertain. Le Général de Gaulle a trébuché de la sorte. Comme hier avec la réforme du Sénat, les enjeux institutionnels paraissent décalés par rapport aux frustrations de la vie quotidienne. On dit aux Français qu'un vote sanction serait hors sujet, mais n'est-ce pas une manière pour nos concitoyens de rappeler aux dirigeants qu'ils ne sont pas leurs sujets. 1) Sur le fond, l'avis des Français sur la Constitution européenne est mitigé. Dans mon groupe, comme dans mon entourage immédiat, les débats sont animés et les jeux ne sont pas faits. Peu nombreux sont les lecteurs de ce texte confus, mêlant principes et règlement intérieur. On trouvera donc dans le camp du « non » les nostalgiques d'une souveraineté révolue, les opposants au tandem Raffarin-Chirac, les adversaires d'une Europe trop fédérale. Ceux-là se sont déjà exprimés lors de la querelle de Maastricht. On connaît leurs arguments. Leur vote sera négatif. Mais il y a aussi des passionnés d'Europe qui expriment leur inquiétude face à ce qu'ils considèrent comme une fuite en avant : un élargissement trop rapide de l'U.E., sans noyau dur garant des valeurs et d'un projet collectif enthousiasmant. Ils n'ont pas tort. Il faut les écouter. Car quoi qu'en disent les militants du « oui », il y a dans cette Constitution une forme d'engagement sur l'avenir qui tient de la foi. Si on rappelait leurs promesses aux partisans du « oui » à Maastricht, ils seraient nombreux à se planquer sous la table. Cette inquiétude justifie-t-elle le « non » ? Non ! Voter « non » n'aurait d'intérêt (thèse Fabius-Mélanchon) que s'il existait une possibilité de renégociation. Mais avec qui, dans quelles conditions et pour quels avantages ? Sincèrement, je ne vois pas comment on pourrait obtenir mieux. 2) Ce texte constitutionnel constitue, malgré tout, une avancée. Il renforce le caractère démocratique des institutions en donnant plus de pouvoir au Parlement pour contrôler la Commission. Il introduit une ambition. Pour la première fois dans l'histoire de l'Europe, un acte solidaire est donc commis par 25 pays alliés de cultures différentes. Forcément, c'est un compromis. Chaque peuple y a laissé quelque espérance. Celle des Polonais et des Italiens, par exemple, qui voulaient une référence spécifique aux origines chrétiennes de l'Europe. Les Français ont fait partie de ceux qui s'y sont opposés. C'est l'un des leurs (VGE) qui a tenu la plume. Dire « non » aujourd'hui, ce serait donner l'impression de « jouer perso » après avoir exigé de « jouer collectif ». 3) D'un point de vue purement tactique, je ne vois pas ce qu'il y a à gagner. A supposer qu'il y ait électrochoc puis tentative de renégociation, il y a fort à parier que Polonais, Espagnols, Italiens, Portugais, Irlandais et Anglais appuieraient des solutions encore plus libérales. Est-ce ce que veulent les partisans du « non » ? Et quels seraient alors nos arguments : la France est de plus en plus isolée du fait de ses contre-performances économiques (avec 10 % de chômeurs et les déficits publics, elle n'est vraiment plus un modèle sur le plan social). Cette situation ne nous autorise pas à faire le coq ! Sur les questions européennes, je n'ai évidemment aucune autre légitimité que celle d'un témoignage : toutes les avancées en droit de la consommation, comme en droit de la concurrence, nous les devons à Bruxelles. C'est déjà une raison de dire « oui ». Et s'il s'agit de participer à de futures négociations, je sais, par expérience, que celui qui déroge au contrat perd forcément la meilleure place. Dire « oui », même à une Constitution imparfaite, c'est être assuré de rester dans l'histoire, c'est assumer le leadership qu'on attend des pionniers, c'est garantir notre audience et notre part de voix dans le futur concert européen.

54 Commentaires

Moi aussi, je voterai OUI ...
Enfin, un personnage de la vie publique qui a les "c" de s'engager...
Bravo pour vos prises de position dans ce blog.
Oui, malgré tout
Comme vous, je voterai oui, même si je me suis longuement interrogé. En particulier, 4 points me posaient problème :
1) sur la Défense commune : l'article I-41-2 indique qu'elle doit être compatible avec la politique de l'OTAN. Quel sera alors notre véritable degré d'autonomie ?
2) sur la laïcité : l'article II-70 prévoit que la liberté de religion implique la liberté de manifester sa religion en public. La loi sur les signes religieux à l'école sera-t-elle alors toujours valable ?
3) sur l'exception culturelle : l'article III-315-4-a indique que les accords sur les services culturels sont pris à l'unanimité "lorsqu'ils risquent de porter atteinte à la diversité culturelle et linguistique de l'Union". Il y a un renversement de la charge de la preuve : là où l'unanimité était obligatoire, demain il faudra apporter la preuve qu'elle est nécessaire. Ce qui est différent.
4) Les procédures de révision exigent l'unanimité. Il sera donc difficile de modifier ce texte. Or, la contrepartie d'un texte long et technique eût été de pouvoir le modifier facilement.
Malgré cela, je voterai oui car, comme vous l'indiquez, nous ne sommes pas sûrs d'avoir mieux plus tard. Mieux vaut tenir que courir en quelque sorte.
Quant au choix du référendum, je suis d'accord avec vous : je ne suis pas sûr qu'en la circonstance il corresponde à un bon usage de la démocratie directe (http://sebparis.over-blog.com/article-207606.html).
Des raisons, beaucoup de raisons de voter OUI! (4/4)
Alors finalement, j'ai lu « la chose » et je vais voter, résolument! Mais Jacques, François, Laurent, Jean-Marie, Philippe et les autres, les vrais faux promoteurs du 'oui' comme les profiteurs du 'non', une bonne fois pour toutes, disparaissez!
Je vais voter 'OUI' pour les citoyens européens, 'OUI' pour mes enfants et les enfants que je ne connais pas, 'OUI' pour donner une chance politique à l'Europe, 'OUI' pour la Charte des droits fondamentaux (civils, politiques et sociaux), 'OUI' pour les objectifs sociaux, 'OUI' pour la protection de l'environnement, 'OUI' pour une politique commune d'immigration, 'OUI' pour bien d'autres raisons encore. Bien sûr j'ai quelques réserves. Mais résolument et définitivement 'OUI' car il est impossible de voter autrement sans être pire qu'eux, 'OUI' donc, mais pas pour vous les politiques français, vous, une fois encore, partez !
Des raisons de tout mélanger (3/4)
Au risque de reprendre le Bourdieu que MEL citait dans le Blog du 18.03. dernier : « l'efficacité du discours performatif, qui prétend faire advenir ce qu'il énonce dans l'acte même de l'énoncer, dépend de l'autorité de celui qui l'énonce ». Appliqué à la vente faite sur la Constitution Européenne par les politiques de tous crins, il est clair qu'ils n'ont plus le magistère suffisant pour mener à bien le dossier.
L'Europe est certes une belle aventure. A t'on envie de lire la Constitution ? Nos représentants élus servent à cela, et on devrait pouvoir leur faire confiance. Il y a des politiques dits de droite qui disent de dire 'oui', ceux du même bord qui disent de dire 'non', idem au sein du Parti Socialiste. On ne comprend pas très bien les positions des uns et des autres, ce qui motive ces positions, et la Turquie, etc, etc, etc,... Vous conviendrez que la tentation est grande d'envoyer promener tout ce petit monde.
J'ai été tenté par le 'non', ou de ne pas voter. Mes collègues le savent, nous en parlons souvent. Certes pas un 'non' à une Constitution Européenne que je n'aurai pas lu, un 'non' à tout cela, à tous ces gens là, de tous bords que je fini pas vomir. Ils m'ont dégoutté de l'action politique, du vouloir collectif. Le 'non' se nourrit de plusieurs choses : l'ignorance, la résistance au changement, le discrédit qu'apporte au 'oui' ceux qui en assure la promotion, etc...
Des raisons de douter (2/4)
Le métier d'homme politique est ancien (Politik als beruf, dans Le savant et le politique, Max Weber). Ce qui est plus moderne en revanche en France (1970), c'est l'existence d'une élite politico-administrative regroupée en un corps social autonome (Les sommets de l'Etat, Pierre Birnbaum). Plus récente encore est l'importante solidarité dont font preuve les membres de ce corps social par delà les clivages idéologiques traditionnels qui permettaient jusque là de « lire » la vie de la Veme République de façon paisiblement manichéenne : gauche et droite, avec des nuances plus ou moins essentielles. Cette cohésion s'explique par de nombreux facteurs qui n'ont pas tous la même importance mais qui concourent tous à l'abolition du clivage originel et au brouillage du sens et de l'image : formations et origines sociales voisines pour le personnel qui compose ce corps, consensus croissant sur les outils économiques, réduction de l'influence de la France dans le concert des nations, alternances politiques, cohabitation répétées, « affaires », lois d'amnistie, chômage endémique... Ne nous trompons pas, la cohésion du corps politique s'est encore accrue après l'élection de 1981 à la faveur de la première cohabitation, puis des suivantes. La cohésion des représentants se renforçant, scellait la désaffection des représentés, les détournant ainsi de l'espérance que doit générer la politique et de la confiance dans le politique (croissance régulière de l'abstention aux consultations).
Des raisons de se méfier (1/4))
Le sujet, comme le choix, devrait être simple ; il est devenu inutilement complexe.
J'en pense donc, MEL, plusieurs choses.
Je suis tout à fait d'accord avec vous : il ne fallait pas de référendum. Mais comment ne pas tenter une nouvelle, une « nième» duperie à l'encontre des citoyens ? Comment ne pas tenter de se « refaire la cerise » lorsqu'on a dilapidé en un temps record le plus beau score électoral que le suffrage universel a mis à disposition du politique, et ce, grâce à un sujet sur le fond duquel il est raisonnablement difficile d'être défavorable : une Constitution pour l'Europe, enfin ! Comment ne pas tenter un nouveau grossier tour de passe-passe à deux balles : je me réhabilite, je me fais absoudre par l'onction du suffrage universel sur la Constitution Européenne parce que je suis discrédité dans ce que je suis, dans ce que je fait ou ne fait pas notablement sur le plan intérieur... Exercice déjà tenté et péniblement réussi par le précédent occupant. Il l'a donc refait. Ils l'ont fait. Ils auront donc tout fait !
oui oui et oui
oui pour l'histoire oui pour l'europe oui pour avancer et surtout oui pour la democratie(ou comme le dit si bien augustin oui pour toutes les bonnes raisonsque nous avons de voter oui)
dire non serai demander a n'etre que remplacant voir a rester dans les tribunesdans un role de spectateurs(ca suffit soyons acteur de notre avenir et celui de nos enfants svp)
je vais voter oui mais tout de meme avec le desageable sentiment d'etre une fois de plus pris en otage(en effet certains points me derangent un peu)
je n'ai pas vote pour chirac il n'y a pas si longtemps j'ai vote contre l'extreme droite le 29/05 je vais voter oui mais en desaccord avec certains textes(la vie est cruelle)
a quand un choix plus precis un projet plus ambitieux plus social plus democrate va m'etre propose afin que je puisse etre heureux de donner une voix franche precise et sans ambiguites
allons gardons le moral et avancons n'ayons pas peur d'afficher nos idees et nos convictions.
bravo a vous mel pour le courage que vous avez d'afficher les votres comme si souvent d'ailleurs
Pourquoi pas' sur le principe du référendum...
Avant de s'emporter joyeusement sur la réponse à apporter au référendum, sommes-nous si sûrs que son principe est aussi consensuellement contestable que cela...
Evidemment d'accord avec MEL, Augustin et Sébastien pour reconnaître que la complexité-même de la question (300 pages pour bien la comprendre, cela justifie le vocable de complexe...) induit un risque fort d'une réponse, au mieux hors-sujet et au pire irrationnelle.
Evidemment, l'intention du chef de l'état avec ce référendum est grossière et la calcul politique connu : la ficelle est tellement grosse qu'elle risque de ressembler à s'y 'mé-pendre' à une corde avec noeud coulant(comme en son temps une certaine dissolution... du même auteur !).
Comme son prédécesseur (lui aussi en son temps sur Maastricht), il veut endosser l'habit du pompier pyromane pour son plus grand profit politique !
N'est-il pas pathétique de voir ainsi le destin européen balloté au gré des calculs politiques personnels de nos dirigeants ?
Pourtant, je continue d'avoir foi en la démocratie directe et en mes concitoyens, car la seule attitude responsable face à ce capharnaüm mediatico-politique est de répondre sereinement, calmement à la question posée, et à elle seule.
Après tout, ne pas nous la poser serait revenu -pour les esprits chagrins- à nous prendre pour des crétins : montrons donc que cela, nous ne le sommes point !
Et s'il doit y avoir sanction électorale, elle viendra en son temps, c'est-à-dire plus tard.
NON merci !
Eh bien moi, je voterai NON, mille fois NON. Parce que, à chaque bonne raison que vous donnez de voter oui, je pourrais prendre le contrepied et vous prouvez que ce que vous prenez pour un progrès, "dans le sens de l'histoire" est plutôt source d'inquiétudes, pour la plupart des Français.
J'ai personnellement de profondes inquiétudes tant sur le plan religieux, culturel que militaire.
On a l'impression que vous allez voter "oui" comme le dit Sébastien (il est intelligent, ce garçon) pour un "mieux vaut tenir que courir".
Cela fait depuis la fin de la seconde guerre mondiale (Traité de Rome en 57) que nous attendons l'Europe, pourquoi se précipiter aujourd'hui vers une Union qui ressemble plus à un conglomérat de pays aux intérêts et aux histoires divergentes.
Si ce n'est au nom d'un grand marché unique, je vous retouve bien là, Monsieur L'Epicier...
Rendez-vous le 29 mai aux urnes !
Et OUI sur le fond
Après moult hésitations et tentations épidermiques de renvoyer dos-à-dos nos piètres marionnettistes politiques (jamais très agréable de se faire pour un idiot par quelqu'un qui n'est pas censé être un imbécile), la raison l'emporte sur la passion, et le Oui s'impose.
Biensûr que la construction européenne prime sur les arguties destructrices des contestataires de tout poil...
- Cette constitution est imparfaite ?
Mais biensur, et heureusement même, car nous ne serions plus lucides de nous croire infaillibles.
- Cette constitution n'est pas assez sociale ? Certainement... Mais rappelons tout de même qu'une constitution n'est pas ni un code du travail ni un texte de Loi 'social' : elle a pour objectif d'établir la forme et les règles de fonctionnement d'un gouvernement et l'organisation des pouvoirs publics !
En tout cas, la question qui tue au prochain concours de l'ENA sera "La Constitution Française est-elle sociale ? Si non, devrait-elle l'être ?"
- Cette constitution ne défend pas les intérêts, les acquis de la france ?
Bienvenus en Europe, Messieurs ! Et rappelons-nous de nous remettre en question quand nous sommes seuls contre tous à croire que nous avons raison.
MEL à raison de rappeler que le OUI est une forme de profession de foi, par nature plus inconfortable qu'un NON, immobiliste et rétrograde.
Plus inconfortable, certes, mais tellement nécessaire pour avancer, ne pas se scléroser, évoluer, convaincre, être convaincu... Vivre en Europe quoi !
Bcp de partisans du OUI disent que ce traité ne changera pas grand chose aux accords de Nice. Sauf que maintenant, les gens d'en haut ont consenti à demander leur avis à ceux d'en bas. Depuis 1955, l'Europe a toujours été faite par de grands esprits qui ont bati quelque chose. Nous sommes maintenant arrivés à la limite entre les gens et cette construction qu'ils n'ont voulue (sans idée de NON vouloir). Dans une entreprise, passée une certaine taille, on demande l'avis des travailleurs, on a un comité d'entreprise, etc.. et pourtant les gens ne vivent pas dans l'entreprise complètement. Pour l'Europe, on n'a jamais vraiment demandé l'avis des gens et on se retrouve au bout de 50 ans avec un ensemble fait de bric et de broc où les gens ne se connaissent pas (on parle plus des élections américaines que des élections en allemagne et on parle plus de ce qui se passe en Israel que de ce qui se passe en Pologne ou en Lituanie ou en Suède ou au Portugal !!!; ou rien n'est homogénéisé (quid d'une TVA unique, ne serait-ce que dans la zone euro ???: quid d'un statut de société (firme) européenne plutôt que nos sa, sas, sarl de chaque pays ??; quid d'impots unifiés ??) ??
Les pays de l'est ont adhéré à l'Europe car leurs dirigeants leur ont promis de l'argent pour construire ou reconstruire les pays et notamment par exemple les logements qui manquent cruellement. Personne ne sait à l'ouest de l'Europe qui va payer ces sommes astronomiques qui sont attendues là bas ? Est-ce la France, l'Allemagne, la zone euro ? alors que les financements européens doivent baisser ?
De partout on clame les bienfaits de la décentralisation, l'esception culturelle, les particularités de chacun et d'un autre côté on veut unifier, homogénéiser 25 pays aussi différents par exemple que le Portugal avec la Finlande ?
Certes tout cela est beau et très romantique mais est-ce REALISTE ? Est-ce qu'en additionnant les chomeurs et les problèmes on va les solutionner ? Les hommes sont comme les pommes, quand on les entassent ils pourrissent disait je ne sais plus qui et c'est ce qui risque de se passer si les technocrates et dirigeants (spurement bien intentionnés) continuent leur superlego et leur fuite en avant dans un rêve sans consolider, écouter, entendre ce que veulent les gens..concrètement..très concrètement..
Voter NON n'est pas du tout destructeur mais est aussi dire à l'architecte: écoute un peu les contraintes des maçons, des échaffaudages, des horaires de travail et du ciment !!
Vouloir tout mettre en vrac dans un truc bien carré (le traité) ne résoudra rien et au contraire provoquera une crise bien plus grave dans quelques années.. Est-ce que le tenants du OUI autorisent leurs enfants à ranger tous leurs jouets en vrac dans un joli coffre bien propre de l'extérieur ? C'est pourtant ce qui est proposé avec ce texte qui conteitn autant d'articles que la constitution soviétique ;-)) un exemple à méditer comme d'ailleurs les conséquences de l'absorption de la RDA par la RFA au niveau économique .. c'était une belle maquette pour l'Europe non ? (en plus avec la même langue...)
Georges W. BUSH voterait "CONTRE" si la possibilité lui en était offerte.
Voter NON, c'est donner toujours plus de pouvoir au Libéralisme des puissances financières Américaines en Europe.
Voter NON, c'est voter BUSH !
Edwards
Des raisons de débattre – Re : à Enée, le re lec, Augustin, Nathal, Sébastien (05/04/2005
L’Europe, voilà un sujet qui met le feu aux claviers. Vos contributions et les débats qu’elles alimentent sont très intéressants. Ces deux derniers jours, j’ai été très pris par la nouvelle mise en ligne du blog et des modifications sur le site. Je vous propose de réfléchir à tout cela ce week-end et je vous répondrai lundi ou mardi prochains. Merci de votre fidélité.
Bonjour,
Proposer un référendum sur un dossier aussi technique, c'est un risque politique de premier ordre. Risque de voir confondu des questions nationales à une question européenne, c'est évident.
C'est aussi un grand message : nous, Français, nous engageons complètement et avec confiance, par la "vox populi" dans la construction européenne.
Oui est un renforcement, de facto, de notre capacité à peser en Europe.
Le texte est imparfait, c'est certain. 25 pays avec des divergences sociales, culturelles, législatives, des envies protectionnistes ne peuvent aboutir qu'à un compromis.
Que devons nous retenir : une envie commune pour plus de démocratie, une envie de proposer des leaders élus, et non plus désignés.
C'est cet esprit là qui m'intéresse, bien plus que le texte, technique, interprétable à souhait, et donc ouvert à polémique. Mais que diable, n'est ce pas là le propre d'une Constitution ?
Qui s'insurge dans notre pays aux valeurs démocratiques profondément ancrées de l'article 16 de notre constitution qui confère TOUS les pouvoirs au Chef de l'Etat sur sa simple décision dès lors qu'il estime que la situation est exceptionnelle ??
Personne.
J'ai envie de l'avenir, j'ai confiance dans nos capacités individuelles et collectives, je crois dans nos valeurs, je suis convaincu que le projet Europe est une grande et belle ambition, et aujourd'hui dans le monde actuel nous devons porter haut et loin notre vision du monde, basée sur notre devise, Liberté, Fraternité, Egalité.
Tout autre choix que le Oui, c'est baisser les bras.
Cordialement à vous tous,
Fabrice RUFFO
Bonjour,
Moi aussi je voterai oui. Mais ce débat est quand même l'occasion de constater les limites de la conception Française de la politique.
Je m'explique :
La France est le pays qui a le plus besoin de « grands projets » pour avancer. Chez nous, quand nous n’avons pas Napoléon, Robespierre ou de Gaulle, nous nous ennuyons. Malheureusement, le quotidien des nations et surtout des nations démocratiques qui ne passent plus leur temps à partir en campagne pour la gloire d’un seul homme, ce quotidien donc est constitué par la gestion souvent ennuyeuse de sujets techniques : retraites, sécu, budget, éducation…
Alors, pour faire adhérer les foules, qu’a-t-on fait de la construction Européenne ? Un grand projet ! Un projet qui assure la paix entre les peuples, qui donne une nouvelle monnaie, qui construit une nouvelle puissance majeure capable de s’opposer avec force aux autres, aux USA même, sur la gestion du monde. Un moyen de retrouver à moindre coût le statut de leader que nous avons perdu en 1940. Et nous, en bons manichéens que nous sommes, nous avons tout gobé : être pour l’Europe, c’est être pour cela, être contre, c’est tout rejeter pour se recroqueviller sur nous même. Qui n’en a pas voulu un jour aux anglais, anti-européens, trop égoïstes pour ne pas nous rejoindre dans notre belle aventure qui règlerait tous nos soucis de chômage, d’éducation, de santé et j’en passe ?
Mais le problème, c’est que l’Europe c’est pas ça. Tous les autres pays européens, en général bien plus réalistes que nous en matière de politique, l’on compris bien avant nous : l’Europe, ce sont d’éternels débats techniques et procéduriers, où les consensus mous succèdent aux compromis gris, où on doit négocier l’avancée d’un dossier cher à notre nation contre un soutien équivalent sur un autre sujet cher à une autre nation. Alors quel rapport avec nos grands dessins ? Nos belles intentions ? Nos grands hommes ? Aucun ! C’est décevant ! C’est décevant ? Non, c’est nous qui le sommes !
Car imaginer qu’on puisse bâtir un édifice avec 6, 12, 15 puis 25 pays qui ne parlent pas la même langue, n’ont pas la même mentalité, et ne supporte pas la même équipe de foot, sans admettre qu’il faille passer des années à régler des problèmes, mettre des litres d’eau dans notre vers de vin, accepter qu’ils nous jugent comme nous les jugeons et qu’ils demandent que nous changions autant que nous aimerions les faire changer, c’est ça qui est décevant.
Car la politique, celle qui ne fait pas que s’opposer, celle qui gouverne, c’est ça : c’est technique, compliqué et pas rigolo. Et on ne peut pas l’apprécier sans entrer dans le détail des dossiers. Alors certes, nos hommes politiques, soucieux de ne pas nous donner trop de travail intellectuel nous propose un prêt à penser pratique depuis des années. Prêt à penser dont nous avons abusé et que nous rejetons aujourd’hui en nous précipitant sur… un autre prêt à penser, celui proposé par le camp du non : l’Europe c’est le mal absolu, la bureaucratie, la dilution de la démocratie dans un ensemble ingouvernable aux mains de fonctionnaires qui ne doivent rendre de compte à personne, c’est la Turquie en Europe, les délocalisations libérales et je ne sais quoi d’autre.
Un jour ou l’autre, il faudra se mettre à penser réellement par nous même et pour cela, il va falloir faire l’effort de comprendre quelque chose à la politique. Etre électeur c’est un droit, mais aussi un devoir : celui de voter en notre âme et conscience. Passer notre temps à dire que nous avons été bernés par le discours mielleux des hommes politique c’est irresponsable ! Lisons, étudions, comprenons le monde, comparons notre système à celui de nos voisins, voyons ce qui marche mieux chez les uns ou chez les autres, demandons nous pourquoi. Bref, ne nous arrêtons pas aux symboles. Réfléchissons et surtout travaillons à notre réflexion. Car l’économie, le droit, le fonctionnement des institutions, c’est compliqué et on ne pourra pas les comprendre sans travailler. Celui qui ne se livre pas à ce travail se condamne à voter au grès des discours démagogiques de nos hommes politiques et donc à se faire mener dans le bateau où il a lui-même choisi de s’embarquer.
Gouverner c’est choisir disait Mendès France. Voter, ce doit être travailler, alors.
Chers amis, ne faisons pas porter à l’Europe la responsabilité de notre incapacité à appréhender la politique. Son seul tord est de nous montrer à quel point nous nous laissons abusés par ceux dont le métier est de nous faire voter. Elle, elle se contente d’avancer à son rythme, celui d’une entité lourde certes. Mais, à force de débats opaques et interminables, elle parvient lentement à ses fins : celui de garantir, avec bien plus d’efficacité que notre propre état, l’intérêt des peuples qui la composent.
Dommage que personne n'ait songé à s'exprimer sur la Constitution Européenne en essayant de dédramatiser les enjeux.
D'abord est-ce une Constitution ou un Traité ?
Une partie de ce texte est consacrée au rappel des principes qui gouvernent l'Europe depuis le Traité de Rome.
Donc rien de nouveau.
Une autre partie est consacrée aux nouvelles règles de fonctionnement de la communauté à 25.
La question à se poser c'est, me semble-t-il : ces règles sont-elles meilleures ou moins bonnes que celles de Traité de Nice ? (qui à l'époque avait été particulièrement critiqué)
Et enfin, il y a une autre partie qui propose des avancées dans certains domaines.
Peut-être ce sont-elles qui cristallisent l'irritation de certains opposants.
Quoiqu'il en soit, le débat démocratique gagnerait à ce que quelqu'un se dévoue pour faire le boulot de pédagogie pour dépassionner ce qui mériterait de l'être sans essayer de faire peur aux conséquences d'un non.
Assurément un nouveau combat pour MEL.
jyk
Réponse à Pierre (05/04/2005)
Je comprends l’argument du « signal ». « Dire non à l’architecte pour qu’il écoute un peu plus les contraintes des maçons ». Si le « non » avait cette vertu, j’hésiterais. Car fondamentalement, je partage les mêmes craintes et les mêmes frustrations que la plupart des Français. Seulement voilà, il me semble qu’il y a erreur sur le destinataire du message. Il n’y a pas, en Europe, de « grand architecte ». Nous ne sommes plus à l’ère des fondateurs, de Gaulle, Schumann ou Adenauer. L’Europe est une architecture en constante négociation. Ses initiatives sont l’apanage de nos gouvernements respectifs. Se priver d’une Constitution, même imparfaite, ne changera pas les gouvernants. Et même si exit Raffarin, Chirac reste et tous les autres gouvernements européens. A-t-on imaginé un jour dire « non » à la Constitution française pour peser sur Giscard ou Mitterrand ? C’est, à mon humble avis, l’erreur d’objectif que commettent les partisans du « non ». Une fois qu’elle aura manifesté son prurit d’acné, la France restera avec ses problèmes et l’Europe restera imparfaite.
Réponse à Geronimo (05/04/2005)
Non, ami Geronimo. Bien qu’épicier et partisan d’une économie sociale… « de marché », je ne suis pas partisan d’une Europe qui se résumerait à une grande zone de libre-échange. Ne me faites pas ce procès, s’il vous plaît. Je milite au contraire pour une Europe politique, avec une expression culturelle et sociale forte. Je ne veux même pas réduire l’idéal européen à celui d’une « Europe puissance ». Dans mes rêves, j’imagine une Europe « cadre de vie », un projet collectif qui, dans le respect de la diversité des cultures, offrirait un modèle de développement acceptable pour toute une humanité qui cherche quelques repères, quelques valeurs. Bon, je ne vais pas vous la jouer « siècle des lumières », mais, par antithèse au modèle (ou à l’absence de modèle) américain, j’aspire comme vous à un autre idéal que celui qu’on nous présente aujourd’hui.
L’expression de mon « oui » n’a d’autre objectif que de pouvoir, demain, permettre à notre pays de peser sur le cours de cette histoire. Dire « non », c’est dire sa frustration ou sa rancœur, mais ça ne produit aucun effet positif sur la marche des choses. Dire « oui » n’apporte aucune garantie, j’en conviens, si ce n’est de rester à la table des négociations. Mais c’est une manière de rester dans le camp des pionniers, d’assumer la construction passée (bilan positif incontesté) et garder notre part de voix. Voilà ma conviction.
Un referendum pour adopter ou rejeter le traité de constitution n’est pas le bon procédé.
Tout d’abord le sujet est très complexe. Il l’est infiniment plus par exemple que de dire oui ou non à l’élection du président de la République au suffrage universel.
Comme le dit Laurent cela demande aux votants de travailler ; cela réclame aussi culture et vision de l’Europe souhaitée, conditions qui pour diverses raisons ne seront pas remplies.
Cela nécessite aussi un grand travail de pédagogie de part des politiques, travail qui n’est pas ou est mal fait.
Quelle peut être la vision de l’Europe du travailleur qui prend le metro tous les jours, du paysan qui voit débarquer fruits et légumes de la péninsule ibérique, du chômeur dont l’entreprise a été délocalisée, du marin pêcheur breton ou du patron de PME étranglé par la grande distribution…
Quelle vision de l’Europe peuvent avoir nos concitoyens quand pendant des mois les politiques attribuent leur inaction à l’Europe, nous présentent l’Europe comme une contrainte, justifient leur incapacité ou leur non-volonté de faire et leurs déboires économiques par l’Europe et tout d’un coup pour une campagne nous disent c’est notre avenir.
Ensuite comment éviter que cet enjeu majeur ne soit pas pollué par des sujets de politique intérieure (économiques, sociaux, vie politique, gouvernement…) qui vont conditionner le positionnement du votant (approbation ou rejet de la politique menée ou de la classe politique aux affaires) et par des prises de position de politiciens qui relèvent, dans beaucoup de cas, plus de la posture, de l’ego ou de l’arrivisme personnel que de convictions profondes ou d’ambition pour notre pays.
Et puis au bout du compte pour beaucoup quant on va au restaurant ce qui compte c’est : est-ce que le menu est alléchant ( le programme politique) et est-ce que les plats sont bons (les politiques pratiquées). Ce qui se passe en cuisine (la constitution) on s’en tape.
On voit, sur des sujets comme celui-là, les limites et les dangers de la démocratie directe
Ce sera un referendum
Un des grands arguments du NON est de dire le traité constitutionnel n’est pas assez « social » !!!
L’argument est incompréhensible (pour ne pas dire inepte) et fleure bon la démagogie
Quel est l’objet d’une constitution :
C’est de fixer l’esprit et les grands principes de référence (rôle du préambule)
C’est ensuite de définir les institutions (pouvoir de décision, pouvoir de contrôle) et déterminer leur organisation et leur mode de fonctionnement (élections, représentation, désignation au sein des instances, définition et délimitation des pouvoirs, règles d’adoption des décisions, règles de sanction…)
Une constitution est une règle du jeu dans le respect de laquelle ce seront les majorités que nous désignerons qui feront que les politiques menées seront sociales ou libérales.
Prenons une image. Le foot : la règle du jeu est là. Peut-on dire qu’elle n’est pas assez défensive. Peut-être ; mais force est de constater qu’à partir d’une règle commune les tactiques sont différentes : la défense, l’attaque, le verrouillage du centre, l’aile gauche, l’aile droite… Ce sont les équipes qui donnent un contenu au match et pas la règle.
On préférerait voir les opposants à l’adoption du traité se prononcer sur des thèmes plus proprement constitutionnels :
le mode de désignation sont ils-assez ou pas assez démocratiques
pouvoirs de l’Europe et pouvoirs des nations
le poids de chacun des pays dans les instances européennes
les règle d’adoption des décisions (majorité, unanimité) sont-elles propres à un bon fonctionnement
les pouvoirs du ministre des affaires étrangers et ses limites et la politique étrangère des nations
les règles d’élargissement et les limites de l’Europe
la politique de défense commune et nationale
pouvoir politique et banque centrale
etc.…
L’Europe et un immense projet et une belle ambition.
Mais force est de constater qu’elle s’est construite plus sur des bases économiques que politiques, que de ce fait elle est perçue comme technocratique et très éloignée des aspirations des gens
En conséquence (pour ou contre) elle n’enthousiasme pas beaucoup (voir les taux d’abstention)
C’est le politique qui mobilise, pas le technique
Par delà les jolis mots de paix, de vivre ensemble se pose alors la sempiternelle question :
quelle Europe voulons-nous ?
zone de libre échange, association d’états, fédéralisme ?
sommes-nous prêt à abandonner notre souveraineté totalement (un pas a été fait avec l’adoption de l’Euro), notre politique étrangère (exemple conflit irakien) ?
En matière de défense vaut-il mieux développer des programmes de coopération type Airbus ou nous fondre dans une défense européenne ?
En tant que nation sommes-nous condamnés en déclin ou celui-ci n’est-il que la conséquence du manque de volonté, de courage et surtout de vision de nos dirigeants ?
….
Vastes débats
MEL votre point de vue sur ces dernières questions serait sans nul doute éclairant
Espérons que le referendum à venir sera l’occasion d’une grande explication lors de laquelle les hommes politiques par delà leurs clivages laisseront tomber les slogans pour faire œuvre de pédagogie
Il n’y a plus qu’un mois pour faire ce travail
Ca se présente mal
Et puis en cas de doute ou de non travail comme dit Laurent regardons qui regroupe le non : le FN, la LCR, Lutte ouvrière, le PCF, Fabius, Mélanchon, Emmanuelli, Le Pen… joli melting pot!!
lu dans le nouvel obs. cette prémonition du penseur espagnol Ortega y Gasset (1883-1955)
« le problème c’est l’Europe, la solution c’est l’Europe »
La mémoire courte de Laurent Fabius:
Jorge Semprun rappelle dans le nouvel obs. un extrait d’un discours de 1992 de Fabius à propos de Maastricht :
« si l’on regarde hors de France, tous les partis de gauche, dans tous les pays d’Europe sans aucune exception, ont pris position pour le traité.
Comment peut-on alors se réclamer de la gauche et tourner le dos à toute la gauche européenne ? »
Amusant non ?
Cher M.E.L,
Je lis tous les jours vos notes. Pas toujours intéressée, pas toujours d'accord avec vous, parfois amusée, parfois agacée...
Cette fois-ci, je dois avouer que vous m'avez convaincue.
J’ai 35 ans, mon cœur et mon vote ont toujours été à gauche. Mais, pour être tout à fait franche, je préfère (pour avoir connu les deux) vivre et envoyer mes enfants à l’école, dans une commune gérée par la droite que par la gauche…
Pour moi, l'Europe est encore une sorte de "réalité immatérielle" ou plutôt une "future réalité trop matérielle". Comme la plupart des Français je me sens beaucoup plus concernée par la publication des chiffres du chômage, en France, que par ceux de la balance commerciale intra-communautaire...
Pour me faire ma propre opinion, j’ai suivi les débats télévisés, écouté et lu les arguments des uns et des autres, tenté de lire les textes constitutionnels : je me suis endormie à la moitié…
J'ai épluché le dépliant militant du Parti Socialistes "5 raisons de dire OUI" :
1) L'Europe sociale passe par le Oui : on dit de l'Europe qu'elle n'est qu'une économie, un marché, une monnaie. Le traité lui donne enfin un contenu social [...]
2) Une Europe plus démocratique : on dit qu’elle donne trop de pouvoir aux technocrates. Le traité donne la première place aux institutions démocratiques [...]
3) Une Europe plus forte : on dit de l’Europe qu’elle manque de puissance par rapport aux Etats-Unis. Le traité donne enfin à l’Europe une politique étrangère et de sécurité au service de la paix [...]
4) Une Europe plus protectrice : on dit de l’Europe qu’elle s’occupe trop des marchandises et pas assez des citoyens. Le traité leur accorde de nouvelles protections [...]
5) Une Europe plus efficace : on dit que l’Europe désormais à 25, est difficile à maîtriser. Le traité améliore son fonctionnement et donne à la France les moyens de peser davantage [...]
Toujours pas complètement rassurée…
Mais, à la lecture de votre note, simple et concrète, qui me parle à moi, française et européenne, je sais enfin que je voterais Oui le 29 mai. Arrêtons d’être frileux, d’avoir peur et remettons-nous à l’avenir.
Merci pour votre engagement M.E.L ….
Réponse à Georgette (05/05/2005)
Bienvenue au club. Oui, je suis d’accord avec vous, on pouvait s’endormir pendant certains débats télé sur le référendum. Rien de très sexy dans l’appel à voter. Le débat est évidemment faussé par le caractère technique du traité à valider. A la lecture du texte que j’ai reçu dans ma boîte aux lettres, je n’ai pas non plus ressenti de grand enthousiasme. Mais faisons fi de ces difficultés. L’acte fondateur, ce n’est pas tant la constitution que l’expression d’un oui collectif. Après tous ces débats, les autres pays ne pourront qu’être admiratifs, je l’espère, du résultat d’un vote positif.
Nous voici dans la dernière ligne droite.
L'occasion pour moi de faire le point sur ce que l'on perdrait en cas de rejet du traité. Pour voter en connaissance de cause.
Pas moins de 13 avancées, à mon avis, seraient alors remises en cause :
1) La majorité qualifiée ne serait pas assouplie (55% des Etats membres et 65% de la population dans le traité contre 72% du total des voix pour Nice). Plus difficile donc de prendre des décisions.
2) Le vote à la majorité qualifiée ne serait pas étendu, en particulier au domaine de la coopération judiciaire et policière, et à certaines décisions en matière de politique étrangère et de sécurité commune.
3) Les clauses-passerelles qui permettent de passer de l'unanimité à la majorité qualifiée ne seraient pas introduites. Avec Nice, il faudrait une ratification à l'unanimité des Etats membres.
4) La charte des droits fondamentaux ne serait plus contraignante pour les actes communautaires.
5) Le Parlement européen ne verrait pas ses prérogatives renforcées en matière de co-décision, notamment dans le domaine budgétaire.
6) les réunions du Conseil ne seraient pas publiques. Une occasion ratée pour ceux qui exigent justement davanatge de transparence dans le processus décisionnel.
7) les parlements nationaux ne seraient pas impliqués dans le contrôle de la subsidiarité.
8) Pas de ministre européen des affaires étrangères. Pas plus de service européen d'action extérieure, l'embryon pourtant d'une diplomatie européenne.
9) Pas de coopération structurée en matière de défense. Pas davantage d'Agence européenne de l'armement.
10) Pas de fusion des 3 anciens piliers en un seul : voilà qui est contraire à l'objectif de simplification pourtant réclamé par les tenants du "non".
11) La clarification des compétences entre ce qui relève de l'Union et des Etats membres ne serait pas opérée.
12) Pas de personnalité juridique pour l'Union et donc pas de possibilité de signer les traités, c'est-à-dire de devenir un acteur de la vie internationale.
13) Pas de Président permanent du Conseil européen. Maintien d'un système de rotation dont tout le monde reconnaît la faiblesse.
Voilà : treize points à avoir en tête au moment de déposer le petit papier dans l'urne.
Bon vote !
Re Sébastien (16 mai 2005)
Bravo ! J’adhère. Dans un « libre-opinion » ce lundi, j’ai rajouté cet argument tactique : nous avions critiqué les insuffisances de Nice, voulu ce nouveau Traité ; nous avons tenu la plume (Giscard), nous avons imposé les sujets « environnement et social », pas voulu des « réformes chrétiennes », etc… Dire « non » aujourd’hui, c’est se renier, c’est se discréditer aux yeux de ceux dont on a forcé la main. Celui qui dit « non », se couche et perd son tour. C’est mon 14ème point dans votre liste. Bon courage.
Dernière ligne droite, effectivement...
Juste un mot en réponse à Sebastien dont j'apprécie souvent les contributions.
La liste des avancées qu'il cite est indéniable, et les ayant bien en tête, il me semble que l'on peut néanmoins voter Non, de façon légitime.
Compte tenu des modalités de révision extrèmement compliquées -et pour être franc, pratiquement impossibles à mettre en oeuvre cf. art. IV-443 / 444 et 445 du traité- la question ne me semble pas tant être "Est-ce mieux que le passé ?" (la réponse serait indéniablement Oui, cf. sébastien) que "Est-ce bon pour le futur ?" (là, la réponse serait de mon point de vue Non).
Car si ce texte peut difficilement être changé (pour les 30 prochaines années disait Giscard...?), alors que dire des ses approximations démocratiques (à lire sur le sujet le texte d'Etienne Chouard disponible sur le net, parfois excessif mais souvent intéressant)et des ses orientations de politiques économiques ?
Si ce traité réputé constitutionnel ne se contente pas "d'organiser le politique" mais "fait aussi de la politque" (selon moi pendant 310 article sur 453... et plutot de façon libérale), alors il n'est pas souhaitable !
Si ce traité n'établit de façon claire la séparation des pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaires, et des contre-pouvoirs démocratiques assortis, alors il est même dangereux !
Il serait difficile de développer ici ces thèmes pourtant extrèmement étayés (et surement discutables d'ailleurs), mais posons-nous la question démocratique 'simpliste' suivante :
Si une majorité de gauche venait à être élue au parlement européen (reflétant les votes des électeurs européens à l'instant t, c'est les règles de la démocratie), pourrait-elle infléchir les politiques économiques de l'Union dans le sens voulu par son électorat SANS CHANGER LA CONSTITUTION ?
Peut être la réponse que chacun apporte à cette question devrait être la même que celle qu'il portera dans l'urne...
Salutations d'un européen réellement convaincu
Re Georgette (5 mai 2005)
Merci pour vos encouragements, Georgette. Avec mon père, j’ai co-signé lundi dernier un libre-opinion dans Le Figaro, reprenant quelques arguments déjà développés sur ce site. Je suis heureux que nos échanges aient contribué à vous éclairer.
Je trouve d’ailleurs très intéressant que beaucoup de bloggeurs sur ce site se sont mutuellement écoutés et ont pu conforter leur position. Sur son blog, Sébastien a fait une très bonne synthèse de tous ces débats. A bientôt.
Moi aussi, je voterai OUI ...
Enfin, un personnage de la vie publique qui a les "c" de s'engager...
Bravo pour vos prises de position dans ce blog.
Oui, malgré tout
Comme vous, je voterai oui, même si je me suis longuement interrogé. En particulier, 4 points me posaient problème :
1) sur la Défense commune : l'article I-41-2 indique qu'elle doit être compatible avec la politique de l'OTAN. Quel sera alors notre véritable degré d'autonomie ?
2) sur la laïcité : l'article II-70 prévoit que la liberté de religion implique la liberté de manifester sa religion en public. La loi sur les signes religieux à l'école sera-t-elle alors toujours valable ?
3) sur l'exception culturelle : l'article III-315-4-a indique que les accords sur les services culturels sont pris à l'unanimité "lorsqu'ils risquent de porter atteinte à la diversité culturelle et linguistique de l'Union". Il y a un renversement de la charge de la preuve : là où l'unanimité était obligatoire, demain il faudra apporter la preuve qu'elle est nécessaire. Ce qui est différent.
4) Les procédures de révision exigent l'unanimité. Il sera donc difficile de modifier ce texte. Or, la contrepartie d'un texte long et technique eût été de pouvoir le modifier facilement.
Malgré cela, je voterai oui car, comme vous l'indiquez, nous ne sommes pas sûrs d'avoir mieux plus tard. Mieux vaut tenir que courir en quelque sorte.
Quant au choix du référendum, je suis d'accord avec vous : je ne suis pas sûr qu'en la circonstance il corresponde à un bon usage de la démocratie directe (http://sebparis.over-blog.com/article-207606.html).
Des raisons, beaucoup de raisons de voter OUI! (4/4)
Alors finalement, j'ai lu « la chose » et je vais voter, résolument! Mais Jacques, François, Laurent, Jean-Marie, Philippe et les autres, les vrais faux promoteurs du 'oui' comme les profiteurs du 'non', une bonne fois pour toutes, disparaissez!
Je vais voter 'OUI' pour les citoyens européens, 'OUI' pour mes enfants et les enfants que je ne connais pas, 'OUI' pour donner une chance politique à l'Europe, 'OUI' pour la Charte des droits fondamentaux (civils, politiques et sociaux), 'OUI' pour les objectifs sociaux, 'OUI' pour la protection de l'environnement, 'OUI' pour une politique commune d'immigration, 'OUI' pour bien d'autres raisons encore. Bien sûr j'ai quelques réserves. Mais résolument et définitivement 'OUI' car il est impossible de voter autrement sans être pire qu'eux, 'OUI' donc, mais pas pour vous les politiques français, vous, une fois encore, partez !
Des raisons de tout mélanger (3/4)
Au risque de reprendre le Bourdieu que MEL citait dans le Blog du 18.03. dernier : « l'efficacité du discours performatif, qui prétend faire advenir ce qu'il énonce dans l'acte même de l'énoncer, dépend de l'autorité de celui qui l'énonce ». Appliqué à la vente faite sur la Constitution Européenne par les politiques de tous crins, il est clair qu'ils n'ont plus le magistère suffisant pour mener à bien le dossier.
L'Europe est certes une belle aventure. A t'on envie de lire la Constitution ? Nos représentants élus servent à cela, et on devrait pouvoir leur faire confiance. Il y a des politiques dits de droite qui disent de dire 'oui', ceux du même bord qui disent de dire 'non', idem au sein du Parti Socialiste. On ne comprend pas très bien les positions des uns et des autres, ce qui motive ces positions, et la Turquie, etc, etc, etc,... Vous conviendrez que la tentation est grande d'envoyer promener tout ce petit monde.
J'ai été tenté par le 'non', ou de ne pas voter. Mes collègues le savent, nous en parlons souvent. Certes pas un 'non' à une Constitution Européenne que je n'aurai pas lu, un 'non' à tout cela, à tous ces gens là, de tous bords que je fini pas vomir. Ils m'ont dégoutté de l'action politique, du vouloir collectif. Le 'non' se nourrit de plusieurs choses : l'ignorance, la résistance au changement, le discrédit qu'apporte au 'oui' ceux qui en assure la promotion, etc...
Des raisons de douter (2/4)
Le métier d'homme politique est ancien (Politik als beruf, dans Le savant et le politique, Max Weber). Ce qui est plus moderne en revanche en France (1970), c'est l'existence d'une élite politico-administrative regroupée en un corps social autonome (Les sommets de l'Etat, Pierre Birnbaum). Plus récente encore est l'importante solidarité dont font preuve les membres de ce corps social par delà les clivages idéologiques traditionnels qui permettaient jusque là de « lire » la vie de la Veme République de façon paisiblement manichéenne : gauche et droite, avec des nuances plus ou moins essentielles. Cette cohésion s'explique par de nombreux facteurs qui n'ont pas tous la même importance mais qui concourent tous à l'abolition du clivage originel et au brouillage du sens et de l'image : formations et origines sociales voisines pour le personnel qui compose ce corps, consensus croissant sur les outils économiques, réduction de l'influence de la France dans le concert des nations, alternances politiques, cohabitation répétées, « affaires », lois d'amnistie, chômage endémique... Ne nous trompons pas, la cohésion du corps politique s'est encore accrue après l'élection de 1981 à la faveur de la première cohabitation, puis des suivantes. La cohésion des représentants se renforçant, scellait la désaffection des représentés, les détournant ainsi de l'espérance que doit générer la politique et de la confiance dans le politique (croissance régulière de l'abstention aux consultations).
Des raisons de se méfier (1/4))
Le sujet, comme le choix, devrait être simple ; il est devenu inutilement complexe.
J'en pense donc, MEL, plusieurs choses.
Je suis tout à fait d'accord avec vous : il ne fallait pas de référendum. Mais comment ne pas tenter une nouvelle, une « nième» duperie à l'encontre des citoyens ? Comment ne pas tenter de se « refaire la cerise » lorsqu'on a dilapidé en un temps record le plus beau score électoral que le suffrage universel a mis à disposition du politique, et ce, grâce à un sujet sur le fond duquel il est raisonnablement difficile d'être défavorable : une Constitution pour l'Europe, enfin ! Comment ne pas tenter un nouveau grossier tour de passe-passe à deux balles : je me réhabilite, je me fais absoudre par l'onction du suffrage universel sur la Constitution Européenne parce que je suis discrédité dans ce que je suis, dans ce que je fait ou ne fait pas notablement sur le plan intérieur... Exercice déjà tenté et péniblement réussi par le précédent occupant. Il l'a donc refait. Ils l'ont fait. Ils auront donc tout fait !
oui oui et oui
oui pour l'histoire oui pour l'europe oui pour avancer et surtout oui pour la democratie(ou comme le dit si bien augustin oui pour toutes les bonnes raisonsque nous avons de voter oui)
dire non serai demander a n'etre que remplacant voir a rester dans les tribunesdans un role de spectateurs(ca suffit soyons acteur de notre avenir et celui de nos enfants svp)
je vais voter oui mais tout de meme avec le desageable sentiment d'etre une fois de plus pris en otage(en effet certains points me derangent un peu)
je n'ai pas vote pour chirac il n'y a pas si longtemps j'ai vote contre l'extreme droite le 29/05 je vais voter oui mais en desaccord avec certains textes(la vie est cruelle)
a quand un choix plus precis un projet plus ambitieux plus social plus democrate va m'etre propose afin que je puisse etre heureux de donner une voix franche precise et sans ambiguites
allons gardons le moral et avancons n'ayons pas peur d'afficher nos idees et nos convictions.
bravo a vous mel pour le courage que vous avez d'afficher les votres comme si souvent d'ailleurs
Pourquoi pas' sur le principe du référendum...
Avant de s'emporter joyeusement sur la réponse à apporter au référendum, sommes-nous si sûrs que son principe est aussi consensuellement contestable que cela...
Evidemment d'accord avec MEL, Augustin et Sébastien pour reconnaître que la complexité-même de la question (300 pages pour bien la comprendre, cela justifie le vocable de complexe...) induit un risque fort d'une réponse, au mieux hors-sujet et au pire irrationnelle.
Evidemment, l'intention du chef de l'état avec ce référendum est grossière et la calcul politique connu : la ficelle est tellement grosse qu'elle risque de ressembler à s'y 'mé-pendre' à une corde avec noeud coulant(comme en son temps une certaine dissolution... du même auteur !).
Comme son prédécesseur (lui aussi en son temps sur Maastricht), il veut endosser l'habit du pompier pyromane pour son plus grand profit politique !
N'est-il pas pathétique de voir ainsi le destin européen balloté au gré des calculs politiques personnels de nos dirigeants ?
Pourtant, je continue d'avoir foi en la démocratie directe et en mes concitoyens, car la seule attitude responsable face à ce capharnaüm mediatico-politique est de répondre sereinement, calmement à la question posée, et à elle seule.
Après tout, ne pas nous la poser serait revenu -pour les esprits chagrins- à nous prendre pour des crétins : montrons donc que cela, nous ne le sommes point !
Et s'il doit y avoir sanction électorale, elle viendra en son temps, c'est-à-dire plus tard.
NON merci !
Eh bien moi, je voterai NON, mille fois NON. Parce que, à chaque bonne raison que vous donnez de voter oui, je pourrais prendre le contrepied et vous prouvez que ce que vous prenez pour un progrès, "dans le sens de l'histoire" est plutôt source d'inquiétudes, pour la plupart des Français.
J'ai personnellement de profondes inquiétudes tant sur le plan religieux, culturel que militaire.
On a l'impression que vous allez voter "oui" comme le dit Sébastien (il est intelligent, ce garçon) pour un "mieux vaut tenir que courir".
Cela fait depuis la fin de la seconde guerre mondiale (Traité de Rome en 57) que nous attendons l'Europe, pourquoi se précipiter aujourd'hui vers une Union qui ressemble plus à un conglomérat de pays aux intérêts et aux histoires divergentes.
Si ce n'est au nom d'un grand marché unique, je vous retouve bien là, Monsieur L'Epicier...
Rendez-vous le 29 mai aux urnes !
Et OUI sur le fond
Après moult hésitations et tentations épidermiques de renvoyer dos-à-dos nos piètres marionnettistes politiques (jamais très agréable de se faire pour un idiot par quelqu'un qui n'est pas censé être un imbécile), la raison l'emporte sur la passion, et le Oui s'impose.
Biensûr que la construction européenne prime sur les arguties destructrices des contestataires de tout poil...
- Cette constitution est imparfaite ?
Mais biensur, et heureusement même, car nous ne serions plus lucides de nous croire infaillibles.
- Cette constitution n'est pas assez sociale ? Certainement... Mais rappelons tout de même qu'une constitution n'est pas ni un code du travail ni un texte de Loi 'social' : elle a pour objectif d'établir la forme et les règles de fonctionnement d'un gouvernement et l'organisation des pouvoirs publics !
En tout cas, la question qui tue au prochain concours de l'ENA sera "La Constitution Française est-elle sociale ? Si non, devrait-elle l'être ?"
- Cette constitution ne défend pas les intérêts, les acquis de la france ?
Bienvenus en Europe, Messieurs ! Et rappelons-nous de nous remettre en question quand nous sommes seuls contre tous à croire que nous avons raison.
MEL à raison de rappeler que le OUI est une forme de profession de foi, par nature plus inconfortable qu'un NON, immobiliste et rétrograde.
Plus inconfortable, certes, mais tellement nécessaire pour avancer, ne pas se scléroser, évoluer, convaincre, être convaincu... Vivre en Europe quoi !
Bcp de partisans du OUI disent que ce traité ne changera pas grand chose aux accords de Nice. Sauf que maintenant, les gens d'en haut ont consenti à demander leur avis à ceux d'en bas. Depuis 1955, l'Europe a toujours été faite par de grands esprits qui ont bati quelque chose. Nous sommes maintenant arrivés à la limite entre les gens et cette construction qu'ils n'ont voulue (sans idée de NON vouloir). Dans une entreprise, passée une certaine taille, on demande l'avis des travailleurs, on a un comité d'entreprise, etc.. et pourtant les gens ne vivent pas dans l'entreprise complètement. Pour l'Europe, on n'a jamais vraiment demandé l'avis des gens et on se retrouve au bout de 50 ans avec un ensemble fait de bric et de broc où les gens ne se connaissent pas (on parle plus des élections américaines que des élections en allemagne et on parle plus de ce qui se passe en Israel que de ce qui se passe en Pologne ou en Lituanie ou en Suède ou au Portugal !!!; ou rien n'est homogénéisé (quid d'une TVA unique, ne serait-ce que dans la zone euro ???: quid d'un statut de société (firme) européenne plutôt que nos sa, sas, sarl de chaque pays ??; quid d'impots unifiés ??) ??
Les pays de l'est ont adhéré à l'Europe car leurs dirigeants leur ont promis de l'argent pour construire ou reconstruire les pays et notamment par exemple les logements qui manquent cruellement. Personne ne sait à l'ouest de l'Europe qui va payer ces sommes astronomiques qui sont attendues là bas ? Est-ce la France, l'Allemagne, la zone euro ? alors que les financements européens doivent baisser ?
De partout on clame les bienfaits de la décentralisation, l'esception culturelle, les particularités de chacun et d'un autre côté on veut unifier, homogénéiser 25 pays aussi différents par exemple que le Portugal avec la Finlande ?
Certes tout cela est beau et très romantique mais est-ce REALISTE ? Est-ce qu'en additionnant les chomeurs et les problèmes on va les solutionner ? Les hommes sont comme les pommes, quand on les entassent ils pourrissent disait je ne sais plus qui et c'est ce qui risque de se passer si les technocrates et dirigeants (spurement bien intentionnés) continuent leur superlego et leur fuite en avant dans un rêve sans consolider, écouter, entendre ce que veulent les gens..concrètement..très concrètement..
Voter NON n'est pas du tout destructeur mais est aussi dire à l'architecte: écoute un peu les contraintes des maçons, des échaffaudages, des horaires de travail et du ciment !!
Vouloir tout mettre en vrac dans un truc bien carré (le traité) ne résoudra rien et au contraire provoquera une crise bien plus grave dans quelques années.. Est-ce que le tenants du OUI autorisent leurs enfants à ranger tous leurs jouets en vrac dans un joli coffre bien propre de l'extérieur ? C'est pourtant ce qui est proposé avec ce texte qui conteitn autant d'articles que la constitution soviétique ;-)) un exemple à méditer comme d'ailleurs les conséquences de l'absorption de la RDA par la RFA au niveau économique .. c'était une belle maquette pour l'Europe non ? (en plus avec la même langue...)
Georges W. BUSH voterait "CONTRE" si la possibilité lui en était offerte.
Voter NON, c'est donner toujours plus de pouvoir au Libéralisme des puissances financières Américaines en Europe.
Voter NON, c'est voter BUSH !
Edwards
Des raisons de débattre – Re : à Enée, le re lec, Augustin, Nathal, Sébastien (05/04/2005
L’Europe, voilà un sujet qui met le feu aux claviers. Vos contributions et les débats qu’elles alimentent sont très intéressants. Ces deux derniers jours, j’ai été très pris par la nouvelle mise en ligne du blog et des modifications sur le site. Je vous propose de réfléchir à tout cela ce week-end et je vous répondrai lundi ou mardi prochains. Merci de votre fidélité.
Bonjour,
Proposer un référendum sur un dossier aussi technique, c'est un risque politique de premier ordre. Risque de voir confondu des questions nationales à une question européenne, c'est évident.
C'est aussi un grand message : nous, Français, nous engageons complètement et avec confiance, par la "vox populi" dans la construction européenne.
Oui est un renforcement, de facto, de notre capacité à peser en Europe.
Le texte est imparfait, c'est certain. 25 pays avec des divergences sociales, culturelles, législatives, des envies protectionnistes ne peuvent aboutir qu'à un compromis.
Que devons nous retenir : une envie commune pour plus de démocratie, une envie de proposer des leaders élus, et non plus désignés.
C'est cet esprit là qui m'intéresse, bien plus que le texte, technique, interprétable à souhait, et donc ouvert à polémique. Mais que diable, n'est ce pas là le propre d'une Constitution ?
Qui s'insurge dans notre pays aux valeurs démocratiques profondément ancrées de l'article 16 de notre constitution qui confère TOUS les pouvoirs au Chef de l'Etat sur sa simple décision dès lors qu'il estime que la situation est exceptionnelle ??
Personne.
J'ai envie de l'avenir, j'ai confiance dans nos capacités individuelles et collectives, je crois dans nos valeurs, je suis convaincu que le projet Europe est une grande et belle ambition, et aujourd'hui dans le monde actuel nous devons porter haut et loin notre vision du monde, basée sur notre devise, Liberté, Fraternité, Egalité.
Tout autre choix que le Oui, c'est baisser les bras.
Cordialement à vous tous,
Fabrice RUFFO
Bonjour,
Moi aussi je voterai oui. Mais ce débat est quand même l'occasion de constater les limites de la conception Française de la politique.
Je m'explique :
La France est le pays qui a le plus besoin de « grands projets » pour avancer. Chez nous, quand nous n’avons pas Napoléon, Robespierre ou de Gaulle, nous nous ennuyons. Malheureusement, le quotidien des nations et surtout des nations démocratiques qui ne passent plus leur temps à partir en campagne pour la gloire d’un seul homme, ce quotidien donc est constitué par la gestion souvent ennuyeuse de sujets techniques : retraites, sécu, budget, éducation…
Alors, pour faire adhérer les foules, qu’a-t-on fait de la construction Européenne ? Un grand projet ! Un projet qui assure la paix entre les peuples, qui donne une nouvelle monnaie, qui construit une nouvelle puissance majeure capable de s’opposer avec force aux autres, aux USA même, sur la gestion du monde. Un moyen de retrouver à moindre coût le statut de leader que nous avons perdu en 1940. Et nous, en bons manichéens que nous sommes, nous avons tout gobé : être pour l’Europe, c’est être pour cela, être contre, c’est tout rejeter pour se recroqueviller sur nous même. Qui n’en a pas voulu un jour aux anglais, anti-européens, trop égoïstes pour ne pas nous rejoindre dans notre belle aventure qui règlerait tous nos soucis de chômage, d’éducation, de santé et j’en passe ?
Mais le problème, c’est que l’Europe c’est pas ça. Tous les autres pays européens, en général bien plus réalistes que nous en matière de politique, l’on compris bien avant nous : l’Europe, ce sont d’éternels débats techniques et procéduriers, où les consensus mous succèdent aux compromis gris, où on doit négocier l’avancée d’un dossier cher à notre nation contre un soutien équivalent sur un autre sujet cher à une autre nation. Alors quel rapport avec nos grands dessins ? Nos belles intentions ? Nos grands hommes ? Aucun ! C’est décevant ! C’est décevant ? Non, c’est nous qui le sommes !
Car imaginer qu’on puisse bâtir un édifice avec 6, 12, 15 puis 25 pays qui ne parlent pas la même langue, n’ont pas la même mentalité, et ne supporte pas la même équipe de foot, sans admettre qu’il faille passer des années à régler des problèmes, mettre des litres d’eau dans notre vers de vin, accepter qu’ils nous jugent comme nous les jugeons et qu’ils demandent que nous changions autant que nous aimerions les faire changer, c’est ça qui est décevant.
Car la politique, celle qui ne fait pas que s’opposer, celle qui gouverne, c’est ça : c’est technique, compliqué et pas rigolo. Et on ne peut pas l’apprécier sans entrer dans le détail des dossiers. Alors certes, nos hommes politiques, soucieux de ne pas nous donner trop de travail intellectuel nous propose un prêt à penser pratique depuis des années. Prêt à penser dont nous avons abusé et que nous rejetons aujourd’hui en nous précipitant sur… un autre prêt à penser, celui proposé par le camp du non : l’Europe c’est le mal absolu, la bureaucratie, la dilution de la démocratie dans un ensemble ingouvernable aux mains de fonctionnaires qui ne doivent rendre de compte à personne, c’est la Turquie en Europe, les délocalisations libérales et je ne sais quoi d’autre.
Un jour ou l’autre, il faudra se mettre à penser réellement par nous même et pour cela, il va falloir faire l’effort de comprendre quelque chose à la politique. Etre électeur c’est un droit, mais aussi un devoir : celui de voter en notre âme et conscience. Passer notre temps à dire que nous avons été bernés par le discours mielleux des hommes politique c’est irresponsable ! Lisons, étudions, comprenons le monde, comparons notre système à celui de nos voisins, voyons ce qui marche mieux chez les uns ou chez les autres, demandons nous pourquoi. Bref, ne nous arrêtons pas aux symboles. Réfléchissons et surtout travaillons à notre réflexion. Car l’économie, le droit, le fonctionnement des institutions, c’est compliqué et on ne pourra pas les comprendre sans travailler. Celui qui ne se livre pas à ce travail se condamne à voter au grès des discours démagogiques de nos hommes politiques et donc à se faire mener dans le bateau où il a lui-même choisi de s’embarquer.
Gouverner c’est choisir disait Mendès France. Voter, ce doit être travailler, alors.
Chers amis, ne faisons pas porter à l’Europe la responsabilité de notre incapacité à appréhender la politique. Son seul tord est de nous montrer à quel point nous nous laissons abusés par ceux dont le métier est de nous faire voter. Elle, elle se contente d’avancer à son rythme, celui d’une entité lourde certes. Mais, à force de débats opaques et interminables, elle parvient lentement à ses fins : celui de garantir, avec bien plus d’efficacité que notre propre état, l’intérêt des peuples qui la composent.
Dommage que personne n'ait songé à s'exprimer sur la Constitution Européenne en essayant de dédramatiser les enjeux.
D'abord est-ce une Constitution ou un Traité ?
Une partie de ce texte est consacrée au rappel des principes qui gouvernent l'Europe depuis le Traité de Rome.
Donc rien de nouveau.
Une autre partie est consacrée aux nouvelles règles de fonctionnement de la communauté à 25.
La question à se poser c'est, me semble-t-il : ces règles sont-elles meilleures ou moins bonnes que celles de Traité de Nice ? (qui à l'époque avait été particulièrement critiqué)
Et enfin, il y a une autre partie qui propose des avancées dans certains domaines.
Peut-être ce sont-elles qui cristallisent l'irritation de certains opposants.
Quoiqu'il en soit, le débat démocratique gagnerait à ce que quelqu'un se dévoue pour faire le boulot de pédagogie pour dépassionner ce qui mériterait de l'être sans essayer de faire peur aux conséquences d'un non.
Assurément un nouveau combat pour MEL.
jyk
Réponse à Pierre (05/04/2005)
Je comprends l’argument du « signal ». « Dire non à l’architecte pour qu’il écoute un peu plus les contraintes des maçons ». Si le « non » avait cette vertu, j’hésiterais. Car fondamentalement, je partage les mêmes craintes et les mêmes frustrations que la plupart des Français. Seulement voilà, il me semble qu’il y a erreur sur le destinataire du message. Il n’y a pas, en Europe, de « grand architecte ». Nous ne sommes plus à l’ère des fondateurs, de Gaulle, Schumann ou Adenauer. L’Europe est une architecture en constante négociation. Ses initiatives sont l’apanage de nos gouvernements respectifs. Se priver d’une Constitution, même imparfaite, ne changera pas les gouvernants. Et même si exit Raffarin, Chirac reste et tous les autres gouvernements européens. A-t-on imaginé un jour dire « non » à la Constitution française pour peser sur Giscard ou Mitterrand ? C’est, à mon humble avis, l’erreur d’objectif que commettent les partisans du « non ». Une fois qu’elle aura manifesté son prurit d’acné, la France restera avec ses problèmes et l’Europe restera imparfaite.
Réponse à Geronimo (05/04/2005)
Non, ami Geronimo. Bien qu’épicier et partisan d’une économie sociale… « de marché », je ne suis pas partisan d’une Europe qui se résumerait à une grande zone de libre-échange. Ne me faites pas ce procès, s’il vous plaît. Je milite au contraire pour une Europe politique, avec une expression culturelle et sociale forte. Je ne veux même pas réduire l’idéal européen à celui d’une « Europe puissance ». Dans mes rêves, j’imagine une Europe « cadre de vie », un projet collectif qui, dans le respect de la diversité des cultures, offrirait un modèle de développement acceptable pour toute une humanité qui cherche quelques repères, quelques valeurs. Bon, je ne vais pas vous la jouer « siècle des lumières », mais, par antithèse au modèle (ou à l’absence de modèle) américain, j’aspire comme vous à un autre idéal que celui qu’on nous présente aujourd’hui.
L’expression de mon « oui » n’a d’autre objectif que de pouvoir, demain, permettre à notre pays de peser sur le cours de cette histoire. Dire « non », c’est dire sa frustration ou sa rancœur, mais ça ne produit aucun effet positif sur la marche des choses. Dire « oui » n’apporte aucune garantie, j’en conviens, si ce n’est de rester à la table des négociations. Mais c’est une manière de rester dans le camp des pionniers, d’assumer la construction passée (bilan positif incontesté) et garder notre part de voix. Voilà ma conviction.
Un referendum pour adopter ou rejeter le traité de constitution n’est pas le bon procédé.
Tout d’abord le sujet est très complexe. Il l’est infiniment plus par exemple que de dire oui ou non à l’élection du président de la République au suffrage universel.
Comme le dit Laurent cela demande aux votants de travailler ; cela réclame aussi culture et vision de l’Europe souhaitée, conditions qui pour diverses raisons ne seront pas remplies.
Cela nécessite aussi un grand travail de pédagogie de part des politiques, travail qui n’est pas ou est mal fait.
Quelle peut être la vision de l’Europe du travailleur qui prend le metro tous les jours, du paysan qui voit débarquer fruits et légumes de la péninsule ibérique, du chômeur dont l’entreprise a été délocalisée, du marin pêcheur breton ou du patron de PME étranglé par la grande distribution…
Quelle vision de l’Europe peuvent avoir nos concitoyens quand pendant des mois les politiques attribuent leur inaction à l’Europe, nous présentent l’Europe comme une contrainte, justifient leur incapacité ou leur non-volonté de faire et leurs déboires économiques par l’Europe et tout d’un coup pour une campagne nous disent c’est notre avenir.
Ensuite comment éviter que cet enjeu majeur ne soit pas pollué par des sujets de politique intérieure (économiques, sociaux, vie politique, gouvernement…) qui vont conditionner le positionnement du votant (approbation ou rejet de la politique menée ou de la classe politique aux affaires) et par des prises de position de politiciens qui relèvent, dans beaucoup de cas, plus de la posture, de l’ego ou de l’arrivisme personnel que de convictions profondes ou d’ambition pour notre pays.
Et puis au bout du compte pour beaucoup quant on va au restaurant ce qui compte c’est : est-ce que le menu est alléchant ( le programme politique) et est-ce que les plats sont bons (les politiques pratiquées). Ce qui se passe en cuisine (la constitution) on s’en tape.
On voit, sur des sujets comme celui-là, les limites et les dangers de la démocratie directe
Ce sera un referendum
Un des grands arguments du NON est de dire le traité constitutionnel n’est pas assez « social » !!!
L’argument est incompréhensible (pour ne pas dire inepte) et fleure bon la démagogie
Quel est l’objet d’une constitution :
C’est de fixer l’esprit et les grands principes de référence (rôle du préambule)
C’est ensuite de définir les institutions (pouvoir de décision, pouvoir de contrôle) et déterminer leur organisation et leur mode de fonctionnement (élections, représentation, désignation au sein des instances, définition et délimitation des pouvoirs, règles d’adoption des décisions, règles de sanction…)
Une constitution est une règle du jeu dans le respect de laquelle ce seront les majorités que nous désignerons qui feront que les politiques menées seront sociales ou libérales.
Prenons une image. Le foot : la règle du jeu est là. Peut-on dire qu’elle n’est pas assez défensive. Peut-être ; mais force est de constater qu’à partir d’une règle commune les tactiques sont différentes : la défense, l’attaque, le verrouillage du centre, l’aile gauche, l’aile droite… Ce sont les équipes qui donnent un contenu au match et pas la règle.
On préférerait voir les opposants à l’adoption du traité se prononcer sur des thèmes plus proprement constitutionnels :
le mode de désignation sont ils-assez ou pas assez démocratiques
pouvoirs de l’Europe et pouvoirs des nations
le poids de chacun des pays dans les instances européennes
les règle d’adoption des décisions (majorité, unanimité) sont-elles propres à un bon fonctionnement
les pouvoirs du ministre des affaires étrangers et ses limites et la politique étrangère des nations
les règles d’élargissement et les limites de l’Europe
la politique de défense commune et nationale
pouvoir politique et banque centrale
etc.…
L’Europe et un immense projet et une belle ambition.
Mais force est de constater qu’elle s’est construite plus sur des bases économiques que politiques, que de ce fait elle est perçue comme technocratique et très éloignée des aspirations des gens
En conséquence (pour ou contre) elle n’enthousiasme pas beaucoup (voir les taux d’abstention)
C’est le politique qui mobilise, pas le technique
Par delà les jolis mots de paix, de vivre ensemble se pose alors la sempiternelle question :
quelle Europe voulons-nous ?
zone de libre échange, association d’états, fédéralisme ?
sommes-nous prêt à abandonner notre souveraineté totalement (un pas a été fait avec l’adoption de l’Euro), notre politique étrangère (exemple conflit irakien) ?
En matière de défense vaut-il mieux développer des programmes de coopération type Airbus ou nous fondre dans une défense européenne ?
En tant que nation sommes-nous condamnés en déclin ou celui-ci n’est-il que la conséquence du manque de volonté, de courage et surtout de vision de nos dirigeants ?
….
Vastes débats
MEL votre point de vue sur ces dernières questions serait sans nul doute éclairant
Espérons que le referendum à venir sera l’occasion d’une grande explication lors de laquelle les hommes politiques par delà leurs clivages laisseront tomber les slogans pour faire œuvre de pédagogie
Il n’y a plus qu’un mois pour faire ce travail
Ca se présente mal
Et puis en cas de doute ou de non travail comme dit Laurent regardons qui regroupe le non : le FN, la LCR, Lutte ouvrière, le PCF, Fabius, Mélanchon, Emmanuelli, Le Pen… joli melting pot!!
lu dans le nouvel obs. cette prémonition du penseur espagnol Ortega y Gasset (1883-1955)
« le problème c’est l’Europe, la solution c’est l’Europe »
La mémoire courte de Laurent Fabius:
Jorge Semprun rappelle dans le nouvel obs. un extrait d’un discours de 1992 de Fabius à propos de Maastricht :
« si l’on regarde hors de France, tous les partis de gauche, dans tous les pays d’Europe sans aucune exception, ont pris position pour le traité.
Comment peut-on alors se réclamer de la gauche et tourner le dos à toute la gauche européenne ? »
Amusant non ?
Cher M.E.L,
Je lis tous les jours vos notes. Pas toujours intéressée, pas toujours d'accord avec vous, parfois amusée, parfois agacée...
Cette fois-ci, je dois avouer que vous m'avez convaincue.
J’ai 35 ans, mon cœur et mon vote ont toujours été à gauche. Mais, pour être tout à fait franche, je préfère (pour avoir connu les deux) vivre et envoyer mes enfants à l’école, dans une commune gérée par la droite que par la gauche…
Pour moi, l'Europe est encore une sorte de "réalité immatérielle" ou plutôt une "future réalité trop matérielle". Comme la plupart des Français je me sens beaucoup plus concernée par la publication des chiffres du chômage, en France, que par ceux de la balance commerciale intra-communautaire...
Pour me faire ma propre opinion, j’ai suivi les débats télévisés, écouté et lu les arguments des uns et des autres, tenté de lire les textes constitutionnels : je me suis endormie à la moitié…
J'ai épluché le dépliant militant du Parti Socialistes "5 raisons de dire OUI" :
1) L'Europe sociale passe par le Oui : on dit de l'Europe qu'elle n'est qu'une économie, un marché, une monnaie. Le traité lui donne enfin un contenu social [...]
2) Une Europe plus démocratique : on dit qu’elle donne trop de pouvoir aux technocrates. Le traité donne la première place aux institutions démocratiques [...]
3) Une Europe plus forte : on dit de l’Europe qu’elle manque de puissance par rapport aux Etats-Unis. Le traité donne enfin à l’Europe une politique étrangère et de sécurité au service de la paix [...]
4) Une Europe plus protectrice : on dit de l’Europe qu’elle s’occupe trop des marchandises et pas assez des citoyens. Le traité leur accorde de nouvelles protections [...]
5) Une Europe plus efficace : on dit que l’Europe désormais à 25, est difficile à maîtriser. Le traité améliore son fonctionnement et donne à la France les moyens de peser davantage [...]
Toujours pas complètement rassurée…
Mais, à la lecture de votre note, simple et concrète, qui me parle à moi, française et européenne, je sais enfin que je voterais Oui le 29 mai. Arrêtons d’être frileux, d’avoir peur et remettons-nous à l’avenir.
Merci pour votre engagement M.E.L ….
Réponse à Georgette (05/05/2005)
Bienvenue au club. Oui, je suis d’accord avec vous, on pouvait s’endormir pendant certains débats télé sur le référendum. Rien de très sexy dans l’appel à voter. Le débat est évidemment faussé par le caractère technique du traité à valider. A la lecture du texte que j’ai reçu dans ma boîte aux lettres, je n’ai pas non plus ressenti de grand enthousiasme. Mais faisons fi de ces difficultés. L’acte fondateur, ce n’est pas tant la constitution que l’expression d’un oui collectif. Après tous ces débats, les autres pays ne pourront qu’être admiratifs, je l’espère, du résultat d’un vote positif.

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