ÉCONOMIE Communication

Industriels et publicitaires sont-ils « des fabricants d’obésité » ?

Toutes les revues professionnelles se sont focalisées sur le sujet. Colloques, prises de position, mobilisation de scientifiques…les grandes marques agroalimentaires affûtent leurs arguments. Elles refusent d’être « les boucs émissaires » des campagnes lancées par les organisations de consommateurs et les pouvoirs publics contre le « trop de sel, trop de sucre, trop gras ». C’est le secteur de la pub qui a, le premier, senti le boulet. Trois échéances vont conditionner le nouveau discours nutritionnel des marques. a) En décembre 2006, la directive « Télévision sans frontière » sera discutée au Parlement. Les consommateurs veulent y faire interdire toutes les pubs qui font la promotion de la « malbouffe ». Notamment à destination des enfants. b) En février 2007, la Commission Européenne va commencer à élaborer une proposition de texte pour harmoniser les étiquetages nutritionnels. (On peut compter sur la résistance de quelques lobbies). c) Début mars 2007 devrait être publié, enfin, le décret (dont la sortie a été tant de fois remise, la loi a été promulguée en 2004) pour fixer les types d’informations qui, à l’instar des publicités sur le tabac et l’alcool, devront accompagner toute publicité alimentaire. Les réactions : Trop, c’est trop, répondent les publicitaires : et pêle-mêle, ils anticipent les contresens, les lourdeurs, les perturbations de messages qu’une telle prolifération d’écrits ne manquera pas de produire. Tous s’accordent pour dire qu’en s’attaquant à la publicité, on se trompe de responsable. Dans un édito fort bien torché, comme il en a l’habitude, l’énergique Christian Blachas, directeur de la rédaction de CB News, lance une salve contre les « maniaques de l’interdiction ». Sur le fond, on ne peut pas lui donner tort quand il dit : « Il est clair que l’inaction, la sédentarité, le « moulage » devant la télé et les problèmes psychologiques liés à des situations familiales sont certainement plus responsables de la surcharge pondérale des enfants que la pub pour des barres chocolatées… ». Assurément, il a encore raison quand, dans une approche globale, il estime qu’il faut d’abord « éduquer le jeune consommateur, lui assurer des messages d’hygiène alimentaire puisque les parents ne le font plus. Par manque de temps. Ou par démission ». (De fait, quand je vois tous ces parents filer des ronds pour qu’au cinéma, leur progéniture se goinfre de coca cola géant et de pop-corn, je crie à l’inconscience. Certains conditionnements proposent, le temps d’un film, d’avaler l’équivalent en sucre d’une consommation mensuelle pour un être normal !!!). Mais, à vouloir exonérer à tout prix la pub et l’industrie, Christian Blachas en fait trop. La discussion : Il dit : L’obésité infantile est un phénomène récent, « pourquoi les gamins qui regardaient la télé en 68 (date de l’apparition de la pub télé) auraient-ils été épargnés par l’obésité » et pas ceux d’aujourd’hui. Il rajoute : « Je fais partie d’une génération gavée de carambars et de malabars…autant de produits qui ne faisaient pas de publicité. Or, je n’ai pas le souvenir que cette époque ait engendré beaucoup d’obèses ». Allons, Christian, ce n’est pas sérieux. Tu aurais pu dire que la cuisine traditionnelle, jusque dans les années 60, abusait de charcuteries saumurées, de pâtés en croûte, de saindoux et de beurre salé… Mais il aurait aussi fallu dire que les modes de vie étaient moins sédentaires. Mais surtout, il ne faut pas méconnaître les lois de la génétique. Les prédispositions à l’obésité ont été façonnées par les habitudes alimentaires des générations précédentes. Et si le nombre d’enfants obèses explose aujourd’hui, c’est bien parce que la tendance est à l’excès. Comme jamais, on a autant mangé de sel et de sucre. Enfin, jamais la pub n’a autant préconisé le snacking (le grignotage) dans les stations d’autoroute, dans les salles de spectacle, sur le lieu de travail…et même à la maison. La démonstration : L’étude réalisée par Que Choisir (n° 441, octobre 2006) est édifiante. Non seulement, « parmi les aliments qui font l’objet de pub télé pendant les émissions consacrées aux enfants, neuf sur dix sont déséquilibrés ». Mais l’investissement publicitaire sur les marques finit par surpondérer la présence, dans nos foyers, de ces produits festifs au détriment de produits plus équilibrés. Alors, disons-le tout net : nous sommes tous responsables, parents, éducateurs, industriels, publicitaires, distributeurs. C’est un chantier énorme qu’il nous faut ouvrir. Un chantier qui passe par l’éducation à l’école, la place de la nutrition dans la formation des médecins généralistes, une information consommateur plus lisible sur les packagings, la refondation du discours nutritionnel des marques et la discrimination positive pour les produits moins caloriques, à l’école, au restaurant, etc. Après tout, voilà un défi sacrément intéressant pour la publicité.

118 Commentaires

Réponse à Eric et à erosoft (17/10/06)
Oui, je confirme. Tous les produits « marque Repère » sont actuellement passés à la loupe. Des nutritionnistes travaillent sur le cahier des charges de chaque produit. C’est un travail de longue haleine. On a fait à peu près la moitié du chemin.
Réponse à tempus fugit (17/10/06)
Même réponse qu’à Didon et à Desvignes. Oui, je confirme. Le sujet de la nutrition est bien un sujet éminemment politique. L’éducation, l’information consommateurs et même la capacité de choisir dépendent éminemment du niveau de vie, mais aussi des contre-pouvoirs capables de nous extraire du battage publicitaire. Mais attention à la caricature. Si des études confirment, comme je le disais dans un autre commentaire, qu’il existe une corrélation entre bas revenus et obésité, il ne faut pas oublier que c’est dans le pays qui détient les plus hauts revenus que le problème est le plus crucial (USA). Alors ? Pas si simple.
Avant tout chose MEL merci de m'avoir répondu, n'y voyez aucun fayotage de ma part, quand on imagine la valeur de votre cout horaire, maintenant je vous crois sincerere, car le temps passé a me répondre ne vous rapporte évidement rien en terme financier.
" Le café crème du matin, tartines beurrées, et l’apéro cacahuètes au bistrot, ça vous prépare un look à la « Botero » plus sûrement que la fréquentation sporadique d’un McDo."
tres bonne tirade
je reviendrai plus tard
@+
Cuisinez avec les légumes de saison et vous verrez que c'est bon marché.De plus vous éviterez de contribuer au gaspillage d'énergie en évitant d'acheter des tomates en hiver.Avec des produits nature Eco+ (escalopes de dinde, colin d' Alaska...)on peut parfaitement cuisiner avec peu de d'argent, sans risque d'obésité.Bon appêtit!
Salut,
Le temps de travail à 35 heures devait permettre, comme dans d'autres pays européens, la pratique du sport. C'était également le but de la semaine des 4 jours pour certains scolaires. Mais, hélas, les jeunes préfèrent bien plus la télé, la gameboy ou l'informatique. La modernité n'apporte pas que des prouesses. Je pense que se limiter à la valeur nutritionnelle des produits, c'est bien, mais cela ne suffit pas. Nous sommes trop sédentaires. Nous utilisons la voiture pour 100 mètres, en pensant à tort gagner du temps (le temps de sortir d'une aire de stationnement ou d'un garage, le temps d'aller chercher le véhicule, le temps de trouver une aire de stationnement pour aller en boulangerie...)... Bref, presqu'un coup à y aller à pied, on aurait peut être gagner du temps. Ouais, mais il pleut...
Tchao M.E.L. et tchao Domi
Je situe les commentaires de chacun sans les répéter et y répond assez rapidement.
Le 20 octobre 2006 - 18:53 missa lacrymosaLe
...
Ce commentaire soulève des problêmes, mais à tout problême: Une solution.
S'il ya des règles à respecter, nous les respecterons.
Je suis concient qu'il y a des contraintes que j'ignore, mais les recueillir signifie pour moi établir un cahier des charges. Le projet n'est pas simple!
Le 21 octobre 2006 - 14:10 desvignes
...
Monsieur Desvignes serait il un de mes supporters.... Merci
Le 21 octobre 2006 - 18:39 riton a dit à MEL
...
Je suis d'accord avec ce qui se dit ici même si c'est un peu réducteur, nous sommes face à un problême sociétal dont la dimension dépasse le cadre de l'alimentation et peut nous orienter vers la communication, la pédagogie, ou la recherche de prix de vente faibles même pour des produits frais. (En résumé, du lard et du Chou + un yaourt...) Et là, parent tu vas un peu reprendre le contrôle de ta table et de ton frigo.
Mes enfants ne s'en plaignent pas même s'ils n'apprécient pas certains plats, comme tous. Il suffit parfois alors de changer de recette.
Le 22 octobre 2006 - 1:59 Domi a dit :
... Je ne suis pas tout à fait d'accord avec ce qui est dit ici, mais reconnait une bonne part de vérité
Le 22 octobre 2006 - 2:07 domi@xavier a dit :
...La portion individuel le me paraît déplacée, on ne peut pour ainsi dire pas cuisiner pour une personne. 2 ou 3 pers permettait d’offrir 2 3 4 5 6 7 8…portions
De plus libre à chacun de se congeler sa préparation et ainsi de se preparer plusieurs repas à chaque préparation. Effectivement les produits ne se conservent pas de la même façon, mais il n’y aurait qu’à séparer les légumes de la viande par un espace réglementaire qui ne devrait pas empêcher l’opération.
Les distributeurs peuvent mener une bien belle campagne de promotion et utiliser tout leur arsenal.
En réaction à ce que vous dites, je dirais:
Les légumes frais de saison ne sont pas les plus onéreux, les légumes secs ne le sont pas non plus et tous offrent de très bons apports nutritionnels.
La portion n’est vraiement pas un problême voir ci dessus
A présent c’est vous qui préparez vos surgelés.
Pourquoi reprendre mon développement plutôt que d'échanger ou de vraiement l'enrichir?
Le 22 octobre 2006 - 16:30 domi a dit à riton:
...
Et voilà, ça recommence
Je veux que l'on enrichisse le concept et non que l'on le pille!
Le 22 octobre 2006 - 18:43 riton a dit à Domi :
...
Bien sûr qu'il y a un grand nombre de compétences à intégrer.
Au fait, ce pari, c'est le mien et vous verrai plus tard pourquoi j'insiste.
Le 23 octobre 2006 - 18:44 riton a dit :
...
Contrairement à toi, riton je cherche un job et je veux défendre mon idée. C'est pour cela que je réagi un peu mal ( voir plus haut)quand je m'en vois dépossédé sans échanges.
Tu peux me causer aussi Riton...
En revanche je remercie Florence et Olivier Tatin de nous rappeler que la dépense physique est tout aussi importante que l'alimentation.
MEL pour votre part vous ne réagissez pas à mon concept d'autant que je vous l'ai déjà adressé en janvier; pourquoi?
Pour certains producteurs, Centrales et GIE, ce pourrait être une clef de pénétration du marché et une nouvelle approche de la distribution des produits frais.
Les sociétés les plus puissantes pourraient même développer une enseigne à part entière.
A vos réactions
Xavier
Ce commentaire soulève des problêmes, mais à tout problême: Une solution.
S'il ya des règles à respecter, nous les respecterons.
Je suis concient qu'il y a des contraintes que j'ignore, mais les recueillir signifie pour moi établir un cahier des charges. Le projet n'est pas simple!
salut Xav
""Laurence J. Peter annonça en 1969 la création d'une nouvelle science : la "hiérarchologie" ou "science de l'incompétence au travail". Fruit d'une analyse empirique, elle repose sur un principe simple : dans toute organisation, si une personne fait correctement son travail, elle obtiendra une promotion. Si à nouveau, elle réussit dans sa fonction, elle sera promue. Ainsi de suite jusqu'à ce que sa fonction dépasse ses compétences. Dès lors elle occupera un poste à responsabilités de manière définitive alors qu'elle est incompétente. Il lui faudra juste veiller à ne pas tomber au niveau de la super-incompétence où elle risquerait de perdre son poste pour faute professionnelle grave. Ce phénomène de promotion vers l'incompétence est accentué par le fait qu'une personne compétente sera perçue comme un danger potentiel par ses supérieurs incompétents. Ceux-ci feront donc en sorte de la promouvoir jusqu'à son niveau d'incompétence où elle ne représentera plus un danger.
Il existe même un corollaire : la variante de Dilbert, du nom d'un personnage de bandes dessinées de Scott Adams. Les entreprises font en sorte que les incompétents occupent des postes à responsabilités pour les éloigner du terrain. L'incompétence de leur décision est alors parasitée par la compétence des exécutants sur le terrain.
Le principe de Peter est énoncé par l'Encyclopédie de Werber mais sous le nom de loi de Parkinson (tout le monde peut se tromper). Le Professeur C. Northcote Parkinson démontra en 1958 qu'une tâche nécessite toujours le temps dont on dispose pour l'effectuer. Explication : si une tâche demande quatre jours à deux personnes, on pourrait croire qu'il ne faudra que deux jours pour quatre personnes même si elle dispose du même délai. Et bien non : la dynamique fera qu'on perdra du temps en réunion, consultation, remise à plus tard et autres événements perturbateurs, et qu'au final il faudra quatre jours pour l'équipe de quatre. C'est pourquoi les délais sont si courts dans les entreprises : pour ne pas laisser les effectifs déborder dans le temps. Pourquoi leur laisser deux jours là où trois heures suffisent ?""
c'est long mais truculent, tout en gardant a l'esprit que chaque solution amene un nouveau probleme, je suis néamoins désolé d'etre aussi abrupt.
salutation
J'accuse le coup, reconnait ma légereté et cependant, me suis je prévalu d'une quelquonque compétence.
Vous ne m'aimez pas ! Je le comprend.
J'ai une idée, j'y crois, je la protège et je rêve de la voir mise en oeuvre et d'y être employé.
Plus Créas que Technos ...
Salut Xav,
Bon, ce dimanche un peu plus frais que d'habitude, je vais essayer de t'apporter ma modeste contribution.
Déjà ne mêle pas l'amour a ton projet, il est réalisable et générateur de profits ou pas, donc il ne s'agit pas d'induire une affection personnelle a ton endroit.
Ensuite ton projet souffre de documentations techniques et ne met pas en avant les lignes de produits.
Il est vague, donc on pourrait même penser qu'il s'agit d'un catering d'Air France, préparant les menus passagers.
Voila un site qui te permettra de palier au coté technique qui te manque.
http://www.agriculture.gouv.fr/spip/autresites_r8.html
A++ pas terrible j’en conviens mais bon, faut faire avec, et mon savoir n’est pas gratuit.
ps/ l'idée peut etre bonne a condition de faire entrer le multimedia dans le rayon F&L, propose donc a Mel de faire un cd rom en boucle sur ecran geantTHT sur la qualités intrinseques des produits.
-avantage de commercialiser de la CAT 2( baisse des prix)
-education des consomateurs sur les formes et couleurs, deja, la il y a pas mal a faire, y compris les acheteurs plate forme.
ect... ect....
question a 10 balles quel sont les poduits qui modifient leurs taux de sucre en murissant ?
redefinition chez le consomateur de la notion aspect forme et couleur? je m'emballe bon je vais me ballader......
a titre indicatif, il est impossible de sortir une prodution totale en cat1.....
Bonjour à tous,
Tout cela c'est très bien, c'est gros...
Cependant n'oubliez pas l'anniversaire de notre Ami Georges Brassens.
Bonne continuation.
JSUIS ROUGE
Réponse à Didon du 17 octobre :
A propos du rapport entre poids et classe sociale, lisez le chapitre correspondant dans le livre passionnant de monsieur Poulain, Sociologie de l'alimentation.
j'ai l'impression que personne n'en a parlé, pourtant, deux campagnes sur le sujet me font bien rire puisque ceux qui communiquent le plus sur la santé sont Coca-cola et Mac Donald, l'un et l'autre disant apporter des produits équilibrés, coca avec toute sa gamme de produits allégés, des eaux, etc... et Mac Do avec ses fameuses salades, ses croquettes de poisson...
Je ne sais pas si je suis au bon endroit pou donner un commentaire mais je vous signale qu'au Leclerc de Massy on achète des produits périmés et que la caisse soit disant réservée aux handicapés et femmes enceinte est une foutaise. c'est une honte pour votre enseigne !
Je ne pense pas être sur le bon site pour signaler la nullité du sav Leclerc Blagnac (31). Acheté un samsung e900 avec forfait sfr pour mon fils. N'a jamais tenu la charge (tous les 2 jours). Après 5 semaines au sav, il parait qu'il n'a aucun problème !!! nous sommes une famille d'imbéciles ? Vive l'incompétence et l'arnaque.....
Désolé, Brigitte, mais MEL n'est tt de même pas responsable du peu d'autonomie de votre téléphone portable: 2 h d'autonomie en conversation. C'est peu !
Il est spécifié partout que l'autonomie est moyenne...
Lisez les notices. Votre Leclerc local n'est pas responsable !
iens un psudo que je n'avais vu depuis longtemps, salut au passage vigilant, on a perdu notre poete narcissique...
Salut à toi, "totor"... Effectivement Narcisse (alias cinquante pseudos) a disparu de la circulation, fort heureusement ! La perte n'est pas dramatique...

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