ÉCONOMIE Communication

Religieusement correct

La plainte des évêques contre Marithé et François Girbaud, auteurs d'une « Cène » détournée à des fins publicitaires, me choque tout autant que la décision du Tribunal de Grande Instance. L'affiche ? Elle est propre, esthétique. Pas de trace de provocation, pas de vulgarité, ni de violence. Les apôtres sont des femmes, Marie-Madeleine est un homme, pas de quoi pousser des cris d'orfraie. La photo est belle plus qu'elle ne choque. Mais voilà, l'association « Croyance et libertés » a assigné l'annonceur au motif que cette image est une « injure visant un groupe de personnes en raison de leur appartenance à une religion déterminée ». Dans sa tombe, Léonard de Vinci se pince. Les droits d'auteur lui reviennent. La Cène n'appartient ni à l'église catholique, ni à personne d'autre. Des artistes de la Renaissance aux surréalistes, ce tableau a nourri tous les délires, tous les fantasmes, tous les exercices stylistiques sans que l'Eglise n'y ait trouvé à redire. Trois observations donc : 1) L'humour se perd et se paye. 2) Nous vivons dans un contexte marqué par l'obsession du politiquement correct à l'égard de la religion. Au nom de la tolérance, on favorise les communautarismes dont le droit finit par primer sur la liberté individuelle d'expression et de création. La justice perd ses repères. 3) L'Eglise catholique resserre les rangs de ses partisans les plus conservateurs, mais on ne peut pas dire qu'elle se donne les moyens de susciter sympathie et adhésion. Je suis chrétien. Je déteste, moi aussi, les bouffeurs de curé. Je défendrai toujours l'Eglise malgré ses défauts, malgré la caricature que, souvent, elle donne d'elle-même. Pourquoi laisser la part belle à tous ces pleutres qui réservent leurs traits à l'Eglise, comme si les viols de petits garçons, la collaboration avec le fascisme ou les puissances d'argent, etc.., sont toujours et forcément d'obédience catholique. Pas un de ces courageux snipers de soutane n'irait s'en prendre aux imams après la fatwa contre Salman Rushdie. Pour les chrétiens, c'est là une vraie injustice. Elle méritait riposte quand, par exemple, Costa-Gravas poussait le bouchon jusqu'à associer le symbole de la croix à celui du nazisme. Là, oui, l' action intentée contre l'affiche du film « Amen » avait du sens. Mais, dans cette représentation de la Cène, ce n'est pas le cas. Comme l'écrit Pierre Marcelle dans Libé de ce jour, cette publicité « n'est pas plus sacrilège que n'est révolutionnaire le pavé de Leclerc ». Le tribunal a estimé que cette affiche « constituait un acte d'intrusion agressive et gratuite dans le tréfonds des croyances intimes... l'injure ainsi faite aux catholiques apparaît disproportionnée au but mercantile recherché ». Erreur, l'injure, c'est de faire passer tous les chrétiens pour des intégristes. Le risque, c'est d'avoir renforcé le camp des anticléricaux. Effet pervers assuré !

13 Commentaires

Les croyances personnelles supérieures aux droits collectifs ?
Sur mon blog, j'avais réagi immédiatement à cette interdiction, pour la dénoncer. Or, à la lecture des commentaires qui ont été publiés, mon indignation n'a pas paru partagée, loin de là.
Loin de me convaincre, ces commentaires m'ont amené aujourd'hui à préciser mon argumentation ...
# mon blog
Tombé du ciel...
Pas tout à fait d'accord avec vous pour douter de la sincérité de l'émoi de bon nombre de croyants face à cette affiche... Quand bien même conviendrai-je avec vous que l'utilisation qui en est faite par certains "intégristes" peut être désagréable !
Je ne conteste pas l'esthétisme de l'affiche -pour tout dire, elle ne me choque pas personnellement- mais je ne peux m'empêcher de regretter qu'un annonceur -et une agence de com- aient eu le cynisme d'être autant 'borderline' avec les croyances sincères de certains, dans l'unique but de faire parler d'eux, et en espérant d'ailleurs surement décrocher le jackpot de l'interdiction (et l'exposition média maximum qui va avec...).
Costa-Gavras avait certes tapé plus fort, mais le procédé était le même...
Et c'est bien le procédé qui est condamné dans le jugement -plus que le support, indéniablement esthétique !
De mon point de vue, il est difficile, criticable -mais nécessaire- de positionner un curseur pour éviter toute escalade, même esthétique, même humouristique !
Seuls, peut être, les artistes pourraient revendiquer un droit légitime à 'bousculer' les croyances religieuses de leurs concitoyens, mais certainement pas les businessmen, ni les politiques.
Mais n'en parlons plus, cela leur fait décidemment trop de pub !!!
En parler, au contraire
En désaccord absolument avec Enée et en phase avec le papier de MEL sur ce sujet.
Naturellement, il faut une frontière pour fixer l'interdit. Cette frontière existe : c'est le respect des croyances pour autant qu'aucune ne saurait prévaloir sur les autres.
En interdisant l'exercice de la critique ou de la caricature sur des dogmes qui relèvent de l'intime, le juge fait bien prévaloir une vérité sur les autres. Il privilégie les croyances personnelles sur les droits collectifs.
Nul besoin, à mes yeux, de fixer la frontière entre ce qui relève de l'art, qui serait autorisé, et ce qui tient du commerce, qui serait interdit. Car cette frontière est floue : l'art est aussi un commerce, et la publicité peut s'inspirer d'univers artistiques.
Dura Lex...
Et pourtant, cher Sébastien, nous partons des mêmes principes pour arriver à des conclusions antagonistes : comment cela se peut-il ?
Nous convenons ensemble de la nécessité du respect des croyances religieuses (j'ajouterai 'pourvu qu'elles soient humanistes', car toutes les croyances -mêmes intimes- ne sont pas forcément respectables...).
Et ce respect doit s'articuler autour de nos sacro-saintes (!) libertés d'expression et de création artistique.
Pour autant, je ne crois pas, en l'espèce, que le juge fasse prévaloir une quelconque vérité ou croyance, par sa décision.
Quand à l'éventuelle négation de la liberté d'expression, il motive -à mon avis légitimement- l'interdiction sur le contexte et surtout l'intention des auteurs (i.e. "intrusion agressive et gratuite" / "injure (...) disproportionnée au but mercantile recheché").
Car enfin, cette affiche n'est ni une opinion, ni un débat, ni même une oeuvre d'art : c'est une pub pour des fringues... que diable (!).
Ne nous voilons pas la face (re-!), le but de cette affiche est prioritairement de faire parler d'elle, et force est de reconnaitre que c'est un coup de maitre, à mon grand dam (et re-!).
Quant à la frontière -par nature subjective- entre la création artistique et le mercantilisme, beaucoup de choses peuvent certes être dites, mais en l'occurence, la justice a (dû) trancher.
... sed Lex
Re-
Ce n'est pas parce que la justice a tranché, cher énée, que son argumentation vaut parole d'évangile ! Si la décision s'impose, le raisonnement demeure discutable.
Pour info, comment définissez-vous une croyance "respectable" ou "humaniste" ?
La convergence dans la pluralité... ?
100 % d'accord avec vous (enfin !), cher Sébastien. Nulle parole d'évangile, car notre justice n'est pas divine, et nous autres, pauvres quidams, avons donc encore voix au chapitre...
Puisque sollicitée, la justice devait effectivement prendre une décision, par nature difficile, subjective, criticable... Peut être celle-ci était-elle la moins mauvaise ?
Quant à votre question sur la croyance 'respectable' ou 'humaniste', je souhaite y répondre, au risque de nous voir 'sauvagement' déréférencer du Blog de MEL (car nos propos n'intéressent personne !).
Ne voyez surtout pas en ces termes le sceau infamant d'un dangereux zélateur du retour à un hypothétique ordre moral ou religieux : ils n'avaient pour objet que d'anticiper les fulgurances de votre flamboyante sagacité.
Vous m'auriez en effet légitimement objecter que toute croyance religieuse ou intime ne doit pas forcément être respectée : si une religion -ou l'interprétation sincère qui en est faite- commande d'occire l'infidèle, de lapider la femme infidèle, de dévorer le coeur ou la cervelle de son ennemi ou je ne sais quelle autre barbarie... et bien non, cette croyance -aussi sincère soit-elle- n'est alors pas respectable ! Et elle doit même être ardemment combattue, par vous et moi !
D'où le terme prudemment employé "d'humaniste", c'est-à-dire qui replace l'homme et les valeurs humaines au dessus de toute autre valeur.
Il n'y avait pas d'anguille sous la roche...
Droits du croyant vs droit à la création - Re : Sébastien et Enée (16-17/03/05)
Même après cet échange d'arguments (de qualité), je persiste dans l'analyse. Enée a certes raison : cette campagne sert des intérêts commerciaux et rien d'autre. Il s'agit d'un détournement d'image religieuse à des fins mercantiles. Cela peut choquer. Mais en droit, je persiste à dire qu'il n'y avait rien de répréhensible. Ni piratage de droits d'auteur, ni atteinte à l'image religieuse, ni diffamation, etc... Des chrétiens auraient été choqués ! J'ai lu la presse. On ne peut pas dire que les croyants se sont exprimés en masse. Surtout, si on se réfère à d'autres polémiques, comme celle qui fut suscitée par la photo de Toscani : la femme crucifiée. Les évêques se sont précipités, probablement pour qu'on ne leur reproche pas leur inertie. Oserais-je penser aussi qu'ils ne se sont pas privés, eux, de se faire un peu de pub auprès de leurs ouailles.
Mais Sébastien a mille fois raison. Il ne saurait y avoir une justice à deux vitesses : l'une pour les artistes, l'autre pour les commerçants. On n'est pas délinquant parce qu'on est commerçant. Je ne cherche pas un plaidoyer pour mes semblables. Pour que la décision de justice soit juste, il eût fallu dire en quoi l'annonce était diffamatoire ou désobligeante pour les chrétiens. Cela se fera peut-être en Cour d'appel s'il y a recours. C'est donc par pure affirmation que le tribunal a procédé. Et c'est en cela que je sens le délit d'opinion.
Droits du croyant vs droit à la création - Re 2 : Sébastien et Enée (16-17/03/05)
J'espère, pour les évêques, que cette décision ne fera pas jurisprudence. J'imagine la dispute si demain, dans un lieu de pèlerinage, à Lourdes, à Rome ou à Fatima, quelque infidèle venait à contester l'utilisation d'effigies religieuses à des fins mercantiles ! Ca aurait l'allure d'un effet boomerang et ça pourrait faire mal au tiroir-caisse de l'Eglise.
Commentaires en anglais et français ici:
http://alessandrab.blogspot.com/2005/03/visual-representation-of-entire.html
Gauchistes et intégristes même combat !
Salut les « pisse-vinaigre »
Le détournement d’images ou de symboles est un classique de la pub., des humoristes etc...
La référence a des images qui ont façonné une ou des générations est un moyen de faire passer et de renforcer un message publicitaire, politique…
L’humour est une bonne accroche en matière de communication
En l’espèce
1- L’accroche Leclerc « la hausse des prix oppresse votre pouvoir d’achat » relève du slogan presque aussi banal que celui d’une centrale syndicale (et non d’achat).
L’accompagner du visuel « CRS SS» du bon vieux temps lui donne d’un coup relief visuel et force de combat.
Récupération par le grand capital .
Ouais et alors ! N’est-ce pas amusant que ce soit lui qui continue à faire vivre ces images révolutionnaires qui n’étaient plus que de belles endormies dans des livres nostalgiques.
Ouais et alors ! Il est amusant d’apprendre que les partisans du « il est interdit d’interdire » s’offusquent de la récup. « Ah les pisse-vinaigre ! » et même que certains de ces libertaires bon tain ont semble t’il touché des droits d’auteur.
2- la Cène
Cela méritait-il un procès ?
L’affiche est esthétique et non obscène.
Il n’y a que les « pisse-vinaigre » ou autres grenouilles de bénitier desséchées pour s’offusquer.
Cette pub est en tout cas beaucoup moins vulgaire que celle d’une campagne de Volkswagen, plus proche visuellement de la fresque originale, qui clamait « mes amis réjouissons-nous une nouvelle Golf est née » et qui n’avait pas fait scandale si ma mémoire est bonne.
Quelle est cette notion juridique d’« acte d’intrusion agressive et gratuite dans le très fond des convictions intimes » ?
Jurisprudence dangereuse car cela voudrait dire que celui qui dénonce les pratiques extrêmes , de coutumes ancestrales,de religions ou de sectes (ex djihad, excision, lapidation…) serait condamnable car faisant « acte d’intrusion… »
Oui il y a des limites à l’interdit d’interdire
Le débat entre Enée et Sébastien montre bien la difficulté de les fixer.
Le jugement sur la création publicitaire ou artistique doit être porté avec esprit de liberté, mesure, bon sens et humour.
Le problème : ces notions ne sont pas codifiables
Réponse à Babylone (13/04/2005)
Oui, le détournement d’images est un classique de la pub et des humoristes. Les affiches de 68 elles-mêmes paraphrasaient souvent des slogans publicitaires détournés à des fins politiques. Ce sont les situationnistes (notamment Debord et Vaneigem) qui ont porté le genre à son apogée. Ils ont ainsi détourné des romans-photos, des bandes dessinées (avec Françoise Hardy ou Sylvie Vartan dans le rôle de jeunes guerrières, genre de Barbarella, en quête de libération sexuelle). Nos jeunes gauchistes n’ont même pas la culture historique de leur mouvement. Tout se perd, mon bon monsieur !
J’ai bien aimé cette expression de « belles endormies ». Oui, c’est amusant de voir qu’au fond, dans une période de vide intellectuel et d’absence d’utopie, des militants rangés des placards viennent nous reprocher de souffler les braises dont ils n’ont pas su entretenir la flamme. Ils véhiculent leur aigreur à notre encontre par d’interminables notes sur le net, en oubliant que Bill Gates, dont ils utilisent les produits, a bien plus révolutionné (ou contribué à la révolution) qu’Alain Geismar ou Cohn-Bendit.
Mais il est vrai, les temps ont changé. Libération a ouvert son capital à Edouard de Rothschild, et c’est le richissime Pierre Bergé qui soutient financièrement les revues les plus socialement ou artistiquement engagées. Karl Marx n’avait certainement pas prévu que certains enfants gâtés du Kapital prendraient un jour le relais des révolutionnaires, aujourd’hui gardiens du musée de leur histoire.
Désolée d'arriver après le déluge... vos commentaires datent d'il y a 7 mois mais je ne tombe dessus qu'aujourd'hui !
Mel, vous ne pouvez pas comparer (même si pas directement) la pub Marithé, celle de Toscani et la votre.
Les deux premières sont de l'ordre de l'artistique parce que, n'en déplaise à certains, la pub peut être un art: elles interpellent en l'occurence sur la place de la femme dans la religion catholique.C'est sûr que ça ne pouvait faire que des vagues et que ça faisait peut-être partie d'une stratégie de communication et marketing ciblée visant à faire simplement beaucoup de bruit(entendez retombées médiatiques gratos). Concernant votre campagne pour réclamer un plus grand pouvoir d'achat pour vos clients, bien que votre objectif soit peut-être le même que les deux autres, vous n'incitez pas à la reflexion mais à l'action, en demandant à ces même clients de se battre à vos coté (genre: "nous avons un même combat) sauf que, si je puis me permettre, la distribution du gateau n'est pas en finalité équitable.
En tant que conceptrice en communication, pour moi la distinction est claire: les deux premières n'incitent pas à acheter le produit directement : éventuellement au titre d'une solidarité artistique ou militante. La votre incite à acheter vos produits directement d'autant plus marqué par "déodorant 1,36 euros", culotte, etc...": ça c'est de la réclame ou propagande!
Désolée d'être un peu provoc mais ce n'est sincèrement pas méchant parce que votre pub n'est, elle meêm pas méchante...je dirais même qu'elle est de bonne guerre!
Cher Monsieur Edouard LECLERC,
Je me permets de vous écrire au sujet d’un problème survenu dans votre hypermarché de Franconville.
Suite à un passage en caisse le vendredi 23/03/06, mon épouse a été arrêtée par le « service d’ordre arrogant » du magasin.
Il faisait ce qu’il considère comme leur travail en arrêtant ma conjointe comme une délinquante en public alors qu’elle est fonctionnaire et en contact avec beaucoup de parents d’enfants de clients du magasin.
Le grief : Soupçonné d’un vol d’un bidon de 20 litres de pétrole de chauffage à 15 à 16 €.
Je ne mets pas en doute la perspicacité de ce personnel qui sait que généralement les vols en magasin sont les objets très lourd et volumineux à faible coût.
La réalité est que ma épouse a demandé à la caissière s’il était utile de sortir du cadi ce produit volumineux et lourd.
Elle lui a répondu qu’elle connaissait le code et que ce n’était pas utile. Malheureusement pour vous, mais surtout pour ma femme, est qu’elle a oublié de le compté.
Ce que je reproche à votre service d’ordre est qu’ils ont assisté à cette transaction et qu’au lieu, comme tout homme galant, aider ces personnes, ils ont attendu pour arrêté mon épouse accompagnée de mon fils.
A ce sujet, nous savons tous que se type d’actions est une tolérance laissée au magasin, mais pas un droit sauf s’il y a assistance à personne en danger.
Votre service d’ordre a isolé le cadi et a conduit les membres de ma famille dans un bureau isolé, ce que je considère comme une séquestration de courte durée.
En résumé ils ont tenu les propos suivants :
- Nous savons que vous venez régulièrement faire vos courses chez nous (en effet nous avons la carte fidélité et nous consommons une moyenne de 220 € x 52 semaines depuis des années).
- …….
- Elle a tout payé (en s’adressant à son collègue)
- …….
- Vous êtes coupable car vous devez contrôler si la caissière compte tout (je ne suis pas d’accord sur ce point, par contre, je fais le même reproche à mon épouse sur les prix des produits facturés par rapport à l’affichage).
Bien que votre entreprise soit à but lucratif, vous voulez avoir un rôle social, cela s’applique-t-il à votre fidèle clientèle ?
Je ne reproche pas le rôle des surveillants qui assurent l’intégrité du magasin et la sécurité, mais cela n’exclus pas de rester galant, respectueux des droits de l’homme et du citoyen dans l’étique de la justice et non de terrorisé une personne fragile en longue maladie.
Il est dommage que l’image de votre enseigne soit entachée par de tels agissements.
Je vous avoue que des excuses du magasin auprès de mon épouse ne serait pas les males venues car mon épouse à subit une sévère humiliation public.
Dans l’espoir de vos commentaires,
Cordiales salutations

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