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Antiaméricanisme : Philippe Sollers Simplicissimus !
Philippe Sollers tient « chroniques » dans le JDD. Dans sa livraison du 28/12, il ne peut s’empêcher d’opposer la littérature française (de Lévi-Strauss à Le Clézio), à « la propagande américaine qui ne finit pas de décréter notre mort ». Une propagande dont le résumé serait « représenté par l’extraordinaire arnaque financière de Bernard Madoff ».
Vous me direz : « je ne vois pas le lien entre l’arnaque financière et la littérature ». Moi non plus ! Pas plus, vous n’acceptez, je pense, de réduire la civilisation américaine à la politique de Bush et des néo conservateurs ! Et c’est pourtant ce que fait Sollers.
Quel raccourci, quelle posture indigne du grand écrivain. Et pourtant si fréquente dans nos milieux germanopratins. Ne peut-on, après les attentats du 11 septembre et après l’élection d’Obama, penser l’Amérique autrement que par ces paresseux et injustes décrets ?
Je viens de revoir l’excellent film du réalisateur américain Paul Haggis : « Collision » dans la lignée de Robert Altman (qui vaut bien notre Lelouch) et de Gonzalez Inarritu dans « Babel », Paul Haggis décrit avec intelligence, avec finesse, une Amérique loin de tous les poncifs et toute de contradictions. Et il le fait avec une transparence, une sincérité (je dirai, une brutalité !) qui caractérise rarement nos littérateurs nationaux trop préoccupés à faire le tour de leur nombril.
J’exagère, soit ! Mais enfin, ne sait-il pas notre pilier des Deux Magots (ou du Flore, je ne sais), que c’est en Amérique même, en son cœur multiple et historique, que Jean-Marie Le Clézio justement a choisi, depuis des années, d’élire domicile et d’y enseigner ? Oui, Le Clézio qu’il oppose au « mensonge américain » a vécu à Albuquerque 6 mois par an ? Tout comme Alain Mabanckou à Los Angeles, et Edouard Glissant, l’inventeur de la Littérature Monde, à New York ! Séjours financés par des universités américaines !!!
Alors, fi de cet antiaméricanisme primaire.
Le comble, dans cette imposture, c’est de voir notre intellectuel si prompt à brocarder le Grand Satan, décerner par avance les palmes académiques à Obama et lui faire hommage, avant tout changement politique. Ce sont les mêmes qui fustigent l’inculture américaine, mais déroulent à Deauville un tapis rouge à Clint Eastwood, à Woody Allen…
Car l’Amérique ne se réduit pas à une seule image, pas plus que nous n’aimons être relégués dans l’histoire passée de la Vieille Europe.
L’élection d’Obama, saluée par bien des écrivains américains, renvoie, en creux, à nos discriminations, nos chauvinismes, nos archaïsmes, nos doubles discours. Elle est le symbole (victorieux) d’un système qui, justement, a su dépasser ses contradictions et du coup, gagner son aura.
La propagande américaine, mon cher Sollers, a ceci de bon : oui « elle décrète la mort » de notre suffisance et de notre prétention cocardière à dire la pensée universelle, une attitude à laquelle ni Le Clézio, ni Lévi-Strauss n’ont jamais prétendu adhérer. Inutile donc de les utiliser pour justifier une attitude par trop manichéenne.
21 Commentaires
je suis assez d'accord on critique souvent les USA mais on ne peut s'empêcher de fantasmer sur leurs capacités à produire des auteurs, des cinéastes bref ils vont toujours de l'avant quand nous nous contentons de garder les choses en place
En effet vous n'etes pas sans savoir que le groupe Unilever envisage de délocaliser une partie de la production d'Amora Maille.
La justification, avouée par Unilever de ce transfert de production, est que l'usine de Dijon n'est plus compétitive par rapport aux "marques" de distributeurs. (Amora a dégagé cette année plus de 10% de marge nette = à méditer !!!)En clair la responsabilité de cette décison en incomberait aux grands distributeurs dont vous faite parti.
Vous ne pouvez pas rester sans réagir à cette accusation en règle d'être responsable des délocalisations.
Par ailleurs si des emplois de production sont supprimés en France, ce sont aussi des consommateurs, clients des grandes enseignes, qui vont devenir client des Restos du Coeur.
C'est un manque à gagner pour l'économie, le pouvoir d'achat de nos concitoyens, et les grandes enseignes.
Vous seul avez le pouvoir de réagir.
En effet, Uniler est l'un de vos fournisseurs et la menace d'un déréférencement de tous ses produits ferait l'effet d'une bombe et vous attirerait la sympathie de tous.
Lutter contre la baisse du pouvoir d'achat c'est bien, mais lutter pour conserver le pouvoir d'achat de ses clients c'est encore mieux.
Un chomeur c'est un consommateur de moins.
UNILEVER = Par amour du Profit.
Je renvoie vos lecteurs à l'excellent "l'obsession anti-américaine" de Jean-François revel.
meilleurs voeux pour cette année difficile en perspective
J'aime bien ce débat sur l'Amérique et ses habitants.
Je leur souhaite une bonne année 2009 avec pragmatisme!
En effet avec deux neuf on pourra ce faire plus facilement une omelette!
T'as bien raison. Deux neuf est bien plus nourrissant que deux huit.
Les americains sont comme les autres tant qu'on ne leur demande rien, ils sont tres gentil.
Auriez vous mangé votre dictionnaire?
Les americains ne sont pas comme les autres, ils sont mieux que les autres. Pourquoi?
parce quils ont développé le Mac adam pour rouler jusqu'au Mac Donald et manger un Big Mac!
Et tout ça ils nous l'on revendu sans mic mac!
Bonne année.
Tchao M.E.L.
Tout d'abord tous mes vœux pour cette nouvelle année 2009.
Concernant votre article sur l'antiaméricanisme, il me semble en effet que pour toutes civilisations les clichés et jugements atifs sont toujours navrants car la réalité est toujours multiple. Cette variété est d’ailleurs autant de richesses car elle nous permet de peser les avantages et inconvénients de chaque option.
Et si je peux faire un vœu en cette nouvelle année c'est que la France s’inspire de la société américaine sur le volet de la veille concurrentielle et le développement des nouveaux concepts. Car pour être concernée par la problématique, il est ma fois bien difficile en France de pouvoir défendre ses idées innovantes, inventions, de se faire aider à les développer. Et si d’aventure l’idée séduit, alors c’est souvent que d’autres l’on reprit à leur propre compte …
Liberté, tolérance, raison, progrès et innovation sont les valeurs défendues pendant le siècle des Lumières. Que cela ne soit pas seulement un référent pour revisiter et s’enorgueillir de notre passé, mais une base solide pour construire notre avenir !
Catherine
je viens de vous entendre sur RMC ,bravo pour votre discours lucide et cohérent(politique, pouvoir d'achat, position commerciale...).Vous y avez également parlé de pouvoir d'achat et de publicité: puis-je et surtout où, pourrais-je vous adresser un projet reliant les deux de manière originale?
J'ai contacté les "majors" du domaine publicitaire qui sont sensibles à ce projet mais lui reprochant de ne pas entrer dans leur stratégie commerciale.Je n'ai pas les moyens de lancer moi-même ce projet (pour des raisons de statut) mais ne veux pas abandonner l'idée.Aussi en vous entendant, j'ai pensé à vous et à vos magasins.Puis-je vous adresser un document power point vous décrivant ce projet si vous voulez bien me donner une adresse. Merci de votre lecture en espérant de vos nouvelles.
Merci
Je viens de lire le livre de Howard Zinn "une histoire populaire des Etats Unis". Les américains depuis la création de leur pays, ont toujours lutté, par obligation bien sûr, mais aussi par besoin féroce d'égalité. Le peuple américain n'a absolument pas à rougir, la lutte sociale il connait ça aussi bien que les français. Notre premier mai "fête nationale du travail" vient bien des luttes de Chigago.
Sollers se fait un coup de pub, il adore le devant de la scène et c'est tout, car on peu le soupconner de tout, mais pas d'être idiot.
Un Landernéen, salut à Michel Leclerc ex camarade de classe.
Je suis d'accord avec toi, le peuple americain n'a pas à rougir sinon il deviendra communiste! Déjà qu'il sait se servir de la faucille et du marteau...
En fait tu n'as pas vraiment raison mais tu n'as pas vraiment tort.
Il faut bien admettre que le liberalisme américain est pas mal dilué c'est temps-ci avec le soutien des banques et de l'industrie automobile entre autre par l'état fédéral.
Ce n'est pas encore le communisme mais ils se rapprochent d'un modèle à la Française.
Finalement les américains pensent que les français ne sont pas si mauvais puisqu'ils les copient, alors pourquoi en dire du mal? Peut être pour qu'ils nous ressemblent encore davantage.
Je t'ai préparé un bain rajeunissant:
Du sel et du poivre dilué dans du vinaigre le tout adouci à l'huile d'olive. Ainsi tu auras la carotte attitude! Surtout avec du persil sur la tête.
Les américains ont l'habitude de prendre le meilleur partout donc nos fondamentaux économiques sont bons.
Le liberalisme en période de crise aura tendance à augmenter les tensions sociales, la pauvreté, la concentration des richesses et à accentuer le ralentissement de la consommation.
L'intervention de l'état permet de réguler ces maux de la société. Le risque est d'avoir ensuite trop d'intervention et de ce fait une relance plus molle car pourquoi se casser la tête? Ca tombe du ciel!
Ceci dit les Américains et le reste du monde même combat: l'emploi!
Alors la protection des salariés encourage la consommation, diminue la tésorisation.
C'est là que la France a une longueur d'avance.
Je n'aime pas beaucoup ton idée de bain et de persil. Des copains ont essayé, je ne les ai jamais revu.
Pour l'emploi d'accord! Lorsque les gens travaillent il y a moins d'histoire. L'oisiveté est mère de tous les vices.
Maintenant les américains cumulent plusieurs emplois pour boucler leur mois.
C'est pa
Tu coupes tes messages pour en faire des salades?
T'as raison cumuler les emplois différents amène à vivre une double vie. Cela ne peut marcher que si l'une des activité est une passion sinon cela me semble injuste.
J'ai décidé d'arrêter de me plaindre des américains. Il se peut qu'un vieil oncle riche et malade émigré aux Etats-Unis me délègue sa fortune.
S'il me cherche voici mon adresse:
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