
Les lecteurs qui avaient été séduits par les trois tomes de « Fée et tendres Automates » (éditions Vents d’Ouest) savent déjà que si elle aime les contes et cultive la grâce dans la passion du dessin, Béatrice Tillier n’est pas une illustratrice pour enfants sages. Ou alors, ce serait pour rappeler que de Barbe Bleue au Petit Chaperon Rouge, le conte permet d’habiller d’une représentation baroque, gothique, fantastique, les obsessions et les fantasmes de chacun d'entre nous.
Les auteurs féminins (« les femelles », comme dirait Philippe Druillet, les « auteuses » ou les « autruches », comme dirait Florence Cestac) ne sont pas légion au pays des phylactères. Mais elles croissent vite. Magnin, Wendling, Dethan…la gente féminine confirme son talent, impose sa patte et, parfois, sort ses griffes.

Hyper soignée, élégantissime, à l’image de son dessin, Béatrice Tillier cache son jeu. Il faut la voir, pudique et détachée, descendre le grand escalier qui mène au bureau de Robert Laffont. Elle pose, mais ne se donne pas. Timide, elle laisse son compagnon, le dessinateur Olivier Brazao ("Les Sheewowkees", Delcourt), répondre tranquillement à ses côtés. Mais c’est pour se donner le temps de jauger son interlocuteur et s’assurer de pouvoir tranquillement prendre la main.

Tous deux habitent sur les hauteurs d’Etaples, loin de toute tentation people et urbaine. Dans leur maison en briques de scories, ils se partagent un même atelier. Chacun son œuvre, chacun sa musique d’ambiance, avec, quelquefois, de belles incompatibilités d’atmosphère quand l’une dessine une scène de torture et l’autre une comédie d’amour.

Béatrice Tillier n’a pas cédé à la tentation du dessin sur ordinateur. Elle chérit le papier qu’elle choisit minutieusement, comme ses pinceaux, ses couleurs. Elle se nourrit d’une riche documentation : les étoffes, les architectures, les peintures d’époque. Elle revendique la forme la plus visible, la plus réaliste, la plus appuyée du dessin : « Le trait, le crayonné ne doivent pas s’effacer sous la couleur ». Loin de la spontanéité en cours chez les auteurs de sa génération (Sfar, Blutch, Guibert, Blain, David B, etc.), elle s’applique, cisèle, peaufine. Certains la trouveront peut-être trop académique. Mais, personnellement, je suis séduit par la richesse, la complexité de son travail, propice à l’émotion, au mystère.

Elle maîtrise complètement la couleur directe. Dans « Fée et tendres Automates », elle travaillait avec des bleus, avec des supports séparés. Chaque planche du « Bois des Vierges » est désormais une œuvre d’art complète. Elle assume le qualificatif de « coloriste ». D’aucuns (comme moi) considèreraient que l’adjectif est trop réducteur. Mais elle revendique : elle y trouve une manière de renforcer les effets de perspective. Ca lui a permis aussi dans « Mon voisin le Père Noël », de faire cohabiter deux récits parallèles, l’un monochrome, plutôt gris, et l’autre très contrasté. « Des encres acryliques délicatement posées sur un premier crayonné en craie, et l’encrage final au pinceau, à l’encre de Chine… »

Elle, qu’on imagine solitaire, dit aimer travailler avec ses scénaristes, Philippe Bonifay ou Jean Dufaux. Quand on connaît la manière délicatement perverse et provocatrice dont ce dernier joue avec ses dessinateurs féminins (Ana Mirales en parle encore avec fébrilité !), ça donne forcément des relations très complexes. Elle s’en est plutôt bien sortie, même si elle dit avoir été relativement déstabilisée. Jean Dufaux n’avait pas facilité la chose en l’obligeant à travailler sur les amours contrariés d’un animal et d’une jeune princesse. « Comment retranscrire les expressions humaines à travers un personnage animalier ? Comment révéler la part animalière des êtres humains… Et puis, vous vous rendez compte, comment allais-je dessiner les enfants nouveaux-nés issus d’une union de poils et de peau (rire). »
Avec, pour référence, l’ambiance mythique de « La Belle et la Bête » de Jean Cocteau, mais aussi plus proche d’elle, Frank Pé (« Zoo ») et Claire Wendling (« Les Lumières de l’Amalou »), elle a largement convaincu le milieu de la BD. Ils sont évidemment sous le charme. Et ils sont unanimes : ce premier tome du « Bois des Vierges » (Robert Laffont) est objectivement (sic) de toute beauté.

11 Commentaires
c'est ça que j'aime le plus sur ton blog, la découverte d'auteurs, je n'ai plus de temps pour le faire, j'aime la BD, j'irai doit dans le rayon merci
a+
Chers Amis,
Si cette nouvelle polémique ne contribue malheureusement pas à la clarté des débats sur la sécurité d'emploi de l'automédication, elle ne relève pas vraiment du champ de compétence de l‚Afssaps. Le CSA (Conseil Supérieur de l'Audiovisuel), consulté en urgence vendredi, n‚a d‚ailleurs pas trouvé d'éléments passibles de sanction, malgré un avis défavorable de la part du BVP (Bureau de Vérification de la Publicité).
Plusieurs d‚entre vous ont cependant soulevé des points de réflexion intéressants et nous vous proposons d‚inscrire ce sujet à l‚ordre du jour de notre réunion du 14 mai prochain.
Nous restons d'ici là à votre écoute.
Bien amicalement à vous,
Anne Castot - Bernard Delorme
Réponse de l'AAAVAM
Cher Bernard Delorme,
L'Afssaps n'est jamais responsable de rien !
À quoi peut donc servir cette agence, sinon à couvrir les crimes des multinationales de la chimie pharmaceutique ?
Les catastrophes Sanitaires favorisées par l'Afssaps : les anti-cholestérols Bayer, le Vioxx, l'Agreal, les quinolones, les tueries et les suicides favorisées par les tranquillisants et les somnifères...
Personnellement, je n'aimerais pas être responsable au sein de cette administration...
Cordialement.
--
Georges Alexandre Imbert
Président
AAA-VAM
10, rue de la Paix
75002 Paris
Tél: 01 41 10 87 00
aaavam.blog.lemonde.fr/
Si les pharmaciens de Parapharmacie voulaiente vendre des médicament pourquoi n'ont t'ils pas plutôt travaillé dans un pharmacie?!!
Laissons les parapharmacies faire leur travail de parapharmacie qui consiste en la ventre de produit cosmétologique, et les pharmacie dispenser les médicaments...
Chaque chose à sa place et comme cela pas d'histoire.
Mr Leclerc il semble que vos directeurs de Leclers font partie des plus grosse fortune de france, mais a coté de cela vos caissieres sont sous payé...ne devriez vous pas tout d'abords ,au lieu de vous occuper d'un marché qui vous attire,des salaires de vos employé?!!
et dernièrement baissez vos prix sur les produits alimentaires avant toute choses, pour nous les faibles revenue nous voyons la facture de nos caddies grimpé!!essayer d'abord de vous occupé correctement de votre secteurs en nous produisant des tarifs moins cher...
Pourtant ils souvent indispensable après une opération de la prostate. Ils n'exigent pas un diplome de Pharmacien
A TROP FAIRE LE MALIN TU VAS TE CASSER LA GUEULE
PREPARE TOI A TA CHUTE
ELLE A DEJA COMMENCE---
Et si vous voulez absolument parler de "lutte des classes" sachez que la plupart des jeunes auteurs de BD's gagnent bien moins leur vie que les fameuses caissières des supermarchés