Florence Cestac - © Philippe Germanaz
Quand ils ne dessinent pas, les auteurs de BD ont quelquefois une vie professionnelle, parfois une vie sexuelle, et encore moins une vie politique. Eh oui, malgré le stéréotype selon lequel un dessinateur est d’abord un autiste penché sur sa planche (8 heures par jour minimum) il lui arrive de redescendre sur terre et d’émettre une opinion (sur le sport, sur l’argent, sur le « système » etc.). Mais, de là à s’engager dans l’arène politique…
C’est pourtant ce qu’a fait Florence Cestac, en apportant son soutien à Pierre Castagnou, candidat vert dans le 14ème arrondissement de Paris lors des récentes municipales.
Oh, la donzelle n’a pas donné son corps à la cause. Mais elle s’est fendue d’un petit « strip » (pas « tease ») afin que nul n’ignore ses intimes convictions.
Flo, c’est une chouette de femme. Celle-là est copine des meilleurs ! Julliard, Druillet, Desbois (le galeriste) en pincent pour elle. Tiens, même Annie Goetzinger, autre dessinatrice de talent, laisse la cofondatrice de Futuropolis approcher son sérail.

Fasciné par ses aînés masculins qui occupent le devant de la scène (Bilal, Moebius, Tardi…) le public la connaît comme auteur du
« Démon de midi », hilarante comédie adaptée au théâtre par Michèle Bernier. Mais il en oublierait que cette dessinatrice talentueuse du 9ème art a su raffler un Alph’Art de l’humour à Angoulême en 89 (pour les
« Vieux copains pleins de pépins ») ; un deuxième Alph’Art pour le
« Démon de midi » en 1997 ; et le Grand Prix de la ville d’Angoulême en 2000. Ce qui lui a valu la présidence du Festival.
Pour ceux que la bande dessinée d’humour intéresse, je recommande son album
« La vie d’artiste », véritable autobiographie, dont la lecture peut être prolongée par
« La véritable histoire de Futuropolis », librairie et maison d’édition dont elle fut cofondatrice.
Moi ce que j’aime, dans sa production foisonnante, c’est la série
« Les ados ». J’adore aussi la vie extraordinaire d’Edmond-François Ratier, et je recommande
« Du sable dans le maillot » plutôt que la série
« Des Déblocks ».
Et puis il y a
« Super catho ». Une fresque déjantée, mais si réaliste ! Je me suis « reconnu » dans cette bande dessinée truculente dont le scénario flirte avec quelques effluves culturelles bretonnes. Normal : cette BD, écrite à deux mains, a bénéficié de l’amicale contribution de René Pétillon,
(L’affaire corse) originaire de Lesneven !

L’autre jour, à la galerie Desbois, des journalistes se sont étonnés de son franc-parler : ils étaient tous là, les people amoureux de la BD pour boire un godet à la santé d’André Julliard, auteur du nouveau
« Black et Mortimer ».
On demande à Florence : « aimez-vous cette bande dessinée ? »
Réponse : « non, ce n’est pas mon truc, c’est de la nostalgie pour garçons ! »
Eh oui, même devant ses potes, Flo reste entière. Pas question de tordre le nez (qu’elle a « gros » et dont elle revendique la gourmandise !). On peut avoir l’amitié fidèle, et ne pas sacrifier à l’hypocrisie ambiante.
Pour Playboy, Cosmopolitan, Pif Gadget, Metal ou le Journal de Mickey, elle fut maquettiste, directrice de collection, dessinatrice et attachée de presse. Mais la fidélité, l’amitié, c’est son truc.
Pourquoi je vous parle aujourd’hui de Florence Cestac. Tout simplement pour lui rendre hommage. Nous avons elle et moi un ami commun, un ami qui revient de loin, qui est allé faire un petit tour vers le ciel mais qui finalement a préféré rester avec nous.
Chaque dimanche matin, le couple Druillet / Cestac chine aux Puces de Vanves. La belle et la bête ! Lui, un peu abîmé par le trop plein de vie, pose sa patte fatiguée sur l’épaule virginale de Florence Cestac.
Florence est désormais « nounou d’auteur ». Voilà encore un prix littéraire à mettre à son actif.
9 Commentaires
Pierre Castagnou est totalement socialo pas vert... Il a été je crois le monsieur professions libérales de ce grand parti ou chez le tonton de Jarnac
A plus
jB
continuez vos portraits d'auteurs. C'est un des moyens de les connaître un peu mieux.
La bande dessinée ne se limite pas aux performances de Tintin aux enchères.
Ce blog de détente pour M.E.L est devenu un genre de service après ventes/bureau des réclamations.
Je trouve ça assez Gag en fin de compte.
Allez ! j’m’y mets aussi :
Bonjour Monsieur MEL, Je suis très mécontent de vos centres Leclerc, la machine à voyager dans le temps ne fonctionne pas. A cause de vous je n’ai pas pu me rendre dans le passé pour gagner au loto.
Par votre faute je suis toujours fauché et je ne peu plus nourrir Constantin mon ami imaginaire.
Je ne vous salue pas.
Au revoir
Au moins, cela permet de découvrir le monde de la BD. Une bonne chose, tout de même.
Tchao M.E.L.
aie aie
la tres bonne journee a vous.