CULTURE Actus - Débats

"Histoire" et "Lettres" au lycée : la querelle des filières

BLOG 141209 Il faut faire la part des choses. Ceux qui s’agitent contre le projet Chatel ont aussi d’autres buts que de défendre l’enseignement de l’histoire. Des buts politiques, des intérêts corporatistes. J’en veux pour preuve cette discrimination qui voit les défenseurs des « humanités » s’indigner de la relégation des cours d’histoire en Première S, mais ne s’offusquent pas de l’absence du « français » en classe Terminale pour les mêmes séries scientifiques. Inutile donc de tomber dans le piège de l’instrumentalisation, ni dans celui d’une caricature de débat. Le projet Chatel, contrairement à ce qu’on dit, instaure un quota d’heures d’histoire bien supérieur au système actuel. Et cette discipline reste en option, comme bien d’autres, en Terminale. Mais c’est la faiblesse du projet global qui me laisse perplexe. Richard Descoings (Sciences Po) soutient la réforme au motif qu’il faut rééquilibrer les filières. En clair, déshabiller les Scientifiques pour rhabiller les Littéraires. Recréer de vraies spécialisations, des segmentations visibles, et les tirer en parallèle vers l’excellence. J’approuve l’idée. Je suis moi-même un produit de la filière littéraire. Avec feu mon ami, le philosophe Alain Etchegoyen, j’ai défendu, auprès des chefs d’entreprise, la qualité des candidats de cette filière. Depuis toujours, je défends « Le capital lettres ». Mais il faut se poser la question : en vertu de quels critères les parents et les élèves choisissent-ils d’opter pour telle ou telle filière. Le contenu des enseignements ? Oui, bien sûr. Les perspectives d’emploi, de carrière ? Normal ! Mais c’est aussi une affaire « d’image », de statut, de reconnaissance, donnée par le système éducatif tout entier aux filières qu’il est censé promouvoir. A grand renfort de communication, de réseaux entretenus, de classement, les écoles d’ingénieur et les écoles de commerce influencent les choix, dès la fin de la seconde. A l’étranger, Cambridge, Oxford, Harvard, l’UCLA pour ne citer que les plus célèbres, tirent l’image des « humanités ». Mise à part Sciences Po, quelles sont les universités françaises spontanément citées pour leur expertise dans les mêmes domaines, dans le secteur des Lettres et des Sciences humaines ? Oh, je ne doute pas qu’en France, nous ayons les meilleures universités, un corps enseignant dévoué et d’exceptionnelle qualité. Mais je vous assure que si l’on veut persuader les parents de pousser leurs rejetons vers ces institutions, il en faudra plus pour les convaincre que ce ne sont pas que des machines à former des profs. La défense d’une filière, ça commence effectivement avant le bac, et si on veut attirer les étudiants en Littéraire, ou même en Economie, il est urgent de valoriser les débouchés de ces types d’enseignement et, au-delà du métier, de permettre à leurs étudiants d’accéder à un statut équivalent à celui qu’on reconnaît à l’ingénieur, au scientifique, au juriste. Et ne me dites pas que je défends une idéologie outrancièrement utilitariste. Dans une société qui enregistre 10 % de chômeurs, on peut défendre « les humanités » et « la culture générale » et, en même temps, se préoccuper de pouvoir trouver un emploi plus tard.

10 Commentaires

D'accord avec toi lorsqu'il s'agit de revaloriser la filiere L.
Mais ce n'est pas en retirant l'histoire des classes S. ''Déshabiller les Scientifiques pour rhabiller les Littéraires''... l'entreprise est absurde!
Il suffit de lire les copies de francais de la creme des etudiants scientifiques en prepa Maths Sup, Spe, MP et PC pour voir la pauvrete de l'expression et le manque criant de culture generale. La science ne peut se passer d'une tete bien faite, d'un minimum d'histoire et de lettres!
Le programme est charge certes, la matiere est baclee, son coefficient faible, d'accord, mais au moins les eleves suivent et travaillent les cours.
Il suffit de comparer le nombre de litteraires inscrits en option maths en terminale pour prevoir le peu de succes qu'aura l'option histoire en S.
Mais si on peut voter en toute conscience sans savoir calculer les variations d'une fonction, on n'a pas d'intelligence citoyenne sans un bagage historique minimum!
Passe encore l'epreuve de francais en classe de 1ere. Mettre l'histoire en option, c'est un suicide intellectuel et politique.
''Science sans conscience n'est que ruine de l'ame''(disait-il!)
Salut,

Oui, il y a beaucoup de culture générale jusqu'au bac : il n'y a même que cela. Certaines universités développent des diplômes universitaires de niveau bac + 3 (DU en managment, DU coaching d'entreprise, DU assistante juridique et ressources humaines...) de façon à sortir l'étudiant du système universitaire par un diplôme concret et immédiat en vue du premier emploi. Ces diplômes sont vraiment enseignés de façon concrète et ciblent les compétences essentielles.
En parallèle du traditionnel parcours bac + HEC ou bac + université, il y a tout un panel d'enseignement professionnel (CAP, BEP, bac pro, DU, licence professionnelle...) qui permet de sortir du système scolaire traditionnel et d'acquérir de réelles compétences "de terrain". Mais c'est vrai que concernant ces diplômes professionnels, ils attirent moins d'étudiants que les filiaires d'enseignement général. A mon avis, à tort...

Tchao MEL
Salut Mel!

Finalement cette mesure est carthésienne.
Retirer les cours d'histoire aux scientifiques,
C'est reconnaître l'Histoire comme une science inexacte.
Plus que sur l'histoire, l'éducation nationale devrait porter ses efforts sur la construction scientifique du français.
L'étude de nos racines latines et grecques, la grammaire et l'orthographe.
Cela évitera à d'autres d'écrire "cartésienne" avec un "h".
A bon entendeur Spam..
Salut Bloggy!

Je suis tout à fait d'accord avec toi!
Je rajouterai la ponctuation pour compléter ton propos.
Cela évitera à d'autres d'écrire 2 points à la fin d'une phrase.
A bon entendeur Bloggy...
D'accord avec toi lorsqu'il s'agit de revaloriser la filiere L.
Mais ce n'est pas en retirant l'histoire des classes S. ''Déshabiller les Scientifiques pour rhabiller les Littéraires''... l'entreprise est absurde!
Il suffit de lire les copies de francais de la creme des etudiants scientifiques en prepa Maths Sup, Spe, MP et PC pour voir la pauvrete de l'expression et le manque criant de culture generale. La science ne peut se passer d'une tete bien faite, d'un minimum d'histoire et de lettres!
Le programme est charge certes, la matiere est baclee, son coefficient faible, d'accord, mais au moins les eleves suivent et travaillent les cours.
Il suffit de comparer le nombre de litteraires inscrits en option maths en terminale pour prevoir le peu de succes qu'aura l'option histoire en S.
Mais si on peut voter en toute conscience sans savoir calculer les variations d'une fonction, on n'a pas d'intelligence citoyenne sans un bagage historique minimum!
Passe encore l'epreuve de francais en classe de 1ere. Mettre l'histoire en option, c'est un suicide intellectuel et politique.
''Science sans conscience n'est que ruine de l'ame''(disait-il!)
Salut,

Oui, il y a beaucoup de culture générale jusqu'au bac : il n'y a même que cela. Certaines universités développent des diplômes universitaires de niveau bac + 3 (DU en managment, DU coaching d'entreprise, DU assistante juridique et ressources humaines...) de façon à sortir l'étudiant du système universitaire par un diplôme concret et immédiat en vue du premier emploi. Ces diplômes sont vraiment enseignés de façon concrète et ciblent les compétences essentielles.
En parallèle du traditionnel parcours bac + HEC ou bac + université, il y a tout un panel d'enseignement professionnel (CAP, BEP, bac pro, DU, licence professionnelle...) qui permet de sortir du système scolaire traditionnel et d'acquérir de réelles compétences "de terrain". Mais c'est vrai que concernant ces diplômes professionnels, ils attirent moins d'étudiants que les filiaires d'enseignement général. A mon avis, à tort...

Tchao MEL
Salut Mel!

Finalement cette mesure est carthésienne.
Retirer les cours d'histoire aux scientifiques,
C'est reconnaître l'Histoire comme une science inexacte.
Plus que sur l'histoire, l'éducation nationale devrait porter ses efforts sur la construction scientifique du français.
L'étude de nos racines latines et grecques, la grammaire et l'orthographe.
Cela évitera à d'autres d'écrire "cartésienne" avec un "h".
A bon entendeur Spam..
Salut Bloggy!

Je suis tout à fait d'accord avec toi!
Je rajouterai la ponctuation pour compléter ton propos.
Cela évitera à d'autres d'écrire 2 points à la fin d'une phrase.
A bon entendeur Bloggy...

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