CULTURE
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Lorenzo Mattotti expose chez Christian Desbois
AS : Déplacement oblige ce week-end, je répondrai à vos nombreux commentaires lundi.
Christian Desbois, Lorenzo Mattotti
Une expo Mattotti est un événement. A 18 heures, hier soir, des dizaines d’amateurs et de passionnés ont fait la queue pour découvrir les dernières créations du génial Italien.
© Lorenzo Mattotti
Il faut dire que tout ça se passe à la bonne franquette. Depuis plusieurs années déjà, Christian Desbois tient discrètement galerie 14 avenue de La Bourdonnais à Paris, juste sous les pieds de la Tour Eiffel. Quand je dis « discrètement », c’est pas peu dire… On peut passer devant la façade sans qu’il soit possible de deviner les trésors qu’on y installe, le temps d’une expo consacrée à l’un de ses amis. Car des amis artistes, Dieu sait s’il en a, Christian. Dans l’illustration, la gravure, et dans la bande dessinée. Bilal, Baudoin, Tardi, Loustal, Götting, Cestac ou Avril lui ont souvent confié leurs œuvres pour une présentation, une sérigraphie ou l’édition de livres, comme celui qu’il a réalisé pour André Juillard : « Trente six vues de la Tour Eiffel ».
© Lorenzo Mattotti
Christian et Pierre-Marie Jamet, son ami et collaborateur, ne se mettront jamais en avant. Galliéristes, éditeurs, et même marchands, ils le sont, mais en artisans. La lithographie ou l’aquarelle, c’est « un truc cher, fragile, qui ne peut pas se mettre en rayon ». Artisans, assurément ! Mais d’abord passionnés, oui, fous d’images et de dessins.
© Lorenzo Mattotti
Rien d’étonnant à ce que Mattotti ait choisi Christian pour faire découvrir au public parisien les somptueuses images qui donnent lieu aujourd’hui à la publication d’un livre : « Nell’Acqua » (Casterman, Christian Desbois éditeur). Bien sûr, Lorenzo Mattotti est mondialement connu. Par les « unes » du New-Yorker, ses affiches (dont celles du Festival de Cannes), ses nombreuses illustrations : Pinocchio, Le pavillon sur les dunes (texte de R.L. Stevenson), Rouge (texte de Jean-Jacques Goldman). Seul ou avec de prestigieux scénaristes (Zentner, Kramsky), il a livré de superbes bandes dessinées : Le Voyage de Caboto, Dr Jekyll et Mr Hyde, Le Bruit du givre, etc…
Mais Mattotti n’a rien d’un mondain. Elégant (et pas simplement dans son graphisme), cet Italien de Brescia s’est implanté à Paris, dans un superbe atelier au cœur du quartier romantique. Les collectionneurs se disputent déjà ses œuvres (fort rares sur le marché) en Italie, en Espagne, en Amérique du Nord. Mais pour l’heure, il manifeste toute sa reconnaissance pour l’amitié de quelques artistes parisiens et d’un public qu’il chérit. Il a décidé d’officier chez Christian Desbois. Courez-y, c’est somptueux.
© Lorenzo Mattotti





8 Commentaires
J'ai un peu honte, depuis plus de 23 ans que je vis en Italie, je n'avais jamais entendu parler de Lorenzo Mattotti !
Voilà qui est chose faite. S'il expose un jour à Rome, je ne manquerai pas de m'y rendre, ses oeuvres me font penser à Folon, mais en mieux.
Merci pour la découverte.
Jean-Marie Le Ray
qui est à Paris et qui a des copains.
Le génie, excuse moi, mais il est dans tes paquets de lessive. Arte
Je suis tres tres jaloux!
merci pour cette presentation sympathique et rafraichissante.
Lorenzo mattotti pour moi c'est le Loustal du 9eme Art Italien.
Cependant contrairement a Loustal et Munoz il est par son utilisation des couleurs et le rythme de ses images plus abordable que ses homologues Francais et Argentin.
Il y a quelque chose de "Moebiusien" dans son travail, pardon je devrais dire "surrealiste".
L'art de Lorenzo Mattotti n'est ce pas de savoir habiller ses dessins et ses histoires comme Enzo Ferrari ses voitures et Giorgio Armani ses modeles?
Michel-Edouard Leclerc parlait dans son blog de Regis Loisel et de la peinture.
Certainement sans enlever a l'un ou l'autre leurs talents, Loisel est au dessin ce que Mattotti est a l'aquarelle et au pastel .
Un mot au sujet de Christian Desbois qui comme Alain Beaulet est un pilier de la promotion du 9eme art.
Loustal, Mezieres, Juillard, Tardi ( dont je pense que ses dessins dans son dernier album ne sont pas aussi pointus qu'avant),Bilal (que je ne connais pas mais qui donne l'impression, sans doute fausse, d'avoir une grosse tete. Il ne repond pas aux lettres...) ont expose chez Christian Desbois.
Si jamais vous passez 14 avenue de La Bourdonnais sans chercher cette galerie, vous savez que vous etes arrive lorsque vous trebuchez sur un enorme colis laisse la devant la porte... il s'agit generalement des serigraphies a tirage limitee (non signees et numerotees) que l'imprimeur/lithographe aura depose la...35 heures obligent...
Cordialement.
On ne peut pas dire qu'il habille ses modèles, ceux qui affirment ça sont de sacrées billes de clown. Ce qui plaît aux petites gens, c'est la sensualité qui se dégage, mais au kiosque dans les leclerc, il y a la même chose en revues érotiques...
Ne pas parler de ce que l'on ne connaît pas:L'ART.
TÊTE DE LARD OUI CA C'EST SÛR,RIEN D'AUTRE.
Michel Beaumont
Je remercie Michel Beaumont de bien vouloir me donner ici l'occasion de completer ma presentation rapide de Lorenzo Mattotti.
En 1993, Lorenzo Mattotti recoit pour ses illustrations dans "Eugenio", un livre de Marianne Cockenpot , le grand prix de la biennale de l'illustration de Bratislava.
Cette biennale qui existe depuis 1967 recompense chaque annee un illustrateur ou une illustratrice de livres d'enfants.
Elle donne l'occasion a des artistes du monde entier de presenter aux professionnels de l'edition du livre d'enfant leurs oeuvres.
Justement " Eugenio " est l'histoire d'un clown qui perd son rire...
Un dessin anime que je n'ai pas vu et dont la critique dit beaucoup de bien a ete realise en 1998 par Jean-Jacques Prunès.
La musique d'accompagnement et les effets sonores sont de Michel Billiez.
Un autre artiste auquel je pense en regardant le travail tres diverse de Lorenzo Mattotti est Jan Lenica.
Ce samedi, je me suis rendu à l'exposition sur l'affiche polonaise aux Invalides : superbe !!! A quelques encablures de là, j'ai découvert la très confidentielle galerie C. Desbois.
Comme vous, je n'ai pas pu m'empêcher de faire un parallèle entre le travail de Jan Lenica (dont un grand nombre d'oeuvres sont exposées aux Invalides) et celui de Mattotti.
Deux expos à voir, dans la foulée...
Je regette de ne pas etre a Paris pour voir ces deux expositions.
Merci de m'avoir signale l'exposition sur l'affiche Polonaise.
Pour Jan Lenica,il est interessant d'observer l'evolution de sont art en regardant par exemple le livre publie en Francais par les editions Polonia a Varsovie en 1958 sous le titre " La Locomotive" avec Julian Tuwim et ses derniers posters. Cependant malgre tout les memes associations de couleurs et de mouvements sont la.
Cordialement.