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Portraits, rencontres - Laurent Gaudé

img_blog_140205_gaude  Laurent Gaudé a l'air heureux. Le soleil va se coucher bientôt, nous sommes quelques amis voyageurs partis à la découverte de la vieille ville historique de Ségou (Mali). Elle était la capitale éphémère du royaume de Biton (XVIIIème siècle). On palabre avec le chef du village, dignement enfoncé dans son trône de skaï et d'aluminium. Le groupe s'éparpille dans les ruelles, disparaît derrière les murs ocres, la vieille mosquée, le mausolée..., et débouche sur les rives du fleuve Niger. L'auteur de "La mort du roi Tsongor" (Actes Sud) est au paradis. Cet éternel étudiant de 32 ans n'est jamais venu en Afrique. Avec le charme de ces faux naïfs qui ont su "creuser leur sujet", il s'explique : "Je travaille à partir de photos, de souvenirs. Comme ici, je glane des ambiances, je pioche, je rêve et je m'approprie". Depuis qu'il a eu le Goncourt pour "Le soleil des Scorta" (Actes Sud), on ne lui parle que de ses romans. Lui, rappelle sa passion du théâtre (il a écrit 8 pièces), les exigences d'une écriture distanciée (d'autres jouent le rôle). C'est pour le théâtre qu'il s'est intéressé aux décors qui lentement balisent le monde de toute épopée. Alors, ici, forcément, il est rattrapé par le mythe ("La légende de Ségou"), par l'exotisme, par "la geste" d'une des grandes nations d'Afrique. Attention : pour Laurent, l'écriture n'est pas un refuge. Hier, devant un parterre d'élèves, il s'est fait pédagogue. Au Mali, lire est un luxe. Pas simplement parce que c'est cher, mais parce que dans ce pays qui privilégie la tradition orale, les élèves doivent ranger les cahiers pour laisser place à la vie familiale. Sous des réverbères, des bénévoles ont quelquefois construit de petites tables en béton (pour qu'on ne les vole pas). Les enfants, tard le soir, viennent y faire leurs devoirs et s'extraire de cette pression sociale qui sacrifierait la formation de ces rejetons. Alors, il faut témoigner, convaincre. A côté de lui, Fatou Diome parle d'écrire "pour soi". Laurent, lui, n'hésite pas à parler d'ambition, d'aventure littéraire, devant tous ces jeunes pour qui l'écriture est certes un passeport pour le marché de l'emploi, mais surtout une clé pour s'échapper de l'emprise des pratiques coutumières.

7 Commentaires

Portrait de Laurent Gaudé

Bonjour, Je lis en ce moment, comme plusieurs millions de Français (cf. les personnes dans le métro le matin) "Le soleil des Scorta". MAGIQUE... Je connais très bien la région des Pouilles, au sud de l'Italie : ma famille est originaire de Bari. Je trouve que L. Gaudé arrive littéralement à transporter le lecteur dans cet endroit violent et magnifique. Pensez-vous que L. Gaudé serait capable d'écrire un tel roman, sans avoir jamais mis les pieds sur place ? Si oui, chapeau bas... Et qu'entendez-vous, à la fin de votre texte par"l'emprise des pratiques coutumières".
Portrait Laurent Gaudé - Re : Geronimo (16/02/05)

J'aurais dû préciser une chose à propos de cet écrivain remarquable. Il a eu l'occasion de crapahuter et de voyager, mais pudiquement, il m'a révélé qu'il avait une peur bleue de l'avion depuis quelques années. C'est ce qui explique qu'il voyage beaucoup "dans sa tête". Surtout, il ne cherche absolument pas à reproduire à l'identique un événement ou un décor qui l'aura inspiré. Au contraire, il rassemble, comme dans un puzzle, des éléments épars de ses découvertes littéraires et géographiques passées, déshabille les noms de lieux et recompose le décor de son nouveau roman. C'est ainsi que pour "La Mort du roi Tsongor", il a bien utilisé un nom à consonance africaine : "Je trouvais que ça sonnait bien". Mais en fait, les éléments factuels et les décors sont plutôt des réminiscences de voyages en Syrie et en Jordanie. Quant à l'Italie du Sud, il y est souvent allé, mais pour une raison tout autre, son épouse en est originaire et le lui a fait découvrir.
Monsieur Le Président,
Vous qui êtes un fervent défenseur du consommateur, j'aimerais vous soumettre les difficultés que je vient de rencontrer sur votre site de Villeneuve sur lot(47).
En effet, je viens de m'interdire un achat de 1361,00€ en micro informatique comme il était convenu, suite à un laxisme incompréhensible d'un responsable informatique et de son directeur pour une erreur leur incombant de 10,00€.
Ci cela vous intéresse, je suis tout a fait disposé à vous conter ma mésaventure, aussi, je vous serais gré de me communiquer votre adresse postale.
En attente de vous lire, je vous prie d'agréer Monsieur le Président à mes sincères salutations.
Re Sabathié (1 août 2005)
Si je puis vous être utile, envoyez-moi le compte rendu de votre mésaventure. J’essaierais d’intervenir auprès du centre E. Leclerc de Villeneuve sur Lot.
Michel-Edouard Leclerc
ACDLec
52 rue Camille Desmoulins
92451 Issy-les-Moulineaux Cedex
A MEL,
Je reviens à la charge, supposez que je sois " l' un des laxistes" incriminé par Sabathié, me voilà reconnaissable, puisque n' importe qui lisant votre blog puis passant par Vileuneuve sur lot ( tiens, j' y étais y'a quinze jours ) peut me montrer du doigt et ce sans que je puisse me défendre, sauf à venir ici polémiquer sous un texte superbe dédié en principe à L. Gaudé. Je vous laisse à découvrir les conséquences légales qui peuvent en découler, parlez en à votre service juridique ....
Bref, vous aurez compris que je suis avant tout géné par le fait que l' on puisse jeter en pâture les citoyens de la sorte..
Même si je devais vous paraître lourd , con ou chieux , l' habitude de l' internet en live m' invite, et parce que je trouve votre espace superbe donc à préserver, à ce que vous trouviez un moyen simple pour que tout ce qui est du ressort d' un litige consomateur/Centre leclerc vous parvienne directement .... par email ou que sais-je sur ce blog.
Car il y a une différence énorme entre la narration d' un fait et un bazar de narration qui sans nommer les protagonistes ne laisse aucun doute sur qui ils sont dans la vie et donc les dévoilent en public.
Mais ce que j'en dis ...hein !
Cordialement et ne m'en voulez pas please ...
lire : http://www.murielle-cahen.com/p_blog3.asp
ou : http://www.murielle-cahen.com/p_forum2.asp
etc..
Re Antoine (7 août 2005)
D’accord avec vous. Il faut que je trouve une solution. Mais votre réaction, comme celle de quelques autres internautes, n’est-elle pas la meilleure réponse à ces différents commentaires, dont vous avez raison de dire qu’ils sont déplacés sur un blog comme celui-ci. Reparlons en en septembre.
Depuis "l'espace culturel" Le Busquet RN 10 Anglet... où je suis de passage.
Ok, no problème, ça roule MEL, je m'étais fendu de deux commentaires en effet sur ce thème... pour le principe.
bye bye.
@+

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