Ses albums se sont vendus à 25 millions d’exemplaires. Ils ont été traduits dans une quinzaine de langues. Il fait partie des « tout grands » de la bande dessinée, aux côtés d’Uderzo, de Morris ou de Franquin, les grands héritiers franco-belges d’Hergé et de Jacobs. Et pourtant, il n’aura eu le droit, le jour de sa mort, qu’à quelques lignes dans les journaux français. C’est Olivier Delcroix, dans Le Figaro, qui aura eu l’audace de saluer sa mémoire avec les mots les plus généreux et les plus reconnaissants.
Il faut dire qu’aujourd’hui, dans l’univers des adolescents, les histoires de Jean Roba paraissent bien naïves. « Boule et Bill, c’est un univers heureux, idéalisé » (D. Couvreur, Le Soir). C’est le reflet de ce que Jean Roba appelait la Belgique joyeuse des années 30, celle qui voulait fuir les problèmes de la guerre et du chômage.
Chez lui, il y a quelques semaines, il avait gentiment répondu à une longue interview que je publierai dans la prochaine livraison de « Itinéraires dans l’Univers de la Bande Dessinée ». Quel homme accueillant et généreux il était.
Déjà terriblement fatigué, il avait rouvert certains de ses albums et commenté avec ironie ce que d’aucuns appellent le monde « désuet » de Boule et Bill. « Oui, c’est sûr, dans mes dessins, il n’y a pas d’étalage de violence, ni d’actions frénétiques, tout au plus, de temps en temps, un vase cassé, un accident de voiture. Mais je revendique un humour simple, fait d’esthétique et de sensibilité ».
L’homme ne prétendait pas révolutionner le monde avec des coups de crayon. Même si parfois il s’irritait discrètement de ce que les journalistes ne l’interviewaient que pour parler de Franquin, son ami et mentor dans Spirou, il revendiquait sa propre capacité à saisir tous les codes d’une adolescence prolongée, qui se plaît dans l’esprit d’aventure, la fréquentation des copains et une propension à sourire au moindre gag.
Attention : petite remarque pour ceux qui ne connaissent pas bien l’histoire de la BD et qui néanmoins voudraient briller dans les dîners en ville. Dans Boule et Bill, le cocker, ce n’est pas Boule, mais Bill. N’y voyez aucune perversité. Boule, c’était le fils de Roba, ainsi surnommé à l’école parce que rondouillard. Et Bill, c’était, en 1959, le nom du chien de Roba !
C’est Laurent Verron qui, chez Dargaud, a repris la série depuis déjà trois ou quatre ans.
A l’heure des jeux vidéo, les petits héros de Jean Roba continuent de caracoler en tête des ventes en hypermarché. Belle récompense pour cet homme qui s’est éteint discrètement, la semaine dernière. Il avait dû, comme d’autres, se battre avant de connaître le succès : en dessinant d’abord des vitraux, en devenant photographe ou en faisant de la pub ! Et puis, finalement, la gloire avec les gros tirages.
Beau pied de nez aussi à tous les ingrats qui, au nom de la modernité, n’osent même plus prendre la plume pour saluer le travail d’un bonhomme qui, avec des histoires courtes, simples (il a aussi dessiné des histoires de l’Oncle Paul), aura semé des petits grains de bonheur dans l’éducation de millions de lecteurs.
Un peu de reconnaissance, s’il vous plaît !
29 Commentaires
Qu'on ne peut s'empêcher de lire, à trois ou quatre heures du matin, quand l'insomnie rend tout difficile.
Qui aide à se rendormir.
Mon préféré "Strip-cocker". Quoique "60 gags de Boule et Bill" m'avait beaucoup plu aussi. Difficile de faire un choix. Et puis, on sent à travers les BD les clichés photographiques. Je ne savais pas que Roba s'était essayé à la photographie. Mais, c'est vrai qu'à travers des histoires courtes (des planches uniquement), il mettait en avant des expressions de Boule où de Bill, pas de longues histoires, des clichés seulement, comme pour marquer l'instant.
Tchao M.E.L.
La reconnaissance peut s'exprimer de manières différentes. On meurt comme on a vécu, il paraît. Diana de Galles, décédée une semaine avant la mère Theresa, a permis à celle-ci de s'expirer en paix à l'image de son existence. Les funérailles à la manière de Diana auraient été indécentes pour la sainte femme. Ainsi de suite.
Dans le cas de Roba, comme dans ceux de tous les artistes, leur oeuvre parle de l'auteur, et peu importe s'il n'y a pas d'écho dans la presse à leur mort. Par ailleurs, un artiste qui mérite la vraie reconnaissance meurt-il jamais?
Amicalement.
Découvrez l'actualité en vers et contre tout sur http://poactu.canalblog.com/
Nous ne désirons pas briller
dans les dîners en ville.
Vous resplendissez pour nous...
Sincères condoléances.
Il est vrai qu'une fois mort,
tout le monde est super-brillant!
Boulébif.
Personne ne s'efface devant son oeuvre.
Au contraire chacun espère la plus
grande publicité possible...
Et quand on aime un créateur, même
en minuscule, on remarque et retient
son nom. C'est sûr et certain.
Toujours de faux-semblants, de fausse
modestie ?
Et tous ces commentateurs néophytes?
Bien cordialement. Salut. Boulibif.
à l'étoile mystérieuse.
Bonnes vacances à tous.
Jojo.
Drôle d'odeur de déjà vu... On ne se renouvelle pas souvent !
et celui qui déroba ...
Le boullibeef...
J'ai découvert un blog super...
Si certains veulent faire leur auto-promo, qu'ils inscrivent simplement dans le commentaire l'URL de leur site.
tu es un vigile de chez Leclerc...
Tu te MEL des affaires des autres.
Tu es un sacré Troufignard.
Bien cordialement.
j'ai été ému de voir le visage de M.Roba , malade et lucide sur son état.
la profondeur et l'acuité de son regard ...
il devait savoir le départ proche .
ces photos sont vraiment émouvantes .
Bravo pour nous offrir cette rencontre qui devait être un grand moment pour vous.
Merci
Tout est bon pour faire de
l'argent, notre grand docteur en
économie en profite pour faire
sa publicité: Sa rencontre, le portrait,
et cetera, donc sur la mort de quelqu'un...
Il y a aussi des gens qui sont
capables de comprendre!
Rigoletto.
Venez consulter mes innombrables sites qui viennent confirmer la profondeur de ma pensée sublime... et insondable !
Notez la qualité de mes paroles ô combien prophétrices puisque je les ai exprimées depuis plus de 40 ans. Même que Bayrou est venu me rejoindre... c'est une preuve !
Veuillez noter aussi que je m'auto-congratule régulièrement en critiquant tous ceux qui ne sont pas d'accord avec moi !
C'est une preuve, non ?
Cordialement vôtre en ce nouveau siècle 1 millénaire.
tu dois t'enquiquiner pour t'amuser ainsi.
Fais plutôt toi-même, et peut-être
seras-tu moins agressif envers tes
semblables.Au nom de mon patron,
je te dis merci pour la PUB.
MOI=VIGILE LENT DE CHEZ LECLERC.
ENCORE BRAVO.
les ôtres, jé ossi mon cite.
Cliqué vou vairez.
Vigilent.
Je souhaitais savoir si je pouvais avoir votr adresse email car j'aimerai vous faire part d'un projet humanitaire que je suis en train de mettre en place.
Je vous remercie
Cordialement
Rachel
La personne qui vous a répondu précédemment a abusivement utilisé mes initiales. J’ai fait enlever ce message.
Je trouve cette pratique stupide et décidément infantile, même si c’est apparemment sans conséquence. Je n’hésiterai pas à censurer ce type de pratique malhonnête.
Vous pouvez, Rachel, me faire parvenir votre projet humanitaire à l’adresse suivante : ACDLec, 26 quai Marcel Boyer, BP 40005, 94859 Ivry sur Seine cedex.
En vous souhaitant une excellente semaine
Cordialement
Rachel
Si vous "reprenez la main",c'est que Vous et votre DRH avez réglé les incontournables querelles de clocher inhérentes à tout déménagement.
Bravo pour vos engagements forts et clairs tant pour le Client que pour l'écologie.
Si je vous écris, c'est pour vous suggérer d'aborder un sujet honteux et tabou qui, pourtant,concerne directement 5 millions de familles: l'alcoolisme.
Je suis passé par là, et il m'a semblé capital d'oser lever le voile pour,aider les proches à comprendre,proposer aux malades des issues, et surtout montrer comment éviter le piège dionysiaque.Personne n'en parle malgré 50 000 morts par an, contre 5 000 sur les routes.
Seule une diffusion "anonyme" pourra permettre l'accès à une information source d'espoir.Si mon livre vous paraît didactique,je serai ravi qu'il soit référencé chez Vous.
Pour Vous le faire parvenir, pourriez vous m'indiquer la meilleure adresse?
Vous remerciant par avance,croyez, Monsieur le Président,à mon profond respect.
NB:compte tenu de votre agenda de ministre, je peux souligner les éléments clés afin que Vous puissiez, en 10 minutes, comprendre les enjeux.