CULTURE Prix Landerneau

Le Prix Landerneau BD 2013 décerné à Chloé Cruchaudet

Hier soir s’est tenue la soirée de remise du Prix Landerneau BD, deuxième édition. Les invités ont eu droit à un grand, un TRES grand show de Joann Sfar. Quel talent ! Après avoir décliné la proposition de Philippe Vandel (qui animait la soirée) de décrire en quelques mots chacun des dix albums en compétition ("j'ai peur de ne pas m'en souvenir"), Sfar a fini par se laisser emporter par la passion.

Chaque BD a finalement été présentée en improvisation totale mais avec brio, Sfar mêlant à chaque fois les références littéraires, musicales, cinématographiques, plastiques pour décrire l’histoire, l’atmosphère, l’écriture et les dessins de chacune des œuvres, le tout avec un humour mordant. Ceci n’a fait que révéler le sérieux que Joann Sfar a consacré à son rôle de Président du jury et l’attention qu’il a portée aux différents albums présélectionnés.

Je note également que, comme beaucoup de Présidents de nos Prix Landerneau, Joann Sfar n’a pas échappé à un compliment (sincère !) pour les libraires des Espaces Culturels E.Leclerc qui ont choisi le titre avec lui, soulignant que pour des auteurs, il est toujours intéressant de passer « de l’autre côté du miroir » en présidant un jury avec des professionnels du livre.

Même si Livres Hebdo avait twitté le résultat quelques minutes avant l’annonce officielle, ce fut un véritable plaisir de décerner le Prix Landerneau BD 2013 à Chloé Cruchaudet pour son album "Mauvais genre" (Delcourt), qui narre l'histoire de Paul, devenu Suzanne pour éviter la mort après sa désertion du front en 1914.

visuel-BD2013Chloé a suivi des études d'architecture, d'arts graphiques et de cinéma d'animation, et ça se ressent dans son œuvre. Pas étonnant alors qu’on retrouve dans ses planches l'influence des story-boards cinématographiques, alliée à un goût du croquis sur le vif.

Pour l'écriture, elle s'inspire d'histoires vécues, d'essais historiques ou d'autobiographies. Sa BD est d’ailleurs basée sur une histoire vraie, racontée dans "La Garçonne et l'Assassin" de Fabrice Virgili et Danièle Voldman paru en 2011 chez Payot (réédité en poche en 2013).

Dans "Mauvais Genre", Paul et Louise s'aiment, se marient, mais la Première Guerre mondiale éclate. Paul, qui veut échapper à l'enfer des tranchées, déserte et retrouve Louise à Paris. Il est sain et sauf, mais condamné à rester caché. Pour mettre fin à sa clandestinité, Paul imagine alors une solution : changer d’identité, se travestir. Désormais il sera... Suzanne.

Personnellement, je n’ai pas boudé mon plaisir, j’ai aimé le travail de Chloé Cruchaudet, cette manière de camper les personnages, cette façon de multiplier les angles, les prises de vue. On lit cette histoire comme si elle se jouait devant nous, dans un théâtre.

« Mauvais genre » est à n’en pas douter l’un des beaux rendez-vous BD de l’automne 2013. Ne le ratez pas !

Remise du PRIX LANDERNEAU BD 2013

Un grand merci aussi aux libraires des Espaces Culturels E.Leclerc (et aux adhérents !), membres du jury final :

  • Pierre-Yves Allhéritière / Bayeux
  • Olivier Caille / Blois
  • Arnaud Coquema / Cognac
  • Céline Pinon / Conflans-Sainte-Honorine
  • Stéphane Soulier / Montceau-les-mines
  • Eric Massé / Quimperlé
  • Michael Faubert / Saint-Étienne-du-Rouvray
  • Laetitia Racionero / Saint-Herblain
  • Emmanuel Gak / Saint-Denis-lès-Sens
  • Sébastien Hamon / Nantes

1 Commentaires

[...] victimes. L’album est déjà récompensé du Prix Coup de Cœur au Festival Quai des Bulles et du Prix Landernau… souhaitons à l’auteure que ce soit le premier d’une longue [...]

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