Inflation, politique, crise agricole : j'ai répondu à toutes les questions de BFMTV / RMC !

J'étais ce matin l'invité d'Apolline de Malherbe sur BFMTV et RMC pour répondre à toutes les questions d'actualité !

- La crise agricole et la grande distribution ?

On a voulu mettre toutes les tensions sur le dos de la grande distribution alors que le dossier était politique, le tout sur fond de surenchères syndicales.

Mais ce n'est pas la distribution qui détermine les accords commerciaux internationaux, ce n'est pas E.Leclerc qui calcule les retraites des agriculteurs, on n'est pas responsable de la gestion de l'eau ni des plans sur les pesticides. Donc c'était important de laisser Marc Fesneau et le gouvernement en face des agriculteurs qui avaient des revendications qui les concernaient.

- Est-ce que l'inflation est derrière nous ?

Le gros de l'inflation : oui. Maintenant il y aura des hauts et des bas selon les catégories, les ruptures ou encore la météo qui est actuellement catastrophique pour les fruits et légumes. Mais on a bien renégocié la "grande inflation" de ces 3 dernières années.

Certains prix vont baisser, on a obtenu des baisses sur tout ce qui est alimentaire transformé et ça va entrer en application maintenant. En revanche, tout ce qui est produits agricoles ou issus des PME devrait augmenter de 2 à 3% conformément à nos engagements.

Il faut savoir qu'on ne reviendra pas aux prix d'avant-Covid : les grands industriels internationaux ont augmenté artificiellement les prix pour se reverser des dividendes. Les géants de l'agroalimentaire ont sorti des marges allant de 15 à 20% pendant la crise, alors que les consommateurs devaient subir des hausses de prix de 30 à 40% sur les pâtes et l'huile d'olive.

- Comment lutter contre la schrinkflation ?

Il faut savoir que ça existe partout : dans les cantines, dans les restaurants ou encore dans la presse. Et l'important, c'est que ce soit transparent ! Mais les commerçants ne veulent pas prendre la responsabilité juridique de ce qui doit échoir à l'industriel.

- Le prix de l'essence qui monte à nouveau.

J'ai très envie de faire une opération à prix coûtant mais c'est réglementé : on doit s'assurer que tous les adhérents puissent le faire et être réapprovisionnés rapidement. Aujourd'hui on est pas loin du prix coûtant : le plus important pour Leclerc, c'est d'être le moins cher.

Il faut noter que les raffineurs n'ont jamais été dans le partage de cet effort et, quand on voit leurs résultats, on constate des profits considérables.

- Est-ce que je vais me lancer en politique ?

C'est un sujet qui m'a toujours taraudé mais je me pose la question de ma meilleure utilité. J'ai l'impression aujourd'hui que là où je suis, je suis plus efficace que des politiques qui ne sont plus ancrés dans les terroirs.

Par exemple pendant le Covid, si j'avais été ministre, je n'aurais pas pu aller chercher des masques en une semaine. On a fait la même chose avec les tests Covid.