ÉCONOMIE Développement durable

OGM, produits bio : Les étiquettes doivent dire l’Ethique

Je propose que, demain, nous reparlions de la nouvelle donne politique française. Je répondrai aussi à vos intéressants commentaires sur le référendum. En attendant la composition du gouvernement (ça a l’air fastidieux !), je vous livre quelques informations sur les problématiques nouvelles de la consommation alimentaire. Ce sont des questions pour lesquelles je suis souvent interpellé par des ONG ou des associations professionnelles. Elles ne suscitent pas encore la passion du « grand public », mais elles sont emblématiques de l’évolution de notre société. Et nous avons la chance de pouvoir y réfléchir avant que le marché ne nous impose définitivement sa loi. 1) OGM : La charge de la preuve :Arnaud Apoteker, chargé de campagne OGM de Greenpeace, réclame un étiquetage positif signalant l’absence, plutôt que la présence, d’OGM dans les produits. Il y voit « un moyen de distinguer ceux qui font des efforts (sic), qui lancent des filières qualité, qui travaillent selon la charte de l’agriculture biologique… ». Moi, je suis contre. C’est un piège. Greenpeace qui passe son temps à visiter les magasins, conteste la présence de la moindre trace d’OGM dans les produits. Afficher l’absence d’OGM, c’est s’engager à en fournir la preuve. Or, aucun distributeur n’en est capable. Pourquoi alors s’auto-flageller. Et puis, il ne faudrait pas inverser la charge de la preuve. C’est aux fabricants OGM de certifier leurs produits et de les défendre. 2) OGM équitables: Max Havelaar a étendu son label à la commercialisation d’un coton équitable, produit par Dagris qui s’approvisionne auprès des producteurs d’Afrique de l’Ouest. Levée de boucliers des militants Attac, Greenpeace, et du journal L’Humanité : le coton Dagris est génétiquement modifié. Jusqu’où l’équité s’accommodera-t-elle du libre choix des producteurs. Sans mésestimer les problèmes qu’on a évoqués ici, sur les OGM, peut-on opposer un discours systématique, idéologique, à la tentative de petits producteurs d’investir dans des choix technologiques différenciants ? Cette question me paraît fondamentale si nous ne voulons pas apparaître encore une fois comme des donneurs de leçons ou comme des néocolonialistes. Pour moi, la seule réponse est toujours contenue dans cette seule interrogation : ce coton OGM est-il nuisible ou non, respectera-t-il les règles d’étiquetage et sera-t-il importé dans un cadre légal. Subsidiairement, pourquoi un coton de marque (issu d’OGM) pourrait être librement commercialisé dans le monde, et pas un coton équitable. 3) Bio : La filière bio est en émoi. Les consommateurs plébiscitent certains produits, mais boudent franchement un label devenu trop cher. D’où une certaine crispation des producteurs. Je les soutiens sur un argument : il n’est pas normal que de grands industriels profitent de la confusion pour commercialiser sur le marché des produits « Bioplait » (Yoplait) et « Bio » (Danone) alors que ceux-ci ne contiennent aucun ingrédient issu de l’agriculture biologique. En plus, ils sont chers, même s’ils sont bons. Et ils contribuent à renchérir encore l’image du bio.

13 Commentaires

Le problème des OGM, me semble-t-il, vient surtout du fait que aucune étude ne montre l'impact de ceux-ci sur l'environement, et le corps humain. Si l'on commençait d'abord par mener des études sérieuses pour affirmer ou non que les OGM sont sans danger, les fabricants n'auraient aucun mal à préciser sur l'emballage, leur présence ou non.
Pour ce qui est du bio il me semble qu'il serait peut-êre moins cher à produire si le gouvernement incitait tous les agriculteurs à produire bio. Dans l'état actuel des choses, il est évident que le prix rebute à l'achat par exemple le pack de lait bio coute entre 5,4 et 7 euros en moyenne contre 3,3 pour le 1er prix de chez lactel, à ce prix là il faut en trouver des arguments pour convaincre les ménages pour acheter bio toute l'année, mis à part les campagnes de promotion où les prix descendent jusqu'à 3,79 euros...
Sinon je croyais que Danone devait changé de nom à sa gamme BIO (ce qui est déjà fait me semble-t-il en Belgique) justement à cause de la confusion avec l'origine biologique des matières premières.
C'est toujours difficile de faire un commentaire apres Eurosoft ;-), mais en effet la marque Bio de Danone va disparraitre avant la fin de l'année.
Comme tous les marchés, le bio est également guidé par des considérations de prix. Le bio, oui, mais pas à n'importe quel prix semble effectivement dire le consommateur... Un seul exemple pour s'en convaincre. Savez-vous quel est le produit pour lequel la part des ventes bio est la plus importante ? Réponse : l'oeuf. Pourquoi ? Très simple : même si le différentiel de prix entre oeuf bio et oeuf standard existe (environ 50 %), la valeur faciale du produit reste faible. En moyenne, un oeuf bio est affiché à moins de 0,30 euro / pièce.
Quant à la confusion habilement entretenue par les grandes marques, c'est effectivement honteux. Dans quelques mois, l'usurpation du bio par Bio cessera puisque Danone rebaptisera son produit Activia. Mais après combien d'années de confusion ? Dès lors, impossible d'approuver le lancement de Bioplait dont le seul nom sonne comme une insulte aux véritables produits bio. Et si, devant l'absence de réaction officielle, les enseignes proclamaient le boycott du Bioplait. Voilà qui aurait de la gueule ! Vas-y Michel...
Réponse à Erosoft, Dauvers et Bruno (02-03/06/2005)
Je confirme : Danone va cesser de commercialiser « Bio ». Pas de nouvelles de « Bioplait ». Je retiens et je fais étudier ta proposition, Olivier. A bientôt, tous.
Ethique
Quels sont les assurances que les produits ethiques assurent le développement?
Je prends un exemple: l'Asie. Si on paye plus cher des paysans à faire leur riz, ils n'immigrent pas vers les villes, bloquant ainsi le développement de l'industrie et des services.
Il faudrai donc privilégier des produits non agricoles, tournés vers l'avenir. Ce n'est presque pas le cas (cependant on voit l'industrie du bois avancer un peu dans cette direction, etc.). On paye plus cher son Banania, pour l'instant c'est tout.
BONJOUR,
J AI TRAVAILLE PRESQUE PENDANT 10 ANS EN AQUITAINE ET DANS L ESSONNE POUR TON PERE ET TOI, VOUS ETES MES IDOLES, DE CEUX QUE L ON DOIT SUIVRE; J ESTIME ETRE UN PUR PRODUIT E LECLERC AYANT UNE ADORATION POUR L OEUVRE DE TON PERE ET LA PERENNISATION DE SON OEUVRE PAR TON ACTION;
MAIS IL EST DES CHOSES QUI M INTERPELLENT LORSQUE LE MOT ETHIQUE EST EMPLOYE PAR CERTAINS ADHERENTS QUE JE CONSIDERE PLUS COMME DES MAFFIEUX ET LE MOT N EST PAS FORT, QUE DES CHEFS D ENTREPRISES CITOYENS.
ON S EST SOUVENT RENCONTRE, SOIT AU PORTUGAL, BEAUGENCY,EN SCALANDES, LA BAULE ETC MAIS JE FAISAIS PARTI DE LA MASSE ET JE N AI JAMAIS OSE T ABORDER PAR TIMIDITE ET RESPECT. ET ON SEST TOUJOURS SERRE LA MAIN.
J ESPERE QU UN JOUR ON AURA L OCCASION D ECHANGER NOS IDEES ET NOS OPINIONS
SALUTATIONS A TOI ET TA FAMILLE
JPG
Re JPG 6/06/05)
J’ai du mal, à partir de ton commentaire, à reconnaître qui tu es. Pourrais-tu m’envoyer tes coordonnées. Merci en tout cas pour cette intervention. A bientôt donc.
Re JC (6/06/05)
Pas d’accord, JC, avec l’exemple cité. Si, par le commerce équitable, on rémunère mieux le producteur agricole, il y a création de pouvoir d’achat. Rien n’empêche, à terme, que cette population achète des produits industriels ou des services, contribuant à développer ces secteurs. Non, je ne vois pas d’antagonisme.
Attention: contrairement à 30% du coton mondial, le coton d'Afrique de l'Ouest ne contient pas d'OGM. D'une part, Dagris n'en commercialise pas. D'autre part, les standards de Max Havelaar interdisent l'usage de ces semences. A ce sujet, voir la position de Max Havelaar sur son site.
Re Nicolas (06/07/05)
Merci, Nicolas, pour ces informations. Je ne comprends pas alors où est la polémique, ni ce que l’Huma reproche à Max Havelaar. Je vais en parler avec ses dirigeants.
Je ne pense pas que la question sur l'étiquetage soit une bonne façon de parler du sujet délicat des OGM. D'abord parceque l'étiquetage sans OGM est techniquement infaisable et donc juridiquement et scientifiquement constestable. Une impureté pourrait par exemple être présente à un taux non identifiable. Ensuite parceque la France ne pourrait avoir des lois nationales et le reste des Etats membres de l'UE les leurs. Cela n'aurait aucun sens et des produits venant de pays tiers pourrait circuler librement sur le territoire européen via un port européen où la législation notamment sur l'étiquetage serait la plus clémente. Enfin que dire des animaux qui mangent des produits (alimentation animale) OGM mais dont aucune trace ne peut être détectée puisque la vache, par exemple, digère et décompose ces aliments.
Une précision: à ma connaissance, Greenpeace et Attac n'ont jamais "levé le bouclier" au sujet du coton équitable...
Président de Nature et Progrès règion Nord-Picardie, je viens d'envoyer un Email aux produits "Vrai", dont voici le texte:
Étant responsable de l'association Nature et Progrès pour la région Nord-pas de Calais-Picardie, je devais depuis quelque temps vous écrire pour une réflexion :
Malgré une loi des années 80, stipulant que l'appellation "BIO" sur les emballages était exclusivement réservé aux produits issus de l'Agriculture Biologique et suite probablement à un "délit d'initié", la marque Danone présente depuis ce temps là un faux produit "BIO", avec la mention "Ce produit n'est pas issu de l'Agriculture Biologique".
Maintenant c'est au tour de la marque "YOPLAIT" de nous sortir un produit "BIOPLAIT" avec la même mention en tout petit évidemment.
En réponse à cela, l'on trouve votre produit "Vrai". Il nous faut absolument contrer ces gens et pour cela, pourquoi ne pourriez-vous apeller votre produit "BIOVRAI" ou "Le Vrai Bio". Après une petite enquête ,il apparaît que "Vrai" n'interpelle pas forcément la clientèle, la mention "d'agriculture biologique" apparaissant en caractères trop petits.
Je sais qu'il n'est pas évident de modifier une appellation et que celà coûte mais, ce sont nous les "Bios", n'ayons pas peur de l'affirmer. Avec toute la sympathie de notre groupe et à bientôt de vous lire, nous l'espérons.
Christian WATTIN , président de l'Assocition Nature et Progrès région Nord - Pas de Calais - Picardie.
Pourriez-vous peut-être, les conforter dans cette position et éventuellement les aider dans cette démarche. Bien amicalement.

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