ÉCONOMIE Engagements

Convention E.Leclerc-transporteurs : performance et environnement

J’ai signé ce matin la nouvelle convention qui lie les Centres E.Leclerc, les organisations et groupements professionnels et de nombreux transporteurs. Au total, une soixantaine de participants : les Routiers Bretons et STG, les septentrionaux Postic et Depaeuw, les Caillot rémois, les Euréliens de chez Lahaye, les Stef franciliens, les Perrenot romanais…bref un petit condensé de la France était réuni à Ivry aujourd’hui !

Cet accord s’inscrit dans une démarche de progrès continu entre E.Leclerc et les partenaires du transport, depuis la signature de la première Convention en 1997, avec les 16 centrales d’achats régionales du Mouvement et l’appui de Logilec, notre outil d’organisation de notre chaîne d’approvisionnement.

Optimisation des livraisons

Avec Jean-François Huet, président de la Socamaine et adhérent E.Leclerc de Blois

Dans cette nouvelle convention, il y a d’abord les aspects techniques, qui peuvent sembler éloignés des préoccupations de nos clients mais qui constituent le quotidien de nos métiers : amélioration des plateformes logistiques, meilleure fluidité des informations entre les intervenants, recours accru aux technologies de communication, amélioration de l’accueil des transporteurs en zone de livraison, etc.

Il faut être allé dans une centrale régionale pour comprendre l’enjeu énorme qui se cache derrière l’approvisionnement des magasins. Chaque jour, c’est un balai continu de dizaines et dizaines de camions, de transpalettes, de chariots élévateurs. Tout se déroule rapidement et nos collaborateurs savent précisément ce qu’ils ont à faire au moment où la remorque s’approche du quai de déchargement.

Développement durable

Le deuxième pilier sur lequel repose la Charte est environnemental. Désormais, avec notre label « Eco Responsable », la façon dont sont acheminés les produits est un critère important d’évaluation. C’est la raison pour laquelle l’accent a été mis dans cette nouvelle Convention sur la formation des chauffeurs à l’éco-conduite et sur des améliorations techniques des véhicules permettant de réduire la consommation d’énergie.

On est donc ici dans une belle illustration de ce que l’exigence écologique ne s’oppose pas forcément à la rentabilité économique, bien au contraire !

Améliorer les flux, limiter les déplacements superflus, réutiliser les palettes, réorganiser les plannings pour éviter les kilomètres à vide… voilà autant de points communs où chacun peut y gagner, le business comme l’environnement !

Un travail collaboratif

transport 1La signature de cette Convention ce matin était l’aboutissement de plusieurs mois de travail entre notre enseigne et des entreprises de toute taille, beaucoup de PME régionales comme de très grandes entreprises (Geodis, Norbert Dentressangle…). Elle était aussi une actualisation nécessaire de la précédente Convention, au regard de l’évolution des connaissances et des exigences technologiques, environnementales et légales.

J’ai bien apprécié la petite phrase de Julien DEPAEUW (Directeur général des transports du même nom) qui résumait ainsi son rôle de transporteur : « notre métier c’est de vous aider à exporter votre région » tout en insistant sur les engagements de sa société en matière de bilan carbone et de partenariat avec l’ADEME. Et ce dernier de bien avoir voulu reconnaître que si nous avions de bons acheteurs qui savent négocier les tarifs, ils connaissent aussi très bien les exigences et les contraintes du métier de transporteur, ce qui aide à construire une relation de long terme.

Une écotaxe à repenser !

Cette signature fut aussi l’occasion de revenir sur la « Taxe poids lourds » (Ecotaxe), vieux serpent de mer de la fiscalité écologique issue du Grenelle et qui s’annonce quand même être une sorte d’usine à gaz où il n’est pas simple de s’y retrouver.

Si aucun des signataires de la Charte ne récuse les efforts à mener (par tous) pour lutter contre la pollution, les participants de ce matin n’avaient pas l’air très convaincus de l’impact réel sur l’environnement qu’aura cette taxe sur les poids lourds. Certainement une vieille méfiance héritée de l’aventure de la vignette automobile !

Pour être franc, je partage un peu leur avis et je vois plus dans ce dispositif une nouvelle recette fiscale mise en place « sous couvert d’écologie » mais dont l’objectif premier semble quand même être de ramener quelques sous à notre Etat impécunieux. Les recettes attendues par l’Etat s’élèvent à plus d’un milliard d’euros par an…pas mal (même si 20% de cette somme serviront annuellement à financer les frais de gestion destinés à appliquer ladite taxe !).

Le problème c’est que le législateur risque d’affaiblir un peu plus la compétitivité de nos entreprises dans un secteur de l’économie déjà fragile. En moyenne, l’écotaxe représentera une augmentation du prix du transport de l'ordre de 4 % (chiffres officiels du Ministère du développement durable).

L’enfer est décidément pavé de bonnes intentions…

9 Commentaires

C'est correct et très important surtout dans des contextes d'évolutions de société avec une exigence de qualité de conformité et surtout de sécurité. Une telle logistique se fait avec le management et celui de la relation clients-fournisseurs, suffisamment flexible pour ajuster les accords et préserver la capacité d'autonomie sans négliger les enjeux d'orientations de société et pas seulement l'impact direct mais bien du service sociétal à bien différencier du seul fait consommateur, le pouvoir d'achat est une variante de l'évolution de société et il faut savoir encadrer et construire le présent et le futur, c'est pour cela qu'actuellement c'est largement insuffisant et cela bénéficie aux intérêts nuisibles et ceci très gravement et directement aux personnes, aux personnels, à l'emploi au pouvoir d'achat, à l'économie et forces des entreprises ! en fait cela n'est pas assez organisé question transports, vous assumez vos impératifs il faut s'engager à avoir une logistique plus conséquente et infaillible ! après le lait, les comparatifs, la culture, le carburant, l'énergie,.. les transports ( y compris infrastructures) c'est un peu du BTP comme les nouveaux site Leclerc, être ministre ! vous voulez pas plus vous impliquer hors vos structures c'est aussi de votre compétences de GMS, c'est logique vous évoluer avec des secteurs concurrentiels ce qui favorise la désorganisation mais dans le management de l'environnement c'est essentiel d'avoir une société qui assume aussi ses impératifs comme vous le faites pour les transports ... ! c'est de l'emploi !
les clients qui ne viendraient plus n'importe comment, dans n'importe quel contexte, plus de désordre continuels, d'insécurité ... plus de qualité, de normes et d'ordre !
c'est du déplacement aussi !
bonne continuation !
Directeur général des transports du même nom (et non éponymes) : ce ne sont pas les transports qui ont donné leur nom à ce monsieur... mais l'inverse !
Juste. Modification effectuée. Merci pour ce rappel salutaire ! MEL
Salut Mel!

C'est bien de mettre en avant la chaîne logistique qui permet de réduire les coûts et d'améliorer la qualité des produits en magasin. Je pense que la filière devrait être présentée de manière valorisante aux étudiants qui n'ont pas connaissance du travail que cela représente. Un B.T.S logistique est à mon sens un très bon diplôme.
Aujourd'hui chaque chauffeur poids lourd doit valider la F.I.M.O pour exercer sa fonction. Cette FIMO est une formation professionnelle obligatoire qui apprend l' éco-conduite entre autre. Pour avoir suivi cette formation je me souviens que l'idée est d'appuyer le moins possible sur les freins et l'accélérateur et d'anticiper les freinages pour éviter d'arrêter complètement le camion et profiter ainsi de l'énergie cinétique pour le relancer et ainsi économiser le carburant. L'une des préconisations était de passer à l'orange plutôt que de piler pour éviter de se faire rentrer dedans. Je pense qu'avec les radars aux feux il doit y avoir du changement.
Quels sont les changements techniques sur les camions qui vont permettre d' économiser du carburant?
Bonjour Spam, merci pour votre message. Concernant les améliorations techniques, certaines sont déjà connues (déflecteurs, pneus basse pression, etc.) d'autres sont à venir. Quoi qu'il en soit, l'objectif de la Charte est aussi d'encourager ces changements et de le faire en pleine concertation avec les transporteurs. MEL
Bonjour M.E.L.,

cette convention (ainsi que le bilan qu'il est possible de tirer à partir des conventions passées) montre bien qu'il est possible d'avoir une vision intégrée de la chaine logistique tout en travaillant dans un cadre concurrentiel.

On pourrait même dire qu'intégration et concurrence sont ici étroitement liées, ce que beaucoup d’acheteur transport finissent par apprendre à leurs dépens.

La logistique durable n'est pas un slogan à la mode, c'est un véritable levier de performance. Au quotidien, notre mission consiste à accompagner les Transporteurs sur la voie du développement durable (écoconduite, optimisation, nouvelles technologies, GNL, traçabilité Carbone).

Le fait que des chargeurs de référence portent aussi ce message est particulièrement moteur et tire les Transporteurs français vers le haut.

Je souhaiterais en savoir plus sur cette démarche, sur le contenu de la convention, et plus globalement sur le projet de l'enseigne concernant le Transport. Est il possible d'avoir davantage de précisions ? Qui puis-je contacter ?

En vous remerciant,

Arbil
Salut Mel!

Je me suis rendu à une réunion de quartier organisée par Jean Christophe Lagarde, député maire de Drancy, qui s'est tenue hier soir le 9 septembre 2013 à l'espace culturel du parc de Drancy à 19h00.

L'objet de la réunion: le risque de mort reconnu suite à la présence de wagons transportant des matières dangereuses transitant par la gare de triage de Drancy qui concerne 210 000 personnes dont un très gros risque pour 30 000 personnes.

Le dossier date de 2000. De 2000 à 2010 il a été recensé 44 incidents et 170 événements. La préfecture a constaté que tous ne figurent pas dans les relevés (de type odeurs suspectes, goutte à goutte, sifflements de soupapes, les accostages brutaux).

L'état a demandé au préfet d'intervenir.Il rend sa décision le 24 avril 2013. Celui-ci a défini un périmètre d'inconstructibilité de 620 mètres. Le permis de construire restant à la bonne volonté du maire qui se retrouve seul pénalement responsable en cas d'incident.
Donc dans ce dossier le préfet a couvert l'Etat en ignorant la présence de l' hôpital Avicenne, du centre commercial Carrefour Avenir, 3 groupes scolaires, et une clinique maternité. Il bloque la transformation urbaine engagée et ruine les familles (exemple: 1 terrain nu vendu constructible 170 000 euros en 2012 a perdu toute sa valeur aujourd'hui, interdit l'agrandissement de l'habitat et l'installation de vérandas.

La solution pour éliminer complètement le danger existe. Elle a même été mise en oeuvre!

En effet la SNCF a trié les wagons dangereux dans une zone en adéquation avec le respect de la sécurité des citoyens mais a stoppé au bout de 3 mois sous la pression des fournisseurs de produits chimiques qui ne veulent pas d'un surcoût 8 fois supérieur et qui ont menacé de transporter ces produits par la route.

Donc une manifestation aura lieu le 5 octobre prochain réunissant toutes les couleurs politiques pour dire stop au transport de matières dangereuses à la gare de triage de Drancy. Départ 10h30 place de l'Hôtel de Ville de Drancy et arrivée 11h30 à la préfecture.

Pour l'éradiquer il faut un arrêté ministériel qui oblige le transport des matières dangereuses par le train et l'utilisation des zones de triage existantes appropriés pour le respect de la population.

Il est scandaleux que l'état au travers de son préfet ( parti à la retraite depuis). connaisse le problème, en minore les risques et en fasse payer les conséquences aux riverains de la gare de triage qui découvrent le pot aux roses en se réveillant un 24 avril 2013!!
Bonjour M.E.L.,

Comme Arbril Je souhaiterais en savoir plus sur cette démarche, est -il possible d'avoir une copie de cette convention .

En vous remerciant,
Martin
Bonjour M.E.L.,

je profite de ce post pour donner une remarque concernant tous ces développements, investissements, réorganisations.....estampillés développement durable par les entreprises (que ceci soit issues d'une réelle volonté première ou d'un leviers marketing. En fait, peu importe du moment que cela fonctionne).

De part ma profession d'enseignant-chercheur en logistique (dorénavant intitulé suppy chain management), j'ai pu observer des chaines complètes, de la matière première au consommateur final, en passant notamment par la grande distribution.
Je pense que l'on se trompe de cible et d'outil pour réduire les gaspillages et les émissions de co2.
Pour s'en assurer, il suffit justement de regarder une chaîne dans son ensemble.....Quel gâchis! Tout ceci du au fait justement de la méconnaissance de l'ensemble de la chaîne. Chaque entreprise ajuste, "optimise".....mais la somme de ces efforts n'est pas vertueuse.
Connaissez-vous l'émission de CO2 d'un paquet de café rendu sur la table de la cuisine du consommateur final, du grain de café bolivien au bol bien chaud? Moi, oui. Et sur cette chaine très concrète, les efforts ne sont pas portés là ou il faudrait.
De plus, pour limiter les gaspillages et émissions, on se tourne très souvent vers la technologie (consommatrice d'investissement) et non vers l'organisationnel (peu couteux).
Cette convention illustre bien mon propos: "améliorations techniques des véhicules"....pour transporter du bois!! Et oui, il faut voir ce qui est contenus dans les camions entre les fournisseurs de yaourt et les plates formes régionales: plus de palette que de produit.

Mais Leclerc à priori va dans le bon sens: le concept de conso responsable respire le véritable supply chain management, mais peut être encore timide?

Avec grand plaisir d'en discuter,

bien à vous

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